Difference between revisions of "Lysander Spooner"
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Revision as of 19:24, 25 October 2005
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Fils de fermier, Spooner devient instituteur en 1831 puis précepteur. En 1833, il part étudier le droit à Worcester (Massachussetts) au bureau des avocats John Davis (sénateur whig de 1845 à 1853) et Charles Allen (élu représentant du Free Soil Party en 1848).
En 1834, Spponer publie The Deist's Immortality and an Essay on Man's Accoutability for his Belief, un pamphlet anticlérical. En 1843, il publie un Essai sur la réforme du système bancaire où il défend une économie fondée sur la libre association et la coopération volontaire sans l'intervention de l'État.
À partir de 1844, Spooner entre en lutte contre les monopoles d'État en les poursuivant en justice. Il fonde également une compagnie postale privée qui est démantelée par ordre du gouvernement fédéral. En 1845, il prend publiquement position contre l'esclavage et s'installe à Boston pour pratiquer le droit. Il consacre alors ses énergies à contester le monopole monétaire du gouvernement et publie en 1852 An Essay on the Trial by Jury, où il affirme que les jurés, lors d'un procès, ne doivent pas appliquer les lois mais doivent juger selon leur conscience.
En 1863, il crée la Spooner Copyright Company, un bureau de brevets où il tente, sans succès, de mettre en pratique ses idées. Spooner se consacre par la suite à l'écriture et fait parraître en 1867 les deux premiers volets de No Treason, son premier pamphlet proprement anarchiste, dont la sixième partie, intitulée The constitution of No-Authority parraît en 1870.
Très lié avec Josiah Warren et Benjamin Tucker, il fait paraître en 1875 Vices are not crimes, un pamphlet qui fait croître sa renommée dans les milieux anarchistes.
Contents
Sa pensée
Le point de départ de la pensée de Spooner est juridique. En se basant sur des arguments légaux et avec une logique rigoureuse, il en arrive à prouver la non-validité des gouvernements, des États, des lois et du principe de contrat social. D'ailleurs, un des principaux axes de la critique de Spooner est le concept de contrat.
Critique du contrat social
Spooner conteste l'idée qu'on retrouve à l'origine des régimes démocratiques libéraux et de leurs constitutions un contrat social librement consenti. Premièrement, le contrat social, si on suppose qu'un tel contrat existe, a été conclu par des individus qui sont morts aujourd'hui. Il est pour Spooner inconcevable qu'un tel contrat soit valable pour leurs descendants, puisque le contrat ne lie que ceux qui l'ont conclu. Nul ne peut s'engager au nom de ses enfants et de ses petits-enfants.
Spooner va plus loin en montrant que le prétendu contrat social n'a jamais réellement été signé par ceux qui l'ont théoriquement conclu. Par exemple, la constitution américaine n'a pas été signée par les individus qui y sont soumis, mais entérinée par les diverses législatures des États fondateurs du pays. Or, pour qu'un contrat soit valide, il doit être écrit et signé par les contractants. Le prétendu contrat social ne répond pas à cette exigence élémentaire et n'a donc aucune validité. À partir de ce raisonnement, Spooner affirme que les nations, les gouvernements et les États n'ont aucune légitimité et que les serments qui leur sont prêtés n'ont pas de valeur juridique.
Critique du gouvernement démocratique
Faisant suite à sa critique du contrat social, Spooner applique le même raisonnement en s'attaquant à la démocratie libérale et le principe électoral.
Selon Spooner, l'acte de voter ne lie pas plus l'électeur au gouvernement que l'individue au régime social, parce que le vote n'est pas un choix réel. La seule option offerte à l'individu est de choisir son maître ; la possibilité de décider d'avoir ou non un maître n'est jamais offerte. L'exercice du droit de vote n'est donc qu'une liberté illusoire qui vise à le leurrer, à le persuader qu'il participe au pouvoir et qu'il a lui-même choisi la constitution et les lois auxquelles il est soumis.
Citations
Oeuvres
The Constitution of No Authority (1870)
Liens externes
La constitution n'a nulle autorité, un extrait d'Outrage à chefs d'État (1870)
lysanderspooner.org, un site anglophone dédié à la vie et l'oeuvre de Spooner.
Citations
«Le gouvernement, comme un bandit de grand chemin, dit à un individu : "la bourse ou la vie". Quantité de taxes, ou même la plupart, sont payées sous la contrainte d'une telle menace.» (Outrage à chefs d'État, 1870)
Catégorie:Anarchiste