Difference between revisions of "FAQAnar:F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
Line 11: Line 11:
 
En second lieu, sous le capitalisme la plupart des gens passent une grande partie de leur temps sur la propriété d'autres personnes - cela étant, ils travaillent pour les capitalistes et / ou vivent dans des logements locatifs. Par conséquent, si les propriétaires sélectionnent une "association de défense" pour protéger leurs usines, leurs fermes, leurs logements locatifs, etc, leurs employés et leurs locataires considèreront cela comme un "monopole de la contrainte de la disposition de la défense sur une zone donnée". Certainement que les employés et les locataires ne seront pas en mesure d'embaucher leurs propres sociétés de défense pour exproprier les capitalistes et les propriétaires. Donc, du point de vue des employés et des locataires, les propriétaires ont un monopole de la "défense" sur les zones en question. Bien sûr, l'"anarcho"-capitaliste fera valoir que les locataires et les travailleurs "consentent" à toutes les règles et les conditions d'un contrat quand ils le signent et le propriétaire du monopole n'est pas "''sous la contrainte''". Toutefois, l'argument du "consentement" est tellement faible dans des conditions d'inégalité à en devenir inutile (voir les sections F.2.4 et F.3.1, par exemple) et, en outre, elle peut et a été utilisé pour justifier l'État. En d'autres termes, le « consentement » en soi ne garantit pas qu'un régime ne soit pas étatiste (voir la section F.2.3 pour en savoir plus sur ce sujet). Ainsi, un argument en ce sens est profondément erroné et peut être utilisé pour justifier des régimes qui ne sont guère mieux que "le féodalisme industriel" (comme les villes, par exemple - une institution avec lequel l'"anarcho"-capitalisme n'a pas de problème). Même le "code de loi général libertarien" pourrait être considéré comme un "''monopole du gouvernement sur un domaine particulier''", en particulier si les gens ordinaires n'ont pas de véritable moyen d'influer sur le code, soit parce qu'elle est axée sur le marché et que l'argent est déterminant, Ou parce qu'elle sera une loi "naturelle", intouchable par de simples mortels.
 
En second lieu, sous le capitalisme la plupart des gens passent une grande partie de leur temps sur la propriété d'autres personnes - cela étant, ils travaillent pour les capitalistes et / ou vivent dans des logements locatifs. Par conséquent, si les propriétaires sélectionnent une "association de défense" pour protéger leurs usines, leurs fermes, leurs logements locatifs, etc, leurs employés et leurs locataires considèreront cela comme un "monopole de la contrainte de la disposition de la défense sur une zone donnée". Certainement que les employés et les locataires ne seront pas en mesure d'embaucher leurs propres sociétés de défense pour exproprier les capitalistes et les propriétaires. Donc, du point de vue des employés et des locataires, les propriétaires ont un monopole de la "défense" sur les zones en question. Bien sûr, l'"anarcho"-capitaliste fera valoir que les locataires et les travailleurs "consentent" à toutes les règles et les conditions d'un contrat quand ils le signent et le propriétaire du monopole n'est pas "''sous la contrainte''". Toutefois, l'argument du "consentement" est tellement faible dans des conditions d'inégalité à en devenir inutile (voir les sections F.2.4 et F.3.1, par exemple) et, en outre, elle peut et a été utilisé pour justifier l'État. En d'autres termes, le « consentement » en soi ne garantit pas qu'un régime ne soit pas étatiste (voir la section F.2.3 pour en savoir plus sur ce sujet). Ainsi, un argument en ce sens est profondément erroné et peut être utilisé pour justifier des régimes qui ne sont guère mieux que "le féodalisme industriel" (comme les villes, par exemple - une institution avec lequel l'"anarcho"-capitalisme n'a pas de problème). Même le "code de loi général libertarien" pourrait être considéré comme un "''monopole du gouvernement sur un domaine particulier''", en particulier si les gens ordinaires n'ont pas de véritable moyen d'influer sur le code, soit parce qu'elle est axée sur le marché et que l'argent est déterminant, Ou parce qu'elle sera une loi "naturelle", intouchable par de simples mortels.
  
En d'autres termes, si l'État "s'arroge à lui-même un monopole de la force, du pouvoir décisionnel ultime, sur une zone territoriale donnée"<ref>Rothbard, The Ethics of Liberty, p. 170</ref> alors c'est assez clair que le propriétaire partage ce pouvoir. Le propriétaire est, après tout, celui qui a le "pouvoir ultime de décision" dans leurs entreprises ou sur leurs terres. Si le patron a une aversion pour vous (par exemple, vous ne suivez pas leurs ordres), vous obtiendrez alors le licenciement. Si vous ne pouvez pas obtenir un emploi ou louer une terre sans l'accord de certaines conditions (par exemple de ne pas adhérer à un syndicat ou d'adhérer à la "société de défense" approuvé par votre employeur), vous pouvez soit signer le contrat ou chercher autre chose. <!--Bien sûr, Rothbard ne parvient pas à noter que les patrons ont ce monopole du pouvoir et est plutôt parler de «interdisant l'achat volontaire et la vente de la défense et des services judiciaires." [Op. Cit., P. 171] Mais tout aussi sûrement que le droit des contrats permet l'interdiction des syndicats d'une propriété, il peut tout aussi bien interdire la vente et l'achat de la défense et des services judiciaires (il pourrait faire valoir que les forces du marché mettre fin à cette situation, mais ce est peu probable que les patrons ont généralement l'avantage sur le marché du travail et les travailleurs ont à faire des compromis pour obtenir un emploi - F.10.2 voir la section sur les raisons pour lesquelles c'est le cas). Après tout, en compagnie villes, seule l'argent est légal de police et de l'entreprise la seule application des lois.
+
En d'autres termes, si l'État "s'arroge à lui-même un monopole de la force, du pouvoir décisionnel ultime, sur une zone territoriale donnée"<ref>Rothbard, The Ethics of Liberty, p. 170</ref> alors c'est assez clair que le propriétaire partage ce pouvoir. Le propriétaire est, après tout, celui qui a le "pouvoir ultime de décision" dans leurs entreprises ou sur leurs terres. Si le patron a une aversion pour vous (par exemple, vous ne suivez pas leurs ordres), vous obtiendrez alors le licenciement. Si vous ne pouvez pas obtenir un emploi ou louer une terre sans l'accord de certaines conditions (par exemple de ne pas adhérer à un syndicat ou d'adhérer à la "société de défense" approuvé par votre employeur), vous pouvez soit signer le contrat ou chercher autre chose. Bien sûr, Rothbard ne parvient pas à remarquer que les patrons ont ce monopole du pouvoir et qu'il est plutôt à parler d'"''interdire l'achat et la vente volontaire de la défense et des services judiciaires''"<ref>Op. Cit., P. 171</ref>. Mais tout aussi sûrement que la loi des contrats permet l'interdiction des syndicats sur une propriété, il peut tout aussi bien interdire la vente et l'achat de la défense et des services judiciaires (il pourrait faire valoir que les forces du marché mettent fin à cette situation, mais c'est probable que les patrons aient généralement l'avantage sur le marché du travail et que les travailleurs aient à faire des compromis pour obtenir un emploi -voir la section  F.10.2 sur les raisons pour lesquelles c'est le cas). Après tout, dans les compagnies des villes, seules les compagnies d'argent sont légales, et les compagnies de police la seule à imposer les lois.
  
Of course Rothbard fails to note that bosses have this monopoly of power and is instead referring to "prohibiting the voluntary purchase and sale of defence and judicial services." [Op. Cit., p. 171] But just as surely as the law of contract allows the banning of unions from a property, it can just as surely ban the sale and purchase of defence and judicial services (it could be argued that market forces will stop this happening, but this is unlikely as bosses usually have the advantage on the labour market and workers have to compromise to get a job -- see section F.10.2 on why this is the case). After all, in the company towns, only company money was legal tender and company police the only law enforcers.-->  
+
Par conséquent, il est évident que le système des "anarcho"-capitalistes répondent aux critères Weberiens d'un monopole à faire respecter certaines règles dans une zone territoriale donnée. Le "code de loi général libertarien" est un monopole et les propriétaires déterminent les règles qui s'appliquent à leurs propriétés. En outre, si les règles que les propriétaires imposent sont soumises à des règles contenues dans le monopolistique "code de loi général libertarien" (par exemple, qu'ils ne peuvent pas interdire la vente et l'achat de certains produits - tels que la défense - sur leur propre territoire) alors l'"anarcho"-capitalisme répond définitivement à la définition Weberienne de l'état (telle que décrite par Ayn Rand comme une institution "qui détient le pouvoir exclusif de faire respecter certaines règles de conduite dans une zone géographique donnée"<ref>Capitalism: The Unknown Ideal, p. 239</ref>) du fait que son « code de loi » l'emporte sur la volonté des propriétaires à faire ce qu'ils veulent sur leurs propriétés.
  
Therefore, it is obvious that the "anarcho"-capitalist system meets the Weberian criteria of a monopoly to enforce certain rules in a given area of land. The "general libertarian law code" is a monopoly and property owners determine the rules that apply to their property. Moreover, if the rules that property owners enforce are subject to rules contained in the monopolistic "general libertarian law code" (for example, that they cannot ban the sale and purchase of certain products -- such as defence -- on their own territory) then "anarcho"-capitalism definitely meets the Weberian definition of the state (as described by Ayn Rand as an institution "that holds the exclusive power to enforce certain rules of conduct in a given geographical area" [Capitalism: The Unknown Ideal, p. 239]) as its "law code" overrides the desires of property owners to do what they like on their own property.  
+
Par conséquent, peu importe la façon dont vous regardez ça de plus près, l'"anarcho"-capitalisme et son marché de la "défense" favorise un "monopole de pouvoir de décision ultime" sur un "territoire donné". Il est évident que, pour des anarchistes, le système des "anarcho"-capitalistes est un système étatique. Étant donné que, comme nous le constatons, une affaire raisonnable peut être prise pour cela également, un état, dans la théorie "anarcho"-capitaliste aussi bien.
  
Therefore, no matter how you look at it, "anarcho"-capitalism and its "defence" market promotes a "monopoly of ultimate decision making power" over a "given territorial area". It is obvious that for anarchists, the "anarcho"-capitalist system is a state system. As, as we note, a reasonable case can be made for it also being a state in "anarcho"-capitalist theory as well.
 
  
 
So, in effect, "anarcho"-capitalism has a different sort of state, one in which bosses hire and fire the policeman. As Peter Sabatini notes [in Libertarianism: Bogus Anarchy], "[w]ithin Libertarianism, Rothbard represents a minority perspective that actually argues for the total elimination of the state. However Rothbard's claim as an anarchist is quickly voided when it is shown that he only wants an end to the public state. In its place he allows countless private states, with each person supplying their own police force, army, and law, or else purchasing these services from capitalist vendors. . . Rothbard sees nothing at all wrong with the amassing of wealth, therefore those with more capital will inevitably have greater coercive force at their disposal, just as they do now."  
 
So, in effect, "anarcho"-capitalism has a different sort of state, one in which bosses hire and fire the policeman. As Peter Sabatini notes [in Libertarianism: Bogus Anarchy], "[w]ithin Libertarianism, Rothbard represents a minority perspective that actually argues for the total elimination of the state. However Rothbard's claim as an anarchist is quickly voided when it is shown that he only wants an end to the public state. In its place he allows countless private states, with each person supplying their own police force, army, and law, or else purchasing these services from capitalist vendors. . . Rothbard sees nothing at all wrong with the amassing of wealth, therefore those with more capital will inevitably have greater coercive force at their disposal, just as they do now."  
Line 28: Line 27:
  
 
In short, "anarcho"-capitalists are not anarchists at all, they are just capitalists who desire to see private states develop -- states which are strictly accountable to their paymasters without even the sham of democracy we have today. Hence a far better name for "anarcho"-capitalism would be "private-state" capitalism. At least that way we get a fairer idea of what they are trying to sell us. As Bob Black writes in The Libertarian as Conservative, "To my mind a right-wing anarchist is just a minarchist who'd abolish the state to his own satisfaction by calling it something else. . . . They don't denounce what the state does, they just object to who's doing it."  
 
In short, "anarcho"-capitalists are not anarchists at all, they are just capitalists who desire to see private states develop -- states which are strictly accountable to their paymasters without even the sham of democracy we have today. Hence a far better name for "anarcho"-capitalism would be "private-state" capitalism. At least that way we get a fairer idea of what they are trying to sell us. As Bob Black writes in The Libertarian as Conservative, "To my mind a right-wing anarchist is just a minarchist who'd abolish the state to his own satisfaction by calling it something else. . . . They don't denounce what the state does, they just object to who's doing it."  
 +
 +
 +
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secF6.html#secf64}}
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secF6.html#secf64}}
 
==Notes et références==
 
==Notes et références==
 
<references/>
 
<references/>

Revision as of 13:00, 12 May 2008

FAQ anarchiste
Anarchy-symbol.svg
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction

F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?


F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?


F.2.1 - Comment la propriété privée affecte la liberté ?
F.2.2 - Les libertarians-capitalistes supportent-ils l'esclavage ?

F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?


F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?
F.3.2 - Peut-il y avoir une harmonie des intérêts dans une société inégalitaire ?

F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?


F.4.1 - Quel est le problème avec la théorie de propriété « homesteading » ?

F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?


F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?


F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?
F.6.2 - Quelles sont les conséquences sociales d'un tel système ?
F.6.3 - Mais sûrement que les forces du marché arrêteront l'abus des riches ?
F.6.4 - Pourquoi ces « associations de défense » sont-elles des États ?

F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?


F.7.1 - Les gouvernements en concurrence sont-ils de l'anarchisme?
F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?
F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?

F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?


F.8.1 - Quelles sont les forces sociales derrière la montée du capitalisme ?
F.8.2 - Quel était le contexte social amenant le « laissez-faire » ?
F.8.3 - Quelles autres formes l'intervention de l'État ont-elles prises en créant le capitalisme ?
F.8.4 - Les « enclosures » ne sont-elles pas un mythe socialiste ?
F.8.5 - Que diriez-vous du manque de clôtures en Amérique ?
F.8.6 - Comment les travailleurs voient-ils l'élévation de capitalisme ?
Sommaire complet et détaillé


Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Il est clair que les associations de défense "anarcho"-capitaliste répondent aux critères d'un État décrit dans la section B.2 ( "Pourquoi les anarchistes sont contre l'État"). Ils défendent la propriété et préservent les relations hiérarchiques, ils mettent en pratique la contrainte, et ce sont des institutions hiérarchiques qui gouvernent ceux en desous d'eux au nom d'une « Ã©lite dirigeante », c'est-à-dire ceux qui emploient à la fois la force du gouvernement et ceux qu'ils gouvernent. Ainsi, depuis une perspective anarchiste, ces "associations de défense" sont définitivement des États.

Ce qui est intéressant, cependant, c'est que, de par leur propre définition une très bonne affaire peut être faite de ces "associations de défense" en tant qu'état dans le sens "anarcho"-capitaliste aussi. Les apologistes capitalistes en général définissent un « gouvernement » (ou un état) comme ceux qui ont un monopole de la force et de la contrainte dans une zone donnée. Par rapport au reste de la société, ces associations de défense auraient un monopole de la force et la contrainte d'un morceau de propriété, ce qui, par la propre définition "anarcho"-capitaliste de l'État, ces associations seraient admissibles!

Si nous regardons la définition de l'État de Rothbard, qui exige que (a) le pouvoir d'imposition et / ou (b) d'un "monopole de la contrainte de la disposition de la défense sur une zone donnée", l'"anarcho"-capitalisme se heurte à des difficultés.

En premier lieu, les frais de location des associations de défense seront déduites de la richesse créée par ceux qui utilisent, mais ne la possede pas, la propriété des capitalistes et des propriétaires. N'oublions pas qu'un capitaliste n'emploit un travailleur ou ne loue la terre et un logement que s'il a un bénéfice à le faire. Sans le travail du travailleur, il n'y aurait rien à vendre et aucun salaire pour payer le loyer. Ainsi, une compagnie de défense des entreprises ou d'un propriétaire sera payée grâce aux recettes recueillies auprès des pouvoirs capitalistes pour extraire une taxe de ceux qui utilisent, mais ne possèdent pas, une propriété. En d'autres termes, les travailleurs paieront pour les agences qui imposeront l'autorité des employeurs sur eux par l'intermédiaire du système des salaires et de loyer - la fiscalité sous une forme plus insidieuse.

En second lieu, sous le capitalisme la plupart des gens passent une grande partie de leur temps sur la propriété d'autres personnes - cela étant, ils travaillent pour les capitalistes et / ou vivent dans des logements locatifs. Par conséquent, si les propriétaires sélectionnent une "association de défense" pour protéger leurs usines, leurs fermes, leurs logements locatifs, etc, leurs employés et leurs locataires considèreront cela comme un "monopole de la contrainte de la disposition de la défense sur une zone donnée". Certainement que les employés et les locataires ne seront pas en mesure d'embaucher leurs propres sociétés de défense pour exproprier les capitalistes et les propriétaires. Donc, du point de vue des employés et des locataires, les propriétaires ont un monopole de la "défense" sur les zones en question. Bien sûr, l'"anarcho"-capitaliste fera valoir que les locataires et les travailleurs "consentent" à toutes les règles et les conditions d'un contrat quand ils le signent et le propriétaire du monopole n'est pas "sous la contrainte". Toutefois, l'argument du "consentement" est tellement faible dans des conditions d'inégalité à en devenir inutile (voir les sections F.2.4 et F.3.1, par exemple) et, en outre, elle peut et a été utilisé pour justifier l'État. En d'autres termes, le « consentement » en soi ne garantit pas qu'un régime ne soit pas étatiste (voir la section F.2.3 pour en savoir plus sur ce sujet). Ainsi, un argument en ce sens est profondément erroné et peut être utilisé pour justifier des régimes qui ne sont guère mieux que "le féodalisme industriel" (comme les villes, par exemple - une institution avec lequel l'"anarcho"-capitalisme n'a pas de problème). Même le "code de loi général libertarien" pourrait être considéré comme un "monopole du gouvernement sur un domaine particulier", en particulier si les gens ordinaires n'ont pas de véritable moyen d'influer sur le code, soit parce qu'elle est axée sur le marché et que l'argent est déterminant, Ou parce qu'elle sera une loi "naturelle", intouchable par de simples mortels.

En d'autres termes, si l'État "s'arroge à lui-même un monopole de la force, du pouvoir décisionnel ultime, sur une zone territoriale donnée"[1] alors c'est assez clair que le propriétaire partage ce pouvoir. Le propriétaire est, après tout, celui qui a le "pouvoir ultime de décision" dans leurs entreprises ou sur leurs terres. Si le patron a une aversion pour vous (par exemple, vous ne suivez pas leurs ordres), vous obtiendrez alors le licenciement. Si vous ne pouvez pas obtenir un emploi ou louer une terre sans l'accord de certaines conditions (par exemple de ne pas adhérer à un syndicat ou d'adhérer à la "société de défense" approuvé par votre employeur), vous pouvez soit signer le contrat ou chercher autre chose. Bien sûr, Rothbard ne parvient pas à remarquer que les patrons ont ce monopole du pouvoir et qu'il est plutôt à parler d'"interdire l'achat et la vente volontaire de la défense et des services judiciaires"[2]. Mais tout aussi sûrement que la loi des contrats permet l'interdiction des syndicats sur une propriété, il peut tout aussi bien interdire la vente et l'achat de la défense et des services judiciaires (il pourrait faire valoir que les forces du marché mettent fin à cette situation, mais c'est probable que les patrons aient généralement l'avantage sur le marché du travail et que les travailleurs aient à faire des compromis pour obtenir un emploi -voir la section F.10.2 sur les raisons pour lesquelles c'est le cas). Après tout, dans les compagnies des villes, seules les compagnies d'argent sont légales, et les compagnies de police la seule à imposer les lois.

Par conséquent, il est évident que le système des "anarcho"-capitalistes répondent aux critères Weberiens d'un monopole à faire respecter certaines règles dans une zone territoriale donnée. Le "code de loi général libertarien" est un monopole et les propriétaires déterminent les règles qui s'appliquent à leurs propriétés. En outre, si les règles que les propriétaires imposent sont soumises à des règles contenues dans le monopolistique "code de loi général libertarien" (par exemple, qu'ils ne peuvent pas interdire la vente et l'achat de certains produits - tels que la défense - sur leur propre territoire) alors l'"anarcho"-capitalisme répond définitivement à la définition Weberienne de l'état (telle que décrite par Ayn Rand comme une institution "qui détient le pouvoir exclusif de faire respecter certaines règles de conduite dans une zone géographique donnée"[3]) du fait que son « code de loi » l'emporte sur la volonté des propriétaires à faire ce qu'ils veulent sur leurs propriétés.

Par conséquent, peu importe la façon dont vous regardez ça de plus près, l'"anarcho"-capitalisme et son marché de la "défense" favorise un "monopole de pouvoir de décision ultime" sur un "territoire donné". Il est évident que, pour des anarchistes, le système des "anarcho"-capitalistes est un système étatique. Étant donné que, comme nous le constatons, une affaire raisonnable peut être prise pour cela également, un état, dans la théorie "anarcho"-capitaliste aussi bien.


So, in effect, "anarcho"-capitalism has a different sort of state, one in which bosses hire and fire the policeman. As Peter Sabatini notes [in Libertarianism: Bogus Anarchy], "[w]ithin Libertarianism, Rothbard represents a minority perspective that actually argues for the total elimination of the state. However Rothbard's claim as an anarchist is quickly voided when it is shown that he only wants an end to the public state. In its place he allows countless private states, with each person supplying their own police force, army, and law, or else purchasing these services from capitalist vendors. . . Rothbard sees nothing at all wrong with the amassing of wealth, therefore those with more capital will inevitably have greater coercive force at their disposal, just as they do now."

Far from wanting to abolish the state, then, "anarcho"-capitalists only desire to privatise it - to make it solely accountable to capitalist wealth. Their "companies" perform the same services as the state, for the same people, in the same manner. However, there is one slight difference. Property owners would be able to select between competing companies for their "services." Because such "companies" are employed by the boss, they would be used to reinforce the totalitarian nature of capitalist firms by ensuring that the police and the law they enforce are not even slightly accountable to ordinary people.

Looking beyond the "defence association" to the defence market itself (as we argued in the last section), this will become a cartel and so become some kind of public state. The very nature of the private state, its need to co-operate with others in the same industry, push it towards a monopoly network of firms and so a monopoly of force over a given area. Given the assumptions used to defend "anarcho"-capitalism, its system of private statism will develop into public statism - a state run by managers accountable only to the share-holding elite.

To quote Peter Marshall again, the "anarcho"-capitalists "claim that all would benefit from a free exchange on the market, it is by no means certain; any unfettered market system would most likely sponsor a reversion to an unequal society with defence associations perpetuating exploitation and privilege." [Demanding the Impossible, p. 565] History, and current practice, prove this point.

In short, "anarcho"-capitalists are not anarchists at all, they are just capitalists who desire to see private states develop -- states which are strictly accountable to their paymasters without even the sham of democracy we have today. Hence a far better name for "anarcho"-capitalism would be "private-state" capitalism. At least that way we get a fairer idea of what they are trying to sell us. As Bob Black writes in The Libertarian as Conservative, "To my mind a right-wing anarchist is just a minarchist who'd abolish the state to his own satisfaction by calling it something else. . . . They don't denounce what the state does, they just object to who's doing it."