Difference between revisions of "FAQAnar:A.3.3 - Quels sortes d'écologisme anarchiste y a-t-il ?"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
(correction)
Line 1: Line 1:
{{traduction|15}}
+
{{traduction|60}}
  
 
L'accent mis sur les idées anarchistes comme solutions à la crise écologique est une tendance commune au sein de la plupart des courants anarchistes aujourd'hui. Cette tendance remonte toutefois à la fin du XIX<sup>e</sup> siècle avec les travaux de [[Piotr Kropotkine]] et [[Élisée Reclus]]. Pour ce dernier par exemple, « une harmonie secrète existe entre la Terre et le peuple qu'elle nourrit, et quand des sociétés imprudentes violent cette harmonie, elles finissent toujours par le regretter. » De la même manière, aucun(e) écologiste actuel(le) ne contestera le fait que « l'homme [ou la femme] vraiment civilisé comprend que sa nature est liée aux intérêts de tous les autres êtres humains, ainsi qu'à la Nature. Il [ou elle] répare les dégâts causés par ses prédécesseurs et travaille à améliorer son domaine. »<ref>[[Élisée Reclus]], cité par [[George Woodcock]] in ''Introduction'', Marie Fleming, The Geography of Freedom, p. 15.</ref>
 
L'accent mis sur les idées anarchistes comme solutions à la crise écologique est une tendance commune au sein de la plupart des courants anarchistes aujourd'hui. Cette tendance remonte toutefois à la fin du XIX<sup>e</sup> siècle avec les travaux de [[Piotr Kropotkine]] et [[Élisée Reclus]]. Pour ce dernier par exemple, « une harmonie secrète existe entre la Terre et le peuple qu'elle nourrit, et quand des sociétés imprudentes violent cette harmonie, elles finissent toujours par le regretter. » De la même manière, aucun(e) écologiste actuel(le) ne contestera le fait que « l'homme [ou la femme] vraiment civilisé comprend que sa nature est liée aux intérêts de tous les autres êtres humains, ainsi qu'à la Nature. Il [ou elle] répare les dégâts causés par ses prédécesseurs et travaille à améliorer son domaine. »<ref>[[Élisée Reclus]], cité par [[George Woodcock]] in ''Introduction'', Marie Fleming, The Geography of Freedom, p. 15.</ref>
Line 7: Line 7:
 
Cependant, bien qu'il y ait de nombreux thèmes écologistes dans la l'anarchisme classique, ce n'est que récemment que les similarités entre les pensées écologiste et anarchiste ont commencé à attirer l'attention. Cela est principalement dû à la publication d’''Écologie et pensée révolutionnaire'', le livre de [[Murray Bookchin]] en [[1965]]. En fait, c'est sans exagération que l'on peut dire que les idées et les écrits de Murray Bookchin ont placé les questions écologiques et climatiques au cœur de l'anarchisme, et les idéaux et analyses anarchistes au sein de nombreux aspects du mouvement écologiste.
 
Cependant, bien qu'il y ait de nombreux thèmes écologistes dans la l'anarchisme classique, ce n'est que récemment que les similarités entre les pensées écologiste et anarchiste ont commencé à attirer l'attention. Cela est principalement dû à la publication d’''Écologie et pensée révolutionnaire'', le livre de [[Murray Bookchin]] en [[1965]]. En fait, c'est sans exagération que l'on peut dire que les idées et les écrits de Murray Bookchin ont placé les questions écologiques et climatiques au cœur de l'anarchisme, et les idéaux et analyses anarchistes au sein de nombreux aspects du mouvement écologiste.
  
Avant d'aborder les différents types d'anarchisme écologique (aussi appelé écoanarchisme ou anarchisme vert), il serait intéressant d'expliquer ce qu'ont exactement en commun l'anarchisme et l'écologie. Selon Murray Boockchin, « les écologistes et les anarchistes mettent tous l'accent sur la spontanéité » et « pour les écologistes et les anarchistes, une unité toujours croissante est acquise en cultivant les différences. Un tout en expansion est créé par la diversification et l'enrichissement de ses parties. » De plus, « à la manière des écologistes qui cherchent à agrandir la portée d'un écosystème et à promouvoir les interactions libres entre les espèces, les anarchistes cherchent à agrandir la portée des expérimentations sociales et à se débarrasser des fers qui entravent leur développement. »<ref>[[Murray Bookchin]], ''Post-Scarity Anarchism'', p. 36.</ref>
+
Avant d'aborder les différents types d'anarchisme écologique (aussi appelé écoanarchisme, anarchisme bio ou anarchisme vert), il serait intéressant d'expliquer ce qu'ont exactement en commun l'anarchisme et l'écologie. Selon Murray Boockchin, « les écologistes et les anarchistes mettent tous l'accent sur la spontanéité » et « pour les écologistes et les anarchistes, une unité toujours croissante est acquise en cultivant les différences. Un tout en expansion est créé par la diversification et l'enrichissement de ses parties. » De plus, « à la manière des écologistes qui cherchent à agrandir la portée d'un écosystème et à promouvoir les interactions libres entre les espèces, les anarchistes cherchent à agrandir la portée des expérimentations sociales et à se débarrasser des fers qui entravent leur développement. »<ref>[[Murray Bookchin]], ''Post-Scarity Anarchism'', p. 36.</ref>
  
 +
Par conséquent l'intérêt des anarchistes pour le développement libre, la diversité et la spontanéité se reflète dans les idées et préoccupations anarchistes. De par leur nature propre, la hiérarchie, la centralisation, l'État et la concentration des richesses réduisent la diversité et le développement libre des individus et des communautés, et ainsi affaiblissent l'écosystème social tout autant que les écosystèmes réels auxquels les sociétés humaines appartiennent. Comme le montre Boockhin, « le message re-constructif écologiste [est que] nous devons conserver et promouvoir la diversité » mais, au sein de la société capitaliste moderne, « tout ce qui est spontané, créatif et individualisé est limité par le standardisé, le régulé et le massifié. »<ref>« the reconstructive message of ecology. . . [is that] we must conserve and promote variety » ; « [a]ll that is spontaneous, creative and individuated is circumscribed by the standardised, the regulated and the massified. »<br> [[Murray Bookchin]], ''Op. Cit.'', p. 35 et p. 26.</ref> Dès lors, de bien des points de vue, l'anarchisme peut être considéré comme l'application des idées écologiques à la société, puisque l'anarchisme vise à donner du pouvoir aux individus et aux communautés. Un pouvoir politique, social et économique décentralisé pour que les individus et la vie sociale puissent se développer librement et se diversifier. C'est pour cela que [[Brian Morris]] avance que « la seule tradition politique qui complète et qui se connecte totalement à l'écologie — de manière authentique — est l'anarchisme. »<ref>« the only political tradition that complements and, as it were, integrally connects with ecology -- in a genuine and authentic way -- is that of anarchism. »<br>[[Brian Morris]], ''Ecology and Anarchism'', p. 132.</ref>
  
 +
Quels sont donc les types d'écologisme anarchistes ? Tandis que la plupart des formes modernes de l'anarchisme considèrent qu'elles possèdent une dimension écologique, la tendance éco-anarchiste se focalise sur deux points : l’'''[[écologie sociale]]''' et le "'''[[primitivisme]]'''". De plus, certains anarchistes, peu nombreux, sont influencé(e)s par l’'''[[écologie profonde]]'''. L'écologie sociale est de loin le courant le plus influent et qui rassemble le plus de partisans. Cette tendance est associée avec les idées et les travaux de [[Murray Bookchin]], qui a écrit des textes à propos de l'écologisme à partir des années 50 et qui, dans les années 60, a combiné ces problèmes avec l'anarchisme social révolutionnaire. Parmi ses travaux, citons ''Post-Scarcity Anarchism'', ''Toward an Ecological Society'' ou encore ''The Ecology of Freedom''.
  
Thus the anarchist concern with free development, decentralisation, diversity and spontaneity is reflected in ecological ideas and concerns. Hierarchy, centralisation, the state and concentrations of wealth reduce diversity and the free development of individuals and their communities by their very nature, and so weakens the social eco-system as well as the actual eco-systems human societies are part of. As Bookchin argues, "the reconstructive message of ecology. . . [is that] we must conserve and promote variety" but within modern capitalist society "[a]ll that is spontaneous, creative and individuated is circumscribed by the standardised, the regulated and the massified." [Op. Cit., p. 35 and p. 26] So, in many ways, anarchism can be considered the application of ecological ideas to society, as anarchism aims to empower individuals and communities, decentralise political, social and economic power so ensuring that individuals and social life develops freely and so becomes increasingly diverse in nature. It is for this reason Brian Morris argues that "the only political tradition that complements and, as it were, integrally connects with ecology -- in a genuine and authentic way -- is that of anarchism." [Ecology and Anarchism, p. 132]
+
L'écologie sociale situe les racines de la crise écologique dans les problèmes de domination entre les personnes. La domination de la nature est vue comme le fruit de la domination au sein de la société, mais cette domination n'atteint des proportions de crise qu'au sein d'une société capitaliste. Pour citer Bookchin :
  
So what kinds of green anarchism are there? While almost all forms of modern anarchism consider themselves to have an ecological dimension, the specifically eco-anarchist thread within anarchism has two main focal points, Social Ecology and "primitivist". In addition, some anarchists are influenced by Deep Ecology, although not many. Undoubtedly Social Ecology is the most influential and numerous current. Social Ecology is associated with the ideas and works of Murray Bookchin, who has been writing on ecological matters since the 1950's and, from the 1960s, has combined these issues with revolutionary social anarchism. His works include Post-Scarcity Anarchism, Toward an Ecological Society, The Ecology of Freedom and a host of others.
+
::« L'idée que l'Homme doive dominer la nature est directement issue de la domination de l'Homme par l'Homme. [...] Notre planète s'est réduite à une ressource à exploiter à partir du moment où les liens organiques au sein de la communauté [...] se sont dissouts dans les relations de marché. Ces tendances centenaires se trouvent exacerbées par le capitalisme moderne. La société bourgeoise — à cause de sa nature compétitive inhérente — ne fait pas qu'opposer les humains entre eux : elle fait aussi s'opposer l'humanité entière et la Nature. De la même façon que les êtres humains se sont changés en marchandise, chaque aspect de la Nature est devenue un produit, une ressource qui atteint d'être manufacturée et commercialisée gratuitement. [...] La spoliation de l'esprit humain par le marché est comparable à la spoliation de la Terre par le capital. »<ref>« The notion that man must dominate nature emerges directly from the domination of man by man. . . But it was not until organic community relations. . . dissolved into market relationships that the planet itself was reduced to a resource for exploitation. This centuries-long tendency finds its most exacerbating development in modern capitalism. Owing to its inherently competitive nature, bourgeois society not only pits humans against each other, it also pits the mass of humanity against the natural world. Just as men are converted into commodities, so every aspect of nature is converted into a commodity, a resource to be manufactured and merchandised wantonly . . . The plundering of the human spirit by the market place is paralleled by the plundering of the earth by capital. »<br>[[Murray Bookchin]], ''Op. Cit.'', pp. 24-25.</ref>
  
Social Ecology locates the roots of the ecological crisis firmly in relations of domination between people. The domination of nature is seen as a product of domination within society, but this domination only reaches crisis proportions under capitalism. In the words of Murray Bookchin:
+
« Dans la mesure où l'écologie cultive une conscience anti-hiérarchique et une sensibilité, une structure et une stratégie de changement social tournée vers la non-domination, elle peut garder sa vraie identité d'expression d'un nouvel équilibre entre l'humanité et la Nature, ainsi que son but qui est une vraie société écologique. », poursuit Bookchin. Les partisans de l'écologie sociale différent de ce que Bookchin appelle l'environnementalisme : tandis que les premiers « cherchent à éliminer le concept de domination de la Nature par l'être humain en élimant la domination de l'Homme par l'Homme, l'environnementalisme se pose comme courant "instrumentaliste" ou technique, dans lequel la Nature n'est que habitude passive, un ensemble d'objets et de forces externes qui doivent être corvéables pour une utilisation humaine, quelle que soit cette utilisation. L'environnementalisme [...] ne remet pas en cause les concepts sous-jacents de la société actuelle, notamment celui selon lequel l'être humain devrait dominer la Nature. Bien au contraire, en développant des techniques afin de réduire les dangers causés par cette domination, il la facilite. »<ref>« Only insofar, as the ecology consciously cultivates an anti-hierarchical and a non-domineering sensibility, structure, and strategy for social change can it retain its very identity as the voice for a new balance between humanity and nature and its goal for a truly ecological society. » « seeks to eliminate the concept of the domination of nature by humanity by eliminating domination of human by human, environmentalism reflects an 'instrumentalist' or technical sensibility in which nature is viewed merely as a passive habit, an agglomeration of external objects and forces, that must be made more 'serviceable' for human use, irrespective of what these uses may be. Environmentalism . . . does not bring into question the underlying notions of the present society, notably that man must dominate nature. On the contrary, it seeks to facilitate that domination by developing techniques for diminishing the hazards caused by domination. »<br>[[Murray Bookchin]], ''Towards an Ecological Society'', p. 77.</ref>
  
    "The notion that man must dominate nature emerges directly from the domination of man by man. . . But it was not until organic community relations. . . dissolved into market relationships that the planet itself was reduced to a resource for exploitation. This centuries-long tendency finds its most exacerbating development in modern capitalism. Owing to its inherently competitive nature, bourgeois society not only pits humans against each other, it also pits the mass of humanity against the natural world. Just as men are converted into commodities, so every aspect of nature is converted into a commodity, a resource to be manufactured and merchandised wantonly . . . The plundering of the human spirit by the market place is paralleled by the plundering of the earth by capital." [Op. Cit., pp. 24-5]
+
L'écologie sociale offre la vision d'une société en harmonie avec la Nature, celle « qui implique un renversement fondamental de toutes les tendances qui ont marqué le développement de la technologie capitaliste et de la société bourgeoise : la spécialisation minutieuse des machines et du travail, la concentration des ressources et des peuples dans de gigantesques entreprises industrielles ou dans des entités urbaines, la stratification et la bureaucratisation de la nature et de l'être humain. » Une telle ''écotopie''<ref>Néologisme signifiant utopie écologique. Le terme biotopie est parfois employé.</ref>« établirait des éco-communautés entièrement nouvelles artistiquement moulées dans les écosystèmes où elles seraient implantées. » Faisant écho à Kropotkine, Bookchin explique que « ces éco-communautés [...] pourraient faire disparaître la déchirure entre la ville et la campagne, entre le corps et l'esprit, en fusionnant le travail intellectuel et le travail manuel, l'industrie et l'agriculture, grâce à une rotation — ou une diversification — des tâches professionnelles. » Cette société serait basée sur l'utilisation d'une technologie verte et appropriée, une « nouvelle forme de technologie — ou éco-technologie — composée de machines flexibles et polyvalentes qui permettraient de privilégier la durabilité et la qualité, plutôt que l'obsolescence actuelle, caractérisée par la production massive de biens de mauvaise qualité et la circulation rapide de marchandises hors de prix. [...] Cette éco-technologie utiliserait les capacités énergétiques illimitées de la Nature — le soleil et le vent, les marées et les voies d'eau navigables, les différentiels de température de la Terre et l'abondance de l'hydrogène — pour fournir l'éco-communauté en matériaux et déchets non-polluants qui pourraient être recyclés. »<ref>« involves a fundamental reversal of all the trends that mark the historic development of capitalist technology and bourgeois society -- the minute specialisation of machines and labour, the concentration of resources and people in gigantic industrial enterprises and urban entities, the stratification and bureaucratisation of nature and human beings. » « establish entirely new eco-communities that are artistically moulded to the eco-systems in which they are located. » « Such an eco-community . . . would heal the split between town and country, between mind and body by fusing intellectual with physical work, industry with agricultural in a rotation or diversification of vocational tasks. » « new kind of technology -- or eco-technology -- one composed of flexible, versatile machinery whose productive applications would emphasise durability and quality, not built in obsolescence, and insensate quantitative output of shoddy goods, and a rapid circulation of expendable commodities . . . Such an eco-technology would use the inexhaustible energy capacities of nature -- the sun and wind, the tides and waterways, the temperature differentials of the earth and the abundance of hydrogen around us as fuels -- to provide the eco-community with non-polluting materials or wastes that could be recycled. »<br>[[Murray Bookchin]], ''Op. Cit.'', pp. 68-69.</ref>
  
"Only insofar," Bookchin stresses, "as the ecology consciously cultivates an anti-hierarchical and a non-domineering sensibility, structure, and strategy for social change can it retain its very identity as the voice for a new balance between humanity and nature and its goal for a truly ecological society." Social ecologists contrast this to what Bookchin labels "environmentalism" for while social ecology "seeks to eliminate the concept of the domination of nature by humanity by eliminating domination of human by human, environmentalism reflects an 'instrumentalist' or technical sensibility in which nature is viewed merely as a passive habit, an agglomeration of external objects and forces, that must be made more 'serviceable' for human use, irrespective of what these uses may be. Environmentalism . . . does not bring into question the underlying notions of the present society, notably that man must dominate nature. On the contrary, it seeks to facilitate that domination by developing techniques for diminishing the hazards caused by domination." [Murray Bookchin, Towards an Ecological Society, p. 77]
 
  
Social ecology offers the vision of a society in harmony with nature, one which "involves a fundamental reversal of all the trends that mark the historic development of capitalist technology and bourgeois society -- the minute specialisation of machines and labour, the concentration of resources and people in gigantic industrial enterprises and urban entities, the stratification and bureaucratisation of nature and human beings." Such an ecotopia "establish entirely new eco-communities that are artistically moulded to the eco-systems in which they are located." Echoing Kropotkin, Bookchin argues that "[s]uch an eco-community . . . would heal the split between town and country, between mind and body by fusing intellectual with physical work, industry with agricultural in a rotation or diversification of vocational tasks." This society would be based on the use of appropriate and green technology, a "new kind of technology -- or eco-technology -- one composed of flexible, versatile machinery whose productive applications would emphasise durability and quality, not built in obsolescence, and insensate quantitative output of shoddy goods, and a rapid circulation of expendable commodities . . . Such an eco-technology would use the inexhaustible energy capacities of nature -- the sun and wind, the tides and waterways, the temperature differentials of the earth and the abundance of hydrogen around us as fuels -- to provide the eco-community with non-polluting materials or wastes that could be recycled." [Bookchin, Op. Cit., pp. 68-9]
 
  
 
However, this is not all. As Bookchin stresses an ecological society "is more than a society that tries to check the mounting disequilibrium that exists between humanity and the natural world. Reduced to simple technical or political issues, this anaemic view of such a society's function degrades the issues raised by an ecological critique and leads them to purely technical and instrumental approaches to ecological problems. Social ecology is, first of all, a sensibility that includes not only a critique of hierarchy and domination but a reconstructive outlook . . . guided by an ethics that emphasises variety without structuring differences into a hierarchical order . . . the precepts for such an ethics . . . [are] participation and differentiation." [The Modern Crisis, pp. 24-5]
 
However, this is not all. As Bookchin stresses an ecological society "is more than a society that tries to check the mounting disequilibrium that exists between humanity and the natural world. Reduced to simple technical or political issues, this anaemic view of such a society's function degrades the issues raised by an ecological critique and leads them to purely technical and instrumental approaches to ecological problems. Social ecology is, first of all, a sensibility that includes not only a critique of hierarchy and domination but a reconstructive outlook . . . guided by an ethics that emphasises variety without structuring differences into a hierarchical order . . . the precepts for such an ethics . . . [are] participation and differentiation." [The Modern Crisis, pp. 24-5]

Revision as of 23:46, 16 December 2012