Difference between revisions of "Georges Darien"

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En 1881, Adrien devance l’appel et rejoint le 2e escadron du Train. Son indiscipline foncière le fait vite remarquer de ses supérieurs. Condamné en juin 1883 par un conseil de guerre pour insubordination, il écope de 33 mois de travaux forcés au bagne militaire de Gafsa. Son [[insoumission]] l'envoie dans un bataillon disciplinaire en Tunisie à « Biribi »<ref>Le terme "biribi" désignait tous les bataillons disciplinaires, la plupart du temps stationnés en Afrique ("Bat d'Af")</ref>. De cette expérience il tirera son roman(''Biribi'' <ref> Lisible gratuitement en ligne [http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre6185.html ici]</ref>), dans lequel il dénonce les difficultés de sa condition au bagne et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en [[1888]] et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine. Libéré, il rentre à Paris où il survit de petits boulots.  
 
En 1881, Adrien devance l’appel et rejoint le 2e escadron du Train. Son indiscipline foncière le fait vite remarquer de ses supérieurs. Condamné en juin 1883 par un conseil de guerre pour insubordination, il écope de 33 mois de travaux forcés au bagne militaire de Gafsa. Son [[insoumission]] l'envoie dans un bataillon disciplinaire en Tunisie à « Biribi »<ref>Le terme "biribi" désignait tous les bataillons disciplinaires, la plupart du temps stationnés en Afrique ("Bat d'Af")</ref>. De cette expérience il tirera son roman(''Biribi'' <ref> Lisible gratuitement en ligne [http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre6185.html ici]</ref>), dans lequel il dénonce les difficultés de sa condition au bagne et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en [[1888]] et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine. Libéré, il rentre à Paris où il survit de petits boulots.  
  
[[Image:Escarmouche-2.jpg|thumb|210px|Revue l'Escarmouche créée par Darien.]]Écrit après Biribi, mais publié avant, Bas les cœurs ! 1870-1871 est son premier roman. Menant une vie de bohème, travaillant ses manuscrits au café ou dans une chambre louée, Darien collabore à des journaux anarchistes comme Le Roquet ou L’En-dehors de Zo d’Axa. De novembre 1893 à mars 1894, il rédige - seul - L’Escarmouche, un hebdomadaire polémique qu’il fait illustrer par des artistes comme Vuillard ou Toulouse-Lautrec.
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[[Image:Escarmouche-2.jpg|thumb|210px|Revue l'Escarmouche créée par Darien.]]Écrit après ''Biribi'', mais publié avant, ''Bas les cœurs !'' est son premier roman. Menant une vie de bohème, travaillant ses manuscrits au café ou dans une chambre louée, Darien collabore à des journaux anarchistes comme Le Roquet ou L’En-dehors de Zo d’Axa. De novembre 1893 à mars 1894, il rédige - seul - ''L’Escarmouche'', un hebdomadaire polémique qu’il fait illustrer par des artistes comme Vuillard ou Toulouse-Lautrec.
  
 
Mais aucun de ses projets ne rencontre de véritable succès.  
 
Mais aucun de ses projets ne rencontre de véritable succès.  
  
En dépit d'une seconde biographie récente ( ''Georges Darien et l'Anarchisme littéraire'' de Valia Gréau ), il faut reconnaître que l'on sait peu de choses sur sa vie, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du ''Voleur'', Randal.  
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En dépit d'une seconde biographie récente (''Georges Darien et l'Anarchisme littéraire'' de Valia Gréau), il faut reconnaître que l'on sait peu de choses sur sa vie, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du ''Voleur'', Randal.  
 
En effet de [[1891]] à [[1897]], il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, ''Le Voleur''. En 1899, il y épouse une jeune Allemande, choix à l’époque surprenant pour un Français, mais nullement pour lui qui déclare : « Je suis un Sans-patrie. Je n’ai pas de patrie. Je voudrais bien en avoir une, mais je n’en ai pas ». Déjà, en 1890, dans son roman Les Pharisiens, il dénonçait l’influence des nationalistes et des antisémites français.  
 
En effet de [[1891]] à [[1897]], il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, ''Le Voleur''. En 1899, il y épouse une jeune Allemande, choix à l’époque surprenant pour un Français, mais nullement pour lui qui déclare : « Je suis un Sans-patrie. Je n’ai pas de patrie. Je voudrais bien en avoir une, mais je n’en ai pas ». Déjà, en 1890, dans son roman Les Pharisiens, il dénonçait l’influence des nationalistes et des antisémites français.  
  
En 1903 - 1904, Darien renoue avec l’anarchie et travaille pour L’Ennemi du peuple. Il poursuit de sa vindicte l’armée, « l’idole, le veau de fer et d’acier devant laquelle la France se prosterne ». Il participe aussi au Congrès antimilitariste d’Amsterdam de juin-juillet 1904 où il multiplie les provocations, « affirmant impérativement que, seule, la guerre pouvait tuer le militarisme exécré, que le devoir était donc de créer au plus tôt un conflit, et qu’il comptait spécialement sur ses compatriotes pour créer, dès leur retour à Paris, un incident diplomatique, par exemple, en lacérant le drapeau de l’ambassade allemande <ref>Patrick Besnier, préface pour Le Voleur, Folio, 1987</ref> ». De retour à Paris, il monte une Association internationale antimilitariste des travailleurs. En 1904, il fait paraître en anglais un nouveau roman Gottfried Krumm. Made in England, l’histoire d’un immigré allemand en Grande-Bretagne, qui ne sera traduit en français seulement en 1987.
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En 1903 - 1904, Darien renoue avec l’anarchie et travaille pour ''L’Ennemi du peuple''. Il poursuit de sa vindicte l’armée, « l’idole, le veau de fer et d’acier devant laquelle la France se prosterne ». Il participe aussi au Congrès antimilitariste d’Amsterdam de juin-juillet 1904 où il multiplie les provocations, « affirmant impérativement que, seule, la guerre pouvait tuer le militarisme exécré, que le devoir était donc de créer au plus tôt un conflit, et qu’il comptait spécialement sur ses compatriotes pour créer, dès leur retour à Paris, un incident diplomatique, par exemple, en lacérant le drapeau de l’ambassade allemande <ref>Patrick Besnier, préface pour Le Voleur, Folio, 1987</ref> ». De retour à Paris, il monte une Association internationale antimilitariste des travailleurs. En 1904, il fait paraître en anglais un nouveau roman Gottfried Krumm. Made in England, l’histoire d’un immigré allemand en Grande-Bretagne, qui ne sera traduit en français seulement en 1987.
  
 
Un temps enthousiasmé par l’anarcho-syndicalisme, Darien fonde et dirige en 1910, l’Union syndicale des Artistes dramatiques avant de devenir le vulgarisateur français du fiscaliste étatsunien Henry George, partisan de l’impôt unique.
 
Un temps enthousiasmé par l’anarcho-syndicalisme, Darien fonde et dirige en 1910, l’Union syndicale des Artistes dramatiques avant de devenir le vulgarisateur français du fiscaliste étatsunien Henry George, partisan de l’impôt unique.

Revision as of 19:30, 19 July 2007