Difference between revisions of "Marie Louise Berneri"
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+ | Grâce à la fascination qu'elle exerce et à son habileté d'oratrice, Marie Louise Berneri devient une figure marquante de l'anarchisme anglais, en particulier elle exerce un rôle important au sein de l'"''Union des groupes anarchistes de Grande-Bretagne''". Ainsi, comme le rapporte le dossier établi par la police la concernant : « Le 12 septembre 1940 : Bernori (la veuve) et sa fille, anarchistes actives, essayent de reprendre contact avec la bande de Paris. » | ||
− | + | Elle s'engage en faveur des orphelins espagnols, et devient rédactrice aux journaux anarchistes ''[[Spain and the World]]'' (L'Espagne et le monde) ([[1936]]-[[1939]]) et ''[[Freedom]]''<ref>À cette époque, collabore aussi à la revue [[Colin Ward]] (de [[1936]] à [[1939]]), qui en deviendra le directeur en [[1947] jusqu'à [[1960]])</ref> ([[1939]]-[[1945]]), le seul organe de presse [[antimilitarisme|antimilitariste]] britannique de cette époque, ce qui fait de Marie Louise la fondatrice de la « ''Freedom press'' » (presse libre britannique). | |
− | + | Elle s'intéresse à l'évolution sociale de la [[Révolution russe]] et publie en [[1944]] le livre ''Workers in Stalin' Russia'' (Les ouvriers dans la Russie stalinienne), quelques traités de « War Commentary » (Commentaires de guerre) pour ''Anarchism the Russian myth'' (L'anarchisme, le mythe russe). Accusée, avec [[Vernon Richards]] et d'autres anarchistes, en [[1945]] d'« ''activité séditieuse'' » à cause de son activité propagandiste contre la guerre, elle réussit à ne pas se faire condamner à un seul jour de [[prison]] grâce à pirouette légale, contrairement à [[Vernon Richards]] et les autres condamnés à 9 mois de détention. Une fois que Richards eût terminé de purger sa peine, le couple poursuit son activité anarchiste, en entretenant aussi des rapports avec les anarchistes d'Amérique, ils se consacrent à la photographie et à la [[psychologie]] : Marie Louise assiste à la première de l'opéra de [[Wilhelm Reich]] ''Sexuality and Freedom'' (Sexualité et Liberté) (article pour ''[[Now]]'' en [[1945]]). | |
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Revision as of 17:35, 27 February 2010
Marie Louise Berneri (en italien Maria Luisa Berneri) (Arezzo, 1er mars 1918 - Londres, 13 avril 1949) est une activiste et auteure anarchiste italienne, fille de Camillo Berneri et de Giovanna Caleffi et sœur de Giliana Berneri.
« Les utopies autoritaires du XIXe siècle sont principalement responsable de l'attitude anti-utopiste prédominante chez les intellectuels d'aujourd'hui. Mais les utopies n'ont pas toujours décrit une société irréfutable, un État centralisé et une nation de robots. La Tahiti de Diderot[1] ou les Nouvelles de Morris[2] nous ont présenté une utopie dans laquelle les hommes étaient libérés de toute contrainte physique ou morale, dans laquelle ils travaillaient non par nécessité ou par sens du devoir mais parce que ils pensaient que le travail était une activité agréable, dans laquelle l'amour ne connaissait pas de loi et dans laquelle chaque homme était un artiste. Les utopies ont souvent été le plan d'une société qui fonctionne mécaniquement, morte économiquement, politiquement et moralement ; mais elles sont aussi le rêve vivant des poètes. »
Marie Louise Berneri, Journey through Utopia (Voyage à Utopia).
Contents
Biographie
Maria Luisa Berneri naît à Arezzo (Toscane) le 1er mars 1918. Elle est la fille de Giovanna Caleffi et de Camillo Berneri, deux figures importantes de l'anarchisme italien. Son nom, Maria, lui a été donné en souvenir d'une de ses tantes, morte en 1906. Elle a une sœur, Giliana Berneri, née le 5 octobre 1919, elle aussi anarchiste.
L'exil en France
À l'âge de 8 ans, Maria Luisa part en France avec sa mère et sa sœur pour suivre son père contraint à l'exil suite aux persécutions fascistes.
Malgré la fuite continue pour échapper au fascisme, Maria Luisa a un caractère solitaire et fort. Elle étudie beaucoup et aide sa mère à gérer le petit magasin ouvert à Paris en 1933 et qui sert à maintenir unie la famille. À 13 ans, elle rencontre à Paris Vero Recchioni, plus connu par la suite sous le pseudonyme de Vernon Richards, fils de l'anarchiste Emidio Recchioni, à qui elle écrit une lettre le 28 juin 1935 pour manifester tout son enthousiasme pour la pensée anarchiste et les idéaux de son père. Tout cela ne passe évidemment pas inaperçu et dès 1934, alors qu'elle commence à rejoindre l'activisme en faveur de l'anarchisme, les autorités ouvrent un dossier sur son cas.
Maria Luisa s'intéresse aux problèmes sociaux et politiques et étudie la psychologie infantile, après ses études au lycée et l'obtention de son baccalauréat, elle s'inscrit à la Sorbonne et francise son prénom en Marie Louise. En avril 1936, le consulat de Londres lui reconnaît comme adresse le 21 Greek Street dans le quartier de Soho à Londres ; dans cet immeuble, toujours au second selon le consulat, résidait Francesco Galasso, reconnu comme subversif, et même Emma Goldman. Le dossier sur elle indique : « Au second étage [il y a] le bureau de Vero Recchioni qui, en plus de la rédaction du journal subversif Spain and the World [L'Espagne et le monde], s'occupe de la propagande anarchiste. Il a pour secrétaire [sic] la fille du professeur Camillo Berneri. » En réalité, d'après son passeport et des lettres de l'époque, il semblerait que Marie Louise se trouvait à l'époque non pas à Londres mais plutôt à Paris, Vienne et Fontainebleau.
La mort de son père et le départ en Grande-Bretagne
Quand son père Camillo part en Espagne en 1936 combattre aux côtés des anarchistes pendant la Révolution espagnole (1936-1939), en sa qualité de délégué de la Colonne Ascaso (composée de militants et de sympathisants de la CNT-FAI), qu'il co-fonde avec Carlo Rosselli et Mario Angeloni, Marie Louise et sa mère vont le rejoindre deux-trois fois à Barcelone. Ses papiers la signalent comme quelqu'un qui « partage les mêmes idées que son père. »
Juste après le 5 mai 1937, jour où son père est assassiné en Espagne par les staliniens, Marie Louise décide de porter en avant les idées de son père : avant toute chose, elle fait régulariser ses papiers d'identité par l'avocat anarchiste Louis Lecoin et, en même temps que sa mère, rejoint Barcelone pour assister aux funérailles. À Barcelone, elles sont reçues par l'anarchiste de Carrare (Toscane) Umberto Marzocchi ; après un bref séjour, Marie Louise retourne à Londres où en novembre 1937 elle épouse Vernon Richards.
Grâce à la fascination qu'elle exerce et à son habileté d'oratrice, Marie Louise Berneri devient une figure marquante de l'anarchisme anglais, en particulier elle exerce un rôle important au sein de l'"Union des groupes anarchistes de Grande-Bretagne". Ainsi, comme le rapporte le dossier établi par la police la concernant : « Le 12 septembre 1940 : Bernori (la veuve) et sa fille, anarchistes actives, essayent de reprendre contact avec la bande de Paris. »
Elle s'engage en faveur des orphelins espagnols, et devient rédactrice aux journaux anarchistes Spain and the World (L'Espagne et le monde) (1936-1939) et Freedom[3] (1939-1945), le seul organe de presse antimilitariste britannique de cette époque, ce qui fait de Marie Louise la fondatrice de la « Freedom press » (presse libre britannique).
Elle s'intéresse à l'évolution sociale de la Révolution russe et publie en 1944 le livre Workers in Stalin' Russia (Les ouvriers dans la Russie stalinienne), quelques traités de « War Commentary » (Commentaires de guerre) pour Anarchism the Russian myth (L'anarchisme, le mythe russe). Accusée, avec Vernon Richards et d'autres anarchistes, en 1945 d'« activité séditieuse » à cause de son activité propagandiste contre la guerre, elle réussit à ne pas se faire condamner à un seul jour de prison grâce à pirouette légale, contrairement à Vernon Richards et les autres condamnés à 9 mois de détention. Une fois que Richards eût terminé de purger sa peine, le couple poursuit son activité anarchiste, en entretenant aussi des rapports avec les anarchistes d'Amérique, ils se consacrent à la photographie et à la psychologie : Marie Louise assiste à la première de l'opéra de Wilhelm Reich Sexuality and Freedom (Sexualité et Liberté) (article pour Now en 1945).
La prematura e improvvisa morte
Proprio quando Maria Luisa aveva raggiunto una certa stabilità ed una maturità tale da poter effettivamente divenire la prosecutrice ideale del pensiero dell’illustre padre, ecco che improvvisamente, dopo aver dato alla luce nel dicembre 1948 la sua prima figlia, peraltro morta subito dopo la nascita e che la segnerà profondamente e dolorosamente, Maria Luisa Berneri viene colpita da un’infezione virale che nel giro di pochissimo la porta alla morte il 13 aprile 1949.
Il suo corpo sarà cremato nel cimitero di Kensal Green:
- «Al mattino del giorno 23, alla presenza della madre e de compagni di Londra, il marito e la sorella sparsero le sue ceneri sul terreno fra due alberi vetusti nel parco di Kenwood ad Hampstead»
Proprio a causa della improvvisa morte, Maria Luisa Berneri lascia incompiute alcune opere: una traduzione di Bakunin, iniziata con la collaborazione George Woodcock, gli appunti del padre sulla questione sessuale, alcune ricerche sugli aspetti rivoluzionari del marchese De Sade e alcuni scritti inediti di Sacco e Vanzetti.
In ricordo di Maria Luisa Berneri
Dopo la sua morte si costituisce un comitato in sua memoria che pubblica A tribute (1949), Journey through Utopia (1950), che è una rassegna del valore libertario della tradizione utopica, e Neither East nor West (1952), antologia dei suoi scritti pubblicati dal 1939 al 1948.
Dal 1951, in ricordo della figlia Maria Luisa, la madre, Giovanna Caleffi, organizza a Paino di Sorrento una colonia estiva per i bambini\e figli\e di anarchici e anarchiche di tutte le nazionalità , grazie alla casa privata messa a disposizione da Cesare Zaccaria. L’esperienza sarà interrotta momentaneamente nel 1957 a causa del deficit economico e soprattutto per via della fine del rapporto tra Giovanna e Cesare. Le difficoltà non impediscono però alla madre di cercare nuovi finanziatori che le permettano proseguire l'esperienza della colonia e mantenere così vivo il ricordo della figlia. Dopo vari tentativi alla fine riuscirà ad acquistare un terreno nella pineta di Ronchi (MS), a 700 metri dal mare, in cui nascerà la Comunità «Maria Luisa Berneri» e a cui si adopererà sino alla morte (1962). In seguito, grazie ad un nuovo gruppo dirigente formato da quattro persone, la Colonia sopravviverà per tre anni anche dopo che Giliana Berneri decise di abbandonare l’attivismo anarchico. [4]
Fonti e Bibliografia
- Berneri Maria Luisa, in Dizionario Biografico degli Anarchici Italiani, I, Pisa, BFS 2003
- Giorgio Sacchetti, Presenze anarchiche nell’aretino dal XIX° al XX° secolo, Pescara, Samizdat, 1999
Note
- ↑ Denis Diderot décrit la société utopique de Tahiti dans son conte philosophique Supplément au voyage de Bougainville.
- ↑ William Morris, écrivain britannique du XIXe siècle, auteur de l'essai utopiste News from Nowhere (Les Nouvelles de Nulle-part).
- ↑ À cette époque, collabore aussi à la revue Colin Ward (de 1936 à 1939), qui en deviendra le directeur en [[1947] jusqu'à 1960)
- ↑ Biografia Giovanna Caleffi
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