Jozef

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Poèmes de Jozef.

Amor-Anar

J’ l’ai rencontrée dans un troquet, Avec des mecs elle partageait Des petits verres de l’amitié Qu’elle avalait comm’ du p’tit lait. Elle bavardait, elle bavardait, Au bout du zinc je l’écoutais Dire à ces mecs qu’elle les aimait, Et dans leurs yeux ça scintillait.

Elle m’a offert un Glenfiddich, J’lui ai payé une virée En Avignon, pour le finish, Au piano bar on a chanté. Un soir, de boire, je l’ai giflée, Parce qu’à un autre elle s’est donnée, Quand Tanagra est revenue, Je l’ai aimée comme un fondu.

C’est un sorcier, l’amour-anar, C’est la folie qui point’ son dard Sur cett’ frangine qui a tressé Un nœud coulant pour m’alpaguer. Avec le temps elle a gagné Ce cœur de flic desséché, Qui ne pensait que par décrets, Et l’ai gardée pour ma santé.

Elle m’a sortit de chez Royco, Où moisissait mon p’tit cerveau, J’y suis collé, sans l’épouser, Sans dieu, sans maire, pour témoigner. Chaqu’chose est belle en son temps, Elle m’a offert une poupée, Que j’ai fait chier comm’ mon enfant, Comme l’enfant qu’on m’a volé.

Nous sommes trois pour ne faire qu’un ! Quand ça va mal on se partage Un bout de pain, on est à jeun, Quand ça va bien, on survoltage ! On ne veut rien d’ voir au voisin, Il s’rait content, pauvre connard, De le chanter dans le pat’lin, Nous on préfère l’amour pénard.

Et qu’on ne vienne pas me gonfler, Avec des : il faut la partager, Je ne suis pas civilisé, J’aime pas souvent, mais j’aime entier ! Si elle se barre, je la suivrai, Un coup de pétard s’ra mon billet, Pour retrouver un peu plus tard, Haut dans les cieux, l’amour-anar. Jozef

Nouvel hymne national

L’anar que je suis ce devait, en tant qu’artiste et avant tout Être Humain, avoir le devoir citoyen de changer les paroles de notre hymne national, qui, selon moi, sont un peu trop cruelles, ensanglantées, pour tout dire inhumaines à mon goût, et, me semble t-il, aux goût du jour. Aussi, je l’ai fait ; et après l’avoir placée dans cette bouteille, je la jette l’océan du net, en espérant qu’elle sera lue par un, voire plusieurs esprits… aux goût du jour, qui sait ?...

Nouvel hymne national.

Enfants unis de toutes ethnies ! En terre promise êtes arrivés ! Contre vous plus de tyrannie ! L’étendard sanglant est brûlé ! (Bis) Entendez-vous hommes et femmes ? Semences de la France altière ! Vous porterez vos fruits aux âmes, Qui tendent leurs mains hors des frontières !

Refrain

Vos âmes, citoyens ! - Formeront un grand pont ! Entre pays - D’union future, Contre toute oppression !

Nous briserons tout ce qu’hier A mis un joug à nos ancêtres ! Nous ferons tomber ces barrières ! À renfort de décrets et de lettres ! (Bis) Ensemençons d’autres campagnes ! Afin de voir à l’horizon ! Venir à nous d’autres hommes et femmes, Partager les fruits des nouvelles moissons.

Refrain.............................

Qu’urbi et orbi soit proclamé ! Qu’un jour de gloire nouveau se lève ! Et pour ceux qui en douteraient, Nous n’aurons pour eux de grief ! (Bis) Nous devrons leur donner confiance ! Si nous voulons les voir, demain, Venir quérir notre clémence, Pour qu’enfin naisse le genre Humain !

Refrain..............................

PS : J’avais envoyé cette Marseillaise, revue et corrigée par mes soins, au Président de la République française, et voici ce que j’ai reçu comme réponse, mais de la part de son chef de Cabinet :

"Cher monsieur, Le président de la république a bien reçu votre courrier. Monsieur Nicolas Sarkozy m’a confié le soin de vous en remercier et de vous répondre. (Tu parles ! le président était en vacances au cap nègre lors de la rédaction de cette lettre, comment aurait-il pu lire mon texte ?...) Croyez que je comprends tout à fait le sens de votre démarche et les motivations auxquelles elle répond. Je tiens cependant à vous préciser que la "Marseillaise" doit être replacée dans le contexte de la Révolution française qui l’a vue naître. Elle demeure, à ce titre, pour le monde entier le symbole de libération des peuples du joug de l’oppression. Cet effort de compréhension historique a pour vertu de constituer, dans une tradition républicaine, un élément indispensable de la formation des citoyens, (moi je dirais plutôt déformation, mais enfin…) et de nous rappeler que la liberté est un bien qui se conquiert et se défend. Vous comprendrez donc qu’il ne soit pas d’actualité d’en modifier les paroles. (Pourquoi, serions-nous, en ces temps, en période d’oppression ou de pré-révolution ?... Qui sait.) Je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs. Le chef de cabinet, Mr Cédric Goubet. JOZEF

Ces grands Cons qui nous gouvernent.

Ces Cons, qu’on nomme Grands.

Les grecs, les égyptiens, les romains, les barbares, À cause de leurs grands Cons, sont tombés de leur phare, Et l’éclat de leur feu s’est éteint avant même Qu’ils aient compris pourquoi leur aura pris la berne. Ils sont tombés du faîte, qu’ils ont mis temps et temps À élever aux cieux, par les guerres et le sang, Et ainsi tomberont nos Cons qu’on nomme Grands. Ils se bouffent entre eux, comm’ les grands Cons d’antan, Mais toujours sur le dos et le sang des d’en bas. Y’a qu’à voir Georges Bush qui tient les USA Dans l’état que l’on sait, par des guerres aux Nations De bien moindre importance, pour être le grand Cons ! Mais ce qu’il ne voit pas, tout au moins il s’en fout, C’est qu’il mène au déclin son peuple, par à-coup. Les barbares ont tôt fait d’envahir les romains, Et d’autres Huns, demain, tomberont les ricains. Car, à trop faire chier le reste de la terre, Sous prétextes qu’il tient le plus grand ministère, Faudra pas s’étonner qu’un quelconque petit Con, Par quelques stratagèmes imbibés d’ambition, N’envahisse Washington, pour simplement avoir Ce titre de grand Con. Ça peut ce concevoir. Pourtant l’histoire en a des wagons de ces Cons, En réserve dans ses pages, pour que nos chers enfants Apprennent à l’école que c’était des méchants ; Eh bien ! parmi ceux-là il y a l’embryon, Dans la demi douzaine de premiers de la classe, Qui deviendront, adultes, cette race de grands Cons, Qui feront à leur tour… aux derniers de leur classe, Des guerres pour leur montrer à tous ces petits Cons, Comment, grâce aux bons points, on devient un grand Con. Au moins avec mon vieux CEP bien primaire, On ne pourra pas dire que j’ai fait chier la terre.


Dans les mots de Léo.

Dans les mots de Léo j’ai entendu la mer Qui me parlait, enfant, entre grève et galère.(1) J’y ai vu le soleil qui vous brûle l’iris, Quand la folie dans l’eau s’y mire comme Narcisse. Dans les vers à Léo j’y ai lu l’univers, Plus que n’ont su le faire tous les livres scolaires. Les mots de ce poète m’ont donné les frissons, De ceux-là qui vous donnent les plus grandes émotions. Dans son Å“il de Sosthène (2) j’y ai vu la lumière De Toscane, de Corse, réchauffer mes artères. Dans les cris de ses mots j’ai entendu la voix D’un petit qui voulait s’exprimer autrefois. Dans son regard perçant, à l’ombre du sourcil, J’y ai vu la faiblesse de son talent d’Achille. Sous son verbe en colère, pour dire ce qu’il voyait, J’ai trouvé la passion qui me pousse à créer. Dans les maux de ce mec j’ai trouvé la vigueur Du geste, l’intensité, et l’éclat des couleurs. À son tendre sourire je m’y suis réchauffé, Comme avec ma grand-mère près de sa cheminée. Dans son Å“il j’y ai vu tous Ceux qui, comme lui, Nourrissent les Critiques qui mettent au pilori La substantifique moelle des génies créateurs, Et que seule la mort les recouvre d’honneurs. Dans les yeux de ce sage j’ai vu l’Art majuscule, Pas celui minuscule des Critiques ridicules ! Mais par-dessus tout ça, dans ses mots j’ai fondu Comme neige au soleil, pour m’être reconnu ; Et ce n’est pas ici un fait de mon ego, Mais une vraie passion qui me lie à ses mots. Je n’imite personne, je continue, c’est tout ! Seront mes mots d’excuse pour les esprits relous.

"Un peu de religion éloigne de l’anarchie, mais beaucoup y ramène." Jozef


(1) Galère : Nom d’un rocher, sous la falaise de Bonifacio (Corse), où, enfants j’ai appris à nager entre ce rocher et la grève. (2) Sosthène : Prénom que Léo avait donné à son hibou.

L’inaccessible toile.

A trop vouloir combattre d’invisibles ennemis, Un fusible se fond et l’use à petit feu. Et malgré l’exutoire de son art fabuleux, Il ne peut circonscrire ce maudit incendie Qui consume un à un les fragiles barreaux Qui le tiennent enfermé dans sa prison de peau, Où gisent d’insoutenables souffrances inhumaines, Qu’il jette sur ses toiles comme des anathèmes. Il voyage dans sa tête pour chercher un Pérou, Où il pourrait creuser un douillet petit trou, Pour pouvoir enterrer ses hantises et ses plaies, Avec l’intime espoir d’une éternelle paix. Et pour trouver ce lieu de repos salvateur, Il attend qu’au zénith accède la douleur De son esprit paré à faire le grand pas, Pour allé voir derrière le miroir d’au-delà. D’apparentes guérisons le laissent espérer, Et dans ces interludes il peint avec excès. Ces créations s'entassent, le mal est toujours là, Chaque jour plus profond, comm’ si un cancrelat Lui rongeait le cerveau. Alors dans un dernier Mépris de tous dangers, pour guérir de ses plaies, D’un pourpre étincelant du liant de sa moelle, Il peint au pistolet l’inaccessible toile.

Le Poète anarchiste.

Ils peuvent lui ôter bien avant l’heure sa vie, L’enfermer pour faire taire ses mots qui les défient, Ils ne pourront jamais l’atteindre par le deuil. Il est inaccessible. Le poète anarchiste Vit dans une autre sphère, ce n’est pas un cercueil Qui cèlera sa plume, comme pensent les sophistes. La nature est bien faite, elle ressème son chou, Pour que sur d’autres feuilles elle instruise les fous Qui ne savent pas lire. Et malgré la vengeance Qui anime les esprits, en manque de croissance Cérébrale idéale, le poète anarchiste De ses mots minera leurs pensées, tel un kyste. Mais comme toujours ces gens animés par l’aigreur De n’être pas formés, pour paraître vainqueurs, Frapperont, dans le dos, le cÅ“ur de ce poète. Puis après, sans nul doute, pour justifier leur geste, Comme il est de routine, le cribleront de mots, D’épithètes officiels, pour salir ses brûlots. Ainsi la foule saura, par l’infaux certifiée, Que pour ce malhonnête la mort était la clé. Sous l’arbre de justice on peut être assassin, Couvert par le ramage d’une cour et ses saints. Mais les mots du poète, par milliers griffonnés Sur des monts de papier, témoigneront des faits. Tels des cris, ces messages révélateurs du temps Où se sont défoulés ces pauvres Grandes gens, Qui n’avaient qu’un seul but, faire parti de l’histoire, Les étiquetteront : de bouchers d’abattoirs ! Quant a lui, le poète anarchiste, libertaire, Sur son trou abyssal, bien au chaud sous la terre Où ils l’auront couché, le temps, son compagnon, Coulera sur son gîte de nobles fondations, Sur lesquelles posera son anar piédestal, Pour faire un pied de nez à ceux qui gèrent le mal.

Ne fermez pas vos gueules.

Citoyenne, citoyen, pareil à des poulets D’élevage, vous êtes bio domestiqués. Une dictature du bien, du bon, du sentiment, Sous une démocratie, s’installe lentement. On te donne des droits d’expression médiatique, Mais dès que tu t’exprimes, que tu l’ouvres un peu trop, Pour t’exclure du sujet on titille le public Avec des arguments qui le rend collabo, Pour qu’il lance sur toi d’affligeantes critiques. Le public est sans tête, il fait ce qu’un chauffeur De salle lui exhorte, et applaudit en cÅ“ur. Il se fait le complice du grand ordonnateur, Et devient l’instrument secret des dictateurs. Au nom des libertés, frangin compatriote, On surveille des faits et geste au microscope. Mais on ne le fait avec du sentiment au leurre, Pour ne pas que tu penses qu’ils diktats ton cÅ“ur ; Voire même, si tu osais penser que je dis vrai, Ils fouilleraient ma vie pour, comme une chaussette, La retourner, afin détaller mes péchés Sur la place publique, et calmer les ardeurs Que tu aurais pour moi, pour que tu me rejettes. Tout est organisé pour régler ta jactance, Pour ne pas les baiser ils gèrent ton impuissance, Ils castrent tes fonctions cérébrales et physiques, Avec des émissions d’apparence sympathique, Et tu paies par texto les quêtes d’animateurs Qui t’enrôlent dans ces sentiments dictateurs, Que tu prends pour argent comptant, pauvre poulet. Toutes ces émissions de distraction pesée Pour savoir tes pensées, sont tels ces brainstormings Que les rois du marché font pour leur marketing. Ils lancent sur la table un sujet spécifique, Puis ils laissent filer les idées éclectiques Que tous leurs commerciaux peuvent imaginer, Pour vendre leur article et gagner le marché. Ainsi, ces émissions, derrière leurs parts ludiques, Servent à obtenir tes goûts et ton éthique. Et pendant que tu ris de leurs futilités, Que tu contes ta vie sexuelle en stéréo, Pour paraître excitant aux yeux de ton quartier, Derrière le studio, eux notent le topo. Et c’est ainsi, depuis l’invention cathodique, Que des remue-méninges proches du politique, Ont cherché le moyen de te la faire fermer. Et quand je vois le vide qui comble la télé, Le Smic sparadrap qui panse ton estomac, L’infaux qui te fait croire que le mal est là-bas… Les enfoirés du cÅ“ur qui te chantent du leurre, Des fermes célébrités, des Con-en-tas qui pleurent Parce qu’on leur fait bouffer des vers de terre gluants, Des îles d’la tentation où l’on s’échange des glands, Des soixante secondes, pour faire soi-disant… rire, Je me dis que demain tu seras prêt au pire. Citoyenne, citoyen, si tu ne veux pas voir Tes enfants voir ce pire, redonne leur espoir, Frictionne leurs neurones pour ne pas qu’ils soient veules, Et surtout apprend leur : ne fermez pas vos gueules !

Raciste, moi ?!

Dressé au nerf de bÅ“uf Et lanières de cuir, Aux morsures de celle Qu’on appelle… maman, Je n’ai pas eu le temps D’apprendre le verbe aimer. Gaucher pour tout, Sauf pour écrire, Je le dois à la prof. Cette femme que l’Etat Payait pour éduquer, Perdait un temps précieux À me battre les doigts Avec un long roseau, Pour que je sois droitier. Quand mon ex m’a trompée, C’était à un ami Que je devais mes cornes. Les amis, paraît-il… C’est aussi fait pour ça, Et surtout fait pour ça… Quand j’étais poulaga J’ai mangé chez des blacks, Des arabes, des gitans. Pourtant, ces trois tribus Que gerbait l’adjudant, Ont donné la becquée Au poulet que j’étais. Alors ! Raciste, moi !? Mais envers qui le s’rais je ?

"Il faut de nous tous pour faire ce monde.

À qui profite le concept de culpabilité ?..."

Thank you Youcef.

Pour nos vignes que tu choies, Pour un SMIC Pesetas, Qui t’interdit de goutter Ce nectar que l’on boit : ……………………….. Thank you Youcef !

Pour nos ponts que tu construit, Sans papier et sans logis. Pour ces ponts où les français Vont rouler, sans un merci : ……………………….. Thank you Youcef !

Pour nos pelouses que t’entretiens, Pour faire chier nos petits bichons, Qui dégueulassent nos salons ; Au nom de tous ces cons, et j’n’ai pas de chien : ……………………….. Thank you Youcef !

Pour tous les interdits Que t’offre mon pays, Sauf travailler et repartir, Partir chez toi pour t’faire flinguer : ……………………….. Thank you Youcef !

C’est grâce à toi si Jean-Marie, N’est pas élu dans ce pays, Car s’il gagnait, il f’rait bosser, Tous ses chômeurs blondinets.

Et pour tout ça, j’vous dis : La bèsse ! ……………………….. Thank you Youcef !


C'est la paix chez nous.

C’ n’est pas loin de chez moi, sur l’aile d’un oiseau, C’est un pays, là-bas… où il fait tellement chaud Qu’en plein midi les femmes se couvrent d’un foulard Pour éviter que Râ ne brûle leur joli fard. Mais c’est la paix chez nous, leur soleil on s’en fout !

J’ai entendu, hier, sur ma chaîne stéréo, Que des hommes, là-bas… ont en main des couteaux Qu’ils affûtent la journée dans le plus grand secret Pour qu’ils brillent plus fort dans leurs nuits étoilées. Mais c’est la paix chez nous, et leurs armes on s’en fout !

Moi qui comptais venir sous ce ciel chapiteau, Ça me fait mal au cÅ“ur quand je lis les journaux, Et voir, c’est terrible, tant de photographies D’un pays où l’on tue, même son meilleur ami. Mais c’est la paix chez nous, et vos morts on s’en fout !

Paris Dakar, ça ne te dit sûrement rien, Eh bien, c’est un sport pour nous les Eureupéens Qui traversent en autos ton splendide continent, Tout en évitant bien les oasis de sang. Mais c’est trop clean chez nous donc on pollue chez vous !

Un jour, c’est sûr, la paix se posera chez vous, C’est ce que je souhaite aux blacks, aux beurs qu’on floue, Mais j’ai bien peur qu’en France on puisse voir revenir La paix frapper les pauvres qui voteront le pire.

Le bon dieu se fout bien de vous, comme de nous, L’homme est un fou, ici, aussi bien que chez vous, A bien y regarder, la paix, il s’en balance ! Car tout a progressé, sauf l’amour, donc patience…


Fumer, tue !

Fumer tue, paraît-il… selon la faculté Et le sceau de la loi qui l’a estampillé. C’est possible, après tout, puisqu’ils l’ont décidé, Je ne vois pas comment l’on pourrait s’opposer. Cela ne veut pas dire que leur décret soit vrai, Peut-être est-il pondu pour nous faire consommer Des substances illicites qu’ils vont légaliser. Marquer sur les paquets : Fumer tue – attention ! Ne stoppe pas le fait qu’ils encaissent mon poignon. Et puis, tout compte fait, à bien y regarder De plus près cette affaire, peut aussi cultiver. En effet, quand on sait que chacun des pays De la communauté européenne inscrit : Fumer tue, dans sa langue, et tant d’autres inscriptions Pour faire peur au troupeau des millions de poumons, Moi je dis que fumer nous apprend, en partie, À parler le dialecte de nos proches amis. Ça tue, peut-être bien, mais en plus on s’instruit.

Et si le paragraphe que je viens de traiter Ci-dessus, vous paraît quelque peu culotté, Sans vergogne, effronté, candidement parlant… Je dirais que l’affaire : Fumer tue, l’est autant. Inscrire sur les paquets de cibiches ce slogan, Tout en vendant ces clous à cercueil, pour l’argent, Donc en n’interdisant pas leur distribution, Il me semble que c’est nous prendre pour des cons. Ce business leur rapporte plus en l’interdisant, Que s’ils nous obligeaient à filer notre argent. Fumer tue ! fumer tue ! je veux bien, mais faudrait Qu’ils inscrivent : "Ça tue", sur tout ce que l’armée Utilise d’armement pour préserver la paix… Fumer tue, d’accord, sauf les pruneaux de Dassault ! Mais eux on peut rien dire, ils sont sous d’autres sceaux, Pour faire que tous leurs morts deviennent des héros.

J'écris pour dans cent ans.

J’écris ce que je vois et comme je le sens, Mais tu ne me crois pas, pour toi c’est trop présent. Ce que je te dis-là se passe sous ton nez, Mais tu préfères croire les infaux du JT.

J’écris cet opuscule pour demain, dans cent ans, J’écris et crie tout ça pour tes petits enfants. Tous les livres d’histoire sont par eux contrôlés, Mais, moi, je ne suis pas un prof préfabriqué.

Je sais, je sais, je sais, que je dois faire gueuler Ceux qui ne veulent rien dire par peur d’être éjectés. Alors pour me guérir de leur pieux jugement, J’écris, seul dans mon coin, et laisse passer le temps.

J’ai une petite plume et une grande gueule, Et ne sais pas conter les oiseaux et les fleurs, Cela me porte tort, on me juge de travers, C’est dur de n’avoir pas le style ou la manière.

N’ayant pas, comm’ certains, des alliés substantiels, Les miens étant plutôt du genre substanfiel, Je ne pourrais jamais avoir, de mon vivant, L’obole substantielle qu’offre un peu d’entregent.

Combien d’anciens Mômos (1) ils ont déjà serré, Parce qu’en leur temps ils ont sur les maux, appuyés ? Aujourd’hui, dans les facs ils te font la leçon, Et là, tu te dis : merde ! c’est eux qu’avaient raison.

T’es devenu adulte, et tu n’crois toujours pas, Entre mes interlignes, ce que moi j’entrevois. Tant pis ! et c’est normal, tu ne vois pas plus loin Que le bout de leur nez, comm’ tous contemporains.

Mais c’est dans quelques temps, cent ans, peut-être plus, Quand tu ne seras plus de cette histologie, Qu’après avoir trouvé ce lai de vers jaunis, Un inconnu dira de moi : il a bien vu…


"Un artiste est celui qui voit demain, même, et surtout derrière les nuages…méfie Jozef

(1) Mômos : diminutif de Momaratcho, fou du vieil arabe.

Anna Politkovskaïa

Et pendant que des chiens de garde lèche-bottes, Se gaussent en salons des plumes don Quichotte, Entre une flûte de bulles de pathos et des toasts, D’authentiques journalistes, qui n’sucent pas la carotte, Telle, Politkovskaïa, se font assassiner, Pour vouloir exercer librement leur métier. Etre des esprits libres, force à être solitaires, Couramment brocardés, voire traqués par ses pairs. Et l’on peut dire d’Anna, qu’en ce qui s’en suivit, De sa libre pensée, elle a été servie. On lui reprochait tout, en pipolisation Journalistique bon ton. Par exemple, le ton De la libre expression de sa plume engagée ; Son dédain des courbettes et des colifichets Avec lesquels les chefs d’Etat, tous les Etats ! Se servent pour tenir par leur laisse les médias : Certains l’appelaient même "la folle de Moscou", Parce qu’elle ne portait pas, comm’ ses pairs de licou. En dépit des hommages nombreux et chaleureux Qui lui furent rendus après sa mort ; par ceux, Dont elle pensait ses pairs, la plupart corrompus, Elle ne fut pas aimée, encore moins soutenue. Mais pendant que ses pairs, journalistes dévoyés, Renoncent peu à peu à leur libre pensée, Où simplement se laissent, par peur, apprivoiser, "Par le Tsar de Russie", comme Anna le disait, Au nom de ses idées, avec force conviction, Elle se cabre, elle dénonce, ce, sans hésitation, Cette médiocrité du nouveau maître russe, Et la servilité de ses confrères motus. Quand je vois, chez Drucker, cette pipolisation Journalistique française, que l’on lit de renom, Venir choyer son chien en circonlocutions, Et nous parler de leurs petits bobos bon ton, Je pense souvent à Elle, Anna, Politkovskaïa. Et, Elle, qu’en pense t-elle, maintenant qu’au-delà, Grâce aux plumes black-out de ses vassaux médias, Elle repose en paix ? N’embarrasse t-elle pas La mémoire… s’ils en ont, de ses confrères fats ?


Elles.

Je les ai rencontrées, la toute première fois, Sur le bord de la route, pas très loin de chez moi. La première, vingt deux ans, la seconde, à peine trois. Elles cherchaient un papa, et c’est tombé sur moi. J’étais seul ce jour-là, alors faire papa Ou peindre la girafe… je me suis dis : ça va, Je ferai donc papa ! Je n’ai rien eu à faire, L’enfant était déjà créé, quant à la mère, Elle était belle et jeune, moi une douzaine d’ans De plus qu’elle, alors quoi… j’ai pris mère et enfant, Sans aller le chanter, sans tambour ni trompette, Et depuis vingt cinq ans chaque jour est une fête. Aujourd’hui la petite a plus de vingt sept ans. Je lui ai appris l’art de traverser le temps Sans nuire à son prochain, le goût de travailler, Depuis la maternelle jusqu’à la faculté, Où elle a obtenu sa Maîtrise de droit, Et je sais qu’elle sait tout ce que l’on se doit. Mais elle n’en parle pas, elle l’exprime autrement, Et de tout son mutisme je sais ses sentiments. Sa mère de son côté est fière d’avoir porté Cet enfant en paquet cadeau pour me l’offrir, Comm’ par hasard le jour où mon propre avenir Etait bouché d’un voile noirci par le passé. Quant à moi quand je vois les détails du tableau Que le destin m’a peint de ses plus beaux pinceaux, Je me dis que j’ai eu de la chance, pour une fois ! De faire ce jour-là le meilleur choix qu’il soit. Je marchais sur le fil du rasoir à suicide, Ruminant un passé embué, insipide, Et j’allais dans la rue en boitant dans ma tête, Elles l’ont vu, et m’ont dit : voulez-vous deux attelles ? Et depuis, ces attelles, par quelque destinée, D’irréversibles actes, je suis sûr, m’ont sauvé.


JOZEF u.muvrone@gmail.com

Jozef