Difference between revisions of "Individualisme"
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L''''individualisme''' est une conception politique, [[société|sociale]] et [[morale]] qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport à ceux du groupe et de la communauté. Les divers courants de pensée individualistes considèrent l'individu comme seule réalité et comme principe de toute évaluation et se refusent à considérer les problèmes humains de façon collective. L'individualisme ne reconnaît pas comme entités véritables et autonomes les grands ensembles que sont les sociétés, les peuples, la nation ou même l'humanité. | L''''individualisme''' est une conception politique, [[société|sociale]] et [[morale]] qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport à ceux du groupe et de la communauté. Les divers courants de pensée individualistes considèrent l'individu comme seule réalité et comme principe de toute évaluation et se refusent à considérer les problèmes humains de façon collective. L'individualisme ne reconnaît pas comme entités véritables et autonomes les grands ensembles que sont les sociétés, les peuples, la nation ou même l'humanité. | ||
− | Ainsi, l'individu s'affirme d'abord dans son unicité et sa différence ; toutes tentatives de réduction et d'assimilation à un tout qui ne respecterait pas ces caractéristiques constituantes sont dont néfastes et dangereuses . Quelque soit sa tendance, l'individualisme considère l'individu comme un être indépendant, maître de son corps, de sa vie et de ses actions. Il prône, selon le type d'individualisme, une liberté qui se traduit par le droit de propriété, la liberté de pensée et d'expression, ou la liberté des moeurs. | + | Ainsi, l'individu s'affirme d'abord dans son unicité et sa différence ; toutes tentatives de réduction et d'assimilation à un tout qui ne respecterait pas ces caractéristiques constituantes sont dont néfastes et dangereuses. Quelque soit sa tendance, l'individualisme considère l'individu comme un être indépendant, maître de son corps, de sa vie et de ses actions. Il prône, selon le type d'individualisme, une liberté qui se traduit par le droit de propriété, la liberté de pensée et d'expression, ou la liberté des moeurs. |
Le principe individualiste a soulevé dès le XVIII<sup>e</sup> siècle la question de la relation entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Comment assurer une cohésion dans une société individualiste où chaque individu poursuit son intérêt particulier ? Les réponses apportées par les individualistes sont diverses, mais ne tombent jamais dans le solipsisme ou le repli nombriliste sur soi. En satisfaisant ses intérêts et ses besoins, l'individu oeuvre généralement dans l'intérêt des autres. Mais puisque l'individu isolé, qui ne tient pas compte des intérêts des autres, risque fort de ne pas survivre très longtemps, son intérêt bien senti est de s'associer et de collaborer avec ses semblables à certaines tâhes et activités. L'association ainsi formée garde un caractère momentané et conditionnel puisqu'elle repose sur le consentement libre et mutuel. L'association telle qu'envisagée par les individualistes n'a pour but que la satisfaction des intérêts individuales, qui ne sont jamais sacrifiés à un chimérique intérêt général, public ou national. | Le principe individualiste a soulevé dès le XVIII<sup>e</sup> siècle la question de la relation entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Comment assurer une cohésion dans une société individualiste où chaque individu poursuit son intérêt particulier ? Les réponses apportées par les individualistes sont diverses, mais ne tombent jamais dans le solipsisme ou le repli nombriliste sur soi. En satisfaisant ses intérêts et ses besoins, l'individu oeuvre généralement dans l'intérêt des autres. Mais puisque l'individu isolé, qui ne tient pas compte des intérêts des autres, risque fort de ne pas survivre très longtemps, son intérêt bien senti est de s'associer et de collaborer avec ses semblables à certaines tâhes et activités. L'association ainsi formée garde un caractère momentané et conditionnel puisqu'elle repose sur le consentement libre et mutuel. L'association telle qu'envisagée par les individualistes n'a pour but que la satisfaction des intérêts individuales, qui ne sont jamais sacrifiés à un chimérique intérêt général, public ou national. | ||
− | Le principe individualiste rencontre cependant diverses objections. Ainsi | + | Le principe individualiste rencontre cependant diverses objections. Ainsi, le [[nationalisme]], la plupart des [[religion|religions]] et des théories [[démocratie|démocratiques]] et [[collectivisme|collectivistes]] ainsi qu'en [[sociologie]] la [[méthodologie holiste]] tendent au contraire à donner la primauté à la société sur l'individu. |
'''Personnalisme chrétien''' | '''Personnalisme chrétien''' |
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Catégorie:Individualisme L'individualisme est une conception politique, sociale et morale qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport à ceux du groupe et de la communauté. Les divers courants de pensée individualistes considèrent l'individu comme seule réalité et comme principe de toute évaluation et se refusent à considérer les problèmes humains de façon collective. L'individualisme ne reconnaît pas comme entités véritables et autonomes les grands ensembles que sont les sociétés, les peuples, la nation ou même l'humanité.
Ainsi, l'individu s'affirme d'abord dans son unicité et sa différence ; toutes tentatives de réduction et d'assimilation à un tout qui ne respecterait pas ces caractéristiques constituantes sont dont néfastes et dangereuses. Quelque soit sa tendance, l'individualisme considère l'individu comme un être indépendant, maître de son corps, de sa vie et de ses actions. Il prône, selon le type d'individualisme, une liberté qui se traduit par le droit de propriété, la liberté de pensée et d'expression, ou la liberté des moeurs.
Le principe individualiste a soulevé dès le XVIIIe siècle la question de la relation entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Comment assurer une cohésion dans une société individualiste où chaque individu poursuit son intérêt particulier ? Les réponses apportées par les individualistes sont diverses, mais ne tombent jamais dans le solipsisme ou le repli nombriliste sur soi. En satisfaisant ses intérêts et ses besoins, l'individu oeuvre généralement dans l'intérêt des autres. Mais puisque l'individu isolé, qui ne tient pas compte des intérêts des autres, risque fort de ne pas survivre très longtemps, son intérêt bien senti est de s'associer et de collaborer avec ses semblables à certaines tâhes et activités. L'association ainsi formée garde un caractère momentané et conditionnel puisqu'elle repose sur le consentement libre et mutuel. L'association telle qu'envisagée par les individualistes n'a pour but que la satisfaction des intérêts individuales, qui ne sont jamais sacrifiés à un chimérique intérêt général, public ou national.
Le principe individualiste rencontre cependant diverses objections. Ainsi, le nationalisme, la plupart des religions et des théories démocratiques et collectivistes ainsi qu'en sociologie la méthodologie holiste tendent au contraire à donner la primauté à la société sur l'individu.
Personnalisme chrétien Une version affaiblie de l'individualisme est prônée par des penseurs comme Emmanuel Mounier sous le nom de personnalisme.
L'individualisme est une forme de liberté et se pose en principe fondamental de plusieurs types de société : anarchisme, libéralisme, communisme, aristocratie...
Contents
L'individualisme anarchiste
L'individualisme anarchiste propose l'association libertaire, à tous niveaux, comme moyen de répondre aux besoins individuels. ex : les anarchistes créeront entre autres choses des mutuelles de santé, des coopératives alimentaires, etc. L'individualisme anarchiste se dénomme également d'individualisme social.
L'individualisme libéral
L'individualisme libéral propose de faire confiance à l'autorégulation : la société est fondée sur
- un équilibrage des relations et comportements sociaux par des contrats tacites ou formels (l'État et les autres collectivités n'étant ainsi considérés légitimes que sous la forme de contrats, devant être décidés librement, parmi d'autres)
- l'échange de services au niveau du marché ou chacun obtiendrait satisfaction de son intérêt individuel (on trouve du pain parce que l'intérêt des boulangers est d'en vendre).
Ces raisonnements s'appuient sur la notion sociologique d'individualisme méthodologique qui permet d'interpréter les phénomènes collectifs comme la résultante d'actions, de comportements individuels (phénomènes d'auto-organisation et d'émergence).
L'individualisme aristocratique
L'individualisme aristocratique (ou élitiste) se caractérise par la volonté d'élever l'individu au-dessus de lui-même en le rendant digne de sa liberté. Principalement représenté par Friedrich Nietzsche, Georges Palante et Michel Onfray, cet individualisme uniciste préconise une affirmation intense et complète du moi, qui doit conduire à l'épanouissement d'un individu supérieur à l'homme du troupeau. Par le libre développement de ses facultés, l'individu fort est appelé à devenir un homme supérieur.
Les individualistes aristocratiques sont des pessimistes sociaux. Selon eux, il est vain d'espérer un changement radical de la société. Ne croyant pas au Grand Soir ou à la révolution sociale, ils estiment que c'est à l'individu seul de prendre en main son destin. Ils s'opposent également aux individualistes anarchistes qu'ils considèrent comme une utopie économique, politique et sociale qui tente de réaliser un idéal. Pour eux, les idéaux de libre association et de contrat librement consenti des anarchistes restent grégaires et peuvent assujettir l'individu en restreignant sa liberté.
Citations
- Reconnaître l'individu comme juge en dernier ressort de ses propres fins, croire que dans la mesure du possible ses propres opinions doivent gouverner ses actes, telle est l'essence de l'individualisme. (Friedrich Hayek)
- Personne n'est mon semblable, ma chair n'est pas leur chair, ni ma pensée leur pensée. Max Stirner dans « L'unique et sa propriété »
Voir aussi
Auteurs
Thémes
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