Sébastien Briat
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Sébastien Briat (né le 17 août 1982; mort le 7 novembre 2004 à Avricourt (Moselle)) est un militant antinucléaire français. Il est devenu célèbre par sa mort lors d'un accident avec un train, qui transportait des déchets nucléaires.
Circonstances de l'accident
Selon un accord franco-allemand conclu en 2001, il est prévu que les combustibles usés des centrales nucléaires allemandes soient, pour partie, envoyés en France pour y être traités. En retour 12 emballages de résidus vitrifiés issus du retraitement de combustibles nucléaires usés repartent chaque année en Allemagne. Les anti-nucléaires français et allemands dénoncent ces accords et organisent des actions de protestation « non violentes » qui consistent en des tentatives de blocage des trains de déchets nucléaires.
Lors d'une action de protestation contre un transport de ces déchets nucléaires provenant de La Hague allant vers Gorleben (Allemagne), un groupe de militants pour l'environnement cherche à arrêter le train en bloquant illégalement la voie ferrée. Les militants qui organisent le blocage à Avricourt dans la région de Nancy, connaissent un enchaînement de problèmes techniques, comme l'absence d'hélicoptères par exemple. Le conducteur du train, qui roule à vive allure dans une courbe, ne peut enclencher l'arrêt d'urgence faute d'avoir été prévenu à temps. Sébastien Briat, qui n'est pas enchaîné, est percuté en quittant les rails.
La reconstitution organisée par la police détermine que la vitesse du train s'élevait à 98 km/h lors de l'accident, ce qui signifie que le groupe n'avait que 8 secondes pour s'éloigner de la voie. Sébastien Briat, qui se trouvait debout à un mètre de la voie à l'arrivée du train, est aspiré sur les rails. Ses deux jambes sont sectionnées, et il meurt sur place.
Réactions
Selon les camarades de Sébastien Briat, « Nous n'avons pas décidé d'arrêter ce train par immaturité ou par goût de l'aventure. Sébastien n'est pas mort au volant en rentrant ivre de discothèque, mais en agissant pour faire entendre ses convictions. Et c'est sans conteste pour cela que son décès ne sera jamais, pour nous, un fait divers. »
Sébastien Briat était un membre actif du syndicat anarchiste Confédération nationale du travail (CNT celle dite des Vignoles), qui dénonce en France la poursuite dans la fillière nucléaire au travers de la construction de nouveaux réacteurs de type EPR et du réacteur expérimental thermonucléaire ITER.
Selon le syndicat de cheminots Sud Rail, le train aurait du circuler à une vitesse beaucoup plus prudente, pour lui permettre d'avoir le temps de s'arrêter à vue. Selon le syndicat, dans la courbe de l'accident, la vitesse aurait dû atteindre 30 km/h. A cette vitesse, Sébastien Briat, qui n'était pas cadenassé et avait la possibilité de se dégager rapidement de la voie, aurait probablement réussi à s'en sortir vivant.
Selon le réseau Sortir du nucléaire, ce drame démontre que le nombre considérable de transports de matières nucléaires en France amène les autorités et les entreprises de l’industrie nucléaire à économiser au maximum sur les mesures de sécurité élémentaires que l’on peut attendre d’un tel transport. Il affirme aussi que des personnes qui seraient mal intentionnées, contrairement aux militants antinucléaires, pourraient très facilement intercepter un train de déchets radioactifs.
Liens externes
- Communiqué du 8 novembre 2004 de l'association "Les amis de la Terre"
- Revue de Presse de www.dissident-media.org
- Appel des Verts à se recueiller en mémoire de Sébastien Briat
- Condoléances provenant de France et de nombreux pays
- Article 11 novembre 2004 du de Politis
- Action contre les transports nucléaires du Réseau Sortir du nucléaire