Abraham Guillén

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Abraham Guillen

Abraham Guillén, nait en 1913 à Corcuera, à Guadalajara, en Espagne, et meurt en 1993, à l'âge de 80 ans, en Espagne. Il participera, durant la révolution espagnole initiée en juillet 1936, avec des compagnons anarchistes, au front armé anti-fasciste. En 1939, il sera emprisonné avant de pouvoir fuir l'Espagne, puis, aprés s'être évadé en 1945 des prisons franquistes, partira pour l'Amérique latine. Il deviendra, entre autres, un économiste anarchiste et un théoricien de la guerilla urbaine.

Biographie[edit]

Originaire de Corcuera, cette ville lui portera toute l'influence libertaire existante en son sein ; en effet, il n'existait pas de police, pas de garde civil, et les batiments étaient communaux.

Il fera des études à Madrid.

Plus tard, il sera éditeur de "Jeunesse libre", et de la "FIJL". Durant la révolution espagnole, il fera partie de la 14 éme division et du 4 éme corps d'armée organisé par Cipriano Mera. Puis il deviendra le directeur de "Nosotros" à Valence.

À la fin de la guerre civile, début 1939, il se retrouvera, comme des milliers d'autres compagnons, pendant 3 jours dans le port d'Alicante, attendant des bateaux qui devaient les mener hors d'Espagne, mais qui ne viendront jamais. Il sera alors jeté en prison et condamné à mort, il tentera deux évasions, l'une, de par le champ de travail d'Aranjuez, mais cela échouera et une autre tentative, réussie, de par la prison de Madrid ; il sera aidé et caché par des gitans libertaires, à Madrid, jusqu'à ce qu'il puisse, en 1945, faire clandestinement le voyage vers la frontiére Espagne/France (un ami l'attendant de l'autre coté de la frontiére).

Un parcours d'exilé le ménera, ensuite, en Argentine, puis en Uruguay et il passera par Cuba suite à la révolution cubaine.

Dans les années 50 et 60, il écrira de nombreuses oeuvres notamment des manuels de guérilla/lutte armée contre l'impérialisme.

Il obtiendra une licence en science économique, et sera professeur d'économie politique à Buenos Aires, conseiller économique de l'université du travail en Uruguay, et expert international de l'OIT (Organisation International du Travail) concernant l'économie autogestionnaire et le développement des coopératives au Pérou.

Pour Guillén, Le marxisme et le keynesianisme, entre autres théories, sont porteuses d'une économie Étatique, et sont donc à combattre.

guérilla Urbaine[edit]

A. Guillén avait connu la guérilla (urbaine et paysanne) durant la révolution espagnole, il écrira quelques oeuvres sur la guérilla urbaine, dont la plus connue est "Stratégie de la guérilla urbaine" ; cette oeuvre servira de base stratégique pour différents groupements dont les "Tupamaros" (Uruguay) ou des guérillas brésiliennes (Marighella, Lamarca) et autres... Mais Guillén, du fait aussi de ses propres positions libertaires, fera une critique de ces mouvements (d'inspiration marxistes-léninistes, fidélistes, maoïstes), au niveau de la tactique et de la stratégie employéés qu'il considére doctrinale et étroite, car faisant peu cas de la réalité sociale...

Cependant, il expliquera et fera une théorisation de différentes situations pouvant avoir une perspective intéressante de guerre urbaine de guérilla.

Sur l'économie anarchiste[edit]

Commentateur de l'économie et de la politique internationale dans des journaux argentins, uruguayens et péruviens, il est l'auteur de prés de quarante livres sur des sujets, tels que la guerre d'Espagne, l'économie mondiale, l'économie autogestionnaire, le pouvoir et l'implantation des multinationales. Il définit le socialisme libertaire comme synonyme de socialisme autogéré. Guillén se situe dans la lignée économique allant du mutualisme libertaire au collectivisme libertaire, et il défend le communisme libertaire comme un objectif possible et souhaitable, mais réalisable par l'automation. il prône un certain productivisme et un certain scientisme comme moyen d'élaborer une société libertaire.

Abraham guillen restera marqué par l'expérience révolutionnaire espagnole, des années 1936/37, la création des collectivités libertaires, des entreprises autogérées, dans lesquels il exista la liberté économique et politique. Les collectivités se créaient spontanément pour gérer elles mêmes les questions d'ordre économique et social. Une production accrue, du fait des collectivisations, caractérisera cette période révolutionnaire. Devant les bénéfices que comporte le travail collectif et solidaire organisé par les anarchistes, des petits propriétaires s'associeront volontairement aux collectivités.

Guillén considére que l'humain est un être social et solidaire, et que cet être humain existe du fait de la société dans laquelle il vit. la solidarité, par l'aide mutuelle, est un principe essentiel de l'être humain pour son évolution, et l'émancipation ne peut être gagné que collectivement (même si le sujet libre a sa volonté libre).

Au sein de l'humanité divisée en classe, Guillén préconise donc la solidarité pour vaincre la propriété privée et l'État, qui "rend l'exploitation de l'homme par l'homme possible, du prolétaire par le propriétaire".

Analyse du capitalisme[edit]

Guillén considére, entre autres, le capitalisme comme une dictature économique d'une minorité ploutocratique au-dessus de la majorité des travailleurs. A.G énoncera la guerre froide comme une guerre entre capitalistes ; le capitalisme privé d'un coté et le capitalisme d'État de l'autre. Que ce soit sous la logique de la propriété privée ou sous la logique de la propriété d'État, les divers gestionnaires du capitalisme, que ce soit les technocrates ou les bureaucrates, les radicaux, les socio-democrates, les democrates chrétiens, les socialistes, les petits bourgeois néo-liberaux, de gauche ou de droite, bourgeois, conservateurs ou révolutionnaires, socialiste parlementaire, communiste totalitaire, démocrate bourgeois, corporatiste sont pour lui essentiellement une classe parasite exploitant et consommant stérilement le travail des ouvriers avec comme but le contrôle et le management de l'économie nationale et mondiale (par les organes impérialistes et hegemonistes tel que l' IMF, la BIRF, le GATT, le conseil de sécurité de l'ONU). Contre tous ces gestionnaires du capitalisme, menant tous à des crises économiques (inflations / déflations ; sous-production / sur-production), A. Guillén préconise donc la débureaucratisation et la débourgeoisification, la suppréssion des priviléges, l'égalité pour tous dans les droits et les responsabilitées, qui permettrait de s'émanciper économiquement et socialement, en réalisant l'auto-gestion, la démocratie directe, le fédéralisme et le socialisme.

technologie et productivisme[edit]

A. Guillén considère la science comme un moyen permettant la réalisation d'une économie libertaire et l'abolition de l'État. La révolution informatique, l'automatisation, entre autres, étant des moyens important et essentiels menant vers cette réalisation d'une "société harmonieuse sans conflits sociaux, ni contradictions économiques", abolissant la traditionnelle division du travail manuel/intellectuel (dans les professions et les corporations): l'accroissement de la productivité des machines permettant la « décroissance des prix » et la « décroissance du temps de travail » des travailleurs ; mi-temps productif et mi-temps éducatif, permettant la polyvalence par l'apprentissage de divers métiers.

Dans Le socialisme libertaire, les moyens techniques seraient donc socialisés, et ne seraient pas, comme dans la dictature du capital privé ou d'État, appropriés par une ploutocratie. L'informatique et les réseaux informatiques permettrait de se passer des bureaucrates et des technocrates, pour ainsi permettre l'autogestion par ces réseaux, qui sont alors plus efficaces et meilleur marché pour la gestion des besoins et des moyens. A. Guillén préconise pour ces évolutions, la démocratie directe, la croissance économique, et une plus grande productivité.

la productivité augmentant, du fait de l'amélioration des machines, de méthodes plus efficaces, et de par l'instruction du travailleur ; cela amènerait l'heure de travail à avoir moins de valeur d'échange et augmenterait sa valeur d'utilisation. L'évolution d'un tel système économique mènerait vers une société d'abondance, où la valeur des choses serait basé essentiellement sur le travail passé, le présent n'étant plus que du travail automatisé (avec peu de frais), ceci permettant une production autogérée de l'abondance. Le communisme libertaire est, pour A. Guillén, le point résumant une société d'abondance dans lequel toutes ces techniques auraient des conditions libératrices adéquat, avec peu d'obstacles.

Dans principe de l'économie libertaire, il résume cette idée en:

Autogestion + Automatisation = Communisme Libertaire

le "Conseil Fédératif de l'Économie" fédérait donc toutes les branches de production et des services. Ainsi, le conseil aidé par les réseaux informatiques recenserait les besoins et les capacités réelles de tous les travailleurs, organisés en "conseils ouvriers d'autogestion", et de toutes les branches.

autogestion[edit]

l'autogestion proposé par A. Guillén, par l'association de la liberté économique avec la liberté politique, est basée sur un économie mutuelliste (un marché auto-géré libéré des capitalistes et de l'État, fonctionnant par équivalence des échanges : "la loi de la valeur du travail auto régule les échanges de bien et de services à leur juste valeur"), fédéraliste (coopération entre les diverses fédérations), et par une démocratie directe au sein du lieu de travail et de l'administration locale "Les gens seraient auto-organisés dans leur propre intérêt dans des entreprises auto-contrôlées, des coopératives mutuelles, des auto-gouvernements locaux et tous types de formes socio-économiques et politiques de participation directe".

A. Guillén propose qu'un Conseil Fédératif de l'Économie organise, selon la propriété sociale des moyens de production, la fédération économique des diverses branches, que celles ci soient industrielles, agricoles ou de services publics, ceci par le moyen informatique. Elle intégrerait entre autres les fédérations suivantes : "Fruits et produits horticoles ; Céréales ; Alimentation pour le bétail ; L'industrie alimentaire, y compris des importations ; Hôtellerie et tourisme ; Vin, bière, et boissons alcooliques ; Pétroles et graisses de légume et animaux ; Pêche : bateaux et mise en boîte ; Textiles ; Fourrures et cuir ; Bois de construction et liège ; Les industries de papier et graphiques ; Produits chimiques ; Construction ; Verre et céramique ; Usinage en métal ; Acier ; Minerais non ferreux : métaux et alliages ; Énergie : pétrole, charbon, gaz, électricité, et énergie atomique ; L'information et la construction des ordinateurs, des microcircuits intégrés, et des semi-conducteurs ; L'électronique : machines commandées numériques ; Biotechnologie ; Aérospatial ; Recherche et développement"

Les quantités à produire (par réservations ou estimations locales des besoins) et à distribuer (productions locales à expédier, si nécessaire) étant connues par le moyen informatique, la gestion libertaire fédéraliste éviterait alors les crises de croissance de ces branches, sans qu'il n'y ait de personnel en trop ou en moins (le plein emploi permettant la baisse du nombre d'heures de travail et un équilibre du travail pour chaque travailleu.r.se), sans que des marchandises ou des matières premières soient inutilisées (celles ci seraient redistribuées là où cela serait nécessaire). L'économie sociale aurait une loi de développement harmonieuse, car elle s'adapterait aux besoins (et aux intérêts) définis par chaque localitées ou groupes, ceci pour organiser la production (sans intermédiaires politiques), et non selon une optique de profit, tel la logique existante dans les sociétés capitalistes (privé et d'État).

Au sein de chaque localité, il y aurait donc un recensement effectué, et écrit au sein des bases de données du réseau informatique fédèral, concernant le nombre d'établissements existants, le nombre du personnel employé, le nombre total d'heures de travail effectuées par le personnel, le coût de l'emploi du personnel (dans des unités monétaires "stables"), la quantité utilisé des matiéres premiéres et des diverses énergies (electrique, carburants et gaz), les dépenses générales pour l'entretien des établissements ou pour de nouveaux investissements, etc...

Les entreprises sociales et publiques (industrielles, agricoles, recherches ou services) que les citoyens auraient organisés à partir de la commune (ex: "questions sanitaires, hygiène, pavage des rues, autoroutes, routes, ports, chemins de fer, éducation, santé publique et d'autres responsabilités des zones autonomes"), seraient les charges (impots) uniques que les ouvriers auto-organisés en Conseils Ouvriers d'Auto-Gestion auraient à fournir. Le surplus définit par le conseil servant à une plus grande automatisation des industries et de l'agriculture ("recherches et dévellopements"), pour ainsi libérer le temps aux travailleurs...

Dans les unités de base, au travail, la comptabilité économique, qui devrait être automatisée au moyen de logiciels informatiques, l'heure de travail (HT) serait prise en tant qu'unité de calcul. le logiciel permettant d'établir une harmonie de calculs entre "les coûts des marchandises et des services ; [...] mesurant dans les produits le coût brut, l'énergie, l'amortissement du capital, la valeur du travail, la contribution économique aux autonomies locales". A. Guillén se référence à l'expérience de la révolution espagnole où des collectivitées fonctionnaient ainsi, où "chaque fédération de production ou de services sait ce qu'elle a et ce qu'elle veut, selon la demande efficace d'un marché auto-contrôlé". L'argent ne permettant pas individuellement l'accumulation du capital en surplus (qui sinon pourrait permettre à moyen terme l'exploitation d'autres personnes).

Citations[edit]

  • Les Uturuncos « ont étés la premiére guerilla urbaine et rurale (les deux combinés) à la fin et au commencement des années 1959 et 1960. Quand les guerilleros "Uturuncos" ont unis les campagnes et la ville, mon point de vue stratégique, politique, économique et social, a été de donner à la guerre révolutionnaire, principalement, un caractére stratégique opposé à la bataille ou le combat de ligne ; c'est dire, qu'une guerre d'un peuple en armes, si il veut vaincre devant une grande répréssion de l'armée, se doit d'être une guerre en superficie, dans tout un térritoire national, comme si en dehors de fait à la manière d'une peau de léopard, les guérilleros circulant autour de tous ces interstices. Comme les combattants des « uturuncos » étaient (presque tous) Péroniste, je considére que cela a constitué une limitation politique, parce qu'une guerre révolutionnaire doit englober tout un peuple et pas seulement un parti. Si la conception politique est mauvaise ou étroite, pas plus brillante que n'est la tactique et la stratégie des guérilleros, la guerre révolutionnaire est perdue ... »
  • Pour Kropotkine, les lois peuvent être groupées en trois catégories : celles qui protégent les personnes de priviléges, celles qui protégent les gouvernements, et celles qui protégent la propriété privée. Mais, qui en réalité, ne protégent pas les travailleurs appauvris.
  • Dans le mode de production capitaliste conventionnel, l'État bourgeois est un comité au service des capitalistes en leur garantissant la propriété privée des moyens de production et échange et la réalisation, sans intervention de travail, de la valeur en surplus usurpée aux ouvriers salariés, autant dans une démocratie parlementaire que dans une dictature, selon la situation. Sous le mode de production Étatique, dont la vraie expression est le modèle soviétique, l'État, un monopole de la bureaucratie totalitaire, impose la propriété d'État ; dicte les salaires et les prix ; c'est l'employeur, le négociant, le banquier, la police, faisant des lois selon la convenance et les intérêts de la bureaucratie totalitaire.
  • l'économie libertaire devrait libérer l'ouvrier de leurs vieux employeurs, les directeurs privés ou directeurs d'État, pour finir que les ouvriers, au moyen de leurs Conseils d'entreprise d'Auto-Gestion, dirigent l'économie qu'ils créent avec leur travail sur les moyens de production associés, du bas vers le haut, au moyen des fédérations de la production et des services sociaux composant le Conseil fédératif de l'économie ; seulement ainsi il peut y avoir la planification et la liberté, une démocratie associative de la pleine participation des personnes travaillantes, une société socialiste auto-gérée

Voir aussi[edit]

Bibliographie[edit]

  • Stratégie de la Guerrilla Urbaine (1965)
  • Socialisme libertaire
  • El error militar de las " izquierdas " , estrategia de la guerra revolucionaria (L'erreur militaire de la "gauche", stratégie de la guerre revolutionnaire).
  • Le capitalisme soviétique : ultime étape de l'imperialisme. (1980)
  • Principes de l'économie Libertaire. ([1][2][3] - pdf)
  • Économie Anarchiste, les économies des collectivités libertaire espagnole de 1936 - 39 : Une Alternative pour un monde en crise ( pdf)
  • Economía autogestionaria : las bases del desarollo económico de la sociedad libertaria
  • Socialismo libertario : ni capitalismo de monopolio, ni capitalismo de estado (Socialisme Libertaire: ni capitalisme de monopole, ni capitalisme d'Etat)
  • Tecnica de la desinformacion ( al servicio de las clases dominantes ) : la manipulación de masas, los monopolios de los medios de comunicación de masas (1991) (Technique de la désinformation ( au service des classes dominantes ) : la manipulation de masse, les monopoles sur les moyens de communication de masse)

Sources[edit]

Liens internes[edit]

Guillen Abraham