Difference between revisions of "Athéisme"

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L'athéisme désigne une attitude de pensée excluant la croyance en l'existence de toute divinité.

L'athéisme moderne s'appuie sur la science, la philosophie, la psychanalyse et tout ce qui peut apporter une réponse tangible aux préoccupations humaines et à son avenir. Les athées considèrent que le besoin d'une divinité n'est qu'un élément de renfort psychique, une sorte d'antidépresseur.

Les athées prétendent que les croyants sont bien naïfs d'espérer avoir une «seconde vie » dans un « paradis » qui n'existe que dans leur imagination.

Il serait cependant incorrect d'affirmer que les athées ne peuvent faire preuve de compassion ou d'empathie.

Des estimations du nombre d'athées ont été émises :

  • D'après le Britannica Book of Year (1994) : 1 154 millions d'agnostiques et d'athées dans le monde.
  • La World Christian Encyclopedia annonce 1 071 millions d'agnostiques et 262 millions d'athées dans le monde en 2000.
  • Selon l'ouvrage de J. Baubérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : 1/4 de la population de l'Union Européenne serait « non religieuse ». 5% des Européens seraient des athées convaincus.
  • Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25 % des Européens de l'Ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale.

Toujours selon cette enquête publiée dans le Wall Street Journal version européenne, 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49% des Tchèques et 41 % des Néerlandais sont athées.

Définitions

Étymologie

Le mot athéisme apparaît au Template:siècle (première mention : François de Billon, Le Fort inexpugnable, 1555). Il dérive du mot athée et du suffixe -isme et qualifie donc « la doctrine de l'athée ».

Le mot athée (dans sa version française), remonte également au Template:siècle (première mention : Jacques Peletier, Å’uvres poétiques, 1547). Le mot vient de l'acception chez Platon de l'adjectif grec atheos (Αθεος) « qui ne croit pas aux dieux » qui sera repris en latin chrétien par atheos « qui ne croit pas en Dieu ».

L'athéisme peut donc être défini étymologiquement comme « l'état ou l'attitude de celui qui ne croit pas en Dieu », dans un contexte monothéiste, ou plus généralement, comme « l'état ou l'attitude de celui qui ne croit pas aux dieux ».

Sens moderne

Autrefois, l'Église appelait athées ceux qui ne respectaient pas ou partiellement ses dogmes. De nos jours, avec le développement des médias, les termes du langage acquièrent rapidement des sens élargis et on assiste à certains amalgames. C'est ainsi que l'on parle volontiers d'athéisme pour décrire l'agnosticisme, le rationalisme, ou encore l'antichristianisme, l'incroyance ou encore, le rejet de toute religion. À l'inverse l'Église tend parfois à limiter l'athéisme au matérialisme pur.

Athéisme et agnosticisme

L'agnosticisme, (du grec a, privation, et gnosis, connaissance), est une méthode selon laquelle ce qui dépasse les apparences sensibles (c'est-à-dire ce qui relève d'une connaissance des réalités dites métaphysiques) est inconnaissable, et qui, de ce fait, se méfie des doctrines dogmatiques. L'athéiste ne croit ni au surnaturel ni aux manifestations du divin, et explique de façon constructive et critique.

Athéisme et rationalisme

L'athéisme ne rejette que l'existence des dieux, c'est-à-dire l'existence d'êtres supérieurs ayant un pouvoir sur la destinée des Hommes. Ils ne rejettent en rien l'existence de phénomènes irrationnels. Le rationaliste, lui, ne tient pour vrai que les hypothèses rationnellement défendables, ce qui n'exclut pas la possibilité de la foi. En effet, l'impossibilité même de prouver l'existence de Dieu a été tenue pour un motif sérieux de croyance : « Credo quia absurdum est », « Je crois parce que c'est absurde » (Apologétique, Tertullien). Un athée n'est pas nécessairement rationaliste ; les rationalistes quant à eux peuvent adopter des attitudes très variées à l'égard de la foi : soit qu'ils croient en dépit de la raison et de l'expérience, soit qu'ils s'abstiennent de se prononcer, soit qu'ils réfutent toute existence du divin...

Athéisme non-négationniste (qui ne se référe pas à un dieu)

Pour Émile Littré, l'athée est, « celui qui ne croit point que Dieu existe. » et ajoute que « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysios) ». D'après lui, les prénoms athées ne niaient pas l'existence des dieux ; ils ne s'y référaient pas.

Cet exemple est représentatif d'un courant de pensée qui tend à réduire le champ de l'athéisme de « celui qui ne croit pas aux dieux » à « celui qui croit que les dieux n'existent pas ».

Athéisme et libre-pensée

Il faut également distinguer athéisme et libre-pensée. Un libre-penseur essaie de se détacher de tout dogme et de ne poser aucun a priori sur la connaissance. Il n'y a donc aucune raison a priori qu'un libre-penseur soit athée : son athéisme éventuel doit être confirmé par sa réflexion.

Enfin, quoique la plupart des athées occidentaux adhèrent aux conceptions scientifiques, ce n'est pas non plus obligatoire.


Les athéismes

La définition de l'athéisme est simple, elle est l'absence de croyance aux dieux. Mais les raisons qui motivent cette absence de croyance sont, elles, très diverses et amènent souvent à considérer des athéismes bien distincts.

L'athéisme humaniste

La négation de l'existence de Dieu ou des dieux et la négation de la possibilité de savoir s'il y a une telle existence soulèvent le problème de l'origine et de la fondation des valeurs suivies par l'homme. Une réponse possible, l'humanisme philosophique, consiste à faire de l'homme son propre critère, prenant ainsi en quelque sorte la place du divin. La formule la plus célèbre de cet humanisme : « l'homme est la mesure de toutes choses », formule de Protagoras, signifie que les valeurs humaines s'élaborent par la confrontation des discours, en dehors de toute référence à un dieu (Platon répondra dans les Lois que « le dieu est la mesure de toutes choses »).

L'athéisme scientifique

À l'époque où les connaissances scientifiques (plus particulièrement celles concernant les mécanismes de l'univers) en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux qui apportait des réponses 'simples' aux questions complexes de l'humanité.

Le scientifique athée, s'appuyant sur des résultats en sciences expérimentales , pense que l'homme et la femme font partie de la nature depuis des millions d'années et que les généalogies d'Adam et Ève, de Caïn et Abel, de Noé et ses fils, puis d'Abraham à Joseph, puis à Mohamed sont à ranger aux rayons des mythologies et modèles de cosmologies primitives ou à des concepts purement religieux ayant pour but de s'imposer au plus grand nombre ; que les religions interprétatives ont eu comme atout majeur d'être capables de s'adapter aux évolutions des techniques et des mÅ“urs. Il peut citer en exemple la religion égyptienne antique qui réussit, tout au long de son histoire, à intégrer dans sa théologie des éléments issus d'événements politiques (par exemple, la divinisation des envahisseurs) et des avancées techniques. Ainsi, les religions interprétatives restent en contact avec les préoccupations des gens et constituent encore un choix avantageux pour le principe d'économie.

Avec l'avènement des religions du livre (judaïsme, christianisme et islam), les réponses se trouvent confinées aux écrits et à leurs interprétations. Il est difficile de dire si c'est le manque de réactivité (ou de volonté) de la part des autorités religieuses, ou l'extraordinaire rapidité du développement des sciences au siècle des lumières, mais toujours est-il que le fossé entre les phénomènes scientifiquement observables et les explications apportées par les religions s'est élargi au point que la science est devenue plus éligible au 'principe d'économie'. Le 'principe d'économie' étant souvent appliqué par ceux qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas) chercher dans la raison les réponses à leurs préoccupations, il expliquerait la croissance constante de l'athéisme qu'on constate dans de nombreux pays.

D'après une enquête du Nouvel Observateur (21-27 décembre 1989), menée auprès des responsables des unités de recherche du CNRS, 110 chercheurs se disent croyants, 106 incroyants et 23 agnostiques.

L'athéisme philosophique

L'attitude des philosophes à l'égard des croyances religieuses de leur temps a toujours été ambiguë et fut souvent mal perçue par les autorités politiques et religieuses. Rares sont en effet les philosophes, qui à l'instar de Pascal, ont fait le pari de considérer l'existence d'un dieu telle que celle-ci peut être révélée par une tradition écrite. C'est pourquoi Pascal parle avec mépris du Dieu des philosophes, expression ironique, puisque ce Dieu, comme le Dieu de Descartes par exemple, est si métaphysique qu'il ne paraît plus pouvoir se comparer que de loin au Dieu de la Bible. En effet, lorsque les philosophes reprennent l'idée de Dieu ou du divin à leur compte, ils la transforment à ce point qu'elle peut se trouver en contradiction avec la foi ou la tradition, et semble quelquefois se confondre avec l'idée de nature ( Baruch Spinoza). À quelques nuances près, la réflexion philosophique tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, préparant ainsi la voie à un véritable athéisme.

En ce qui concerne l'athéisme philosophique proprement dit, dont on trouve l'origine chez le philosophe grec Démocrite, il s'appuie sur des arguments variés, du domaine du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas, Stendhal). Il n'y a pas d'arguments valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique. Une partie de ce point est reconnue par Pascal lorsqu'il dit que l'argument ontologique ne convainc que ceux qui croient déjà. La croyance en un être surnaturel et suprême peut alors être suspectée de cacher quelque dévaluation implicite de la vie humaine, une expression de l'abandon des hommes à leurs craintes et de leur espoir que « quelqu'un » veille tout de même sur eux.

Les philosophes suspects d'athéisme, d'impiété ou d'hérésie furent parfois persécutés. Les Athéniens brûlèrent les livres de Protagoras et offrirent une récompense pour qui le tuerait. Platon observe dans ses écrits une sorte de black-out sur le matérialiste Démocrite. Cicéron, en revanche, rappelle qu'à son époque plus personne ne croit réellement qu'Atlas porte la voûte céleste sur ses épaules.

En 1600, Giordano Bruno fut brûlé pour sa théorie sur la pluralité des mondes habités, ainsi que des philosophes accusés de panthéisme. À partir des Lumières, qui s'inspirent de l'antiquité gréco-romaine, et jusqu'à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. À titre d'exemple, la critique nietzschéenne du christianisme souvèle la question des fondements théologiques de la morale, critique qui aboutit à la négation de valeurs immuables et à la thèse de l'immoralisme du devenir, thèse également défendue par Spinoza. L'œuvre de Spinoza (notamment le Traité théologico-politique et l'Ethique) propose une philosophie matérialiste radicale et constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux.

(Pour un exposé didactique sur la philosophie de Spinoza et son impact historique, voir Les Lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750) (Editions Amsterdam, Paris, 2005)).

Citons Bayle, Holbach, Diderot, Schopenhauer, Stirner, Feuerbach, Nietzsche, Sartre, Comte-Sponville, Albert Jacquard, Michel Onfray.

La réflexion philosophique ne conduit pas nécessairement à l'athéisme, elle peut aussi s'orienter vers le scepticisme ou agnosticisme, qui constate tout simplement l'impossibilité de se prononcer sur l'existence de dieu ou sa non-existence. Le sceptique ne veut en effet formuler aucune hypothèse dogmatique, ce qu'il exprime par l'expression pas plus ceci que cela (attitude cousine de l'hindouisme), ce qui se laisse reformuler ainsi : « je ne suis certain ni qu'il y ait des dieux ni qu'il n'y en ait pas »

En Europe, l'athéisme philosophique est la première forme d'athéisme qui fut tolérée par les autorités catholiques et la première reconnue par les intellectuels comme un athéisme positif. Le Dictionnaire de l'académie française (8ème et 9ème édition) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».

L'athéisme spirituel

Bien que spiritualisme et athéisme puissent sembler être deux notions antinomiques, elles ne le sont pas forcément. Si l'on considère l'athéisme comme la négation de l'existence des dieux, elle n'empêche en rien la croyance à d'autres formes de pensée abstraite. Ainsi, des religions dont les dogmes ne font pas intervenir la notion de divinité, peuvent, dans une certaine mesure, être considérées comme athées.

On peut citer, par exemple, le Panthéisme naturel.

Sectes

Certaines religions n'ayant pas le concept de dieux créateurs ou ayant une autre conception du divin, sont revendiquées comme des « religions athées ». Parmi elles, seuls les raëliens, qui croient en l'existence d'êtres extraterrestres qu'ils élèvent à un rang supérieur à celui des humains, et réinterprètent de même les dogmes chrétiens de façon techniciste (et donc, en un sens, matérialiste), se considèrent comme athées.

Religions orientales

Des religions orientales comme le petit véhicule du bouddhisme, le jaïnisme, le taoïsme ou le vedanta sont parfois considérées (notamment par les occidentaux) comme athées du fait qu'elles ne mettent pas en avant des être supérieurs pouvant influer sur la vie de l'en-deçà. Les êtres spirituels des religions orientales sont plus souvent des modèles à reproduire que des êtres pouvant agir. C'est donc surtout une conception du divin opposée à la vision judéo-chrétienne qui provoque cette confusion.

Ceux qui considèrent ces religions comme athées, les classent dans l'athéisme spirituel au même titre que le chamanisme ou le panthéisme naturel. Cependant, ces religions récusent souvent ce classement.

Ceux qui considèrent que ces religions ne sont pas athées expliquent que le fait d'être « non théistes » n'implique pas forcement la négation du théisme. Pour eux, ces religions ne conçoivent pas les dieux comme des êtres comme le fait le théisme qui caractérise les religions occidentales. Leur notion de l'absolu ne coïncide pas avec celle du « dieu personnel » des religions occidentales.

L'athéisme passif

Lorsque l'athéisme n'est pas dicté par la raison, on parle d'athéisme passif ou d'athéisme faible. En fonction du niveau de conscience, cet athéisme peut être issu d'une simple sensation intuitive ou bien être aussi dogmatique qu'une doctrine religieuse. Ce type d'athéisme peut avoir des origines très diverses, souvent influencé par le milieu familial ou culturel. Si on admet que l'enfant embrasse souvent la religion de ses parents, on pourrait dire aussi sûrement qu'il embrasse souvent l'athéisme de ceux-ci.

L'athéisme passif peut avoir également comme origine l'indifférence face a la question de l'existence des dieux, ou encore praticité à se conformer à une opinion largement admise et mise en valeur.

Origine de l'athéisme

On ne peut comprendre les sources de l'athéisme sans comprendre celles de la croyance aux dieux. Les sociologues considèrent que le besoin de dieu prend ses sources dans la peur qu'éprouve l'Homme face à l'inconnu et aux forces de la nature qui le dépassent. Il est toujours plus facile de raisonner à partir d'hypothèses établies (même arbitrairement) que dans un système d'inconnues. Il ne faut pas perdre de vue que la croyance en des puissances de la nature vient de la peur de l'inexplicable ; les premières croyances se traduisirent par l'[animisme]. Pour limiter l'emprise de la peur sur la vie entière les hommes donnent une personnalité aux éléments de la nature (volcan, océan, pluie, fleuve,...) pensant que si leurs actions satisfaits « les esprits » ils seront protégés. Au fil des millénaires ces croyances primitfs se sont compléxifiés pour engendrer des religions polytheistes aux panthéons extremement complexes.

Aujourdhui l'ignorance ayant régressée les croyances se limitent le plus souvent en l'existence d'un au-delà et en une explication de l'origine du monde. Cette régression de la foi n'est pas que liée au progrès scientifique, il faut aussi tenir compte du rejet des abus des religions monotheistes, tel ceux de la papauté pendant la Renaissance (fastes du Pape, plusieurs morts de maladie vénérienne, vente d'Indulgences,...) qui ont conduit à sa remise en cause, donnant naissance au Protestantisme, mais aussi à des versions de plus en plus affaiblie de la foi chrétienne (panthéisme, agnosticisme, Déisme) et provoquant un regain d'atheisme.

En outre les guerres de religion entre catholiques et protestants, ont motivé de nombreux intellectuels contre la prédominance de la religion dans les affaires humaines, et pour la tolérance religieuse, dont bénéficièrent aussi les athées.


Athéisme et monothéisme

Athéisme et christianisme

A l'époque où le christianisme dominait la vie sociale (spirituelle, politique, intellectuelle, scientifique, etc.) d'une grande partie de l'Europe, l'athéisme était généralement considéré comme le rejet de cette religion en particulier. Bien que cela ait été le cas de certains athées humanistes (en opposition notamment aux Croisades et à l'Inquisition), l'antichristianisme ne représente qu'une petite frange des athées. Mais il faut signaler aussi l'importance de l'antichristianisme des Lumières, antichristianisme qui ne fut pas toujours athée (Voltaire en est l'exemple le plus illustre), et qui se trouvait mêlé à divers mouvements (y compris athées) de lutte contre les dogmes de toute religion.

Athéisme et Islam

Finngeir Hiorth rappelle que « Sans doute il y a des personnes intolérantes dans toutes les religions. Mais l'islam est peut-être la plus intolérante des religions déistes, bien qu'il y ait aussi beaucoup de musulmans tolérants » (source : cahiers rationalistes, avril 1996, n°504, p.17-18). En effet, l'Islam tolère les religions du Livre, mais n'accèpte pas l'athéisme ; cette idée s'appuie sur des passages de Coran contre les athées, notamment dans la Sourate 9, versets 2-3 :

Dieu couvre d'ignominie les mécréants. ; « annonce un châtiment douloureux à ceux qui ne croient pas ».

Verset 18 :

Ne peupleront les mosquées de Dieu que ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat et ne craignent que Dieu. Il se peut que ceux- là soient du nombre des bien-guidés.

Sourate 48, verset 6 :

Et afin qu'Il châtie les hypocrites, hommes et , et les associateurs et les associatrices, qui pensent du mal de Dieu. Qu'un mauvais sort tombe sur eux. Dieu est courroucé contre eux, les a maudits, et leur a préparé l'Enfer. Quelle mauvaise destination !

Mais il est vrai que la littérature chrétienne propose en très grand nombre des condamnations de l'athéisme au moins aussi virulentes.


Athéisme et paganisme moderne

En perte de repères nos sociétés ont tenté de compenser d’une certaine façon la disparition de la religion au sein de l’espace publique par le vedettariat, aussi appelé « star-system » par les anglophones. La passion que déchaîne certaines stars peut tout à fait être assimilé à de l’idolâtrie, certains fans consacrant un véritable culte pour leurs « nouveaux Dieux ». Cette forte médiatisation de certains en apparence anodine occupe désormais le même rôle que naguère le fait religieux, véhiculant une morale de tolérance et d’individualisme forcené en parfaite adéquation avec la société de consommation actuelle.

Cette nouvelle organisation sociale dépasse donc le simple culte de l’argent qui transcende les époques en comportant l’ensemble des facettes d’un dogme. Par exemple le blâme d’un groupe de personnes ou d’un comportement est considéré comme amoral, devenant ainsi une intolérance, une volonté de discrimination, bref un acte choquant et inacceptable. Les objecteurs de conscience n’ont plus qu’à désigner les journalistes comme nouvelle classe sacerdotale…


Athéisme et politique

athée ne signifie pas anti-religieux.

Des athées peuvent accepter de coexister avec différentes religions :

  • soit par respect : idée que les messages attribués à Dieu ou aux Dieux synthétisent une vérité anthropologique, médicale, et sociale, et que même si la cause attribuée, la divinité, est absente et fausse, l'effet n'en demeure pas moins réel et par conséquent les prescriptions religieuses sont dignes d'attention (par exemple, les interdits religieux sont parfois validés par des problèmes médicaux causés par leur inobservance, et le message d'amour chrétien a été conservé par nos sociétés).
  • soit par tolérance : idée qu'avec l'éducation, la religion disparaîtra d'elle-même (à l'imitation du christianisme qui pensait qu'avec l'éducation, le judaïsme disparaîtrait de lui-même), et qu'en attendant elle ne justifie pas une lutte.
  • soit par pragmatisme ou cynisme : certains athées ont pu considérer la religion comme un outil social permettant de maintenir une communauté sous leur coupe, l'unité nationale, l'honnêteté des citoyens, etc. C'est le cas de Charles Maurras [1], de Napoléon dans sa mise en Å“uvre du Concordat de 1802.

note : [1] Charles Maurras, comme conscience se réclamait de l'athéisme. En revanche, il prêchait le catholicisme politique dans son mouvement l'Action Française, c'est-à-dire, que politiquement, il pensait que le catholicisme représentait l'essence de la nation française.

Atheisme et laïcité

Cependant les athées peuvent être prosélytes en se comportant comme de véritables prêtres d'une « a-théocratie » vis à vis de leurs concitoyens. Ce comportement naît soit imposé par la force dans les dictatures communistes soit d'un climat d'athéisme passif au sein d'un pays ayant adopté une laïcité, qui de neutralité absolue envers les religions et plus ou moins aller jusqu’à la négation de leur existence. (ex : France d'après 1905, Turquie kémaliste). Cependant l’assimilation de cette laïcité « déviante » à un athéisme prosélyte est contestable, puisque l'objectif de cette relation entre Etat et religions est originellement le respect égal de chaque conviction spirituel, sans volonté de favoriser l'athéisme.

Athéisme et régime d'inspiration marxiste

A l'inverse l'athéisme fut instauré comme doctrine d'Etat offcielle au XXème siècle notamment dans l'Albanie d'Enver Hoxha, où l'exercice de toute religion était sévèrement réprimé et où tout symbole religieux était proscrit. Les monuments religieux ont été soit détruits soit volontairement transformés de façon particulièrement ignominieuse pour la religion d'origine. Les politologues sont d'accord sur le fait que les nostalgiques de cette période sont peu nombreux...

L'URSS et ses états satellites ont eux aussi ont fait de l'athéisme un de leurs fondements et ont, avec plus ou moins de vigueur, persécuté les croyants (brimades, surveillance, réclusion, mises à l'écart, etc.) confinant ainsi à la semi-clandestiné le clergé. Ces pratiques n'ont, nulle part, empêché le retour, parfois rapide et puissant, des cultes orthodoxe (Russie, Ukraine) et catholique (Pologne) après la chute de ces régimes.

Athéisme et anarchisme

L'athéisme est un concept souvent associé à l'anarchisme, dans une perspective d'insoumission à des forces surnaturelles créées par la société pour la hiérarchiser. Toutefois, toutes les personnes se déclarant anarchistes ne sont pas forcement athées (voir anarchisme chrétien).

Annexes

Athées célèbres

Antiquité

Épicure, Lucrèce, Horace ne nient absolument pas l'existence des dieux, mais posent seulement qu'ils sont si heureux qu'ils se désintéressent des hommes, d'ailleurs il faut même tout faire pour leur ressembler

Moyen Âge

Citations

  • « Lorsque l'on cesse de réfléchir à un dieu, l'on peut enfin penser à tout le reste. » Philosophe italien.
  • « Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve. », Euclide (-300).
  • « Dieu, cet asile de l'ignorance », Ethique I, Appendice, Spinoza
  • « L'avenir est la seule transcendance des hommes sans Dieu. », L'Homme Révolté, Albert Camus.
  • « On a sans doute de bonnes raisons pour ne pas croire en Dieu ; mais il en faut de meilleures pour le dire. », Å’uvres complètes, tome 3, Louis-Ambroise de Bonald.
  • « J'avais une balle dans la poche, quelqu'un m'a jeté la Bible, la balle m'a sauvé la vie. », Powered by Oxygen, Woody Allen.
  • « La seule excuse de Dieu est qu'il n'existe pas », Stendhal
  • « Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres qui usent et abusent de l'épithète : quiconque ne croit pas à Dieu, donc à eux, devient immédiatement un athée. Donc le pire des hommes, l'immoraliste, le détestable, l'immonde, l'incarnation du mal.
    Difficile dès lors de se dire athée... On est dit tel, et toujours dans la perspective insultante d'une autorité soucieuse de bannir, mettre à l'écart et condamner » Michel Onfray, traité d'athéologie.
  • « Expliquer toute chose par Dieu, cela revient à couper court à toute question, à réprimer toute curiosité intellectuelle, à étouffer tout progrès scientifique.» Ibn Warraq
  • « Le médecin voit l'homme dans toute sa faiblesse ; le juriste le voit dans toute sa méchanceté; le théologien dans toute sa bêtise. », Schopenhauer.
  • « L'athéisme est une négation de Dieu et par cette négation, il pose l'existence de l'homme », Karl Marx
  • «L'ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion.», Baron d'Holbach.
  • «Les religions sont comme les vers luisants: pour briller, il leur faut de l'obscurité.», Schopenhauer
  • «Il y a ceux qui ont un cerveau, mais pas de religion, et ceux qui ont une religion, mais pas de cerveau.» Aboul-Ala al-Maari (970 - 1059)
  • « Il n'y a pas de dieu, il n'y a pas de dieu, il n'y a pas du tout de dieu. Celui qui a inventé dieu est un crétin. Celui qui propage l'idée de dieu est une canaille. Celui qui adore dieu est un barbare. », introduction aux discours de Periyar

Anecdote

L'hagiographie mentionne au moins un saint accusé d'athéisme dans un acte officiel : il s'agit de saint Polycarpe, à Smyrne. L'accusateur romain entendait par là que celui-ci ne rendait pas de culte aux dieux et en particulier à l'empereur (alors divinisé de son vivant). Conformément à la règle qui voulait qu'on laissât à l'accusé une chance d'abjurer son erreur, on lui demanda de crier « Mort aux athées », ce que fit Polycarpe, mais d'une façon montrant clairement qu'il désignait ainsi ses accusateurs. Il fut aussitôt traîné sur le bûcher (167 après J-C.).

Organisations explicitement athées aujourd'hui

Lire aussi

  • Traité d'athéologie : Physique de la métaphysique, Michel Onfray, Grasset 2005, 281 pages, ISBN 2246648017 .
  • Dieu ?, Albert Jacquard, L.G.F., 2004, Le livre de poche, 156 pages, ISBN 2253111473.
  • Dieu est Dieu, nom de Dieu !", Maurice Clavel, Grasset, 1976, 305 pages, ISBN 2246003369
  • Nier les Dieux, nier Dieu : actes du colloque / organisé par le Centre Paul-Albert Février à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme les 1er et 2 avril 1999 ; études réunies par Gilles Dorival et Didier Pralon. -- Aix-en-Provence : Publications de l'Université de Provence, 2002.
  • Les athéismes philosophiques (Actes du colloque de Chauvigny, octobre 1999), Emmanuel CHUBILLEAU et Éric PUISAIS éd., Paris, Kimé, 2000
  • GEORGES MINOIS, Histoire de l'athéisme : Les incroyants dans le monde occidental des origines à nos jours, Paris, Fayard 1998

Articles connexes

Liens externes


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