Graduélisme révolutionnaire

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Le graduélisme révolutionnaire, ou gradualisme révolutionnaire, est un élément caractéristique de la pensée développée par le révolutionnaire anarcho-communiste italien Errico Malatesta, tout au long de ses écrits théoriques, au sujet de la tactique à suivre avant, pendant et après la révolution sociale pour s'acheminer vers l'anarchie. La méthode volontariste étant de « réclamer et exiger, même par la force, notre pleine autonomie et le droit et les moyens de nous organiser à notre manière pour expérimenter nos méthodes ».

Pour la période pré-révolutionnaire, la tactique graduéliste est l'emploi des moyens répondant aux aspirations populaires (grèves, insurrections, sabotage, désertions, désobéissance civile, propagande, éducation, journalisme, art, etc.), éliminant graduellement l'influence de la hiérarchie et de l'autorité au sein de la société, au profit de l'influence anarchiste, et préparant ainsi l'avènement de la révolution sociale. Il rejette, de par cela, l'idée du « Grand Soir » et du « tout et tout de suite » prôné par une partie des anarchistes, idée préconisant une révolution violente pour abolir l'État et le gouvernement (dans l'idée que cela amènerait aussitôt, par un équilibre naturel, à une société anarchiste), mais menant le plus souvent à de la répression.

Pour la période révolutionnaire, selon que les anarchistes soient nombreux (même au cas où nous pourrions faire la révolution seuls) ou non, Malatesta préconise de s'associer à toutes les forces révolutionnaires de progrès, en laissant se réaliser ce que toutes les composantes que la révolution sociale aura pu produire d'émancipateur. Mais sans que cela ne nuisent aux buts des anarchistes, dont l'abolition du pouvoir politique et l'expropriation des capitalistes sont des préalables. Et au cas où un nouveau pouvoir politique se constituerait, faisant « obstacle à la volonté populaire et imposant la leur », il ne faudrait ni en faire partie, ni le reconnaitre, et donner les moyens au peuple (ses militaires et ses contributeurs) de refuser ce gouvernement, de l'affaiblir jusqu'à ce que ce nouveau pouvoir soit abattu, et ainsi faisant triompher les insurgé(e)s.

Citations[edit]

[...] « comme la conscience, la volonté, la capacité augmentent graduellement et ne peuvent trouver l'occasion et les moyens de se développer que dans la transformation graduelle du milieu et dans la réalisation des volontés au fur et à mesure qu'elles se forment et deviennent impérieuses, de même l'anarchie ne s'instaurera que peu à peu pour s'intensifier et s'élargir toujours plus. Il ne s'agit pas d'arriver à l'anarchie aujourd'hui ou demain ou dans dix siècles, mais de s'acheminer vers l'anarchie aujourd'hui, demain et toujours. [...] chaque coup porté contre la propriété individuelle et du gouvernement, est un pas vers l'anarchie [...] chaque fois que l'autorité est amoindrie, chaque fois qu'une plus grande somme de liberté est conquise et non mendiée, c'est un progrès vers l'anarchie. »
– Errico Malatesta, tiré de Vers l'anarchie (1910) dans Le réveil.

Voir aussi[edit]


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