Briand crevé

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Briand crevé est un poème de Benjamin Péret.



Enfin ce sperme mal bouilli jaillit du bordel maternel

un rameau d'olivier dans le cul

Terrine d'eaux grasses

coiffant le chou-fleur socialiste

qui se frottait les fesses

sur le drapeau français

en pétant

La France est le roi des animaux

le pays des capotes anglaises

Vive la France

et les chiens décorés

du sang des 1500000 morts

qui enrichirent des ventres ballonné

Voilà Monsieur Briand


~ Choeur des pacifiques colombes merdeuses ~

Enfin il est mort d'avoir léché la merde qui nous recouvre

Ô merde bénie que n'était tu plus grasse et plus sale

pour étouffer plus tôt ce sinistre Briand

Colombes pour les sots

nous ne sommes que des vautours

et pissons sabres et goupillons

Les canons de M. Briand ont défoncé notre pauvre petit cul


~ Choeur des anges sodomisés ~

Jamais nous ne lui pardonnerons de les avoir oubliés là

pour désarmer la France


~ Choeur des curetons ~

Maintenant qu'il est crevé nous pouvons dire

qu'il était notre frère comme le porc et le rat pesteux

Comme nous il se vautrait dans l'ordure et le fumier

et maintenant qu'il est crevé

nous lui rendons cette ordure avec notre bénédiction

Seigneur bénissez-nous avec le balai des cabinets

comme nous l'avons béni avec du poisson pourri


~ Briand ~

Certes j'ai bien mérité cet hommage


~ Poincaré ~

Et moi plus encore

car si tu tremble devant tes cadavres

les miens se réjouissaient

Vivent les grands cimetières avec les croix de bois

et vive la prochaine guerre

avec ses ventres ouverts et ses corps écharpés


~ Briand ~

J'ai bien mérité cet hommage

et la puante patrie reconnaissante

peut être fière de ma charogne

qui n'a pas de sang sur les mains


~ Choeur des ouvriers trahis ~

Dommage qu'il soit mort trop tôt

Notre guillotine n'aurait jamais si bien fonctionné

Heureusement qu'il nous reste des banquiers des généraux des députés des évêques



- Première parution 1936, in Je ne mange pas de ce pain-lÃ