logiciel libre

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Logo copyleft (« gauche d'auteurs Â» ou « laisser copier Â», les 2 traductions sont possibles) symbolise l'obligation de conserver le droit de copier

Histoire[edit]

À l'origine de l'informatique, la partie matérielle des ordinateurs était très coûteuse, et les constructeurs ne cherchaient pas à faire de bénéfice sur les logiciels fournis qui constituaient alors un plus pour vendre leur matériel. L'accès au code source des logiciels et le partage du travail réalisé par les programmeurs étaient alors courants.

Le système d'exploitation UNIX, développé à partir de 1969 dans un laboratoire de recherche d'ATT (compagnie téléphonique américaine), était très apprécié des programmeurs car très riche en possibilités. La compagnie ATT n'ayant le droit de vendre que du matériel téléphonique, le système d'exploitation UNIX était alors distribué aux universités américaines avec son code source moyennant le paiement d'une licence modique.

Dans les années 70, une décision de justice américaine imposa aux entreprises de facturer séparément les logiciels et le matériel.

Au fil des années, la licence d'utilisation du système d'exploitation UNIX est devenue de plus en plus coûteuse (de l'ordre de 10000 F par an et par personne dans une entreprise française en 1989 pour utiliser UNIX System V).

D'autre part, il y avait le problème de compatibilité du matériel. Ainsi, après un changement de modèle d'ordinateur, Richard Stallman s'est aperçu que son imprimante ne fonctionnait plus avec son nouveau matériel, faute du pilote (driver) adéquat. Et le constructeur de l'imprimante refusait de fournir le code source du driver pour qu'il soit adapté au nouvel ordinateur.

Ces deux problèmes combinés ont incité Richard Stallman à démarrer le projet GNU (acconyme de GNU's not UNIX (GNU n'est pas UNIX)) visant à réécrire un système d'exploitation UNIX complet sans les restrictions d'utilisation imposées par l'UNIX d'origine devenu trop commercial.

Il crée avec le juriste Eben Moglen la General Public License (GPL) qui définit d'un point de vue juridique les droits d'utilisation des logiciels associés au projet GNU.

Le système d'exploitation UNIX comporte très schématiquement deux "couches logicielles" indépendantes :

  • le noyau : c'est la partie du système d'exploitation qui communique avec le matériel, elle supporte notamment le système de gestion de fichiers.
  • les logiciels applicatifs : dans les années 80, UNIX comportait déjà plus de 200 logiciels distincts, chacun supportant l'une des commandes du système d'exploitation. Ces logiciels pris séparément sont souvent très simples, et c'est en combinant l'utilisation de plusieurs d'entre eux qu'on peut faire des traitements complexes.

L'écriture des logiciels applicatifs n'a pas posé de problèmes majeurs. Certains d'entre eux avaient d'ailleurs déjà été réécrits à l'université de Berkeley pour réaliser la "Berkeley Software Distribution" (BSD).

Le noyau UNIX GNU s'appelle GNU HURD, mais l'écriture d'un noyau UNIX pour les ordinateurs de type PC a entraîné de grosses difficultés techniques, à cause de particularités de gestion de la mémoire des microprocesseurs INTEL.

En 1991, un étudiant finlandais nommé Linus Torvalds a écrit et diffusé un noyau UNIX pour PC qui s'est révélé plus efficace que toutes les tentatives précédentes. En associant le noyau écrit par Linus Torvalds et les logiciels utilitaires du projet GNU, on a obtenu le premier système d'exploitation entièrement libre : GNU/LINUX.

Dans les années 90, les logiciels libres concernaient essentiellement le système d'exploitation GNU/LINUX. A partir de juin 2000, la société Sun qui commercialisait la suite bureautique StarOffice, a mis les sources de ces logiciels à disposition de la communauté du libre. Cela a donné naissance à la suite bureautique OpenOffice.org qui fonctionne aussi bien sous GNU/Linux que sous Windows et Mac OS X et est de plus en plus utilisée à la place des logiciels Microsoft Word, Excell, Powerpoint, etc ...

D'autres logiciels graphiques développés dans les années 2000 pour la navigation Internet, le courrier électronique, le traitement d'images, etc... fonctionnent sous Windows comme sous Linux et offrent une alternative libre, même pour ceux qui choisiraient un ordinateur avec Windows.

Les droits d'utilisation des logiciels libres[edit]

Pour être considéré comme libre, un logiciel doit (d'après la Free Software Foundation) accorder à ses utilisateurs 4 libertés :

  • le droit d'utiliser ce logiciel comme on le souhaite (et donc notamment sur autant d'ordinateur qu'on veut),
  • le droit de copier ce logiciel et de le redistribuer,
  • le droit d'étudier le fonctionnement du logiciel en examinant son code source,
  • le droit de modifier le logiciel et de distribuer les versions modifiées.


Comparaison entre logiciels libres et propriétaires


Logiciel propriétaire
Logiciel libre
Accès L'acquisition d'un logiciel propriétaire se fait en achetant un support (CD/DVD) contenant ce logiciel et son droit d'utilisation. Il peut se faire également par téléchargement payant. Un logiciel libre peut être téléchargé gratuitement ou acquis sur CD/DVD fourni avec une revue informatique. Certaines distributions Linux sont également vendues.
Utilisation Un logiciel propriétaire est vendu pour être utilisé sur un seul ordinateur (ou un nombre très limité d'ordinateurs). L'entreprise qui possède plusieurs ordinateurs devra acquérir plusieurs licences d'utilisation du même logiciel. Après avoir récupéré un logiciel libre, on peut l'installer sur autant d'ordinateurs qu'on le souhaite.
Copie et distribution La copie d'un logiciel propriétaire autre que la duplication par sécurité (perte destruction) à un ou deux exemplaires du support d'origine constitue une contrefaçon passible de poursuites pénales. Le droit de recopier un logiciel libre et de redistribuer ces copies fait partie de la licence d'utilisation des logiciels libres. Néanmoins, si le logiciel est gravé sur un CD ou DVD acheté en France, la SACEM encaisse une redevance sur ce support.
Garantie Un logiciel propriétaire est généralement garanti trois mois. Les logiciels libres sont mis à la disposition des utilisateurs sans garantie.
Support aux utilisateurs Au bon vouloir de l'entreprise qui développe le logiciel propriétaire. S'il y a support, il est souvent payant. Certaines distributions Linux sont vendues avec un contrat de maintenance. Il existe des entreprises spécialisées dans le logiciels libre qui modifient (moyennant finance) ces logiciels pour les adapter aux besoins de clients spécifiques. Sinon, il existe des associations appelées LUGs qui font la promotion du logiciel libre notamment en aidant (gratuitement) les utilisateurs à installer une distribution Linux. Il y a aussi des forums Internet gratuits pour obtenir la solution de problèmes techniques.
Pérennité d'utilisation après achat De plus en plus de logiciels propriétaires imposent de valider leur licence d'utilisation par Internet. Si quelques années plus tard, on doit réinstaller le logiciel, on n'est pas certain de trouver un serveur web pour valider de nouveau la licence d'utilisation d'un logiciel devenu ancien. Aucun mécanisme n'est présent dans un logiciel libre pour restreindre dans le temps son utilisation.
Pérennité du produit La maintenance d'un logiciel propriétaire (nouvelles versions) est subordonné au bon vouloir de l'entreprise qui l'a créé, voire à la durée dans le temps de celle-ci. Si le concepteur d'un logiciel libre cesse de s'en occuper, d'autres informaticiens pourront prendre le relai.
Analyse du fonctionnement de logiciel Un logiciel propriétaire est fourni sans les sources. De ce fait, il est très difficile à un informaticien d'étudier son fonctionnsement interne. C'est d'ailleurs interdit par l'auteur du logiciel propriétaire, sauf pour des raisons d'interopérabilité (faire en sorte que deux logiciels d'entreprises différentes puissent échanger des données). Lorsque les sources d'un logiciel propriétaire sont vendus à un gros client, ce dernier ne peut pas les utiliser comme il veut (risques de contrefaçon ou de violation de brevets). Un logiciel libre est fourni avec les fichiers sources. N'importe quel informaticien a le droit d'étudier son fonctionnement interne, et éventuellement de proposer des améliorations de ce logiciels ou des logiciels dérivés.
Brevets Certaines entreprises développant des logiciels propriétaires insistent au niveau des instances politiques pour la mise en place de brevets logiciels. Alors qu'un brevet peut permettre de protéger un procédé de fabrication complexes, l'application de la notion de brevet aux logiciels reviendrait à rendre brevetables de simples idées. L'esprit de partage qui anime la communauté du logiciel libre est incompatible avec la notion de brevet.
Correction des défauts Il y a eu des cas de procès après divulgation des certains défauts constatés sur des logiciels propriétaires. Sinon, la détection de défauts sur un logiciel propriétaire peut être l'occasion de commercialiser (donc faire payer) une nouvelle version. Le bug de l'an 2000 a surtout concerné des logiciels Microsoft vendus à partir de 1995, et certains défauts de ces logiciels ne peuvent s'expliquer par le simple hasard. Signaler les défauts constatés sur un logiciel libre est bienvenu. Cela permet d'améliorer le logiciel. Quelquefois celui qui constate le défaut en propose lui même le correctif.
Virus Le problème n'est pas directement lié aux logiciels libres ou propriétaires. Néanmoins, le fait que Windows soit le système d'exploitation dominant et que pendant longtemps l'accès aux fichiers système (pour les modifier) n'était pas sécurisé a favorisé le développement de virus. Ensuite, la pratique visant à acheter des anti-virus a créé un nouveau marché. Il existe notamment des forums Internet où des auteurs de virus et des fabriquants d'anti-virus peuvent communiquer. Si un concepteur de virus envoie un copie de son virus à une entreprise avant de le diffuser, cette entreprise pourra se faire de la publicité en disant qu'elle a été la première à éradiquer le virus X, et l'auteur de ce virus aura fait parler de son "bébé". Le système de fichier sous UNIX distingue dès son origine un super utilisateur ayant tous les droits sur l'ordinateur et les utilisateurs normaux ne pouvant qu'exécuter les programmes sans les modifier. Ainsi, un virus lancé par un utilisateur standard ne pourra faire que peu de dégâts. D'autre part, la culture des logiciels libres suppose que si des anti-virus étaient nécessaires, ils puissent être accessibles gratuitement. Ces raisons n'incitent pas les développeurs de virus à s'intéresser à Linux.
Adaptation du matériel Là encore le problème est plus lié au fait qu'un système d'exploitation soit ou non dominant sur le marché. Un vendeur de périphérique (imprimante, scanner etc...) fournira systématiquement des drivers pour Windows qui se trouvera avantagé. Les pilotes d'un nouveau matériel sont souvent réalisés par les concepteurs de logiciels libres eux même. Il peut donc y avoir quelques mois de délai entre l'apparition d'un nouveau matériel et la diffusion de son pilote sous Linux. Certains périphériques (modem interne, carte Wifi générique) ne sont pas reconnus sous Linux. A l'inverse, les clés USB, cartes mémoire et disques durs USB qui nécessitaient pour chaque modèle un pilote spécifique sous Windows 98 et posent quelquefois des problèmes sous Windows XP, fonctionnent sans difficulté sous Linux.
Format des données Les entreprises développant des logiciels propriétaires peuvent choisir des formats de données dits "fermés" ou alors déposer des brevets sur ces formats pour ensuite vendre des droits d'utilisation. Par exemple, les formats de données mp3 et mpeg4 supposent de payer une redevance si on veut créer des fichiers dans ces formats. Dans le cas d'un logiciel propriétaire, ce droit d'utilisation est compris dans le prix de vente. Le fait que des données soient diffusées dans un format propriétaire peut poser des problèmes avec les logiciels libres. Dans le cas des distributions Linux, certaines ne lisent pas les fichier mp3, d'autres le font, mais sans enregistrer dans ce format. Des formats de données libres alternatifs (par exemple ogg-vorbis pour remplacer le mp3) ont été mis au point pour s'affranchir du problème.

Quelques logiciels propriétaires et leur alternative libre[edit]

La liste ne se veut pas exhaustive. Elle est surtout faite pour montrer qu'il existe une alternative libre aux logiciels propriétaires les plus connus. Alternatives libres aux logiciels propriétaires.

       But du logiciel            
Logiciel propriétaire
Logiciel libre
Système d'exploitation Windows (toutes versions) GNU/Linux. Distributions : Ubuntu, Debian, Fedora, Gentoo
Suite bureautique Word + Excel + Powerpoint OpenOffice.org, Koffice, Traitement de texte AbiWord
Base de données Access Mysql, OpenOffice.org
Navigateur Internet Internet Explorer Mozilla Firefox, Konqueror (+accès FTP)
Courrier électronique Outlook (express ou non) Mozilla Thunderbird, Kmail
Messagerie instantanée MSN Kopete, Pidgin
Traitement d'images Adobe Photoshop Gimp (GNU Image Manipulation Programme)
Gravure de CD / DVD Nero K3b
Gestionnaire de musique Windows Media Player, Itunes Rhytmbox, Amarok
Lecteur multimédia Winamp, Windows media player     Kaffeine, Totem, VLC
Logiciel de traduction Systran Apertium
Logiciel de traduction QuarkXPress, InDesign Scribus, LyX

L'informatique libre[edit]

L'idée est de réaliser un système informatique libre à la fois pour sa partie matérielle et sa partie logicielle.

Toutefois, il ne semble pas qu'il y ait d'ores et déja de réalisation concrète concernant le matériel libre.

Voir aussi[edit]

Anarchie et Internet
Anarchisme et technologie
Anarchopedia
Copyleft
Culture libre
GNU/Linux
GPL
Mouvement du logiciel libre
Wikipédia

Liens externes[edit]

Alternatives libres aux logiciels propriétaires
Liste de logiciels libérés
Manifeste anar-geek
libérons nos logiciels
autonomie du web
Sémantique politique de l’informatique libre
Net Libre : Présentations de logiciels, musique et vidéos libres

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