Mouvement autonome

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Origines et définition[edit]

Le mouvement autonome est apparu en Italie en 1973 sous le nom d' « Autonomia Operaia » (Autonomie Ouvrière). Il fait donc référence au concept d' autonomie ouvrière ou d' autonomie prolétarienne et se définit comme une lutte pour l'autonomie du prolétariat par rapport au capitalisme et à l'État, mais aussi par rapport aux partis et aux syndicats. Le mouvement autonome se distingue par sa violence (émeutes ou lutte armée clandestine) et par un certain nombre de pratiques radicales comme le squat ou l'autoréduction. L'autoréduction consiste pour un groupe d'usagers à imposer par la force une baisse du prix d'un produit ou d'un service. Elle peut aller jusqu'à la gratuité et prendre la forme de véritables pillages de supermarchés. Les autonomes parlent alors de « communisme immédiat ».

Apparition en France (1976-1977)[edit]

En France, le mouvement autonome apparaît en 1976 autour du groupe « Camarades », animé par Yann Moulier-Boutang. L'action la plus spectaculaire de cette apparition est l'assassinat le 23 mars 1977 de Jean-Antoine Tramoni par les Noyaux armés pour l'Autonomie populaire (NAPAP). Jean-Antoine Tramoni était le vigile de Renault qui avait tué en 1972 un militant maoïste de la Gauche prolétarienne, Pierre Overney. Au cours de l'été 1977, les NAPAP organiseront un certain nombre d'attentats antinucléaires avec l'aide de militants des GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationaliste) comme Jean-Marc Rouillan.

Apogée (1977-1979)[edit]

Le mouvement autonome s'organise dans l'AGGAP (Assemblée générale des groupes autonomes parisiens). Il regroupe de nombreuses tendances : outre les militants de Camarades qui se réclament des idées de Toni Negri, on trouve aussi dans ce mouvement des membres de l'OCL (Organisation communiste libertaire), des individus se référant à l' « Autonomie désirante » autour de Bob Nadoulek, mais aussi des voyous, des squatters, et des marginaux (groupe Marge). En 1977, les autonomes vont se mobiliser en faveur des prisonniers de la RAF (Rote Armee Fraktion, Fraction Armée Rouge). L'Assemblée des groupes autonomes va disparaître dès 1978. Les autonomes font surtout parler d'eux lors de la manifestation des sidérurgistes qui a lieu à Paris le 23 mars 1979 et qui se transforme en émeute. Par la suite, le mouvement autonome va se marginaliser sous les coups de la répression. Il sera alors surtout présent en Allemagne. En France, il se retranche au début des années 80 dans les squats parisiens.

Action Directe (1979-1987)[edit]

En 1979, un nouveau groupe de lutte armée apparaît au sein du mouvement autonome : « Action Directe ». Ce groupe organisera plusieurs dizaines d'attentats sur tout le territoire : assassinat du général Audran en 1985, puis de Georges Besse, le PDG de Renault, en 1986. En 1987, tous les membres d'Action Directe sont arrêtés.

La mouvance depuis 1988[edit]

Depuis, les autonomes sont surtout actifs dans la défense des squats, des prisonniers, et des sans-papiers ainsi que dans le mouvement anti-nucléaire. Entre 1988 et 1993, la mouvance gravite essentiellement autour de la revue « Quilombo ». En 1994, une fusillade éclate à Paris entre la police et deux autonomes : Florence Rey, qui est arrêtée, et Audry Maupin, qui est tué en même temps qu'un policier et un chauffeur de taxi. En 1998, les autonomes refont à nouveau parler d'eux à l'occasion du mouvement des chômeurs (AG de Jussieu). Dans le mouvement altermondialiste, les autonomes sont désignés sous le terme de « Black Blocks » en raison de leur tenue noire qui leur permet d'être plus difficilement identifiés par la police lors de leurs actions émeutières. En France, la mouvance autonome semble plus apparaître ces dernières années comme une composante spontanéiste du mouvement libertaire. En 2003, une jeune autonome, Lola Lafon, a publié chez Flammarion un roman autobiographique dans lequel elle décrit la mouvance autonome parisienne : «Une Fièvre impossible à négocier». Un autre livre, publié en 2008, évoque la scène autonome parisienne : Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000 il s'agit d'un recueil de documents et de témoignages de squatteurs-autonomes des années 1990.

Bibliographie[edit]

  • « L'Autonomie. Le mouvement autonome en France et en Italie », SPARTACUS 1978
  • « La Mouvance autonome en France de 1976 à 1984 », Sébastien Schifres, UNIVERSITE PARIS X 2004
  • « Autonomes », Jan Bucquoy et Jacques Santi, ANSALDI 1985
  • « Action Directe. Du terrorisme français à l'euroterrorisme », Alain Hamon et Jean-Charles Marchand, SEUIL 1986
  • « Paroles Directes. Légitimité, révolte et révolution : autour d'Action Directe », Loïc Debray, Jean-Pierre Duteuil, Philippe Godard, Henri Lefebvre, Catherine Régulier, Anne Sveva, Jacques Wajnsztejn, ACRATIE 1990
  • « Un Traître chez les totos », Guy Dardel, ACTES SUD 1999 (roman)
  • « Bac + 2 + crime : l'affaire Florence Rey », Frédéric Couderc, CASTELLS 1998
  • « Une Fièvre impossible à négocier », Lola Lafon, FLAMMARION 2003 (roman)
  • « Italie 77. Le « Mouvement », les intellectuels », Fabrizio Calvi, SEUIL 1977
  • « Una sparastoria tranquilla. Per una storia orale del'77 », ODRADEK 1997
  • « Die Autonomen », Thomas Schultze et Almut Gross, KONKRET LITERATUR 1997
  • « Autonome in Bewegung, AG Grauwacke aus den ersten 23 Jahren », ASSOCIATION A 2003
  • « Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000 », Jean Berthaut, Atelier de création libertaire, 2008.

Brochures[edit]

  • Le mouvement des occupations de maisons. Italie années60-70.(tendance "mémoires vives")
  • Passé, présent, devenir. Des luttes italiennes des années 70 aux extraditions d'aujourd'hui : un État d'execption permanent.(Temps critiques) interventions n°1 octobre 2002. Édition de l'impliqué Montpellier.


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