Difference between revisions of "Élisée Reclus"
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− | '''Élisée Reclus''', de son vrai nom '''Jean Jacques Élisée Reclus''', est né à | + | '''Élisée Reclus''', de son vrai nom '''Jean Jacques Élisée Reclus''', est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15 mars [[1830]] et il est mort à Thourout (ou Torhout) en Belgique le 4 juillet [[1905]]. Il fut géographe, militant et penseur de l’[[anarchisme]] de la fin du XIXe siècle. |
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Son père [[Jacques Reclus]], né en [[1796]], était pasteur (tout d’abord rémunéré par l’État, puis indépendant) et a aussi été quelques années professeur au collège protestant de Sainte-Foy. Le pasteur eut, avec son épouse Zéline Trigant (née en [[1805]]), dix-sept enfants (dont trois ne survécurent pas à la naissance). Parmi les frères d'Élisée : [[Élie Reclus]] très lié à Élisée, [[Onésime Reclus]] (1837-1916), [[Armand Reclus]] (1843-1927) et [[Paul Reclus]] (1847-1914). | Son père [[Jacques Reclus]], né en [[1796]], était pasteur (tout d’abord rémunéré par l’État, puis indépendant) et a aussi été quelques années professeur au collège protestant de Sainte-Foy. Le pasteur eut, avec son épouse Zéline Trigant (née en [[1805]]), dix-sept enfants (dont trois ne survécurent pas à la naissance). Parmi les frères d'Élisée : [[Élie Reclus]] très lié à Élisée, [[Onésime Reclus]] (1837-1916), [[Armand Reclus]] (1843-1927) et [[Paul Reclus]] (1847-1914). | ||
− | Quatrième enfant du pasteur Jacques Reclus, Élisée est élevé jusque vers l’âge de 13 ans au sein de sa famille à | + | Quatrième enfant du pasteur Jacques Reclus, Élisée est élevé jusque vers l’âge de 13 ans au sein de sa famille à Orthez. Puis il est confié à ses grands-parents maternels, à La Roche-Chalais près de Sainte-Foy. En [[1843]] son père, qui souhaite le destiner à une charge de pasteur, l’envoie rejoindre son frère Élie à Neuwied, en Prusse sur les bords du Rhin, dans un collège tenu par les [[Frères Moraves]]. Mais Élisée supporte mal le caractère superficiel de l’enseignement religieux de cette école : il rentre en [[1844]] à Orthez en passant par la Belgique. Son séjour à Neuwied ne fut cependant pas entièrement négatif : il eut l’occasion d’y apprendre des langues vivantes (allemand, anglais, néerlandais), et latin, ainsi que d’y rencontrer des personnalités qu’il reverra plus tard. |
Élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, il est inscrit au collège protestant de cette ville pour y préparer le baccalauréat. Il rencontre vraisemblablement à cette occasion un ancien ouvrier parisien qui a dû lui permettre de lire [[Saint Simon]], [[Auguste Comte]], [[Fourier]] et [[Lamennais]]. | Élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, il est inscrit au collège protestant de cette ville pour y préparer le baccalauréat. Il rencontre vraisemblablement à cette occasion un ancien ouvrier parisien qui a dû lui permettre de lire [[Saint Simon]], [[Auguste Comte]], [[Fourier]] et [[Lamennais]]. | ||
− | En [[1848]] Élisée et Élie s’inscrivent à la faculté de théologie protestante de [[Montauban]]. Ils en sont exclus en [[1849]] à la suite d’une fugue qu’ils firent en juin vers la | + | En [[1848]] Élisée et Élie s’inscrivent à la faculté de théologie protestante de [[Montauban]]. Ils en sont exclus en [[1849]] à la suite d’une fugue qu’ils firent en juin vers la Méditerranée. C’est sans doute au cours de ces années qu’il prit goût à ce qui devait devenir sa conception de la géographie sociale. Élisée décide alors d’abandonner définitivement les études théologiques. Il se rend cependant au collège de Neuwied où il est engagé comme maître répétiteur. Très vite il est à nouveau déçu par l’atmosphère du collège qu’il quitte pour se rendre à Berlin ([[1851]]). Vivant assez chichement de leçons de français, il s’inscrit à l’Université pour y suivre les cours du géographe allemand [[Carl Ritter]]. |
− | En septembre 1851 Élisée retrouve son frère Élie à | + | En septembre 1851 Élisée retrouve son frère Élie à Strasbourg et ensemble ils décident de rentrer à Orthez à pied en traversant la France profonde, ce qui a certainement contribué à former son caractère. C’est à cette époque qu’il rédige son premier texte anarchisant qui ne sera publié que bien plus tard, en [[1925]] (''Développement de la liberté dans le monde''). |
− | Apprenant le coup d’état du 2 décembre 1851, les deux frères manifestent publiquement leur hostilité au nouveau cours des choses. Menacés d’être arrêtés, ils s’embarquent pour | + | Apprenant le coup d’état du 2 décembre 1851, les deux frères manifestent publiquement leur hostilité au nouveau cours des choses. Menacés d’être arrêtés, ils s’embarquent pour Londres où ils connaissent l’existence miséreuse des exilés. |
− | Après avoir séjourné en | + | Après avoir séjourné en Angleterre et en Irlande (où il est ouvrier agricole), Élisée quitte Liverpool pour les États-Unis à la fin de [[1852]] et débarque à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, début [[1853]]. Il y exerce divers petits métiers (dont celui d’homme de peine), puis il est embauché comme précepteur des trois enfants d’une famille de planteurs d’origine française (les Fortier) de la région de la Nouvelle-Orléans. C’est au cours de cette période, où il observa de près le système esclavagiste qu’il a acquis sa haine de l’exploitation de l’homme par l’homme. Pendant ses vacances, il visite le Mississippi et va même jusqu‘à Chicago. Bien que son employeur n’ait pas été parmi les plus féroces esclavagistes, Élisée ne supporte pas cet environnement et quitte la famille Fortier pour se rendre en [[Nouvelle Grenade]] (actuellement la [[Colombie]]) afin d’y réaliser un projet d’exploitation agricole à [[Rio-hacha]], dans la [[Sierra Nevada de Sainte Marthe]]. Malgré l’aide financière consentie par la famille Fortier pour son projet, des difficultés de toutes sortes (notamment la maladie), s’accumulent devant lui, l’empêchant de mener à bien son projet de créer une plantation de café. |
En juillet [[1857]], Élisée s’embarque pour rentrer en France et il se fixe désormais chez son frère Élie à Paris. Tout en donnant des cours de langues étrangères, Élisée s’engage dans ce qui allait par la suite devenir sa principale occupation : il entre dans la Société de Géographie. Fin [[1858]], il retourne à Orthez en compagnie de son père qui revenait d’Angleterre où il était allé chercher des aides financières pour un asile de vieillards qu’il avait créé dans son village. Le 14 décembre de la même année Élisée se marie civilement avec Clarisse Brian et il retourne à Paris chez Élie. | En juillet [[1857]], Élisée s’embarque pour rentrer en France et il se fixe désormais chez son frère Élie à Paris. Tout en donnant des cours de langues étrangères, Élisée s’engage dans ce qui allait par la suite devenir sa principale occupation : il entre dans la Société de Géographie. Fin [[1858]], il retourne à Orthez en compagnie de son père qui revenait d’Angleterre où il était allé chercher des aides financières pour un asile de vieillards qu’il avait créé dans son village. Le 14 décembre de la même année Élisée se marie civilement avec Clarisse Brian et il retourne à Paris chez Élie. | ||
− | Dans le courant des années [[1860]] les deux frères vont s’installer à | + | Dans le courant des années [[1860]] les deux frères vont s’installer à VascÅ“uil (Haute Normandie) chez leur ami Alfred Dumesnil, gendre de [[Jules Michelet]]. En 1860, en compagnie d’Élie, Élisée est admis dans une loge maçonnique (les Émules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la [[franc-maçonnerie]], ne supportant pas l’esprit qui y régnait. La maison [[Hachette]] décide d’employer Élisée pour rédiger des guides pour voyageurs (guides Joanne), ce qui va l’amener à parcourir de nombreux pays européens (Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Sicile, Espagne,…). |
En [[1862]] Élisée se rend à Londres à l’occasion de l’Exposition universelle. | En [[1862]] Élisée se rend à Londres à l’occasion de l’Exposition universelle. | ||
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En septembre [[1864]] les deux frères Élie et Élisée adhèrent à la section des [[Batignolles]] de l’[[Association Internationale des Travailleurs|AIT]] (Associaion Internationale des Travailleurs, fondée le 28 septembre à Londres). En novembre de la même année Élie et Élisée rencontrent [[Bakounine]] (à Paris) avec qui ils entretiendront des liens amicaux et politiques forts. Ils militent ensemble à la Fraternité Internationale, société secrète fondée par Bakounine. En [[1865]] Élisée se rend à [[Florence]], où il revoit Bakounine et fait la connaissance de révolutionnaires italiens. | En septembre [[1864]] les deux frères Élie et Élisée adhèrent à la section des [[Batignolles]] de l’[[Association Internationale des Travailleurs|AIT]] (Associaion Internationale des Travailleurs, fondée le 28 septembre à Londres). En novembre de la même année Élie et Élisée rencontrent [[Bakounine]] (à Paris) avec qui ils entretiendront des liens amicaux et politiques forts. Ils militent ensemble à la Fraternité Internationale, société secrète fondée par Bakounine. En [[1865]] Élisée se rend à [[Florence]], où il revoit Bakounine et fait la connaissance de révolutionnaires italiens. | ||
− | En [[1867]] Élisée Reclus participe à deux réunions internationales : du 2 au 7 septembre, deuxième Congrès de l’[[Association Internationale des Travailleurs|AIT]] à | + | En [[1867]] Élisée Reclus participe à deux réunions internationales : du 2 au 7 septembre, deuxième Congrès de l’[[Association Internationale des Travailleurs|AIT]] à Lausanne ; du 9 au 12 septembre, premier Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté à Genève. Du 21 au 25 septembre [[1868]] il participe activement au 2e Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, à Berne. Il y fait une intervention que l’on considère généralement comme sa première adhésion publique à l’[[anarchisme]]. Élisée, Bakounine et quelques autres s’opposent à la majorité des congressistes sur la question de la décentralisation. Ils en tirèrent les conséquences en quittant la Ligue. |
Le 22 février [[1869]] la femme d’Élisée, Clarisse, décède, ce qui va passablement le perturber et l’éloigner temporairement de l’action politique. Du 6 juillet au 17 août 1869, Élisée est invité à une séance du Conseil général de l’[[Internationale]] à Londres. Il rédige cette même année son ''Histoire d’un ruisseau''. | Le 22 février [[1869]] la femme d’Élisée, Clarisse, décède, ce qui va passablement le perturber et l’éloigner temporairement de l’action politique. Du 6 juillet au 17 août 1869, Élisée est invité à une séance du Conseil général de l’[[Internationale]] à Londres. Il rédige cette même année son ''Histoire d’un ruisseau''. | ||
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Soucieux de donner une foyer à ses filles (à la mort de leur mère, elles furent confiées à deux sœurs d’Élisée habitant le midi de la France), il s’unit librement à Fanny Lherminez, lors d’une réunion de famille en mai [[1870]]. La même année Élisée s’engage comme volontaire dans la Garde mobile, puis dans le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami [[Nadar]]. | Soucieux de donner une foyer à ses filles (à la mort de leur mère, elles furent confiées à deux sœurs d’Élisée habitant le midi de la France), il s’unit librement à Fanny Lherminez, lors d’une réunion de famille en mai [[1870]]. La même année Élisée s’engage comme volontaire dans la Garde mobile, puis dans le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami [[Nadar]]. | ||
− | Avec la guerre franco-prussienne de 1870, puis la [[Commune de Paris]], Élisée s’engage activement dans l’action politique. Il commence par se présenter aux élections législatives de février [[1871]], puis après la proclamation de la Commune (28 mars 1871), Élisée participe, en tant qu’engagé volontaire dans la | + | Avec la guerre franco-prussienne de 1870, puis la [[Commune de Paris]], Élisée s’engage activement dans l’action politique. Il commence par se présenter aux élections législatives de février [[1871]], puis après la proclamation de la Commune (28 mars 1871), Élisée participe, en tant qu’engagé volontaire dans la Garde nationale, à une sortie à [[Châtillon]] au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Versaillais (4 avril 1871). Il est emprisonné à Quélern, puis à l’île de Trébéron (près de Brest), enfin à Saint-Germain et Versailles. Le 15 novembre 1871, le Conseil de guerre le condamne à la déportation simple (transportation) en [[Nouvelle Calédonie]]. Une pétition internationale regroupant essentiellement des scientifiques anglais et américains et réunissant une centaine de noms (dont vraisemblablement [[Darwin]]), obtient que la peine soit commuée en dix années de bannissement. Pendant toute cette période d’emprisonnement, et malgré des conditions peu favorables, Élisée commence à rédiger certains de ses grands textes géographiques : ''Histoire d’une montagne'', ainsi que les premiers éléments de sa ''Nouvelle Géographie Universelle'', dont la publication sera poursuivie très régulièrement jusqu’en 1894. |
− | À la suite de la décision de bannissement prononcée par le Conseil de guerre, Élisée et sa famille se rendent en | + | À la suite de la décision de bannissement prononcée par le Conseil de guerre, Élisée et sa famille se rendent en Suisse, à Lugano puis à Vevey où ils resteront quelques temps. Il assiste au congrès de la Paix de Lugano (septembre [[1872]]). |
− | En février [[1874]] sa compagne Fanny meurt en couches. Le 10 octobre [[1875]], il épouse Ermance Trigant-Beaumont et le couple se fixe à | + | En février [[1874]] sa compagne Fanny meurt en couches. Le 10 octobre [[1875]], il épouse Ermance Trigant-Beaumont et le couple se fixe à Clarens, sur les bords du Léman, où il restera jusqu’en [[1891]]. Pendant toute cette période il reçoit de nombreux révolutionnaires (dont [[Kropotkine]]). Il continue aussi à voyager (Algérie, États-Unis, Canada, puis Brésil, Uruguay, Argentine et Chili) ; en février [[1886]], il se rend à [[Naples]] et y rencontre le révolutionnaire hongrois [[Kossuth]]. Au début de 1891, Élisée et sa famille se fixent à Sèvres. En [[1892]], il reçoit la médaille d’or de la Société de géographie de Paris. Cette même an-née, à la suite de la condamnation de [[Ravachol]], la situation devenant dangereuse pour lui, il décide d’accepter une proposition de l’[[Université Libre de Bruxelles]] qui lui offre une chaire de géographie comparée en lui décernant le titre d’agrégé. Ce cours sera en fait annulé au début de [[1894]], malgré des protestations d’une partie du corps enseignant. Ce n’est que l’année suivante, à la suite de nouveaux soucis policiers consécutifs à l’affaire [[Vaillant]] qu’Élisée décide de fuir la France et de se fixer à Bruxelles, où une nouvelle université (l’[[Université Nouvelle]], inaugurée le 25 octobre 1894) lui permet de donner des cours de géographie. Son frère Élie le rejoint pour y donner des cours de mythologie. |
Après [[1892]], il occupa la chaire de géographie comparée de l'Université de [[Bruxelles]] et fournit plusieurs mémoires importants aux journaux scientifiques français, allemands et anglais. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés : | Après [[1892]], il occupa la chaire de géographie comparée de l'Université de [[Bruxelles]] et fournit plusieurs mémoires importants aux journaux scientifiques français, allemands et anglais. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés : |
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Élisée Reclus, de son vrai nom Jean Jacques Élisée Reclus, est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15 mars 1830 et il est mort à Thourout (ou Torhout) en Belgique le 4 juillet 1905. Il fut géographe, militant et penseur de l’anarchisme de la fin du XIXe siècle.
Contents
Biographie[edit]
Son père Jacques Reclus, né en 1796, était pasteur (tout d’abord rémunéré par l’État, puis indépendant) et a aussi été quelques années professeur au collège protestant de Sainte-Foy. Le pasteur eut, avec son épouse Zéline Trigant (née en 1805), dix-sept enfants (dont trois ne survécurent pas à la naissance). Parmi les frères d'Élisée : Élie Reclus très lié à Élisée, Onésime Reclus (1837-1916), Armand Reclus (1843-1927) et Paul Reclus (1847-1914).
Quatrième enfant du pasteur Jacques Reclus, Élisée est élevé jusque vers l’âge de 13 ans au sein de sa famille à Orthez. Puis il est confié à ses grands-parents maternels, à La Roche-Chalais près de Sainte-Foy. En 1843 son père, qui souhaite le destiner à une charge de pasteur, l’envoie rejoindre son frère Élie à Neuwied, en Prusse sur les bords du Rhin, dans un collège tenu par les Frères Moraves. Mais Élisée supporte mal le caractère superficiel de l’enseignement religieux de cette école : il rentre en 1844 à Orthez en passant par la Belgique. Son séjour à Neuwied ne fut cependant pas entièrement négatif : il eut l’occasion d’y apprendre des langues vivantes (allemand, anglais, néerlandais), et latin, ainsi que d’y rencontrer des personnalités qu’il reverra plus tard.
Élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, il est inscrit au collège protestant de cette ville pour y préparer le baccalauréat. Il rencontre vraisemblablement à cette occasion un ancien ouvrier parisien qui a dû lui permettre de lire Saint Simon, Auguste Comte, Fourier et Lamennais.
En 1848 Élisée et Élie s’inscrivent à la faculté de théologie protestante de Montauban. Ils en sont exclus en 1849 à la suite d’une fugue qu’ils firent en juin vers la Méditerranée. C’est sans doute au cours de ces années qu’il prit goût à ce qui devait devenir sa conception de la géographie sociale. Élisée décide alors d’abandonner définitivement les études théologiques. Il se rend cependant au collège de Neuwied où il est engagé comme maître répétiteur. Très vite il est à nouveau déçu par l’atmosphère du collège qu’il quitte pour se rendre à Berlin (1851). Vivant assez chichement de leçons de français, il s’inscrit à l’Université pour y suivre les cours du géographe allemand Carl Ritter.
En septembre 1851 Élisée retrouve son frère Élie à Strasbourg et ensemble ils décident de rentrer à Orthez à pied en traversant la France profonde, ce qui a certainement contribué à former son caractère. C’est à cette époque qu’il rédige son premier texte anarchisant qui ne sera publié que bien plus tard, en 1925 (Développement de la liberté dans le monde).
Apprenant le coup d’état du 2 décembre 1851, les deux frères manifestent publiquement leur hostilité au nouveau cours des choses. Menacés d’être arrêtés, ils s’embarquent pour Londres où ils connaissent l’existence miséreuse des exilés.
Après avoir séjourné en Angleterre et en Irlande (où il est ouvrier agricole), Élisée quitte Liverpool pour les États-Unis à la fin de 1852 et débarque à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, début 1853. Il y exerce divers petits métiers (dont celui d’homme de peine), puis il est embauché comme précepteur des trois enfants d’une famille de planteurs d’origine française (les Fortier) de la région de la Nouvelle-Orléans. C’est au cours de cette période, où il observa de près le système esclavagiste qu’il a acquis sa haine de l’exploitation de l’homme par l’homme. Pendant ses vacances, il visite le Mississippi et va même jusqu‘à Chicago. Bien que son employeur n’ait pas été parmi les plus féroces esclavagistes, Élisée ne supporte pas cet environnement et quitte la famille Fortier pour se rendre en Nouvelle Grenade (actuellement la Colombie) afin d’y réaliser un projet d’exploitation agricole à Rio-hacha, dans la Sierra Nevada de Sainte Marthe. Malgré l’aide financière consentie par la famille Fortier pour son projet, des difficultés de toutes sortes (notamment la maladie), s’accumulent devant lui, l’empêchant de mener à bien son projet de créer une plantation de café.
En juillet 1857, Élisée s’embarque pour rentrer en France et il se fixe désormais chez son frère Élie à Paris. Tout en donnant des cours de langues étrangères, Élisée s’engage dans ce qui allait par la suite devenir sa principale occupation : il entre dans la Société de Géographie. Fin 1858, il retourne à Orthez en compagnie de son père qui revenait d’Angleterre où il était allé chercher des aides financières pour un asile de vieillards qu’il avait créé dans son village. Le 14 décembre de la même année Élisée se marie civilement avec Clarisse Brian et il retourne à Paris chez Élie.
Dans le courant des années 1860 les deux frères vont s’installer à Vascœuil (Haute Normandie) chez leur ami Alfred Dumesnil, gendre de Jules Michelet. En 1860, en compagnie d’Élie, Élisée est admis dans une loge maçonnique (les Émules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas l’esprit qui y régnait. La maison Hachette décide d’employer Élisée pour rédiger des guides pour voyageurs (guides Joanne), ce qui va l’amener à parcourir de nombreux pays européens (Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Sicile, Espagne,…).
En 1862 Élisée se rend à Londres à l’occasion de l’Exposition universelle.
Le 1er octobre 1863, en collaboration avec plusieurs personnes (dont son frère Élisée), Élie fonde une banque (la société du Crédit au Travail) dont le but était d’aider à la création de sociétés ouvrières. Dans le même temps Élie s’occupe de la publication d’un journal (l’Association) dont il est à la fois le directeur et le principal rédacteur ; pendant ses absences, il est remplacé par Élisée. Mais l’expérience du Crédit au Travail s’achèvera sur un constat d’échec en 1868.
En septembre 1864 les deux frères Élie et Élisée adhèrent à la section des Batignolles de l’AIT (Associaion Internationale des Travailleurs, fondée le 28 septembre à Londres). En novembre de la même année Élie et Élisée rencontrent Bakounine (à Paris) avec qui ils entretiendront des liens amicaux et politiques forts. Ils militent ensemble à la Fraternité Internationale, société secrète fondée par Bakounine. En 1865 Élisée se rend à Florence, où il revoit Bakounine et fait la connaissance de révolutionnaires italiens.
En 1867 Élisée Reclus participe à deux réunions internationales : du 2 au 7 septembre, deuxième Congrès de l’AIT à Lausanne ; du 9 au 12 septembre, premier Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté à Genève. Du 21 au 25 septembre 1868 il participe activement au 2e Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, à Berne. Il y fait une intervention que l’on considère généralement comme sa première adhésion publique à l’anarchisme. Élisée, Bakounine et quelques autres s’opposent à la majorité des congressistes sur la question de la décentralisation. Ils en tirèrent les conséquences en quittant la Ligue.
Le 22 février 1869 la femme d’Élisée, Clarisse, décède, ce qui va passablement le perturber et l’éloigner temporairement de l’action politique. Du 6 juillet au 17 août 1869, Élisée est invité à une séance du Conseil général de l’Internationale à Londres. Il rédige cette même année son Histoire d’un ruisseau.
Soucieux de donner une foyer à ses filles (à la mort de leur mère, elles furent confiées à deux sœurs d’Élisée habitant le midi de la France), il s’unit librement à Fanny Lherminez, lors d’une réunion de famille en mai 1870. La même année Élisée s’engage comme volontaire dans la Garde mobile, puis dans le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami Nadar.
Avec la guerre franco-prussienne de 1870, puis la Commune de Paris, Élisée s’engage activement dans l’action politique. Il commence par se présenter aux élections législatives de février 1871, puis après la proclamation de la Commune (28 mars 1871), Élisée participe, en tant qu’engagé volontaire dans la Garde nationale, à une sortie à Châtillon au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Versaillais (4 avril 1871). Il est emprisonné à Quélern, puis à l’île de Trébéron (près de Brest), enfin à Saint-Germain et Versailles. Le 15 novembre 1871, le Conseil de guerre le condamne à la déportation simple (transportation) en Nouvelle Calédonie. Une pétition internationale regroupant essentiellement des scientifiques anglais et américains et réunissant une centaine de noms (dont vraisemblablement Darwin), obtient que la peine soit commuée en dix années de bannissement. Pendant toute cette période d’emprisonnement, et malgré des conditions peu favorables, Élisée commence à rédiger certains de ses grands textes géographiques : Histoire d’une montagne, ainsi que les premiers éléments de sa Nouvelle Géographie Universelle, dont la publication sera poursuivie très régulièrement jusqu’en 1894.
À la suite de la décision de bannissement prononcée par le Conseil de guerre, Élisée et sa famille se rendent en Suisse, à Lugano puis à Vevey où ils resteront quelques temps. Il assiste au congrès de la Paix de Lugano (septembre 1872).
En février 1874 sa compagne Fanny meurt en couches. Le 10 octobre 1875, il épouse Ermance Trigant-Beaumont et le couple se fixe à Clarens, sur les bords du Léman, où il restera jusqu’en 1891. Pendant toute cette période il reçoit de nombreux révolutionnaires (dont Kropotkine). Il continue aussi à voyager (Algérie, États-Unis, Canada, puis Brésil, Uruguay, Argentine et Chili) ; en février 1886, il se rend à Naples et y rencontre le révolutionnaire hongrois Kossuth. Au début de 1891, Élisée et sa famille se fixent à Sèvres. En 1892, il reçoit la médaille d’or de la Société de géographie de Paris. Cette même an-née, à la suite de la condamnation de Ravachol, la situation devenant dangereuse pour lui, il décide d’accepter une proposition de l’Université Libre de Bruxelles qui lui offre une chaire de géographie comparée en lui décernant le titre d’agrégé. Ce cours sera en fait annulé au début de 1894, malgré des protestations d’une partie du corps enseignant. Ce n’est que l’année suivante, à la suite de nouveaux soucis policiers consécutifs à l’affaire Vaillant qu’Élisée décide de fuir la France et de se fixer à Bruxelles, où une nouvelle université (l’Université Nouvelle, inaugurée le 25 octobre 1894) lui permet de donner des cours de géographie. Son frère Élie le rejoint pour y donner des cours de mythologie.
Après 1892, il occupa la chaire de géographie comparée de l'Université de Bruxelles et fournit plusieurs mémoires importants aux journaux scientifiques français, allemands et anglais. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés :
- « The Progress of Mankind » (Contemp. Rev., 1896)
- « Attila de Gerando » (Rev. Géograph., 1898)
- « A Great Globe » (Geograph. Journ., 1898)
- « L'Extrême-Orient » (Bul. Antwerp Geo. Soc., 1898), une étude suggestive de géographie politique concernant l'Extrême-Orient et les changements qui pouvaient y advenir.
- « La Perse » (Bul. Soc. Neuchâteloise, 1899)
- « La Phénicie et les Phéniciens » (ibid., 1900)
- « La Chine et la diplomatie européenne » (série L'Humanité nouvelle, 1900)
- « L'Enseignement de la géographie » (Instit. Géograph. de Bruxelles, No. 5, 1901)
En 1893 Élisée se rend à Florence pour témoigner dans un procès d’anarchistes italiens, qui sont relaxés. En 1898, il a la douleur de perdre sa fille cadette. Il fonde l’Institut géographique, qui dépend de l’Université Nouvelle. Cette même année, il créé aussi une société d’édition de cartes géographiques qui fera faillite en 1904.
Durant les dernières années de sa vie, Élisée Reclus qui souffre d’angine de poitrine, voyagera encore (France, Angleterre, Écosse, Berlin). Fin juin 1905 il apprend la révolte des marins du cuirassé Potemkine, ce qui constitue l’une de ses dernières joies. Il meurt le 4 juillet 1905 à Thourout, près de Bruges. Conformément à ses dernières volontés, aucune cérémonie n’eut lieu et il fut enterré dans une fosse commune du cimetière d’Ixelles, (commune faisant partie de l'agglomération de Bruxelles), avec son frère Élie (Sainte-Foy-la-Grande 1827-Bruxelles 1904), écrivain et membre de la Commune.
En plus d’être un grand voyageur (ce qui n’était pas le cas de tous les géographes de son époque), il fut également un grand marcheur. Il effectua plusieurs longs voyages à pieds en compagnie de son frère Elie, dont l’un leur valut en 1849 leur exclusion de la Faculté de théologie de Montauban.
Il est apparenté à Franz Schrader (1844-1924), géographe, alpiniste, cartographe et peintre paysager, fils de sa cousine germaine Marie-Louise Ducos, ainsi qu'à Elie Faure (1873-1937), critique d'art.
Les idées d’Élisée Reclus[edit]
Le bannissement politique d’Élisée Reclus pour ses idées anarchistes a certainement été à l’origine de l’oubli relatif dans lequel on le voit aujourd’hui. Ce qui est cependant remarquable, c’est que, bien qu’Élisée Reclus ait toujours refusé d’être pris pour un « maître », on le présente souvent comme le fondateur de certains mouvements, ce qu’il n’aurait jamais accepté. Il a beaucoup écrit, notamment des articles, dans lesquels il développait ses idées ; à aucun moment il n’a imposées celles-ci. Minoritaire, il préférait se retirer du débat ; on peut ainsi citer au moins trois exemples de cette attitude. Tout d’abord en quittant la franc-maçonnerie où il ne se sentait pas à l’aise. Ensuite au congrès de la Ligue de la Paix à Berne en 1868. Enfin lorsque la maison Hachette lui imposa de mettre ses idées sociales en retrait lors de la rédaction de la Nouvelle Géographie Universelle. En ce qui concerne les idées religieuses, il est remarquable de constater qu’Élisée Reclus, bien que formé dans sa jeunesse pour devenir pasteur, s’est complètement détaché de la religion et chacun des actes de sa vie en a été la démonstration la plus claire.
Il croyait fermement en la valeur du progrès qui seul, pensait-il, pouvait apporter une amélioration des conditions de vie et des relations entre les hommes.
Pour certains penseurs, dont Yves Lacoste, il serait le père de la réflexion géopolitique française (même si Reclus n'emploie jamais ce mot dans son œuvre).
L’anarchiste[edit]
Il s’agit sans doute de ce qui le définit en premier lieu. Élisée Reclus rédigea de très nombreux articles, prononça nombre de conférences sur le thème de l’anarchie. Il participa aussi à des congrès d’organisations ouvrières (AIT notamment, ligue de la Paix et de la Liberté) dans lesquels il se retrouva avec d’autres révolutionnaires libertaires (Bakounine, Kropotkine, Dumartheray, Jean Grave, Guillaume, Max Nettlau). Il développa ses idées dans plusieurs brochures (le développement de la liberté dans le monde, Évolution et révolution, La peine de mort). De nos jours les mouvements anarchistes et libertaires se réclament encore de lui.
La franc-maçonnerie[edit]
Élisée Reclus et son frère Élie firent une brève incursion dans le monde de la franc-maçonnerie. Très rapidement ils s’en détachèrent (Élisée plus vite qu’Élie) et aucun ne remit les pieds dans une réunion, sauf lors de leur dernier exil à Bruxelles, mais pour y faire des conférences. La soif de liberté et d’indépendance de deux frères ne pouvait se satisfaire des rites présidant aux réunions des loges.
L’union libre[edit]
Élisée Reclus eut trois épouses, avec chacune desquelles le contrat social fut différent. Une constante fut cependant très marquée : il refusa toujours le mariage religieux.
- La première, Clarisse, qu’il épousa civilement à Orthez le 14 décembre 1858, et dont il eut deux filles, était d’origine Peul (sa mère était une Peul du Sénégal qui avait épousé un armateur bordelais). Élisée et Clarisse vécurent dix ans ensemble ; c’est la mort de sa femme qui les sépara en février 1869. Ce mariage avait une signification toute particulière pour l’anti-esclavagiste de retour de Louisiane.
- Il s’unit avec la seconde, Fanny, en union libre (mariage « sous le soleil ») en mai 1870. Une très grande unité de vues entre les deux époux se manifesta tout au long de leur courte vie commune. Fanny mourut en mettant au monde un enfant qui ne vécut pas, en février 1874.
- C’est avec la dernière épouse (Ermance, qui lui survécut) qu’il passa les trente dernières années de sa vie. Ils se marièrent civilement à Zurich en octobre 1875. Ils n’eurent aucune descendance.
À l’occasion des unions libres de ses deux filles célébrées simultanément, il prononça une allocution dans laquelle étaient détaillées ses principales idées sur le mariage et l’éducation des enfants.
Le géographe[edit]
Il s’agit certainement de la définition d’Élisée Reclus la plus connue du grand public. Suivant des idées (le naturalisme), déjà développées par Carl Ritter, le géographe allemand du XIXe siècle, Élisée Reclus observa la nature et en déduisit de nombreux ouvrages de géographie (la Nouvelle Géographie Universelle, en 19 tomes, et l’Homme et la Terre sont sans doute les plus connus) que l’on peut considérer comme une première tentative de faire de la géographie sociale : pour Reclus, il s’agissait d’inclure l’Homme dans le processus géographique. Il réfléchit aussi intensément à l’enseignement de la géographie et souhaitait mettre à la portée de chacun des outils originaux de compréhension (Projet de globe terrestre au 10 000e). Élisée Reclus se qualifiait volontiers de « géographe, mais anarchiste ».
L’Espéranto[edit]
Dans la préface à l’ouvrage qui peut être considéré comme celui où il eut l’occasion de développer le plus complètement ses idées, (l’Homme et la Terre), mais qui ne parut qu’après sa mort, Élisée Reclus évoque les langues internationales qui étaient en train de se développer, et il cite l’Espéranto comme l’une des plus abouties. L’internationaliste convaincu qu’il était ne pouvait qu’applaudir à l’émergence d’outils devant faciliter les échanges entre humains.
Le naturisme[edit]
Élisée Reclus pensait que la nudité était l'un des moyens de développer la socialisation entre individus, il en vantait les bienfaits hygiéniques moralement comme physiologiquement, et il la mettait en perspective dans de vastes vues englobantes sur l'histoire et la géographie des cultures. Certains le considèrent comme le fondateur du naturisme.
Végétarien[edit]
Très tôt rebuté par la viande, Élisée Reclus fut un « légumiste » convaincu, comme il aimait à le dire. Il partageait cette conception avec son frère Élie.
Liens externes[edit]
- Elisée Reclus sur Raforum
- Articles sur Reclus dans Réfractions
- Bibliographie de et sur Reclus
- Sur Reclus
- Textes d'Élisée Reclus sur Bibliolib
- L'anarchie et l'église en brochure
- Biographie
- http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2000/roques/article.htm
- Commémoration du Centenaire de la mort d'Élisée Reclus du 9 au 11 décembre 2005 à Orthez (64)
- Élisée Reclus ou la passion du monde - notes de lecture
- L'affaire Reclus et L'université nouvelle de Bruxelles
Bibliographie[edit]
- Nombreux articles dans des revues géographiques ou anarchistes
- Bulletin de la Société de géographie (Paris)
- Revue des Deux Mondes (Paris)
- Revue germanique (Paris)
- Le Réveil (Paris)
- Le Globe (Paris)
- Le Travailleur (Paris)
- Le Révolté (Genève)
- The Anarchist (Londres)
- Les Temps Nouveaux (Paris).
- L’Anarchie et l’Église (n° 18)
- The Contemporary Review (Londres)
- Humanité Nouvelle (Paris-Bruxelles)
- Bulletin de la société belge d’astronomie (Bruxelles)
- Ouvrages
- Guide du voyageur à Londres et aux environs, Guides Joanne, Hachette, Paris, 1860
- Voyage à la Sierra Nevada de Sainte Marthe. Paysages de la nature tropicale, Hachette, Paris, 1861
- Les Villes d’hiver de la Méditerranée et les Alpes maritimes, Guides Joanne, Hachette, Paris, 1864
- Introduction au Dictionnaire des Communes de France, en collaboration avec Élie Reclus, Hachette, Paris, 1864
- La Terre. Description des phénomènes de la vie du globe, Hachette, Paris, 1868
- Histoire d’un ruisseau, Hetzel, Paris, 1869
- Géographie Universelle, tome I, Hachette, Paris, 19 volumes, 1876-1894
- La Peine de mort Genève, 1879
- Histoire d’une montagne, Hetzel, Paris, 1880
- Évolution et révolution, Genève, 1880
- Unions libres, (Chamerot, Paris),
- Préface à Dieu et l’État, de Bakounine, Genève, 1882
- L'Anarchie (1894)
- Projet de construction d’un globe terrestre à l’échelle du cent millième, Bruxelles, 1895-1896
- 1896, Renouveau d’une Cité, Bruxelles, 1896
- L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique, Stock, Paris, 1897
- L'évolution, la révolution et l'idéal anarchique (extraits de la troisième édition, 1898)
- Anarchie, (Londres), réédité en 2006 aux éditions du sextant
- L’Enseignement de la géographie. Globes, disques globulaires et reliefs, Bruxelles, 1901
- L’Afrique australe, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1901
- L’Empire du Milieu, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1902
- Préface à Pour la vie, d'Alexandra David-Néel, Bruxelles, 1902
- Préface à Patriotisme-Colonisation de Jean Grave, Paris, 1903
- Préface à Michel Bakounine de Max Nettlau, Messine, 1903
- Le développement de la liberté dans le monde, [1851] 1925
- L’Homme et la Terre, 1905-1908
- Élie Reclus, 1905
- Les volcans de la Terre, 1906-1909
- Correspondance, 1911-192
Pierre Joseph Proudhon (1809-1865) • Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine (1814-1876) • Élisée Reclus (1830-1905) • Pierre Alexeiévitch Kropotkine (1842-1921) • Errico Malatesta (1853-1935) • Benjamin Tucker (1854-1939) • Sébastien Faure (1858-1942) • Émile Pouget (1860-1931) • Emma Goldman (1869-1940) • Alexandre Berkman (1870-1936) • Émile Armand (1872-1963) • Voline (1882-1945) • Sam Dolgoff (1902-1990) • Daniel Guérin (1904-1988) • Murray Bookchin (1921-2006) • Noam Chomsky (1928) • John Zerzan (1943) • Hakim Bey (1945) • Michael Albert (1947) • Robin Hahnel •
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