Difference between revisions of "Georges Darien"
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− | Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas âge, Darien fut élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui motive peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. | + | Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas âge, Darien fut élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui motive peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. En 1881, Adrien devance l’appel et rejoint le 2e escadron du Train. Son indiscipline foncière le fait vite remarquer de ses supérieurs. Condamné en juin 1883 par un conseil de guerre pour insubordination, il écope de 33 mois de travaux forcés au bagne militaire de Gafsa. Son [[insoumission]] l'envoie dans un bataillon disciplinaire en Tunisie(Biribi). De cette expérience sortira en 1886 son roman(''Biribi''), dans lequel il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en [[1888]] et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine. |
− | Admiré par [[Alfred Jarry]], [[Alphonse Allais]] et plus tard par [[André Breton]], Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente ( ''Georges Darien et l'Anarchisme littéraire'' de Valia Gréau ), il faut reconnaître que l'on sait peu de choses sur sa vie, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du ''Voleur'', Randal. En effet de [[1891]] à [[1897]], il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, ''Le Voleur''. | + | Libéré, il rentre à Paris où il survit de petits boulots et côtoie Léon Bloy et Alphonse Allais qui lui dédiera, onze ans plus tard, son Conte de Noël. Écrit après Biribi, mais publié avant, Bas les cÅ“urs ! 1870-1871 est son premier roman. Menant une vie de bohème, travaillant ses manuscrits au café ou dans une chambre louée, Darien collabore à des journaux anarchistes comme Le Roquet ou L’En-dehors de Zo d’Axa. De novembre 1893 à mars 1894, il rédige - seul - L’Escarmouche, un hebdomadaire polémique qu’il fait illustrer par des artistes comme Vuillard ou Toulouse-Lautrec. |
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En plus de ces romans, Darien est le pamphlétaire le plus violent de cette fin de siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles ''L'Escarmouche'' et ''L'Endehors'', où il côtoie [[Zo d'Axa]]. | En plus de ces romans, Darien est le pamphlétaire le plus violent de cette fin de siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles ''L'Escarmouche'' et ''L'Endehors'', où il côtoie [[Zo d'Axa]]. |
Revision as of 14:28, 19 July 2007
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Georges Darien (pseudonyme de Georges Hippolyte Adrien), 6 avril 1862 - 19 août 1921, écrivain français qualifié d'anarchiste.
Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas âge, Darien fut élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui motive peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. En 1881, Adrien devance l’appel et rejoint le 2e escadron du Train. Son indiscipline foncière le fait vite remarquer de ses supérieurs. Condamné en juin 1883 par un conseil de guerre pour insubordination, il écope de 33 mois de travaux forcés au bagne militaire de Gafsa. Son insoumission l'envoie dans un bataillon disciplinaire en Tunisie(Biribi). De cette expérience sortira en 1886 son roman(Biribi), dans lequel il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en 1888 et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine.
Libéré, il rentre à Paris où il survit de petits boulots et côtoie Léon Bloy et Alphonse Allais qui lui dédiera, onze ans plus tard, son Conte de Noël. Écrit après Biribi, mais publié avant, Bas les cœurs ! 1870-1871 est son premier roman. Menant une vie de bohème, travaillant ses manuscrits au café ou dans une chambre louée, Darien collabore à des journaux anarchistes comme Le Roquet ou L’En-dehors de Zo d’Axa. De novembre 1893 à mars 1894, il rédige - seul - L’Escarmouche, un hebdomadaire polémique qu’il fait illustrer par des artistes comme Vuillard ou Toulouse-Lautrec.
Mais aucun de ses projets ne rencontre de véritable succès.
Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente ( Georges Darien et l'Anarchisme littéraire de Valia Gréau ), il faut reconnaître que l'on sait peu de choses sur sa vie, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du Voleur, Randal. En effet de 1891 à 1897, il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, Le Voleur. En 1899, il y épouse une jeune Allemande, choix à l’époque surprenant pour un Français, mais nullement pour lui qui déclare : « Je suis un Sans-patrie. Je n’ai pas de patrie. Je voudrais bien en avoir une, mais je n’en ai pas ». Déjà , en 1890, dans son roman Les Pharisiens, il dénonçait l’influence des nationalistes et des antisémites français. En 1904, il fait paraître en anglais un nouveau roman Gottfried Krumm. Made in England, l’histoire d’un immigré allemand en Grande-Bretagne, qui ne sera traduit en français seulement en 1987.
En plus de ces romans, Darien est le pamphlétaire le plus violent de cette fin de siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L'Escarmouche et L'Endehors, où il côtoie Zo d'Axa.
André Breton a caractérisé Darien comme, "Un cœur trop grand et trop bien battant pour ne pas heurter en tout sens les parois de sa cage." Il a décrit ses écrits comme "le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté".
Contents
Å’uvres
ROMANS :
- Bas les coeurs ! (1889)
- Biribi (1890)
- Le Voleur (1897) (Lire en ligne)
- La Belle France (1898)
- L'Epaulette (1901) non publié
PAMPHLETS :
- Les Pharisiens
PIECES DE THÉATRE :
- L'ami de l'ordre (1898)
Citation
Je mange, je bois ; et je laisse l'assiette sur le buffet et la bouteille sur la table. Il y a des voleurs qui remettent tout en ordre, dans les maisons qu'ils visitent. Moi, jamais. Je fais un sale métier, c'est vrai ; mais j'ai une excuse : je le fais salement.
Le Voleur
Je n'aime pas les pauvres. Leur existence, qu'ils acceptent, qu'ils chérissent, me déplaît ; leur résignation me dégoûte. A tel point que c'est, je crois, l'antipathie, la répugnance qu'ils m'inspirent, qui m'a fait devenir révolutionnaire. Je voudrais voir l'abolition de la souffrance humaine afin de n'être plus obligé de contempler le repoussant spectacle qu'elle présente. Je ferais beaucoup pour cela. Je ne sais pas si j'irais jusqu'à sacrifier ma peau ; mais je sacrifierais sans hésitation celles d'un grand nombre de mes contemporains. Qu'on ne se récrie pas. La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement.
La Belle France
Voir aussi
- Bibliothèque du Docteur Faustroll
- Le Voleur, film de Louis Malle
- Biribi, film de Daniel Moosman (Fiche IMDB : http://french.imdb.com/title/tt0207340/)
Liens
- Pages consacrées à Georges Darien :
http://raforum.apinc.org/article.php3?id_article=979
http://www.excentriques.com/darien/index.html (contient une bibliographie substantielle)
Darien, Georges Darien, Georges
- REDIRECT Modèle:Wikipedia