Difference between revisions of "Georges Darien"

From Anarchopedia
Jump to: navigation, search
m (Biographie)
m (Pamphlétaire)
Line 27: Line 27:
 
En plus de ses romans, Darien est le pamphlétaire le plus violent de son époque. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles ''L'Escarmouche'' et ''L'Endehors'', où il côtoie [[Zo d'Axa]].  
 
En plus de ses romans, Darien est le pamphlétaire le plus violent de son époque. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles ''L'Escarmouche'' et ''L'Endehors'', où il côtoie [[Zo d'Axa]].  
  
Tout en France révulse Darien. Il ne supporte pas le style de la IIIe République bourgeoise. Il en exècre la mentalité, s’irrite de la veulerie généralisée et triomphante de la société française. Adversaire du colonialisme, il se gausse des prétendues justifications humanitaires : « La libération de certains peuples fut souvent un prétexte à l’invasion de certains pays ; mais rien qu’un prétexte. » Antimarxiste, il juge la lutte des classe dépassée. Il trouve étonnante « cette obstination de certaines gens à parler de conflits d’intérêts, d’avènement du prolétariat, d’abaissement de la bourgeoisie. Mais il y a longtemps qu’ils sont terminés, les conflits ; il y a beau jour qu’ils sont fondus l’un dans l’autre, le prolétariat et la bourgeoisie, et qu’ils marchent la main dans la main, malgré leurs dénégations ». Et Darien de dénoncer « la formation d’une nouvelle classe moyenne, énorme mais idiote, dogmatique par respect et gouvernementale par discipline, à qui la misère même n’a pas donné la haine, mais la vénération jalouse, et qui ne veut pas détruire, mais prendre - pour conserver », autrement dit « un nouveau Tiers-État, qui ne tient à être quelque chose que pour avoir tout, coalition des intérêts mesquins, des appétits ignobles, des cultes déshonorants».
+
Tout en France révulse Darien. Il ne supporte pas le style de la IIIe République bourgeoise. Il en exècre la mentalité, s’irrite de la veulerie généralisée et triomphante de la société française. Adversaire du colonialisme, il se gausse des prétendues justifications humanitaires : « La libération de certains peuples fut souvent un prétexte à l’invasion de certains pays ; mais rien qu’un prétexte. » Antimarxiste, il juge la lutte des classe dépassée. Il trouve étonnante « cette obstination de certaines gens à parler de conflits d’intérêts, d’avènement du prolétariat, d’abaissement de la bourgeoisie. Mais il y a longtemps qu’ils sont terminés, les conflits ; il y a beau jour qu’ils sont fondus l’un dans l’autre, le prolétariat et la bourgeoisie, et qu’ils marchent la main dans la main, malgré leurs dénégations ». Et Darien de dénoncer « '''la formation d’une nouvelle classe moyenne, énorme mais idiote, dogmatique par respect et gouvernementale par discipline, à qui la misère même n’a pas donné la haine, mais la vénération jalouse, et qui ne veut pas détruire, mais prendre - pour conserver''' », autrement dit « un nouveau Tiers-État, qui ne tient à être quelque chose que pour avoir tout, coalition des intérêts mesquins, des appétits ignobles, des cultes déshonorants».
  
 
« Obligatoire ! tout l’est à présent, rugit-il : instruction, service militaire, et demain, mariage. Et mieux que ça : la vaccination. La rage de l’uniformité, de l’égalité devant l’absurde, poussée jusqu’à l’empoisonnement physique ! Du pus qu’on vous inocule de force - et dont l’homme n’aurait nul besoin si la morale ne lui donnait pas de mépriser son corps ; - de la sanie infecte qu’on vous infuse dans le sang au risque de vous tuer (comptez-les, les cadavres d’enfants qu’assassine le coup de lancette !) du venin qu’on introduit dans vos veines afin de tuer vos instincts, d’empoisonner votre être ; afin de faire de vous, autant que possible, une particules passives qui constituent la platitude collective et morale. »
 
« Obligatoire ! tout l’est à présent, rugit-il : instruction, service militaire, et demain, mariage. Et mieux que ça : la vaccination. La rage de l’uniformité, de l’égalité devant l’absurde, poussée jusqu’à l’empoisonnement physique ! Du pus qu’on vous inocule de force - et dont l’homme n’aurait nul besoin si la morale ne lui donnait pas de mépriser son corps ; - de la sanie infecte qu’on vous infuse dans le sang au risque de vous tuer (comptez-les, les cadavres d’enfants qu’assassine le coup de lancette !) du venin qu’on introduit dans vos veines afin de tuer vos instincts, d’empoisonner votre être ; afin de faire de vous, autant que possible, une particules passives qui constituent la platitude collective et morale. »

Revision as of 07:36, 20 July 2007