Esclavage salarié
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L'esclavage salarié est un terme employé pour désigner la situation des salarié-e-s qui ont légalement (de jure) accepté un emploi et se sont ainsi soumis à l'autorité de l'employeur, mais qui, dans la pratique (de facto) sont des esclaves (par exemple : avoir le choix entre travailler pour un patron ou mourir de faim, ne constitue pas un choix libre). La notion d'esclavage est donc étendue à un-e individu qui travaille pour à peine survivre dans une société industrielle capitaliste.
Cette expression est employée pour exprimer la désapprobation d'une situation où une personne se sent contraint-e de travailler pour un salaire. L'esclavage salarié désigne donc la situation où une personne doit vendre sa force de travail, se soumettant à l'autorité de l'employeur, simplement pour subsister.
L'esclavage salarié peut être décrit comme un manque de droits. Les seuls droits qu'une personne a sont ceux que le marché du travail lui confère. Si une personne a des enfants et qu'elle n'arrive pas à gagner suffisamment d'argent, ils/elles vont tou-te-s mourir de faim. L'accès au soin de cette personne est également limitée par son argent ; si elle n'en a pas assez, elle ne peut se faire soigner. Les capitalistes détiennent les moyens de production et font du profit simplement en accordant la permission à un individu d'utiliser ces moyens de production. Cela, ils le font en échange de salaires. La possession privée des moyens de production engendre donc l'abus, et les travailleur-euse-s constituant la majeure partie de la population, l'élite capitaliste maintient l'esclavage salarié à travers le contrôle des média et des institutions éducatives, des lois sévères, et la violence d'État (la police arrête systématiquement les travailleurs qui essayent de diriger démocratiquement une entreprise appartenant à un capitaliste[1])
La première description articulée de l'esclavagisme salarié fut faite par Simon Linguet[2] en 1763.
« L'esclave était précieux pour son maître en raison de l'argent qu'il lui avait coûté. [...] Le sang des hommes a un certain prix de nos jours d'esclavagisme. Ils valaient au moins autant que ce pourquoi ils pouvaient être vendus sur le marché. [...] C'est l'impossibilité de vivre par un quelconque autre moyen qui contraint nos fermiers à cultiver le sol dont ils ne mangeront pas les fruits, et nos maçons à construire des immeubles dans lesquels ils ne vivront pas. C'est ce qui les entraine vers ces marchés où ils attendent des maîtres qui leur feront la gentillesse de les acheter. C'est le besoin qui les contrait à se mettre à genoux face au riche, au lieu de lui demander la permission pour l'enrichir. [...] Quel avantage [lui a] apporté la suppression de l'esclavage ? Il est libre vous dites. Ah, mais c'est son malheur. [...] Ces hommes, dit-on, n'ont pas de maître ; ils en ont un, et le plus terrible qui soit, le plus impérieux des maîtres, et c'est le besoin. C'est ce qui les réduit à la plus cruelle dépendance. Ils ne vivent qu'en louant leurs bras. Ils doivent donc trouver quelqu'un pour les louer, ou mourir de faim. Est-ce ça être libre ? »[3]
Contents
L'esclavage salarié dans la société capitaliste, un point de vue marxiste[edit]
L'esclavage salarié en tant que concept est une critique du capitalisme — lorsque une minorité de personnes contrôlent tous les moyens de production (le capital) que les travailleurs utilisent pour produire des biens.
Certains libéraux comme Thomas Jefferson, Henry George [4], Silvio Gesell et Thomas Paine [5] ont également critiqué l'esclavage salarié.
Une différence notoire entre l'esclavage salarié et « l'esclavage classique » est soulignée par Karl Marx, c'est que les travailleur-euse-s individuel-le-s peuvent en certains cas refuser de travailler pour un employeur spécifique et ne peuvent pas (légalement) subir de châtiments corporels[6] de la part de l'employeur. Pour Marx, l'esclavage salarié est une condition de classe, pas une situation individuelle. Cette situation de classe repose sur :
- La concentration de la propriété entre les mains d'une poignée d'individus.
- Le manque d'accès direct pour les travailleurs aux moyens de production et aux biens de consommation.
- L'existence d'une « armée de réserve » de travailleur-euse-s au chômage (= chômage de masse)[7].
De plus, pour Marx, cette situation n'était en fin de compte due qu'à l'existence de la propriété privée et de l'État.
Marx reconnaît que certains travailleurs peuvent échapper à l'esclavage salarié en devenant capitalistes, mais seulement quelques un-e-s d'entre eux/elles. Mais pour lui, les profits reçus par les capitalistes étaient dépendants du travail effectué par la classe laborieuse, si bien qu'une augmentation trop importante de la classe capitaliste amènerait à la chute du capitalisme, à moins que cette augmentation soit contre-balancée par une diminution de la classe capitaliste, afin de maintenir le ratio capitalistes/employé-e-s. Ainsi, même si les visages des esclaves salarié-e-s changent, cette catégorie de personne elle, reste. Il en était de même par exemple dans l'Empire Romain, où un esclave pouvait gagner sa liberté, sans pour autant que cela entraine la fin de l'esclavage, ce dernier lui, existant toujours en tant qu'institution.
L'esclavage salarié ne se limite malheureusement pas au domaine économique ; l'employeur, puisqu'il est « maître » de ses employé-e-s, peut décider de licencier une personne sur des motifs non-professionnels : convictions politiques, mœurs, ou sur des motifs touchant certes le monde du travail, mais relevant des droits individuels, comme le fait par exemple d'être syndiqué-e. En système libéral, l'employeur a tout le pouvoir qu'il veut sur son employé-e ; néanmoins, la plupart des démocraties bourgeoises libérales mettent sur pied des lois afin que les employé-e-s ne soient pas complètement exploité-e-s [sic], avec des dispositifs anti-discrimination (consolation pour le moins minime).
Les anarchistes face à l'esclavage salarié[edit]
Anarchists believe that the employer-employee relationship is based on employer coercion. They argue that the oppressive restrictions of public and private property, upheld variously by states, corporations, and individuals, allow employers to blackmail employees into working for use of resources that they would otherwise have free access to either individually through mutualist banks or collectively through voluntarily associated communes and syndicates. Traditional anarchists claim that such oppression should be resisted. However, they generally follow Kant in maintaining that freedom can not be given as a privilege by some third party, but must instead be won through the struggles of the oppressed themselves (citing for example that being freed is not being free, that freedom if unused, for example by not participating in collective deliberation and planning and just obeying, new masters will arise). As such, libertarian socialists encourage employees to resist and obstruct economics based on hierarchical power and what they consider to be wage slavery. This is known as direct action. Many also believe that anarchists are obliged to aid such groups when they call for help in their struggles. Ultimately, traditional anarchists believe that all forms of institutional authority must be resisted, because of their coercive nature.
Anarchists often argue that, just as no ordinary person (as opposed to someone who is independently wealthy) can refuse to work, so there is no freedom involved in the negotiation of a contract with an employer who has the ability to dictate the terms of any contract to dispossessed employees who amount to little more than wage slaves living at the whim of the wealthy.
Anarchists also reject the claim that their objection to capitalist economics is based on the necessity of labor. They mostly agree that some form of manual labor (which they often distinguish from work) is currently necessary. However, they do not agree that the necessity for manual labor requires that the form of this labor be dictated by privileged individuals who control the wealth and resources of the society. Instead, they argue that individual liberty requires that the laborers themselves control the means and mode of their labor, rather than having their actions dictated by others. Thus, those who are required to labor for survival should have representation in the use and distribution of the resources they interact with and distribute. They do not believe that the mere ability to disassociate from a given employer is an adequate form of representation, given that the employers as a class can continue to dictate use of resources and compel others into wage-slavery once the association is disbanded. Furthermore, anarchists argue that being a servant with the "freedom" to choose your master does not represent actual "freedom" in any meaningful sense. Often, they also argue that a worker's "freedom" to choose his employer is no different from that same worker's "freedom" to choose what state he lives under (by moving to another country if necessary, and possible), because there is no real difference between the coercion of private companies and the coercion of the state — and thus it makes no sense to abolish one while preserving the other.
Traditional individualist anarchists, such as the late Benjamin Tucker, (who identified his American individualist anarchism as "Anarchistic Socialism") are opposed to both capitalism and anarchist-communism. They support wage labor as long as the employers and employees are paid equally for equal hours worked (this approach was put into practice in American individualist anarchist colonies such as Utopia, which was organized by Josiah Warren). By following this principle, no individual profits from the labor of another. Benjamin Tucker described the wages received in such an employer-employee relationship as the individual laborer's "full product." Tucker called communist-anarchism "pseudo-anarchism," because it opposes wages and private property [8].
Désaccord avec les "anarcho"-capitalistes[edit]
Anarcho-capitalists think that an employer-employee relationship is basically an elaborate and mutually profitable form of voluntary association. They resent government as a parasite that corrupts, biases, impedes and distorts what would otherwise be peaceful fair and free associations.
Anarcho-capitalists consider that the consent to a contract that each party was free to refuse is evidence and guarantee that the contract is legitimate and beneficial. They claim that any external power capable of preventing such relationship is itself an oppression to be fought.
Anarcho-capitalists argue that, no matter what social organization may or may not exist, social organizations will never eliminate the basic human requirement to work in order to support themselves. Therefore an objection based on a constraint that cannot be overcome is useless to argue about, and not a rational objection at all. They also argue that while someone may not be able to refuse to work in general, one has the largest choice of employers with the diversity of a free market economy, and that what matters is that no given employer/employee contract in particular be coercive.
Anarcho-capitalists are mostly isolated from the larger social anarchist community, which is traditionally anti-capitalist. Anarcho-capitalism is considered a paradox by many anarcho-socialists, who place the theory closer to right-wing libertarianism than to other currents of anarchist thought.
Notes et références[edit]
- ↑ Par exemple, les grévistes ne peuvent pas utiliser les moyens de production pour redistribuer gratuitement leur production, ceci est ironiquement considéré comme du vol aux yeux de la justice française (et la justice institutionelle en général).
- ↑ Simon Linguet (1736-1794) était un avocat et un historien français, critique conservateur des Lumières et de l'économie défendue par les Physiocrates, et opposant à la Révolution française. Il fut guillotiné pendant la Terreur. La référence qui suit est extraite de son livre Théorie des lois civiles, ou principes fondamentaux de la société, publié anonymement à Londres en 1767, Vol. II, pp.462-468.
- ↑ Cité par Marx dans Theories of Surplus-Value, retraduit du texte anglais
- ↑ Social Problems, 1883.
- ↑ Agrarian Justice (en français Justice agraire), 1797.
- ↑ Encore que Bob Black, dans Travailler ? Moi ? Jamais ! montre, statistiques à l'appui, que le travail salarié rend infirmes certaines personnes, voire les tue, directement, ou pas (voir le chapitre Produire, pourrir, mourir).
- ↑ À ce sujet, lire Production croissante d’une surpopulation relative ou d’une armée industrielle de réserve, Marx, Le Capital, section VII, chapitre XXV, III
- ↑ Labor and its Pay, extrait de Individual Liberty: Selections From the Writings of Benjamin R. Tucker, Vanguard Press, New York, 1926.
Voir aussi[edit]
- Sur Anarchopédia :
Liens externes[edit]
- En anglais :
- Histoire photo de l'esclavage moderne au Brésil par le photographe Eduardo Martino
- Création d'alternatives vivables à l'esclavage salarié
- Conditions spéciales aux États-Unis d'Amérique
- Travailler pour des salaires, par Martin Glaberman et Seymour Faber
- Land and Liberty
- Essai sur l'esclavage social
- Site des Industrial Workers of the World
- L'esclavage salarié sur OpenWiki
- En français :
- Le Capital de Karl Marx, à télécharger (le livre premier parle du salariat).
- Travail salarié et capital de Karl Marx, à télécharger.
- Travailler ? Moi ? Jamais !, par Bob Black, dont un chapitre traite de l'esclavage salarié
Catégorie:Concept anarchiste Catégorie:Travail Catégorie:Socialisme
- REDIRECT Modèle:Wikipedia (cet article est une traduction de l'article anglais Wage slavery, mélangé à l'article français de Wikipédia, augmenté, et auquel ont été retirées les falsifications libérales, ainsi que du paragraphe Wage slavery de l'article anarchism and capitalism de l'Anarchopédia anglais, ainsi que du paragraphe du même nom de l'article anarcho-capitalism, et enfin, de l'article anglais wage labor de l'Anarchopédia anglais).