Difference between revisions of "Démocratie directe"
Line 1: | Line 1: | ||
− | [[ | + | [[le cumul des mandats doit être impossible, et l’initiative législative dont dispose le pouvoir exécutif ne peut se traduire que par des référendums. Pour permettre le bon déroulement de la vie des citoyens le nombre de lois pouvant être instituées sur une certaine période de temps doit être limité (ex : maximum un référendum par semaine). Une telle mesure permet d’empêcher l’inflation législative, un des grands maux des « démocraties représentatives » par l’usage de décrets gouvernementaux (mesure de faible importance non soumis au vote populaire). Evidemment ces décrets peuvent être abrogés par pétition comme toutes les autres lois. |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
Revision as of 08:26, 23 March 2007
[[le cumul des mandats doit être impossible, et l’initiative législative dont dispose le pouvoir exécutif ne peut se traduire que par des référendums. Pour permettre le bon déroulement de la vie des citoyens le nombre de lois pouvant être instituées sur une certaine période de temps doit être limité (ex : maximum un référendum par semaine). Une telle mesure permet d’empêcher l’inflation législative, un des grands maux des « démocraties représentatives » par l’usage de décrets gouvernementaux (mesure de faible importance non soumis au vote populaire). Evidemment ces décrets peuvent être abrogés par pétition comme toutes les autres lois.
La démocratie directe est un processus collectif de décision qui se fonde sur une organisation horizontale, plutôt que hiérarchique, de la société humaine. Elle est, tout comme le régime représentatif, un concept. Théoriquement, elle peut-être appliquée au niveau du régime politique d'un pays comme au niveau des processus collectifs de décision de tous types d'associations locales ou virtuelles (via Internet).
Contents
Aspect historique et sémantique
La démocratie, au sens étymologique de pouvoir (kratos) du peuple (demos) ne peut être que directe. L'expression de "démocratie représentative" peut être considéré comme un leurre car c'est seulement dans une démocratie directe que le pouvoir est le reflet exact des aspirations du peuple. C'est à partir de la naissance de régimes représentatifs parlementaires à la fin du XVIIIe siècle que la classe politique, constituée presque exclusivement de personnes appartenant aux classes sociales aisées, a, pour justifier moralement sa fonction, détourné la définition sémantique du terme démocratie en l'assimilant au régime représentatif/parlementaire.
La démocratie directe, au sens d'un régime dans laquelle la nation est souveraine, n'a réellement existée que dans l'Athènes du VIème siècle avant JC avec les réformes successives de Solon (-594) et Clisthène (-508) :</br> La nation était effectivement souveraine avec un vote des lois par tous les citoyens réunis, et le tirage au sort des magistrats (pouvoir exécutif) ainsi que des juges qui recevaient des mandats d'un an. Des indemnités journalières de présence étaient même octroyé aux plus pauvres pour leur permettre d'assurer leurs fonctions civiques.</br> Cependant les femmes étant considérées comme d'éternelles mineures et les esclaves comme des biens ils étaient exclus de la communauté civique. Le système athénien comportait donc des défauts inhérents à l’époque qui vont à l'encontre de notre conception moderne de la démocratie : religion officielle, avilissement de la femme, économie fondée sur l’esclavage.
Bien que la démocratie directe ne se concrétisa jamais par un système plus égalitaire dans l'histoire, si ce n'est dans l'esprit de Jean-Jacques Rousseau qui justifia sa nécessité dans "Du Contrat Social" (1762) et entama même une ébauche d'une Constitution de démocratie directe pour la Corse en 1764, l'utopie de l'instauration d'une démocratie directe moderne existe toujours...</br>
Démocratie directe et services publics
En démocratie directe il n'y a pas nécessité de leaders politiques, mais il peut y avoir évidemment des services publics, dont la nature (quoi, combien, comment, etc.) est déterminée directement/collectivement par les populations.
Allocation du budget Des sondages ont montré que si le budget alloué aux services publics était déterminé collectivement, l'allocation de ce budget serait très différente de ce qu'elle est en régime représentatif. Par exemple, le budget de l'armée et des services secrets serait réduit au profit des budgets alloués à des services tels que les pensions ou les transports en commun.
Contrôle des services publics Par exemple les attributions de contrats publics à des entreprises privées (source importante de détournements de fonds publics au profit d'intérêts privés, via des représentants politiques corrompus) pourraient être collectives, de la conception à l'octroi jusqu'au suivi de réalisation. La publication sur Internet de tous les documents relatifs à des contrats publics, permettrait à chacun(e) de procéder aux vérifications qui dans un régime représentatif sont opérées par des représentants politiques ou des agents de l'administration publique. Ce principe de contrôle de la corruption se retrouve dans la démocratie participative (voir démocratie).
Justice Sur base du principe d'atomisation des processus collectifs de décision (ici par exemple : coupable/innocent ?, peine judiciaire, etc.), la justice pourrait être exercée directement par la collectivité, c'est-à -dire sans recourir aux représentants (corruptibles) que sont également les juges et législateurs.
Limites
Le concept de démocratie a ses propres limites en matière morale puisqu'il revient aussi à l'oppression d'une partie de la population par une autre partie, la démocratie reconnaissant implicitement à une majorité de la population le droit d'imposer sa volonté à la minorité, par la force si nécessaire. La démocratie directe est seulement moins injuste que le régime représentatif en ce sens que dans le premier cas c'est une majorité de la population qui décide directement, alors que dans le second ce ne sont que quelques centaines de « représentants » élus par une partie (généralement minoritaire) de la population.
D'autre part, la corruption des représentants disparaissant avec les représentants, le fonctionnement de la société humaine est aussi, toutes autres choses étant égales, plus efficace en démocratie directe qu'en régime représentatif.
C'est parce que tous deux reposent sur le principe implicite d'oppression d'une partie de la population par une autre partie (minoritaire dans le cas du régime représentatif, majoritaire dans le cas de la démocratie directe) que certains revendiquent moralement un droit d'ignorer l'État, dont une application pratique est la désobéissance civile. Cependant d'autres considèrent que une liberté de circulation absolue des personnes permet à la minorité non représenté par le gouvernement démocratique en place de ne pas subir la dictature de la majorité en lui laissant la possibilité de quitter son pays.