Anarchopedia:Confidentialité

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La Jamahiriya, également retranscrit Jamahiriyya, Jamâhîriyya, Al-Ja-mahiriya ou Djamâhiriyyah (arabe جماهيرية), « Ã‰tat des masses », littéralement « la chose des masses » (jamâhîr, pl. de jumhûr, « le public ») en arabe moderne, est la forme de gouvernement appliquée par le régime politique de Mouammar Kadhafi en Libye depuis le 2 mars 1977. La Jamahiriya est officiellement une forme de démocratie directe, appliquée à l'échelle d'un pays, avec comme bases une idéologie de type socialiste et les valeurs de l'islam. L'État libyen est officiellement désigné sous le nom de « Jamahiriya arabe libyenne », ou en forme plus longue « Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste » (Al-JamāhÄ«riyyah al-Ê¿Arabiyyah al-LÄ«biyyah aÅ¡-Å aÊ¿biyyah al-IÅ¡tirākiyyah al-Ê¿Uẓmā). Cette appellation a remplacé celle de « République arabe libyenne » (Al-JumhÅ«rÄ«yah al-Arabiyyah al-LÄ«biyyah) utilisée entre 1969 et 1977; le terme de « République » n'apparait plus nulle part dans les textes, bien que l'expression de « République des masses » soit parfois utilisé pour traduire Jamahiriya[1]. Le terme de « Jamahiriya », créé par Mouammar Kadhafi dans son Livre vert, souligne le caractère nouveau et unique de cette forme de gouvernement, ainsi que son identité arabe.

Le régime a comme base législative une proclamation, dite « Déclaration sur l'avènement du Pouvoir du Peuple », dont l'article 2 stipule : « Le Saint Coran est la Constitution de la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste » [2].

Définition officielle

La Libye est officiellement une démocratie directe sans partis politiques, censée être gouvernée par sa population par le biais de conseils locaux. La proclamation constitutionnelle stipule : « Le peuple arabe libyen (...) croyant en la mise en place du système de démocratie directe annoncé par la Grande Révolution de Septembre qu'il considère comme la solution absolue et décisive au problème de la démocratie (...) déclare adhérer au socialisme en tant que moyen de parvenir à la propriété du peuple (...) soutient la marche de la Révolution vers un pouvoir total du peuple et la consolidation de la société populaire où le peuple seul contrôle la direction, le pouvoir, les ressources et les armes pour réaliser une Société de Liberté. (...) La démocratie populaire directe est la base du système politique de la Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, dans laquelle le pouvoir est entre les mains du peuple seul. Le peuple exerce son pouvoir par l'intermédiaire des Congrès populaires, des Comités populaires et des syndicats professionnels. Les règles des congrès, des comités et des syndicats professionnels, ainsi que les dates de leurs réunions, sont déterminées par la loi. (...) Le pouvoir du peuple est exercé par les organes suivants : les Congrès populaires ; les Comités populaires ; les syndicats professionnels ; le Congrès général du peuple (...). Le Congrès général du peuple est la conférence nationale des comités populaires et des syndicats professionnels. Le Congrès général du peuple dispose d'un secrétariat général pour exécuter la politique générale de l'État définie par les Congrès populaires. Le secrétariat général prépare les sessions du congrès général du peuple et dresse l'ordre du jour du congrès général du peuple. Il exécute ses résolutions et ses recommandations. Le secrétariat général est composé d'un secrétaire général et d'un certain nombre de secrétaires ; chacun dirige l'un des secteurs d'activités de l'État. (...) Les expressions « Conseil des ministres », « premier ministre » et « ministre » sont remplacées par « secrétariat général du Congrès général du peuple », « secrétaire général » et « secrétaire »[2] » .

Dans les faits

Bien que la démocratie directe y soit officiellement appliquée, la Libye est généralement considérée comme étant dans les faits une dictature sous le contrôle du colonel Kadhafi et de son entourage[3]. Mouammar Kadhafi, qui porte depuis 1980 le titre officiel de Guide de la révolution, garde la haute main sur les mécanismes de cooptation des membres des comités révolutionnaires[4].

Notes et références

  1. Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Libye, Le Petit futé Country Guide, 2009, page 87
  2. 2.0 2.1 Déclaration sur l'avènement du Pouvoir du Peuple, site de l'université de Perpignan
  3. Pierre Pinta, Libye, Olizane, 2007, pages 78-79
  4. Moncef Djaziri , État et société en Libye: islam, politique et modernité, L'Harmattan, 1996, page 171