FAQAnar:A.3.9 - Qu'est ce que l'anarcho-primitivisme ?

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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
A - Qu'est-ce que l'anarchisme ?

Introduction

A.1 - Qu'est ce que l'Anarchisme ?


A.1.1 - Qu'est-ce que "Anarchie" signifie ?
A.1.2 - Qu'est-ce que "Anarchisme" signifie ?
A.1.3 - Pourquoi l'Anarchisme est appelé aussi socialisme libertaire ?
A.1.4 - Les Anarchistes sont-ils socialistes ?
A.1.5 - D'où vient l'anarchisme ?


A.2 - Que représente l'Anarchisme?


A.2.1 - Quelle est l'essence de l'anarchisme ?
A.2.2 - Pourquoi les anarchistes prônent-ils la liberté ?
A.2.3 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de l'organisation ?
A.2.4 - Les Anarchistes sont-ils en faveur de la liberté "absolue" ?
A.2.5 - Pourquoi les anarchistes sont-ils en faveur de l'égalité ?
A.2.6 - Pourquoi la solidarité est importante pour les anarchistes ?
A.2.7 - Pourquoi les anarchistes plaident-ils pour l'émancipation individuelle ?
A.2.8 - Est-il possible d'être un anarchiste sans s'opposer à la hiérarchie ?
A.2.9 - Quelle sorte de société les anarchistes veulent-ils ?
A.2.10 - Qu'est-ce que la suppression de la hiérarchie signifiera et amènera ?
A.2.11 - Pourquoi la plupart des anarchistes soutiennent-ils la démocratie directe ?
A.2.12 - Le consensus est-il une alternative pour s'organiser en démocratie ?
A.2.13 - Les anarchistes sont-ils des individualistes ou des collectivistes ?
A.2.14 - Pourquoi le volontarisme n'est pas suffisant ?
A.2.15 - Que dites-vous de la nature humaine ?
A.2.16 - L'anarchisme exige-t-il des personnes "parfaites" pour qu'une société anarchiste puisse exister ?
A.2.17 - Est-ce que la plupart des gens ne sont pas trop stupides pour qu'une société libre puisse exister ?
A.2.18 - Est-ce que les anarchistes supportent le terrorisme ?
A.2.19 - Quelles vues éthiques les anarchistes tiennent-ils ?
A.2.20 - Pourquoi la plupart des anarchistes sont athées ?


A.3 - Quelles sortes d'anarchisme existe-t-il ?


A.3.1 - Quelles sont les différences entre les individualistes et les socialistes anarchistes ?
A.3.2 - Y-a-t-il des différents types d'anarchisme socialiste ?
A.3.3 - Quels sortes d'écologisme anarchiste y a t il ?
A.3.4 - Est-ce que l'anarchisme est pacifiste ?
A.3.5 - Qu'est-ce que l'anarcha-feminisme ?
A.3.6 - Quelle est la culture Anarchiste ?
A.3.7 - Existe-t-il des anarchistes religieux ?
A.3.8 - Qu'est-ce que "anarchisme sans adjectif" ?
A.3.9 - Qu'est ce que l'anarcho-primitivisme ?


A.4 - Qui sont les penseurs reconnus dans l'anarchisme ?


A.5 - Quels sont des exemples "d'anarchie en action" ?


A.5.1 - La commune de Paris
A.5.2 - Les martyrs de Haymarket
A.5.3 - La création des unions syndicales
A.5.4 - Les anarchistes dans la Révolution russe
A.5.5 - Les anarchistes dans les occupations d'usines en Italie
A.5.6 - L'anarchisme et la révolution en Espagne
A.5.7 - Révolte en France en Mai/Juin 1968

Sommaire complet et détaillé

Tel que discuté dans la section A.3.3, la plupart des anarchistes seraient d'accord avec le situationniste Ken Knabb qui fait valoir que "dans un monde libéré, des ordinateurs et d'autres technologies modernes pourraient être utilisées pour éliminer les tâches dangereuses ou ennuyeuses, libérant ainsi tout le monde pour pouvoir se concentrer sur des activités plus intéressantes." Evidemment "certaines technologies - l'exemple le plus évident est l'énergie nucléaire - sont effectivement si incroyablement dangereuses qu'elles seront sans doute mises à terme rapidement. Nombreuses autres industries qui produisent des produits absurdes, obsolètes ou superflus, bien sûr le seront également, ou cesseront automatiquement avec la disparition de leurs justifications commerciales. Mais de nombreuses technologies..., qui peuvent actuellement être mal utilisés, ont peu ou pas d'inconvénients inhérents. C'est simplement une question d'utilisation plus judicieuse, en les plaçant sous contrôle populaire, l'introduction de quelques améliorations écologiques, et de les remanier à des fins humaines plutôt que capitalistes." [Public Secrets, p. 79 et p. 80] Ainsi la plupart des éco-anarchistes voient l'utilisation de technologies appropriées en tant que moyen de créer une société qui vit en équilibre avec la nature.

Toutefois, une (très) petite mais bruyante minorité d'auto-proclamés anarchistes verts sont en désaccord avec cela. Des écrivains comme John Zerzan, John Moore et David Watson ont exposé une vision de l'anarchisme qui, disent-ils, vise à critiquer toute forme de pouvoir et d'oppression. Ceci est souvent appelé "l'anarcho-primitivisme", qui, selon Moore, est tout simplement, "un terme raccourci pour un courant radical qui critique la totalité de la civilisation dans une perspective anarchiste, et cherche à initier une transformation complète de la vie humaine." [Primitivist Primer]

Comme ce courant s'est exprimé diversement, avec les éléments les plus extrémistes cherchant la fin de toutes les formes de technologie, de division du travail, de domestication, de «Progrès», d'industrialisation, ce qu'ils appellent «la société de masse» et, pour certains, même la culture symbolique (les Nombres, la langue, le temps et l'art). Ils ont tendance à appeler tout système qui inclut les fonctions de «civilisation» et, par conséquent, l'objectif est "la destruction de la civilisation". Jusqu'où ils veulent aller est un point discutable. Certains voient le niveau technologique qui existait avant la révolution industrielle comme acceptable, de nombreux vont plus loin et rejetent l'agriculture et toutes les formes de la technologie au-delà de la plus élémentaire. Pour eux, un retour à l'état sauvage, à un mode de chasseurs-cueilleurs de la vie, est la seule façon pour que l'anarchie existe et ils rejetent du revers de la main l'idée que la technologie appropriée puisse être utilisé pour créer une société anarchiste basé sur la production industrielle qui minimise son impact sur les écosystèmes.

Ainsi, nous trouvons le magazine primitiviste "Green Anarchy" qui fait valoir que ceux qui, comme eux-mêmes, "privilégient les valeurs de l'autonomie personnelle ou de l'existence sauvage ont raison de s'opposer et de rejeter toutes les organisations et sociétés de grande envergure au motif qu'elles nécessitent l'impérialisme, l'esclavage et la hiérarchie, quelle que soit l'usage auquel ils peuvent être conçus.". Ils s'opposent au capitalisme qui est la "manifestation dominante actuelle de la civilisation". Toutefois, ils soulignent que c'est la «Civilisation, pas le capitalisme en soi, qui a été la genèse de l'autoritarisme systémique, la servitude obligatoire et l'isolement social. Ainsi, une attaque contre le capitalisme qui ne parvient pas à cibler la civilisation ne peut jamais abolir la contrainte institutionnalisée qui alimente la société. Tenter de collectiviser l'industrie dans le but de la démocratiser est ne pas reconnaître que toutes les organisations de grande envergure adoptent une orientation et une forme qui est indépendante des intentions de ses membres". Ainsi, affirment-ils, les anarchistes véritables doivent s'opposer à l'industrie et à la technologie du fait que les «institutions hierarchiques, l'expansion territoriale, et la mécanisation de la vie sont tous nécessaires pour l'administration et le processus de production de masse pour se reproduire." Pour les primitivistes, «seuls les petites communautés d'individus autonomes peuvent coexister avec d'autres êtres, humains ou non, sans imposer leur autorité sur eux.". Ces communautés se partagent des traits essentiels avec les sociétés tribales, «pour plus de 99% de l'histoire humaine, les êtres humains vivaient dans de petites et égalitaire familles élargies, tout en tirant leur subsistance directement de la terre." [Contre la société de masse]

Bien que ces communautés tribales, qui vivaient en harmonie avec la nature et avaient peu ou pas de hiérarchie, sont considérées comme source d'inspiration, regardez les primitivistes (pour utiliser le titre d'un livre de John Zerzan) regardent dérriére pour voir le "Future Primitif". Comme John Moore le dit, «l'avenir envisagé par l'anarcho-primitivisme... Est sans précédent. Bien que les cultures primitives fournissent des indications sur le futur, et que l'avenir pourrait bien incorporer des éléments provenant de ces cultures, un monde anarcho-primitiviste serait probablement tout à fait différent des formes antérieures de l'anarchie". [Op. Cit.]

Pour le primitiviste, d'autres formes d'anarchisme sont tout simplement une aliénation auto-géré avec essentiellement le même système de base que nous supportons actuellement, moins ses pires excès. D'où le commentaire de John Moore selon lequel "l'anarchisme classique" veut "prendre sur la civilisation, la reprise de ses structures dans une certaine mesure, et de retirer ses pires abus et oppressions. Cependant, 99% de la vie dans la civilisation reste inchangée dans leur scénarios pour l'avenir, précisément parce que les aspects de la civilisation qu'ils questionnent sont minimes... les modes de vie globale ne seraient pas trop changés". Ainsi, «du point de vue de l'anarcho-primitivisme, toutes les autres formes de radicalisme apparaissent comme des réformistes, qu'ils soient ou non considérés comme révolutionnaire". [Op. Cit.]

En réponse, les «anarchistes classiques» soulignent trois choses. Tout d'abord, affirmer que les "abus et les pires oppressions" comptent pour 1% de la société capitaliste est tout simplement ridicule et, en outre, qu'un apologiste de ce système serait heureux et d'accord avec eux. Deuxièmement, il est évident à la lecture de tout texte "classique" anarchiste que les affirmations de Moore sont des absurdités. l'anarchisme "Classique" a pour but de transformer radicalement la société de haut en bas, et non bricoler avec des aspects mineurs de celui-ci. Les primitivistes pensent-ils vraiment que les gens qui se sont efforcés d'abolir le capitalisme aurait simplement continués à faire 99% des mêmes choses qu'avant ? Bien sûr que non. En d'autres termes, il ne suffit pas de se débarrasser de son patron, bien que ce soit une première étape nécessaire ! Troisièmement, et surtout, l'argument de Moore assure que sa vision d'une bonne société ne pourrait jamais être atteinte sans le génocide d'une ampleur inimaginable.

Donc, comme on le voit, le primitivisme a peu ou pas d'influence sur le mouvement anarchiste traditionnel et ses idées. Les visions des deux sont tout simplement incompatibles dans les idées ; ce dernier a rejeté comme autoritaire les premiers. Sans surprise, les idées du primitivisme et des anarchistes sont difficiles à concilier. De même on pouvait s'y attendre, les autres anarchistes posent la question de savoir si le primitivisme est pratique à court terme, et si c'est même souhaitable à long terme. Alors que les partisans du primitivisme tiennent à le présenter comme la forme la plus avancée et radicale de l'anarchisme, d'autres anarchistes sont moins convaincus. Ils le considèrent comme une idéologie confuse qui tire ses adeptes dans des positions absurdes et, de surcroît, est tout à fait irréaliste. Ils seraient d'accord avec les commentaires de Ken Knabb comme quoi le primitivisme est enracinée dans des "fantasmes [qui] contiennent tellement d'auto-contradictions évidentes qu'il est à peine nécessaire de les critiquer en détail. Ils ont une pertinence discutable sur les véritables sociétés du passé et pratiquement aucune capacité à présenter des possibilités. Même en supposant que la vie était meilleure dans une autre époque précédente, nous savons d'abord où nous sommes maintenant. La technologie moderne est tellement liée à tous les aspects de notre vie qu'elle ne pourrait pas être interrompue brutalement sans provoquer un chaos mondial qui éliminerait des milliards de personnes." [Op. Cit., P. 79]

La raison en est simplement que nous vivons dans un système hautement industrialisé et interconnecté dans lequel la plupart des gens n'ont pas les compétences nécessaires pour vivre dans une société de chasseur-ceuilleur ou même agricole. En outre, il est extrêmement douteux que six milliards de personnes puissent survivre en tant que chasseurs-cueilleurs, même s'ils avaient les compétences nécessaires. Comme Brian Morris le note, «l'avenir qu'on nous dit « primitif ». Comment cela doit être réalisé dans un monde qui soutient actuellement près de six milliards de personnes (des preuves suggère que le mode de vie des chasseurs-ceuilleurs est seulement en mesure d'appuyer 1 ou 2 personnes par mile carré)". Les primitivistes comme Zerzan ne nous le disent pas. [«L'anthropologie et l'anarchisme", pp 35-41, Anarchy: A Journal of Desire armées, no. 45, p. 38] La plupart des anarchistes, par conséquent, sont d'accord avec l'avis de Chomsky: «Je ne pense pas qu'ils se rendent compte que ce qu'ils appellent, c'est le génocide en masse de millions de personnes en raison de la façon dont la société est désormais structurée et organisée... Si vous éliminez ces structures tout le monde meurt... Et, à moins que l'on pense à travers ces faits, ce n'est pas vraiment sérieux." Chomsky [sur l'anarchisme, p. 226]

Cela signifie que toute rebellion "primitiviste" a deux options. Soit il produit une transformation quasi instantanée vers un système primitiviste et, en conséquence, tue des milliards de personnes par la faim ainsi que, occasionnant une importante destruction de l'environnement ou il s'agira d'une longue période de transition au cours de laquelle la «civilisation» et son héritage industriel seront mis hors service en toute sécurité, les niveaux de population baisseront naturellement à un niveau approprié et les gens retrouveront les compétences nécessaires pour leur nouvelle existence.

Malheureusement l'option un, à savoir une transformation presque instantanée, est ce qui a l'air d'être prévu par la plupart des auteurs primitivistes. Moore, par exemple, parle de "quand la civilisation s'effondre" ("par sa propre volition, par nos efforts, ou une combinaison des deux"). Cela implique un processus extrêmement rapide, sur lequel de purs mortels ont pas leur mot à dire ni contrôle. C'est confirmé quand il parle du besoin pour les "alternatives positives" d'être construite maintenant lorsque "la perturbation sociale provoquée par l'effondrement pourrait facilement créer l'insécurité psychologique et le vide social dans lequel le fascisme et d'autres dictatures totalitaires pourraient prospérer." [Op. Cit.] une révolution basée sur "l'effondrement", "l'insécurité" et "la perturbation sociale" n'a pas l'air d'une recette pour une révolution sociale réussie basée sur la participation des masses et l'expérimentation sociale.

Aussi, il y a les dogmes antiorganisation exposés par le primitivisme. Moore est typique à ce niveau là, en affirmant que les "organisations sont, pour les anarcho-primitivistes, juste des taxations, des gangs pour mettre une idéologie particulière au pouvoir" et il réitère ce point en disant que les primitivistes représentent "l'abolition de toutes les relations de pouvoir, en incluant l'État... et n'importe quelle sorte de parti ou d'organisation." [Op. Cit.]. Pourtant sans organisation, aucune société moderne ne pourrait fonctionner. Il y aurait un effondrement total et immédiat qui verrait pas seulement la famine de masse, mais aussi la destruction écologique du fait de la fusion du cÅ“ur d'un réacteur de centrales nucléaires, des déchets industriels suintant dans l'environnement alentours, la décadence des villes et des cités et les hordes de gens affamés luttant pour des légumes, des fruits et des animaux qu'ils pourraient trouver dans la campagne. Clairement un dogme antiorganisation peut seulement être réconcilié avec l'idée d'un "effondrement" proche et instantané de la civilisation, et non avec un progrès régulier menant vers un but à long terme. Tout également, combien d'"alternatives positives" pourraient exister sans organisation ?

Face aux horreurs qu'un tel "effondrement" impliquerait, ces primitivistes ont bien réfléchi à cela et ont finit par accepter le besoin d'une période de transition. John Zerzan, par exemple, soutient qu'il "semble évident que les industries et les usines ne pourraient pas être éliminées immédiatement, mais il est clair également que leur élimination doit être poursuivie avec toute la vigueur suite à la rupture." Même l'existence des villes est acceptée, puisque "la culture dans les villes est un autre aspect de transition pratique." [On the Transition: Postscript to Future Primitive]

Pourtant, accepter la nécessité d'une période de transition fait plus qu'exposer les contradictions au sein duprimitivisme. Zerzan note que "les moyens de reproduction prévalant sur le Navire Mortel (par ex. sa technologie) ne peut pas être utilisé pour façonner un monde libéré." Il pondére : "que garderions-nous ? 'au travail, sauver les appareils/outils ?' À moins qu'ils n'impliquent une division du travail (par ex. un levier ou une pente), ce concept est une fiction; derrière 'l'économie' est caché la grosse besogne coagulée de tous et le pillage du monde naturel." Le comment est-ce compatible avec le maintien de l'"industrialisation et des usines" pendant une période (non-indiquée) est peu clair. De même il soutient qu'à l'"intérieur de la coercition au travail - et quoi actuellement pourrait continuer sans précisément cette coercition ? - une existence sans contraintes est un objectif immédiat, central." [Op. Cit.] Comment est-ce compatible avec la querelle, comme quoi l'industrie serait maintenue pour peu de temps, est laissé sans réponses. Et si "le travail" continue, comment est-ce compatible avec le refus des primitivistes vis à vis de l'anarchisme "traditionnel", à savoir que cette autogestion mène à votre propre aliénation et que personne ne voudra travailler dans une usine ou dans une mine et, donc que la coercition devra être utilisée pour leur faire faire ça ? Le travail dans une usine devient d'une manière ou d'une autre moins aliénante et autoritaire pendant une transition primitiviste ? Et comment ce travail sera-t-il fait d'une manière libertaire sans que ce ne soit par l'autogestion ?

C'est un fait évident que la taille de la population humaine ne peut pas être réduite de façon significative par des moyens volontaires sur une période courte. Pour le primitivisme, pour être réalisable, les niveaux démographiques mondiaux doivent tomber de quelque chose comme 90 % puisque c'est impossible pour 6 milliards de personnes de mener une vie de chasseur-ceuilleur (comme Zerzan l'énonce, "l'Agriculture elle-même doit être surmontée" [Op. Cit.]). Cela signifie que l'agriculture et la plupart des industries devront continuer durant quelque temps. De la même façon avec de grandes villes et villages comme un exode immédiat et général des villes serait impossible. Cela implique qu'une réduction drastique de la population prendra des décades, si ce n'est pas des siècles, pour s'accomplir volontairement. Étant donné qu'il est improbable que (presque) chacun sur la planète décide de ne pas avoir d'enfants, cette fois l'échelle sera au mieux des siècles. D'ailleurs, les contraceptifs sûrs sont un produit de la technologie moderne et, par conséquent, leurs moyens de production devraient être maintenu pendant ce temps - à moins que les primitivistes soutiennent qu'avec le fait de refuser d'avoir des enfants, les gens refuseront aussi d'avoir des rapports sexuels.

Alors il y a le fardeau de la société industrielle, qui ne peut pas être simplement ignoré pour périr tout seul. Pour prendre juste un exemple évident, sortir de l'énergie nucléaire en laissant fondre la centrale serait peu eco-sympathique. De plus, il est douteux que l'élite dirigeante abandonne juste son pouvoir sans résistance et, par conséquent, n'importe quelle révolution sociale aurait besoin de se défendre contre les tentatives de réintroduire la hiérarchie. Inutile de dire, qu'une révolution qui a fui toute organisation et industrie comme naturellement autoritaire ne serait pas en mesure de le faire (il aurait été impossible de produire le nécessaire militaire pour fournir les moyens à la lutte contre les forces fascistes de Franco pendant la Révolution espagnole si les ouvriers n'avaient pas convertis et utilisés leurs lieux de travail pour faire ça, pour exposer un autre exemple évident).

Alors il y a une autre, contradiction, clé. Car si vous admettez qu'il y a un besoin pour une transition 'd'ici' à 'là' alors le primitivisme s'exclut automatiquement de la tradition anarchiste. La raison en est simple. Moore affirme que "la société de masse" implique "le travail de gens, vivant dans un environnement artificiel, technologisé et asservis aux formes de coercition et de contrôle." [Op. Cit.] Ainsi si ce que les primitivistes argumentent sur la technologie, l'industrie et la société de masse sont tous vrais, alors n'importe quelle transition primitiviste ne serait pas, par définition, libertaire. C'est parce que "la société de masse" devra rester pour quelque temps (au moins des décades, des siècles plus probablement) après une révolution réussie et, par conséquent d'une perspective primitiviste, être fondée sur des "formes de coercition et de contrôle." Il y a une idéologie qui proclame le besoin d'un système transitionnel qui serait fondé sur la coercition, le contrôle et la hiérarchie qui disparaîtrait, en son temps, dans une société sans Etat. Cette idéologie aussi, comme le primitivisme, souligne que l'industrie et l'organisation à grande échelle est impossible sans hiérarchie et autorité. Cette idéologie est le Marxisme. Ainsi cela semble ironique aux anarchistes "classiques" d'entendre des auto-proclamés anarchistes répétant des arguments d'Engels contre Bakounine comme des arguments pour "l'anarchie" (voir la section H.4 pour une discussion d'Engels proclamant que l'industrie exclut l'autonomie).

Ainsi si, comme il semble probable, une transition prendra des siècles pour s'accomplir alors la critique primivitiste de l'anarchisme "traditionnel" devient un peu plus qu'une plaisanterie - et un obstacle pour la pratique anarchiste sensé et pour un changement social. ça montre la contradiction existante au coeur du primitivisme. Pendant que ses avocats attaquent d'autres anarchistes soutenant la technologie, l'organisation, l'autogestion au travail, l'industrialisation et cetera, ils sont dépendant des choses auxquelles ils s'opposent comme faisant partie de n'importe quelle transition humaine vers une société primitiviste. Et étant donné la passion avec laquelle ils attaquent d'autres anarchistes sur ces questions, non étonnamment la notion entière de période de transition primitiviste semble impossible à d'autres anarchistes. Pour dénoncer la technologie et l'industrie comme naturellement autoritaire et se retournent ensuite invoquant que leur utilisation après une révolution n'a simplement plus de sens dans une perspective logique ou libertaire.

Ainsi le problème clé avec le primitivisme peut être vu clairement. Il n'offre aucuns moyens pratiques pour accomplir ses buts d'une manière libertaire. Comme Knabb le résume, "ce qui commence comme une interrogation valide sur la foi excessive en la science et la technologie se finit comme une foi désespérée et même moins justifiée dans un retour à un paradis primordial, accompagné par un échec de retenir le présent système pour chacun, mais une voie abstraite, apocalyptique." Pour l'éviter, il est nécessaire de tenir compte où nous sommes maintenant et, par conséquent, nous devrons "sérieusement réfléchir comment nous nous occuperons de tous les problèmes pratiques qui seront posés entre-temps." [Knabb, Op. Cit., p. 80 et p. 79] Malheureusement l'idéologie primitiviste exclut cette possibilité en écartant le point de départ dont n'importe quelle révolution réelle commencerait comme étant naturellement autoritaire. Puisque n'importe quelle période de transition vers le primitivisme impliquerait le travail de gens et la vie dans la "société de masse," il se condamne comme complètement irréaliste.

Étant donné qu'une société hiérarchique abusera de beaucoup de technologies, il est compréhensible que certaines personnes peuvent en arriver à voir "la technologie" comme le problème principal et cherchent sa fin. Pourtant, ceux-là qui parlent de l'abolition simple de toutes les formes d'injustice et d'oppression du jour au lendemain sans discuter comment ce sera accompli peuvent sembler extrêmement radicaux, mais, en réalité, ils ne le sont pas. En fait ils font bloc au vrai changement social en garantissant qu'aucun mouvement de masse ne puisse jamais être assez révolutionnaire pour satisfaire leur critique et, à ce titre, il n'y a aucune raison à leurs essais. Comme Ken Knabb s'est exprimé :

"Ceux-là qui proclament fièrement leur 'opposition totale' à tout compromis, toute autorité, toute organisation, toute théorie, toute technologie, etc., se révèlent d'habitude n'avoir aucune perspective révolutionnaire du tout - aucune conception pratique de comment le présent système pourrait être renversé ou comment une société post-révolutionnaire pourrait fonctionner. Certains essaient même de justifier ce manque en déclarant qu'une pure révolution ne pouvait jamais être assez radicale pour satisfaire leur fait d'être des rebelles ontologique éternel. Une telle boursouflure "tout ou rien" peut temporairement impressionner quelques spectateurs, mais son effet ultime doit simplement en faire des gens blasés" [Op. Cit., pp. 31-32]

Alors il y a la question des moyens suggérés pour accomplir le primitivisme. Moore soutient que le "type de monde envisagé par l'anarcho-primitivisme est sans précédent dans l'expérience humaine du point de vue du degré et des types de liberté qui sont attendus ... ainsi il ne peut pas y avoir de limites sur les formes de résistance et d'insurrection qui pourraient se développer." [Op. Cit.] Les Non-primitivistes répondent en disant que cela implique que les primitivistes ne savent pas ce qu'ils veulent, ni comment pour en arriver là. Tout aussi, ils soulignent qu'il doit y avoir des limites sur ce qui est considéré comme forme acceptable de résistance. C'est parce que les moyens forment les fins créées et donc des moyens autoritaires s'ensuivront des fins autoritaires. La tactique n'est pas neutre et le soutien en faveur de certaines tactiques peut suggérer une perspective autoritaire.

Cela peut être vu à partir du magazine britannique "Green Anarchist," qui fait parti des extrêmes du "Primitivisme" et qui s'est exprimé en faveur d'un retour aux formes "de Chasseur-ceuilleur" de la société humaine, en s'opposant à la technologie comme étant hiérarchique dans sa nature même. En raison du fait du manque d'attrait inhérent pour de telles idées "primitivistes" pour la plupart des personnes, il ne pouvait jamais arriver par des moyens libertaires (c'est-à-dire par le choix libre d'individus qui le créent par leurs propres actes) et ne peut pas être anarchiste puisque très peu de personnes étreindraient vraiment volontairement une telle situation. Cela a mené "Green Anarchist" de développer une forme d'eco-vanguardisme [ndt : avant-gardisme écologiste] pour, utiliser l'expression de Rousseau, "forcer les gens à être libre." Ceci a atteint sa conclusion logique quand le magazine a soutenu les actions et les idées d'Unabomber (non-anarchiste) et a publié un article ("The Irrationalists") d'un des deux rédacteurs en chef déclarant que "les bombeurs d'Oklahoma avaient l'idée juste. La pitié consistait en ce qu'ils n'ont pas fait sauter plus de bureaux gouvernementaux... Le culte de zarin de Tokyo avait l'idée juste. La pitié consistait en ce que dans la mise à l'essai du gaz une année avant l'attaque ils se sont découverts."[Green Anarchist, No. 51, p. 11] une défense de ces propos a été publiée dans l'édition suivante et un échange ultérieur de lettres dans le magazine Anarchy: A Journal of Desire Armed basé aux Etats-Unis (numéro 48 à 52) a vu l'autre rédacteur en chef de "Green Anarchist" (en ce temps) justifier ce non-sens malade et autoritaire comme simplement des exemples "de résistance non négociée" accompli "dans les conditions de répression extrême." Quoi qu'il en soit s'est-il trouvé au principe anarchiste que les moyens forment les fins ? Cela signifie qu'il y a "des limites" sur les tactiques, car certaines tactique ne sont pas et ne pourront jamais être libertaire.

Pourtant, peu d'eco-anarchistes prennent une telle position extrême. La plupart des anarchistes "primitivistes" plutôt qu'être antitechnologie et anticivilisation comme tel (pour utiliser l'expression de David Watson) croient que c'est une manière pour l'"affirmation du mode de vie aborigène" et prennent une approche bien plus critique au sujet de la technologie, de la rationalité et du progrès, que cela est associé à l'Écologie Sociale. Ces eco-anarchistes rejettent le "primitivisme doctrinal qui réclame que nous puissions revenir d'une façon linéaire à nos racines primitives" autant comme idée "de progrès", en "remplaçant autant les idées et traditions culturelle que Contre-culturelle". Pour ces eco-anarchistes, le Primitivisme "reflète pas seulement un apreçu de la vie avant l'avénement de l'Etat, mais aussi une réponse légitime aux conditions réelles de vie sous la civilisation" et donc que nous devrions respecter et apprendre "des traditions de bon sens du paleolithique et du néolithique" (comme ceux qui ont fréquentés des tribus américaines Natales et d'autres chez les aborigènes). Alors que nous "ne pouvons pas et ne voudrions pas abandonner des modes séculaires de réflexion et du fait de connaître le monde... nous ne pouvons pas réduire l'expérience de la vie et des questions fondamentales, inéluctables sur pourquoi nous vivons et comment nous vivons, dans des termes séculaires... De plus, la limite entre le spirituel et le séculaire n'est pas si clair. Une compréhension dialectique que nous sommes notre histoire affirmerait une raison inspirée qui honore pas seulement les révolutionnaires espagnols athées qui sont morts pour el ideal, mais les pacifistes religieux prisonniers de conscience, les danseurs fantomes de Lakota, les taoistes, les ermites et les mystiques soufi exécutés." [David Watson, Beyond Bookchin: Preface for a future social ecology, p. 240, p. 103, p. 240 and pp. 66-67]

Un tel anarchisme "primitiviste" est associé à une gamme de magazines, surtout basé aux Etats-Unis, comme Fifth Estate. Par exemple, sur la question de la technologie, de tels eco-anarchistes soutiennent que "pendant que le capitalisme de marché était une étincelle qui a mis le feu et reste au centre du complexe, il fait seulement partie de quelque chose de plus grand : l'adaptation forcée de sociétés humaines organiques à une civilisation instrumentale-économique et à ses techniques de masse, qui ne sont pas seulement hiérarchiques et externes, mais de plus en plus 'cellulaires' et intérieures. ça n'a aucun sens de poser des éléments différents de ce processus dans une hiérarchie mécaniste de première cause et d'effets secondaires." [David Watson, Op. Cit., le pp 127-8] Pour cette raison les anarchistes "Primitiviste" sont plus critique sur tous les aspects de la technologie, en incluant les appels par les écologistes sociaux sur l'utilisation indispensable de technologie approprié pour libérer l'humanité et la planète. Comme Watson l'expose :

" Parler de la société technologique c'est en fait faire allusion à la technique produite dans le capitalisme, qui produisent à leur tour de nouvelles formes de capitaux. La notion d'un royaume distinct des relations sociales qui déterminent cette technologie n'est pas seulement ahistorique et non dialectique, ça reflète une sorte de schéma simpliste de base/superstructure." [Op. Cit., p. 124]

Ainsi ce n'est pas un cas de qui utilise la technologie qui détermine ses effets, mais plutôt les effets de la technologie qui sont déterminés largement par la société qui la crée. Autrement dit, la technologie est choisie selon qu'elle tend au respect du pouvoir hiérarchique, comme c'est ceux au pouvoir qui choisissent généralement quelle technologie est présente dans la société (en disant que, les gens opprimés ont cette habitude excellente de tourner la technologie contre les puissants et que le changement technologique et la lutte sociale sont mis en corrélation - voir la section D.10). Ainsi même l'utilisation de la technologie appropriée implique plus que le choix parmi la gamme de technologie disponible à portée de la main, comme ces technologies ont certains effets sans tenir compte de qui les utilise. c'est Plutôt une question d'évaluer d'un œil critique tous les aspects de la technologie et modifier et rejeter comme exigé pour maximiser la liberté individuelle, l'émancipation et le bonheur. Peu d'Écologistes Sociaux seraient en désaccord avec cette approche, cependant et les différences sont d'habitude une question d'accentuation plutôt qu'un point politique profond.

Pourtant, peu d'anarchistes sont convaincus par une idéologie qui, comme le note Brian Morris, écarte les "huit mille ans passé ou plus de l'histoire humaine" si un peu plus qu'une source "de la tyrannie, du contrôle hiérarchique, a mécanisé la routine dépourvue de n'importe quelle spontanéité. Tous ces produits de l'imagination créatrice humaine - l'agriculture, l'art, la philosophie, la technologie, la science, la vie urbaine, la culture symbolique - sont vus négativement par Zerzan - dans un sens monolithique." Pendant qu'il n'y a aucune raison d'adorer le progrès, il y a juste un petit besoin d'écarter tout changement et développement de la main comme oppressif. Les anarchistes ne sont pas non plus convaincus par le "choix sélectif de la littérature anthropologique" de Zerzan.[Morris, Op. Cit., p. 38] la Plupart des anarchistes seraient d'accord avec Murray Bookchin :

"Le mouvement d'écologie ne gagnera jamais de réélle influence ou n'aura d'impact significatif sur la société s'il avance un message de désespoir plutôt qu'un message d'espoir, d'un retour régressif et impossible aux cultures humaines primitives, plutôt qu'un engagement au progrès humain et à une empathie humaine unique pour la vie dans son ensemble... Nous devons récupérer les impulsions utopiques, l'optimisme, l'appréciation de ce qui est bon, ce qui vaut la peine d'être sauvé dans la civilisation yumn (ndt : ?), aussi bien que ce qui doit être rejeté, si le mouvement d'écologie doit jouer un rôle transformationnel et créateur dans les affaires humaines. Car sans société changeante, nous ne changerons pas la direction écologique désastreuse dans laquelle le capitalisme nous méne." [The Ecology of Freedom, p. 63]

En plus, une position "de retour en arrière" est profondément dépassée, car pendant que certaines sociétés aborigènes sont très anarchiques, toutes ne le sont pas. Comme l'anthropologue anarchiste David Graeber le montre, "nous ne connaissons presque rien de pareil dans le Paleolithique, autre que des choses qui peuvent être glanée d'études sur de très vieux crânes... Mais ce que nous voyons dans les dossiers ethnographique plus récents est la variété sans fin. Il y avait des sociétés de chasseur-ceuilleurs avec des nobles et des esclaves, il y avait des sociétés agraires qui étaient franchement égalitaires. Même en... Amazonie, on trouve certains groupes qui peuvent à juste titre être décrits comme anarchiques, comme les Piaroa, vivant à côté d'autres (les dits, belliqueux Sherentre), qui sont clairement tout différents" [Les fragments d'une Anthropologie Anarchiste, le pp 53-4] Même si nous spéculons, comme Zerzan le fait, que si nous retournions assez loin nous trouverions toute l'humanité dans des tribus anarchiques, le fait reste que certaines de ces sociétés se sont vraiment développés de manière Etatiste, propriétariste, impliquant qu'une société anarchiste future qui est essentiellement inspirée par [ndt: cette situation préhistorique idéalisée par zerzan] et qui cherche à reproduire des éléments clé des formes préhistoriques d'anarchie n'est pas la réponse autant que "la civilisation" peut se développer de nouveau en raison des mêmes facteurs sociaux ou environnementaux.

Le Primitivisme confond deux positions radicalement différentes, à savoir un soutien à un retour littéral au mode de vie primitif et l'utilisation d'exemples de la vie primitive comme un instrument pour la critique social. Peu d'anarchistes seraient en désaccord avec la deuxième position comme ils reconnaissent qu'actuellement ce n'est pas mieux et, par conséquent, que les cultures passées et les sociétés peuvent avoir des aspects positif (aussi bien que négatif) à eux qui peuvent mettre en lumière sur ce qu'une société véritablement humaine peut ressembler. De la même façon si le "primitivisme" implique simplement de questionner la technologie vis à vis de l'autorité, peu seraient en désaccord. Pourtant, cette position raisonnable est, en général, amalgamé avec la première, dans l'idée qu'une société anarchiste serait un retour littéral à la société de chasseur-ceuilleurs. Cela peut être vu dans les écrits des primitivistes. Quelques primitivistes soulignent qu'ils ne suggèrent pas l'Âge de pierre comme modèle pour leur société désirée, ni un retour à la ceuillette et à la chasse, encore ils semblent exclure d'autres options par leur critique.

Ainsi suggérer que le primitivisme est simplement une critique ou une sorte "de spéculation anarchiste" (pour utiliser le terme de John Moore) laisse dubitatif. Si vous démonisez la technologie, l'organisation, "la société de masse" et "la civilisation" comme naturellement autoritaire, vous ne pouvez pas vous tourner dans l'autre sens et recommander leur utilisation dans une période de transition ou même dans une société libre. À ce titre, les critiques visent un mode d'action et une vision d'une société libre et suggérent autre chose, et laissent simplement dubitatif. Egalement, si vous vantez des groupes d'alimentation [ndt :?] et déplaçant des communautés horticoles du passé et du présent comme des exemples d'anarchie alors les critiques ont le droit de conclure que les primitivistes désirent un système semblable pour l'avenir. C'est renforcé par leur critique de l'industrie, de la technologie, de "la société de masse" et de l'agriculture.

Jusqu'à ce que les "primitivistes" exposent clairement à laquellle des deux formes de primitivisme ils souscrivent, d'autres anarchistes ne pourront pas prendre leurs idées comme sérieuses. Étant donné qu'ils manquent à répondre à de telles questions fondamentales de comment ils projettent d'éliminer l'industrie et éviter la famine de masse sans le contrôle des ouvriers, les liens internationaux et l'organisation fédérale qu'ils écartent d'habitude de la main comme de nouvelles formes "de gouvernement", d'autres anarchistes ne tiennent pas beaucoup d'espoir que cela arrivera bientôt. Finalement, nous sommes face au fait qu'une révolution commencera dans la société telle qu'elle est. L'anarchisme le reconnaît et suggère un moyen pour la transformer. Le Primitivisme se tient à l'écart de tels problèmes mineurs et, par conséquent, a peu à recommander. C'est pour cette raison que la plupart des anarchistes considèrent vraiment que de telles formes de "primitivisme" ne sont pas anarchiste du tout, comme le retour à une société "de Chasseur-Ceuilleur" s'ensuivrait une famine de masse dans presque tous les pays suite aux effondrements des infrastructures sociales pour que les quelques "chanceux" qui survivraient puissent être "sauvages" et se libérer des tyrannies tels que les hôpitaux, les livres et l'électricité.

Cela ne doit pas suggérer, évidemment, que les anarchistes non-primitivistes croient que chacun dans une société libre doit avoir le même niveau de technologie. Loin de ça. Une société anarchiste serait fondée sur l'expérimentation libre. De différents individus et des groupes choisiront le mode de vie qui leur va le mieux. Ceux-là qui cherchent moins de technologiques pour vivre seront libres de le faire tout comme ceux qui veulent appliquer les avantages des technologies (appropriées). De même tous les anarchistes soutiennent les luttes qui dans le monde se développent contre l'assaut de la civilisation (capitaliste) et des demandes de progrès (capitaliste).

Pour plus sur l'anarchisme "primitiviste" voir Future Primitive de John Zerzan aussi bien que Beyond Bookchin et Against the Mega-Machine de David Watson. L'Entendement l'essai de Knabb The Poverty of Primitivism est une critique excellente du primitivisme comme l'est Anarchism vs. Primitivism de Brian Sheppard.