Georges Brassens

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Georges Brassens, né le 22 octobre 1921, à Sète (alors Cette) (France) et mort le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc (16 km au nord de Montpellier), est un auteur-compositeur-interprète.

Biographie[edit]

Fils de gens simples, il coule des jours paisibles dans le Midi, élève moyen avec un intérêt certain pour la poésie, puis « monte » à Paris à 19 ans, en 1940. En 1942, il trouve refuge chez Jeanne Le Bonniec, une bretonne de 30 ans plus âgée que lui, qu'il surnommera « la Jeanne ». Il sera son pensionnaire pendant plus de 20 ans. Plus tard, il lui dédiera des chansons, comme « La cane de Jeanne » et surtout « Jeanne ». Il ne manquera pas de rendre également hommage à son mari Marcel (Chanson pour l'Auvergnat). La même année, il publie son premier recueil de poésie, sans aucun succès.
En mars 1943, il est envoyé en Allemagne, pour le STO (Service du travail obligatoire). Il y rencontre Pierre Onteniente, dit Gibraltar, son futur secrétaire et compagnon. Il y fait également ses premières apparitions devant un public et compose ses premières chansons. Lors d'une permission à Paris, il déserte et se cache chez la Jeanne jusqu'à la fin de la guerre. Il y habite un petit appartement jusqu'en 1966. En 1946, Brassens adhère à la Fédération anarchiste et écrit un vingtaine d'articles dans « Le Libertaire » (aujourd'hui le Monde libertaire) sous de nombreux pseudonymes (Géo Cédille, Gilles Collin ...). Georges Brassens chante alors ses premières chansons lors de galas anarchistes. Il cherche à créer un journal anarchiste dans le 15e arrondissement, mais sans succès.
Il fut membre et même secrétaire du groupe anarchiste de Paris XV. Il y croisa Armand Robin, autre poète anarchiste. À la même époque, on retrouve également Brassens dans Le Combat syndicaliste, journal de la CNT. Mais c'est bien sûr dans ses chansons qu'il défendra le mieux les idées libertaires. En parallèle, il écrit toujours des chansons mais, au début, n'ose pas les interpréter puis se fait refouler des cabarets où il cherche à jouer.

Ses relations amoureuses d'après-guerre sont tumultueuses, et ses amours avec une sauvageonne lui vaudront de perdre quelques amis et de lui inspirer la chanson « Putain de toi ». En 1947, il rencontre la femme de sa vie, d'origine estonienne, Joha Heiman, surnommée Püppchen (petite poupée en allemand). Ils ne vécurent jamais ensemble, mais restèrent amants jusqu'au bout. Brassens lui dédiera de nombreuses chansons, telles que « La non-demande en mariage », « Saturne » ou « Je me suis fait tout petit. »

En 1951-1952, il passe au Caveau de la République et dans quelques autres cabarets. Peu applaudi, il garde néanmoins confiance et retravaille ses chansons, et le 6 mars 1952, Patachou l'auditionne en public (il y rencontre d'ailleurs le musicien Pierre Nicolas, son contrebassiste attitré par la suite). Il est engagé à la fois pour jouer dans le cabaret, mais aussi pour participer à la tournée de Patachou. C'est le 9 mars qu'il débute aux Trois Baudets (où débutèrent Jacques Brel, Mouloudji et Raymond Devos). C'est le succès.

En 1952, c'est le premier 33 tours, chez Polydor (Philips). Fidèle à cette maison de disque, il en enregistrera 12 tout au long de sa carrière. Vont ensuite s'enchaîner beaucoup de tournées et de récitals.
Georges Brassens est également l'auteur d'un petit roman : « la Tour des miracles » 1953.

En 1957, première et dernière apparition de Brassens dans un film : il tient le rôle de l'Artiste (son propre personnage) dans le film de René Clair, Porte des Lilas dont il compose la musique et les chansons.

À la fin des années 1960, au duo de scène (Pierre Nicolas à la contrebasse et Georges Brassens à la guitare) s'ajoute pour l'enregistrement des disques un jeune guitariste, Joël Favreau.

Une de ses chansons, les Deux Oncles, où il renvoie dos à dos les deux camps opposés de la Seconde Guerre mondiale, lui vaut des inimitiés. Il en fera état dans une chanson ultérieure, Mourir pour des idées. En attendant, il a clairement exprimé le peu de bien qu'il pensait des mouvements politiques de toute sorte dans le Pluriel (voir l'étude faite sur l'anarchisme de brassens).

En novembre 1980, il est malade et est opéré d'un cancer. Pendant l'été 1981, au plus mal, il retourne au pays, à Sète. Le 29 octobre 1981, la mort, qu'il a si souvent chantée, l'emporte dans le petit village de Saint-Gély-du-Fesc, près de Montpellier, chez son ami et médecin, Maurice Bousquet.

Il est inhumé, presque comme dans sa chanson Supplique pour être enterré sur la plage de Sète, non pas au cimetière marin de Sète où est enterré Paul Valéry, mais au cimetière du Py, juste au-dessus de l'étang de Thau. Ce cimetière est aussi appelé « le ramassis » car c'est le cimetière dit « des pauvres » en opposition au cimetière marin qui domine la mer.

Le parc construit par la ville de Paris à l'emplacement des anciens abattoirs de Vaugirard a été baptisé parc Georges-Brassens. Le chanteur avait vécu toute sa vie parisienne à quelques centaines de mètres de là.

Anecdotes[edit]

  • Contrairement à une idée répandue, c'est le plus souvent au piano qu'il composait ses chansons
  • Des archives sonores montrent que sa chanson « Les copains d'abord » a fait l'objet de trois mélodies successives très différentes (que l'on put entendre lors d'une émission sur l'auteur, réalisée de son vivant) avant qu'il ne se décide pour la dernière.
  • Corne d'aurochs était réellement le surnom d'un de ses amis.
  • À deux reprises au moins, Georges Brassens a exprimé ses félicitations à d'autres artistes : à l'humoriste philosophe Pierre Desproges auquel il passa un coup de fil pour dire « J'aime beaucoup ce que vous faites ». Selon la légende, ce dernier lui aurait répondu « Moi aussi, j'aime beaucoup ce que je fais ». Au chanteur Renaud, à qui il déclara : « Vos chansons sont bien structurées » (venant de l'auteur de Supplique pour être enterré à la plage de Sète, voilà qui n'est pas rien !).
  • Il était également proche de l'équipe de « Charlie hebdo », dont il demanda et obtint la présence pour le tournage d'un clip autour de sa chanson « Le roi ».
  • Georges Moustaki a composé une chanson en son honneur et en celui de son cercle d'intimes : Les amis de Georges.
  • Jean Ferrat a également composé une chanson en son honneur : A Brassens (1964)
  • Comme le laisse entendre sa parfaite maîtrise du passé simple et de l'imparfait du subjonctif, Brassens était un passionné de lettres classiques, très amateur de philosophie grecque et vivant d'ailleurs conformément à elle.
  • Georges Brassens contribua à de nombreuses publications anarchistes (notamment dans le magazine Le Libertaire) qu'il avait pour habitude de signer "Pépin Cadavre"

Citation[edit]

  • (...)

Trempe, dans l'encre bleue du golfe du Lion,
Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion,
Et, de ta plus belle écriture,
Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps,
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord
Que sur un seul point : la rupture.

Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
Vers celles de Gavroche et de Mimi Pinson,
Celles des titis, des grisettes,
Que vers le sol natal mon corps soit ramené
Dans un sleeping du « Paris-Méditerranée »,
Terminus en gare de Sète.

Mon caveau de famille, hélas! n'est pas tout neuf.
Vulgairement parlant, il est plein comme un Å“uf,
Et, d'ici que quelqu'un n'en sorte,
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens « Poussez-vous donc un peu ! »
Place aux jeunes en quelque sorte.

(...)

(Supplique pour être enterré sur la plage de Sète)


  • Pour remédier à cela, un seul moyen. Se grouper dans la rue et démontrer à ces immondices de la Chambre des députés que le peuple ne consent plus à se laisser subjuguer sans résistance. Manifester. C'est tellement facile. Le peuple est le plus fort. Les forces armées et la police ne pourraient rien contre lui [?]. Être dominés par des hommes serait une chose insupportable. Pouvons-nous persister à nous laisser dominer par des impuretés, des matières excrémentielles !
Georges Brassens, Le libertaire.

Paroles de chansons[edit]

Discographie[edit]

Georges Brassens a vendu environ 20 millions d'albums de son vivant, de 1953 à 1981, ce qui constitue un record pour quelqu'un ayant commencé à vendre de la musique dans les années 50 et dont le style était largement (et volontairement) hors mode en 1970. Avec Moustache et d'autres de ses amis, Brassens fit néanmoins une petite incursion dans le jazz avec Elégie pour un rat de cave, créé en hommage à sa compagne.

Ses propres Å“uvres[edit]

  • 1953 : La Mauvaise Réputation
  • 1954 : Les Amoureux des bancs publics
  • 1955 : Chanson pour l'Auvergnat
  • 1957 : Je me suis fait tout petit
  • 1958 : Le Pornographe
  • 1960 : Le Mécréant
  • 1961 : Les Trompettes de la renommée
  • 1964 : Les Copains d'abord
  • 1966 : Supplique pour être enterré à la plage de Sète
  • 1969 : La Religieuse
  • 1972 : Fernande
  • 1976 : Don Juan
Avertissement : selon la législation française en matière d'Å“uvres phonographiques, les enregistrements des deux premiers albums, ayant plus de 50 ans, sont dans le domaine public. Mais les textes et les partitions, eux, ne sont pas dans le domaine public : ils restent protégés jusqu'en 2051 (70 ans après le décès de l'auteur), selon le Code de la propriété intellectuelle.

Autres disques[edit]

  • Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse
  • 20 ans d'Emissions à Europe1 (extraits d'interviews et chansons)

Prix[edit]

Lui qui ne recherchait pas la reconnaissance officielle et ne s'estimait pas poète, obtint deux prix importants :

  • le prix de l'Académie Charles Cros pour son premier album ;
  • le grand prix de poésie de l'Académie française en 1967.

Aujourd'hui[edit]

Lui qui avait comme modèle de réussite Paul Misraki, parce qu'il était chanté partout, sans être connu du grand public, ne se doutait pas qu'un jour il aurait une renommée internationale. On lui a consacré aujourd'hui plus de 50 thèses, on le chante partout : au Japon, en Russie, en Amérique (où il possède même un fan club !), en Italie, en Espagne, etc. (sans oublier quelques traductions en Espéranto et en occitan). Au total, il est traduit dans une vingtaine de langues.

De nombreux chanteurs ont interprété des traductions de ses textes, notamment Graeme Allwright en anglais, Sam Alpha en créole, Paco Ibáñez en espagnol, Fabrizio De André en italien. Il existe actuellement une association internationale des amateurs de Georges Brassens.

Maxime Le Forestier, lancé par Georges Brassens, qui lui fit assurer les premières parties de ses concerts, a interprété en 1996 douze chansons inachevées et jamais enregistrées par le maître de manière officielle, dans l'album « Douze nouvelles de Brassens » (petits bonheurs posthumes). Ces chansons avaient déjà été enregistrées avant lui par Jean Bertola, un fidèle collaborateur et aide-compositeur de Brassens. Ce dernier avait lui-même, après avoir hésité à s'y lancer par respect pour son défunt ami, fait de son mieux pour terminer la composition de certaines de ces chansons.

Ces chansons étaient en chantier à la disparition de l'auteur (il n'était pas rare que Brassens reprenne dix à douze fois un texte, le recopiant entièrement au propre chaque fois que trop de ratures en compromettaient la lisibilité), et leur comparaison avec les chansons finies constitue un document intéressant sur son patient travail d'orfèvre des mots.

Au total, Brassens a composé environ 250 chansons, dont il n'a enregistré que 200. Les cinquante restantes étaient donc inachevées.

Renaud, autre admirateur et « fils spirituel » de Brassens, reprit en 1995 dans l'album « Renaud chante Brassens » 23 chansons du maître.

Livres sur George Brassens[edit]

Alphonse Bonnafé, Georges Brassens, l'anar bon enfant, éd. Seghers. 1988. Marc Wilmet, Georges Brassens libertaire,éd. Les Eperonniers.2000.


Liens externes[edit]

  • http://gbloncourt.free.fr/ : Un site vraiment complet sur Brassens, sa vie, son Å“uvre et tout ce que l'on peut chercher. Malheureusement, il ne suit pas les standards du web, et n'est pleinement compatible qu'avec Internet Explorer. Dispose d'un moteur de recherche interne.



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