Crass

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Crass, collectif d'artistes anarcho-punk s'est formé en 1977 autour de Dial house, une maison communautaire près d'Epping dans le Sussex en Angleterre.

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La position de Crass était directement liée à l'anarchisme libertaire ou aux courants de pensées politiques communautaristes du XXe siècle. Prenant littéralement le manifeste punk du Faites-le vous-même , Crass combina la chanson, le film, le collage sonore, le graphisme et la subversion pour lancer un front soutenu critique et novateur contre tout ce qu'il leur paraissait être une culture basée sur la violence, la guerre, le sexisme, l'hypocrisie religieuse et le mode de vie bourgeois de l'Angleterre thatcherienne . Ils furent parmi les pionniers de l'anarcho-pacifisme alternatif et engagé dominant la scène punk.

Les origines du groupe

Le groupe prit naissance lorsque Penny Rimbaud (Jerry Ratter), fondateur de Dial House et ancien membre du groupe de performances artistiques d'avant-garde EXIT commença à jouer avec Steve Ignorant, un fan de Clash qui vivait à Dial House à l'époque. Ils composent les chansons So what ? et Do they owe us a living ? en tant que duo batterie / voix. Il se sont appelés Stormtrooper un court moment, avant de choisir le nom de Crass en référence à la chanson de David Bowie Ziggy Stardust (la ligne The kids was just crass). D'autres membres de la maison se joignirent à eux peu de temps avant qu'ils ne se produisent au sein du festival de rue improvisé d'Huntley Street, au nord de Londres, pour leur premier concert. Peu de temps après ils jouèrent au club punk légendaire le Roxy, dans le quartier de Covent Garden à Londres.Selon le groupe lui-même, ce fut une débacle de saoulerie, qui s'acheva par l'éviction du groupe de la scène, immortalisée dans la chanson Banned from the Roxy et l'essai de Penny Rimbaud

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Penny Rimbaud et Gee Vaucher(Crass) ont terminé la fabrication d'une toilette

Crass at the Roxy. Leurs concerts suivants eurent lieu au pub White Lion à Putney, réguliérement aux côtés de UK Subs. Ces performances n'étaient guère fréquentées ; "le public était surtout constitué de nous quand UK Subs jouait et des Subs quand nous jouions". Plus tard, le groupe décida de se prendre plus au sérieux, notamment en ce qui concernait leur présentation. Aussi bien en évitant l'usage de drogues comme l'alcool ou le cannabis avant les concerts, ils adoptent une esthétique de vêtements noirs, du style des surplus militaires, que ce soit sur ou hors de scène. Ils introduisent aussi leur fond scène distinctif, un logo dessiné par un ami de Penny Rimbaud, Dave King (plus tard membre de Sleeping Dogs Lie), qui figure au recto de la pochette de The feeding of the 5000. L'image para-militaire du groupe conduira certains à les accuser de fascisme. Crass argua que l'apparence de leur uniforme était une posture contre le culte de la personnalité, de sorte que, contrairement à la norme de beaucoup de groupes de rock, nul membre ne serait identifié comme leader . Le logo de Crass pré-cité représentait un amalgame de plusieurs icônes d'autorité dont la croix chrétienne, la svastika et le drapeau du Royaume Uni, mélangés à un serpent à deux têtes se consumant lui-même (pour symboliser l'idée que le pouvoir se détruira lui-même). Utiliser des messages délibérément entremêlés était partie intégrante de la stratégie de Crass qui se présentait comme "un barrage de contradictions", incluant l'usage de musique bruyante, aggressive pour promouvoir un message pacifique, et c'était aussi une référence à leurs propres influences dadaistes et de performances artistiques. Le groupe refusait tout éclairage élaboré pendant les performances scéniques, préférant une simple ampoule nue. Le groupe était aussi des pionniers des techniques de présentation multimédia, utilisant pleinement la technologie de la vidéo et utilisant des projections de films en arrière plan et des collages video réalisés par Mick Duffield et Gee Vaucher pour enrichir leurs performances.

Crass Records

La première production de Crass fut The Feeding Of The 5000, un maxi 45 tours de 18 titres sur le label Small Wonder en 1978. Les ouvriers de l'usine de pressage refusèrent de s'en charger sous prétexte du contenu prétendument blasphématoire de la chanson Reality Asylum. L'enregistrement fut produit par la suite sans le morceau incriminé, remplacé par deux minutes de silence ironiquement intitulées The Sound of Free Speech. Cet incident poussa Crass à créer leur propre label de disques, Crass Records, afin de garder un contrôle éditorial total sur leurs productions, et Reality Asylum sortit bientôt dans une version ré-enregistrée et rallongée, en 45 tours. Un pressage ultérieur de l'album restaura le morceau manquant. Au même titre que leur propres productions, Crass Records produisit d'autres artistes, dont la première fut le simple d'Honey Bane en 1980 you can't be you, une adolescente qui vivait à Dial House après avoir fugué de son foyer. Parmi les autres artistes figuraient included Zounds, Flux Of Pink Indians, Rudimentary Peni, Conflict, le groupe islandais KUKL (dans lequel chantait Bjork), la chanteuse classique Jane Gregory, et Poison Girls, un groupe très proche de Crass qui travailla avec eux plusieurs années. Ils ont aussi sorti trois éditions de Bullshit Detector, des compilations de démos et d'enregistrements bruts censés représenter l'éthique punk du Fais-le toi-même. Les numéros de catalogue des sorties du label Crass Records représentaient un compte à rebours jusqu'à l'année 1984 (par ex, 521984 signifiait cinq ans avant 1984), qui fut à la fois l'année où ils décidèrent de se séparer, et une date pleine de signification dans le calendrier anti-autoritaire du roman éponyme de George Orwell (1984).

Penis Envy, Christ the Album et un changement de stratégie

Crass produisit son troisième album Penis Envy en 1981. Il marqua leur éloignement de l'image punk hardcore sous testostérone, que feeding to the 5000 et son successeur Stations of the Crass avaient pour une bonne part donné au groupe. Il comprenait des arrangements musicaux plus complexes et les voix exclusivement féminines d'Eve Libertine et de Joy de Vivre (bien que Steve Ignorant soit toujours membre du groupe et crédité sur la pochette du disque comme "absent de cet enregistrement"). L'album aborde des problématiques féministes et attaque à nouveau des institutions comme le mariage et la répression sexuelle. Un titre, parodie délibérée d'une chanson d'amour pralinée fut distribué en disque flexible dans un magasine romantique pour adolescentes, après qu'il ait été offert à ce magazine par une organisation appelée Services de Sons et Enregistrements Créatifs (L'acronyme C.R.A.S.S. en anglais). Une controverse mineure en résultat dans les tabloïds lorsque la supercherie fut révélée ; News of the World allant jusqu'à déclarer que le titre de l'album était "trop obscène pour être imprimé". Le quatrième album du groupe, un double de 1982 Christ The Album fut enregistré, produit et mixé en plus d'un an, alors que la guerre des Malouines avait eu lieu et s'était terminée. Crass remit alors fondamentalement en question leur façon de faire des disques. En tant que groupe dont le premier objectif était de commenter les thèmes politiques, ils se sont senti dépassés et semblaient être redondants par rapport aux événements du monde. Les productions suivantes, dont les simples How does it Feel to Be the Mother of A Thousand Dead et Sheep Farming in the Falklands, et l'album Yes Sir, I Will, virent le groupe dénuder leur son au plus basique et sortirent comme des 'réponses tactiques' à des situations politiques.

Action directe, 'Thatchergate' et discussions internes

Avec des graffitis au pochoir dans le réseau souterrain de Londres dès les premiers jours, le groupe avait été toujours impliqué dans l'action directe aussi bien que dans les activités musicales. En 1983 et 1984 ils participèrent aux actions Stop the City que l'on peut considérer comme les précurseurs des manifestations anti-globalisation du début du XXIe siècle. Le support explicite de ces actions se faisait à travers la paroles du simple final You're Already Dead, qui montra aussi l'abandon de Crass de leur long engagement pacifiste. Cela amena le groupe à une introspection plus poussée, avec certains membres devenant amers de perdre de vue leur positivité essentielle. Reflet de ce débat, la production suivante sous le nom de Crass fut Acts of Love, des arrangements de musique classique de 50 poèmes de Penny Rimbaud décrits comme "50 chansons à mon autre moi-même" voulant célébrer "le sens profond de l'unité, de la paix, de l'amour qui existent en cet autre moi-même". Les membres de Crass furent à l'origine d'un autre canular post-Guerre des Malouines qui recueilli assez d'attention pour faire craindre à l'administration Reagan des activités du KGB. Connue sous le nom de 'Thatchergate tapes', il s'agissait d'une cassette de fausse conversation faite d'échantillons des voix de Margareth Thatcher et de Ronald Reagan, dans laquelle ils semblaient alléguer que l'Europe serait la cible d'armes nucléaires de courte-portée en cas de conflit en États-Unis et Union Soviétique. Des copies furent divulguées publiquement, et rassemblées de manière totalement anonyme, le journal British Observer fit le lien avec le groupe.

Dissolution

Après être devenus une épine particulièrement irritante dans le flanc du gouvernement de Margareth Thatcher à la suite de la Guerre de Malouines, Crass est resté dans la tourmente. Des questions au Parlement et une tentative de poursuite sous le coup du "UK's Obscene Publications Act" les amena à une suite de batailles judiciaires. Le groupe subissait une forme de harcèlement qui lui fit atteindre finalement ses limites. Le 7 juillet 1984 il donnèrent un ultime concert à Aberdare au Pays de Galles, au bénéfice des mineurs en grève, avant de se retirer à Dial House pour recentrer leurs énergies ailleurs. Le guitariste Andy Palmer avait annoncé qu'il allait quitter Crass pour poursuivre ses études d'art; Crass considéra que le remplacer serait "comme avoir un cadavre au sein du groupe". Cela précipita leur intention toujours affirmée uniformément de "se séparer en 1984". Steve Ignorant partit rejoindre le groupe Conflict, avec qui il avait déjà travaillé sur des bases ad hoc, et en 1992 il forma Schwartzeneggar. De 1997 à 2000, il fut membre du groupe Stratford Mercenaries. Il joua dans le spectacle de marionnettes "Punch and Judy".. Eve Libertine continua d'enregistrer avec son fils Nemo Jones parrallèlement à ses performance sous le nom d'A-Soma. Pete Wright se concentra sur la construction d'un bateau-habitable et monta la troupe de performances artistiques Judas 2, tandis que Rimbaud continua à écrire et se produire en solo ou avec d'autres artistes.

Influences

L'influence esthétique et philosophique de Crass sur bon nombre de groupes punk des années 1980 est incontestable, même si peu de groupes imitèrent leur dernier style de musique de forme libre (comme sur Yes Sir, I Will et leur ultime enregistrement, 10 Notes on a Summer's Day). Les antécédents musicaux et influences du groupe étaient rarement issus de la musique Rock traditionnelle, mais plutôt de la musique classique (particulièrement Benjamin Britten, dont certains riffs de Crass sont des plagiats directs, selon Penny Rimbaud), Dada et l'avant-garde comme John Cage autant que les traditions d'art scénique. Leurs pochettes de peintures et collages noir-et-blanc réalisées par Gee Vaucher devinrent elle-mêmes un modèle de signature esthétique.

Musiciens

Discographie

Liens externes

  1. REDIRECT Modèle:Wikipedia

Catégorie:Groupe de musique punk