Citations sur le travail et l'exploitation

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  • Comment tout partager équitablement sans que ça dégénère ? Facile. Si tu veux que ça dure et que t’as les moyens, tu banques. Si tu veux que ça dure et que t’as pas les moyens, tu compenses. Et si t’as les moyens et que t’en as marre de banquer, tu te casses. Simple, non ?
Mikhaïl W. Ramseier), Catacombes, 2014


  • Quand le travailleur s’endort il est bercé par l’insomnie et quand son réveil le réveille il trouve chaque jour devant son lit la sale gueule du travail qui ricane qui se fout de lui
Jacques PREVERT : « Le paysage changeur », Paroles.


  • "Le travail rend libre" disait-on. Eh bien non ! On reconnaît le niveau de liberté d’un individu non à sa capacité à travailler servilement, afin de consommer servilement, mais à son degré d’épanouissement dans les activités et les loisirs qu’il aura définis librement et en toute conscience. Laissons tomber le partage du travail, et vive le partage des bons moments ! Pour une révolution ludique et choisie !
GIGN (Groupe d’Intervention Gaillardement Nuisible), Bordeaux, février 1998


  • Le travail est un meurtre en série, un génocide. Le travail tuera, directement ou directement, tous ceux qui lisent ces lignes. Dans ce pays, le travail fait chaque année entre 14 000 et 25 000 morts, plus de deux millions d’handicapés, 20 à 25 millions de blessés. C’est bien ce qui s’appelle un meurtre ! »
Bob BLACK : Travailler, moi ? Jamais !


  • Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? (…) De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé.
Raul VANEIGEM : Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations.


  • L’organisation du travail et l’organisation des loisirs referment les ciseaux castrateurs chargés d’améliorer la race des chiens soumis.
Raul VANEIGEM : Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations.


  • Le mot même de travailleur ne suppose-t-il pas qu'il y a ceux qui ne travaillent pas?
T-Bone Slim.


  • Le paradoxe du travail, c'est qu'on ne travaille, en fin de compte, que pour le supprimer.
Boris Vian.


  • Si le travail c'est la santé, faites travailler les malades.
Graffiti, belleville 1995


  • La guerre est la forme la plus raffinée et la plus dégradante du travail puisque l'on y travaille à rendre nécessaires de nouveaux travaux.
Boris Vian.


  • Le réveil sonne : première humiliation de la journée.
Anonyme américain.


  • Les patrons n'en reviennent pas! Les esclaves sont ENCORE revenus travailler!
Affiche suisse allemande


  • L'homme peut aimer son semblable jusqu'à mourir, il ne l'aime pas jusqu'à travailler pour lui.
Pierre Joseph Proudhon, systéme des contradictions économiques.


  • Le travail, c'est bon pour ceux qui n'ont rien à faire.
Léo campion


  • Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim se paye par le risque de mourir d'ennui.
R. Vaneigem.


  • Je ne veux pas gagner ma vie, je l'ai.
Boris Vian


  • Le travail c'est la santé ! Rien faire, c'est la conserver.
Boris Vian


  • Ne perdez pas votre vie à la gagner.
Graffiti de mai 68, inspiré par R. Vaneigem


  • La forme même des pyramides d'Egypte montrent que les ouvriers avaient tendance à en faire de moins en moins.
MissP


  • Le travail est l'opium du peuple et je ne veux pas mourir drogué !
Boris Vian


  • Chacun devra travailler pour manger. Tout homme qui ne voudra pas travailler sera libre de mourir de faim, à moins qu'il trouve une association ou commune quelconque qui consente à le nourrir par pitié. Mais, alors, il sera probablement jugé juste de ne lui reconnaître aucun droit politique, puisque étant capable de travailler, il préférera sa situation honteuse et vivra aux dépens du labeur d'autrui. Car il n'y aura pas d'autre base pour les droits sociaux et politiques, que le travail accompli par chacun.
Bakounine


  • Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l’intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte, à l’aspect du travail - c’est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir - que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières. Ainsi, une société où l’on travaille sans cesse durement, jouira d’une plus grande sécurité : et c’est la sécurité que l’on adore maintenant comme divinité suprême.
F. Nietzsche, Aurore


  • L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié.
George BERNARD SHAW


  • Arbeit macht frei (Le travail rend libre)
Inscription à l’entrée des camps nazis


  • J’avais pris l’habitude de regarder autour de moi, d’observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas de midi. Qu’avais-je vu ? des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s’offrir que le strict minimum. (…) Des êtres connaissant leur avenir puisque n’en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du réveille-matin. J’en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là. Je n’acceptais pas que ma vie soit réglée d’avance ou décidée par d’autres.
Jacques MESRINE


  • Les pauvres croient [...] que le travail ennoblit, libère. La noblesse d’un mineur au fond de son puits, d’un mitron dans la boulangerie ou d’un terrassier dans une tranchée, les frappe d’admiration, les séduit. On leur a tant répété que l’outil est sacré qu’on a fini par les en convaincre. Le plus beau geste de l’homme est celui qui soulève un fardeau, agite un instrument, pensent-ils. "Moi, je travaille", déclarent-ils, avec une fierté douloureuse et lamentable. La qualité de bête de somme semble, à leurs yeux, rapprocher de l’idéal humain. Il ne faudrait pas aller leur dire que le travail n’ennoblit pas et ne libère point ; que l’être qui s’étiquette Travailleur restreint, par ce fait même, ses facultés et ses aspirations d’homme ; que, pour punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à rentrer en eux-mêmes, on les condamne au travail, on fait d’eux des ouvriers. Ils refuseraient de vous croire. Il y a, surtout, une conviction qui leur est chère, c’est que le travail, tel qu’il existe, est absolument nécessaire. On n’imagine pas une pareille sottise. La plus grande partie du labeur actuel est complètement inutile. Par suite de l’absence totale de solidarité dans les relations humaines, par suite de l’application générale de la doctrine imbécile qui prétend que la concurrence est féconde, les nouveaux moyens d’action que des découvertes quotidiennes placent au service de l’humanité sont dédaignés, oubliés. La concurrence est stérile, restreint l’esprit d’initiative au lieu de le développer.
Georges DARIEN : La Belle France


  • Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une malédiction que l’homme a transformée en volupté. Oeuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du travail, tirer de la joie d’un effort qui ne mène qu’à des accomplissements sans valeur, estimer qu’on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant — voilà une chose révoltante et incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit, banalise et rend impersonnel. Le centre d’intérêt de l’individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade objectivité ; l’homme se désintéresse alors de son propre destin, de son évolution intérieure, pour s’attacher à n’importe quoi : l’œuvre véritable, qui devrait être une activité de permanente transfiguration, est devenue un moyen d’extériorisation qui lui fait quitter l’intime de son être. Il est significatif que le travail en soit venu à désigner une activité purement extérieure : aussi l’homme ne s’y réalise-t-il pas — il réalise. »
Emil CIORAN : Sur les cimes du désespoir


Vision patronale du travail

  • Nous sommes en 1848, à la suite d’une longue lutte, la journée de travail vient de passer de 16 heures à 14 heures dans certaines entreprises lyonnaises. Pour le patronat c’est la catastrophe, ainsi qu’ils le disent dans une lettre adressée au préfet :

« Nous attirons votre attention sur les graves conséquences qu’auraient à subir nos industries si la loi venait à être appliquée. Vous le savez la main d’oeuvre, ici, est exigeante et hors de prix. Avec seize heures nous tenions à peine. Quatorze heures précipiteraient les faillites (déjà le coût du travail insupportable). Nous attirons d’autre part, votre attention sur le fait que libérée plus tôt de son labeur la main d’œuvre n’y gagnerait pas en sommeil et en repos. Elle s’empresserait de rejoindre le café ou le débit de boisson et il y aurait fort à craindre pour les jeunes filles qui libres et désÅ“uvrées trop tôt le soir, risqueraient de se livrer à des actes que la morale réprouve.» (Toujours la même sollicitude patronale pour le sort des travailleurs)

  • En 1919 même rengaine avec la loi des huit heures définitivement adoptée. Voila ce qu’écrit un patron de l’électrochimie lyonnaise à propos de cette loi :

« On en veut, décidément à ceux qui font la richesse du pays. Les patrons ne cessent de d’être pénalisés alors qu’ils sont la principale force de notre essor économique. Il est sûr que notre industrie ne supportera pas ce nouveau coup...(encore l’insupportable coût du travail) Et que feront désormais nos ouvriers de tout ce temps vacant ? Débauche désoeuvrement fainéantise fréquentation plus assidue des femmes de mauvaise vie? (Toujours cette obsession du bien être de la moralité des travailleurs) Décidément la morale n’est plus du coté du gouvernement. Faudra-t-il bientôt que nous transportions nos usine dans les colonies là où la main d’oeuvre est plus travailleuse.» (et voila l’histoire des délocalisation qui pointe son nez)

  • En 1938 quand DALADIER, par décrets- loi, supprime les quarante heures obtenues en 1936 l’argument retenu vaut la citation :

« Cette loi de paresse et de trahison nationale est la cause de tout les maux de notre économie. Elle a précipité la chute de la France. On ne peut avoir à la fois une classe ouvriére avec une semaine de deux dimanches et un patron qui s’étrangle à faire vivre le pays ».

  • Voici encore ce qu’Henri SCHEINDER déclare en 1896 au journaliste Jules HURET (dans HISTOIRE DE LA FRANCE de G. DUBY Ed LAROUSSE BORDAS 1997 :

« QUESTION : - Et la journée de huit heures?
REPONSE: - Je veux bien....Seulement les salaires baisseront ou le prix des produits augmentera, c’est tout comme. Au fond la journée de huit heures c’est encore un dada du boulangisme. Dans cinq ou six ans on n’y pensera plus on aura inventé autre chose. Pour moi la vérité, c’est qu’un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures par jour, et qu’on doit le laisser libre de travailler d’avantage si ça lui fait plaisir.»

Le Droit du travail

  • En 1975 le patronat et les commentateurs font un tollé suite à la première mise en détention provisoire d'un patron qui avait tué par négligence de sécurité un employé. Le juge Charette qui avait osé utiliser le droit du travail pour rendre justice aux travailleurs contre la classe dirigeante fut immédiatement victime de procédure judiciaire. De son côté, la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Douai, réunie un samedi – encore une grande première –, ordonne immédiatement la libération du patron fautif.

Autres citations sur le travail

http://www.homme-moderne.org/rienfoutre/divers/cita.html

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