Amour libre
Force toutefois est de constater que cette expression n'a plus souvent qu'autrement été qu'un vague programme, sinon un mot d'ordre ou un slogan, les anarchistes ne s'entendant que très rarement sur sa signification réelle. Ainsi, l'amour libre a pris tant de significations divergentes au cours du XXe siècle qu'on peut difficilement parler de discours spécifiquement anarchiste sur la sexualité. pour les anarchistes, amour libre a été utilisé entre autres comme synonyme d'union libre, de néo-malthusianisme, de tolérance envers les vices privés, de camaraderie amoureuse, d'alternative à la famille patriarcale, de communalisme sexuel ou de polyamour.
Le point commun des divers discours anarchistes sur l'amour libre est de s'opposer à l'approche absolutiste de la régulation de la sexualité. Désignée parfois de puritanisme ou de morale judéo-chrétienne, l'approche absolutiste considère l'expression de la sexualité humaine comme étant foncièrement mauvaise et potentiellement dangereuse pour la santé morale et physique de l'individu et pour la cohésion de la société. La sexualité faisant partie de la nature bestiale et primaire de la personne, il importe donc, selon les absolutistes, de limiter son expression à une liste strictement limitée de comportements acceptables (monogamie, mariage, pratiques procréatives, hétérosexualité) imposée par les institutions de contrôle sociale que sont l'Église et l'État.