Francesco Saverio Merlino
Francesco Saverio Merlino (Naples, 15 septembre 1856 – Rome, 30 juin 1930) est un avocat italien militant anarchiste puis socialiste.
Il naît à Naples le 15 septembre 1856. Vers 1875 il découvre et adopte les thèses de l’anarchisme ; au fil des années qui suivront, il deviendra une des grandes personnalités du mouvement en Italie et dans le monde.
En 1878, en qualité d’avocat, il participe au procès de bande du Matese où est jugé un groupe d’anarchistes (parmi lesquels Malatesta et Carlo Cafiero) ayant mené une insurrection dans les villages de Letino et de Gallo. Il arrive finalement à obtenir l’acquittement des accusés.
En 1884, comme beaucoup d’anarchiste italiens vers cette époque, ses idées anarchistes l’obligent à s’exiler. L’année suivante, Merlino se trouve à Paris pour tenter d’établir une coordination entre les mouvements anarchistes français et italiens. De retour en Italie, il continue dans les années qui son engagement dans l’anarchisme ce qui lui vaudra notamment deux ans d’emprisonnement entre 1894 et 1896.
Merlino propose en 1897 aux anarchistes de rompre avec l’abstentionnisme pour participer à des élections ce qui provoquera une polémique avec Malatesta. Merlino se détournera alors progressivement de l’anarchisme pour s’orienter vers le socialisme. Son livre Formes et essence du socialisme, très vite traduit en français, propose une interprétation libérale et gradualiste du socialisme et du marxisme. Georges Sorel s'emploie à diffuser en France les idées de cet ouvrage et en fait le point de départ de sa propre révision du marxisme. En 1899, et pendant toute l'année, Merlino publie une revue théorique hétérodoxe, la Rivista critica del socialismo, à laquelle collaborent Sorel (parfois sous pseudonyme), les Napolitains Enrico Leone et Arturo Labriola.
Après 1898, Merlino participe à Naples aux elections locales sur les listes du Bloc populaire conduites par les socialistes. Il adhère officiellement au parti socialiste italien en 1901 et y défend une ligne réformiste mais anti-parlementaire. Ceci ne l’empêchera pas de continuer à défendre les militants anarchistes, comme en 1898 où, en compagnie de Pietro Gori et Enrico Ferri, il défendra plusieurs anarchistes (parmi lesquels se trouve encore une fois Malatesta) inculpés suite à la grève générale et aux émeutes contre l'augmentation des prix.
Il assure aussi, en août 1900, la défense du régicide Gaetano Bresci (anarchiste ayant assassiné le roi d’Italie Humbert Ier un mois plus tôt) qu’il sauve de la peine de mort.
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