Capitalisme d'État

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Le capitalisme d’État désigne un système socio-économique capitaliste où les moyens de production sont la propriété de l’État. Ils se révèlent être détenus / accaparés / privés, au sein de l'État, par une classe privilégiée de la population, celle qui monopolise le pouvoir politique : la bureaucratie.

Usages[edit]

Le terme capitalisme d'État est principalement utilisé pour parler des théories sociales-démocrates, du socialisme d'État allemand, et du système ayant existé dans les pays soviétiques (URSS, etc.). Mais il sera aussi utilisé pour d'autres pays ayant appliqué une gestion étatique de l'économie capitaliste (dont la Chine maoïste, le cuba castriste, les démocraties populaires, etc.).

Plus tard, d'autres auteurs (notamment Djilas) considéreront que l'Allemagne nazie ou l'Italie fasciste (après 1930) étaient également une forme du capitalisme d'État.

Récemment, le terme est utilisé par des néolibéraux pour désigner des sociétés où l'État a un poids interventionniste sur l'économie capitaliste.

On peut remarquer que le capitalisme sans l'État (droit) n'existerait pas. Le capitalisme est toujours du capitalisme d'État, si ce n'est le degré d'intervention de l'État qui varie selon la nécessité de la bourgeoisie face à la société (Etat totalitaire ou liberal). On pourrait d'ailleurs qualifier deux formes extrêmes de capitalisme : un capitalisme d'État privé et un capitalisme d'État nationalisé ; mais ceux-ci sont plus généralement énoncés respectivement comme capitalisme privé et capitalisme d'État. Mais les néo-libéraux tendent à vouloir utiliser l'amalgame comme quoi la privatisation est une absence d'État, hors cela est historiquement et concrètement faux.

Amalgame et confusion : "communisme = capitalisme ?"[edit]

Certains groupements idéologiques tendent, par une dialectique ambivalente, à faire passer le vrai pour le faux et le faux pour le vrai. La novlangue dont parlait Orwell, qui énonce une chose par son contraire, est ici assez significative dans le fait de parler de communisme pour énoncer en fait le capitalisme[1], ou le contraire. L'enjeu sémantique de ces groupements étant, d'une part pour la bourgeoisie social-démocrate bolchévique de faire illusion avec un langage simplifié, et avec des théories inaccessibles, se réclamant du communisme, mais cachant la volonté de la bourgeoisie intellectuelle socialiste marxiste (classe moyenne) d'acquérir le pouvoir, afin de gérer la plus value nationale selon leurs intérêts de classe, et d'autre part, pour la bourgeoisie non-marxiste et les capitalistes de privation d'amalgamer le communisme/socialisme ou la révolution sociale ayant eu cours (avant d'être confisqué par la bourgeoisie rouge, par leur révolution politique) avec un mouvement ou un régime oppressif et détestable (gommant ainsi toute l'histoire émancipatrice passé et à venir), et favorisant ainsi l'idée que rien ne doit bouger, et que ceux qui appellent à la révolution sociale ou au communisme sont des dictateurs en puissance[2].

La police de la pensée (bourgeois sociaux-démocrates, nationaux et libéraux) préfère amener la confusion sémantique[3], et profiter du mouvement, plutôt qu'avouer les méfaits du capitalisme sous toutes ses formes[4]. Le plus simple, pour mettre au jour cet amalgame volontairement entretenu par les bourgeoisies politiques et économiques, est de caractériser les systèmes en question, selon des facteurs socio-économiques, cela permettant ainsi de voir la nature réelle des régimes en question. Le communisme pour les socialistes et les anarchistes est un système dans lequel n'existe ni salariat, ni État. Il est à remarquer, a contrario, que dans les pays en question, la société était divisée en plusieurs classes, l'État prédominant toute activité, et le salariat étant la réalité socio-économique des ouvriers[5], les bolchéviques ayant généralisé le salariat[6]. Il est donc totalement absurde d'énoncer ces pays comme exemple de communisme. Leurs théoriciens et praticiens furent des socialistes d'État, des admirateurs du mouvement historique du capitalisme (notamment de la révolution industrielle), et des continuateurs de la civilisation bourgeoise capitaliste. Ils ont supprimé la propriété privée des moyens de productions et ont instauré la propriété d'État des moyens de production, mais il n'y a jamais eu d'appropriation sociale des moyens de production (les seules socialisations, durant la révolution russe, furent le fait des soviets ou des communes libres, mais ceux-ci furent anéantis et expropriés par les bolchéviks, dés le début de 1918) ; les relations sociales existantes dans ces pays étaient les mêmes que dans une société à capitalisme privée.

Théorie et pratique capitaliste[edit]

À cet amalgame entre communisme et capitalisme, on peut voir l'empreinte théorique de Marx et d'Engels ou de leurs successeurs sociaux-démocrates. On peut déceler au sein des théories bourgeoises de Marx et d'Engels (qui menaient une vie de bourgeois), les prémices de l'évolution du marxisme, et en quoi le léninisme (et tutti quanti) s'inspirera du marxisme.

Marx, dans le Manifeste du parti communiste (1847), propose quelques mesures qui annoncent ce capitalisme d'État :

« Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'État. [...] Centralisation du crédit entre les mains de l'État, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'État et qui jouira d'un monopole exclusif. [...] Centralisation entre les mains de l'État de tous les moyens de transport. [...] ».

Engels, dans l'Anti-Dühring, énoncera comme inéluctable et d'une nécessité absolue que l'État prenne la direction de la société capitaliste, dès lors que son développement sous la forme de la propriété privée ne permettra plus d'exploiter les forces productives :

« la transformation en propriété d'État ne supprime la qualité de capital des forces productives... et l'État n'est à son tour que l'organisation que la société bourgeoise se donne pour maintenir les conditions extérieures générales du mode de production capitaliste contre les empiétements venant des ouvriers comme des capitalistes isolés. L'État moderne, qu'elle qu'en soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste... ; plus il devient capitaliste collectif en fait, plus il exploite les citoyens».

De par cette analyse, Engels en conclut que cette forme de capitalisme est un moyen formel rapprochant de la solution, avant que le prolétariat ne s'empare du pouvoir de l'État.

La sociale-démocratie développera les positions réformistes, intégrant les rouages politiques du système libéral[7], dont les nationalisations seront des points essentiels.

En suivant les théories d'Engels et de Marx, de ses suiveurs sociaux-démocrates, et de par son expérience de l'économie de guerre allemande (durant la Première guerre mondiale, guerre votée par les sociaux-démocrates), Lénine (et autres léninistes) défendra le "capitalisme d'État" comme économie nécessaire pour mener au socialisme. Il gouvernera avec la bureaucratie bolchévique dans ce sens[8]. Cette position sociale-démocrate (rappel: Lénine était le dirigeant des bolchéviks du parti ouvrier social-démocrate de Russie) sera soutenue par les bolchéviks, dont Boukharine[9]

La phase de capitalisme d'État, pour permettre théoriquement d'arriver du capitalisme de marché vers le socialisme, ne mènera jamais au socialisme, si ce n'est à l'idéal bureaucratique des intellectuels socialistes[10]. On ne peut pas cueillir des roses en plantant des graines de cactus.

Le capitalisme d’État est donc une société divisée en classe sociale telles que des sociétés capitalistes à propriété privée (entre patrons et ouvriers) : le système fonctionne toujours sur la loi de la valeur et l'extorsion d'une plus value y est prélevé de la force de travail fourni par les salariés, et ceci dans le but de valoriser le capital[11]. les prolétaires (salariés) vendent leur force de travail[12] à la bureaucratie (ou technocratie), qui contrôle les moyens de production[13].

Opposition socialiste[edit]

Michel Bakounine développera dans Étatisme et Anarchie, et dans ses critiques vis à vis des théories de Marx et d'Engels, le fait que ces derniers prévoyaient une transition dictatoriale par la prise de pouvoir d'État, et ceci soit disant pour mener au socialisme. Michel Bakounine proclamera que si il arrivait à ce que les théories de Marx et d'Engels soient appliquées, cela mènerait au plus méprisant de tous les régimes[14]. 50 ans plus tard, lors des applications en URSS de la dictature bolchévique par des sociaux-démocrates marxistes d'obédience léniniste, il se trouvera que l'État sera l'unique banquier du capital, pouvant confirmer ainsi la critique de Bakounine.

Cependant, le "capitalisme d'État", déjà énoncé par le marxiste Liebknecht en 1896, au sujet du socialisme d'État existant en Allemagne[15], ou énoncé par l'anarchiste Kropotkine en 1898, toujours sur les socialistes allemands[16], et théorie qui obtiendra une critique radicale de la part de Makhaïski, fut à nouveau remise en cause en avril 1918, notamment par N. Osinskij[17], comme supposition de l'économie qui commençait à s'installer, si le gouvernement bolchévique (d'après la perspective énoncée et pratiquée par Lénine) privait la propriété au seul usage de l'État, au détriment de l'ensemble du prolétariat (ce dernier qui deviendrait alors salarié de l'État capitaliste)[18]. Malgré les critiques, les bolchéviks écraseront toute opposition. Néanmoins, lors du congrès qui se déroulera en septembre 1918, les anarcho-syndicalistes russes refuseront cette logique capitaliste et demanderont "1- La suppression du capitalisme d'État et de tout pouvoir."[19], mais sans résultats.

Plus tard, en 1921, Rudolf Rocker dénoncera le capitalisme d'État appliqué par les bolchéviks, dans son livre Les soviets trahis par les bolcheviks. En parallèle, l'anti-bolchévik Anton Pannekoek fera de même, mais refusant la désignation de marxisme aux bolchéviks (dont les représentants essentiels sont Lénine, Boukharine, Staline et Trotsky). Les marxistes luxembourgistes et conseillistes, dés le départ, s'opposeront également aux bolchéviks.

Une minorité au sein du parti bolchevik, « L’Opposition ouvrière » (Alexandra Kollontaï, Alexandre Chliapnikov...), dénoncera en 1920-1921 un tournant pro-capitaliste (retour au capitalisme privée par la NEP) de Lénine[20]. A partir des années 1940, certains léninistes (des opposants au successeur de Lénine, à Staline, au stalinisme) considèrent également que l’URSS et les pays dits « socialistes » sont des capitalismes d’État : les bordiguistes et certains trotskistes (dont Natalia Sedova-Trotsky, la veuve de Léon Trotsky, et Tony Cliff). L’analyse des rapports de production en URSS conduisent Socialisme ou barbarie ou encore Maximilien Rubel à dénoncer le capitalisme d’État.

Notes et références[edit]

  1. "Au lieu de confronter les assertions de la bourgeoisie rouge à ses actions pour démasquer l'imposture, ils s'empressent d'avaliser les appellations dont la nomenklatura a usé et abusé" Louis Janover, id.
  2. « Le prétendu communisme ne fut jamais qu’un capitalisme d’État bureaucratisé. L’oublier en dressant le bilan de ses crimes, c’est dissimuler bien à propos à quel point la bureaucratie financière – qui réduit les individus à la survie, ruine les populations du globe et menace de destruction la planète entière au nom de la sacrosainte rentabilité – perpétue aujourd’hui la sanglante absurdité d’un système dont Kafka, bien avant le nazisme et le stalinisme, avait perçu les germes dans le libéralisme. » "Lettre de Staline à ses enfants réconciliés" de Raoul Vaneigem
  3. "La fin du capitalisme gérontocratique d'État est cependant la fin d'une époque. À moins de penser que la transition au socialisme passe par le taylorisme, l'asservissement mental, le despotisme du Parti-État, l'exploitation, la nationalisation des moyens de production et d'échange, le salariat, le monopole du commerce extérieur, le crétinisme déterministe, le centralisme démocratique et l'électricité (catalogue non exhaustif), il faut voir que les "démocraties populaires" n'ont été que des sociétés d'exploitation et de domination. Ce qu'on appelle socialisme réellement existant, ou société de transition, n'est qu'un capitalisme d'État avec son régime de parti unique et sa vulgate marxiste-léniniste : une classe dominante bureaucratique imposant à la société une économie de commandement, sacrifiant les besoins sociaux à un industrialisme exacerbé, détruisant la nature, exploitant les travailleurs de manière sauvage pour maintenir son pouvoir et ses privilèges." Organisation Socialiste Libertaire / Vaud, texte paru dans Confrontations, 1990
  4. « Le vrai sens de notre époque n'est pas la lutte entre le capitalisme, d'une part, et le bolchevisme, d'autre part, mais la lutte entre le capitalisme sous toutes ses formes (le «socialisme» autoritaire ou bolchevisme en est une) et le socialisme libre, anti-autoritaire. Le véritable problème de notre époque n'est pas celui d'un choix entre la dictature blanche et la dictature rouge, mais celui d'un choix entre la dictature et la liberté.» Voline tiré de « Le fascisme rouge » article parut en juillet 1934 dans le n° 2 de Ce qu'il faut dire (publié par Hem Day).
  5. Note "68" de la présentation, faite par A. Skirda, du livre "le socialisme des intellectuels", au sujet du salariat en URSS : "[...] échelonner les salaires de 1 à 150 par exemple entre la femme de ménage au smic (60 roubles = 360 F) et l'académicien des sciences à 5000 roubles disposant, en outre, d'une voiture avec chauffeur, d'une datcha et d'autres avantages en nature."
  6. "Lénine [...] n’a jamais essayé de construire un véritable communisme en Russie, à moins de considérer que trente-trois niveaux de salaires, un système différencié de rations alimentaires, des privilèges assurés pour quelques-uns et l’indifférence pour la grande masse soient du communisme." Emma Goldman, dans "Postface à My Disillusionment in Russia" (1923)
  7. "L'État jacobin, l'État bourgeois total, se dresse, à l'aube de l'ère capitaliste, comme l'ancêtre, déjà bien armé, des régimes bonapartistes, puis « totalitaires » [...] la bourgeoisie, en inventant l'État politique moderne garant du droit de propriété, « collective » ou privée, a d'emblée ajouté quelques solides maillons aux antiques chaînes de l'esclavage" Louis Janover, id.
  8. «si nous payons un tribut plus élevé au capitalisme d'État, cela ne nous nuira en rien, mais servira au contraire à nous conduire au socialisme par le chemin le plus sûr. [...] Quand la classe ouvrière aura appris [...] à organiser la grande production à l'échelle de l'État, sur les bases du capitalisme d'État, elle aura alors, passez moi l'expression, tous les atouts en mains et la consolidation du socialisme sera assurée. [...] Le capitalisme d'État est, au point de vue économique, infiniment supérieur à notre économie actuelle. [...] Le socialisme est impossible sans la technique du grand capitalisme, conçue d'après le dernier mot de la science la plus moderne, sans une organisation d'État méthodique qui ordonne des dizaines de millions d'hommes à l'observa­tion la plus rigoureuse d'une norme unique dans la produc­tion et la répartition des produits. Nous, les marxistes, nous l'avons toujours affirmé ; quant aux gens qui ont été incapables de comprendre au moins cela (les anarchistes et une bonne moitié des socialistes révolutionnaires de gau­che), il est inutile de perdre même deux secondes à discuter avec eux. [...] notre devoir est de nous mettre à l'école du capitalisme d'État des Allemands, de nous appliquer de tous nos forces à l'assimiler, de ne pas ménager les procédés dictatoriaux pour l'implanter en Russie [...] le pouvoir soviétique confie la « direction » aux capitalistes non pas en tant que capitalistes, mais en tant que spécialistes techniciens ou organisateurs, moyennant des salaires élevés. [...] il est plutôt étrange d'entendre de pareils propos de la part d'un marxiste qui devrait savoir qu'il est impos­sible de réaliser le socialisme sans utiliser les conquêtes de la technique et de la culture obtenues par le grand capitalis­me. Il ne reste plus là le moindre soupçon de marxisme» Lénine, dans Sur l'infantilisme "de gauche" et les idées petites-bourgeoises, le 5 mai 1918.
  9. «L'"économie politique" devient de plus en plus une "économie" d'État (...). La science, les partis, les Églises, les groupements de patrons, etc. sont englobées dans l'État. Ainsi se constitue une organisation unique qui s'étend sur tout, l'État brigand du capitalisme moderne, représentant l'organisation dominante et omnipotente de la bourgeoisie (...). Là aussi, nous reconnaissons la dialectique de l'histoire : l'État, qui était à l'origine la seule classe dominante, se transforme en une organisation parmi d'autres, pour redevenir ensuite un organe unique, ayant absorbé tous les autres. C'est le monstre, le Léviathan moderne de l'appareil d'État.» Boukharine, dans La théorie de l'État impérialiste.
  10. Lire Le socialisme des intellectuels de Jan Waclav Makhaïski
  11. "Ainsi se met en place une forme spécifique de capitalisme dans lequel l'accumulation se poursuit grâce à la centralisation étatique de la plus value et des produits du surtravail, à travers des appareils d'État principalement constitués par le budget et le système bancaire étatique", dans Le stalinisme en tant qu'idéologie du capitalisme d'État, de Charles Bettelheim et Bernard Chavance, dans Les temps Modernes, n° 394, (Mai 1979).
  12. "Le parti communiste s'est emparé du pouvoir en repoussant les paysans et les ouvriers, au nom desquels il agissait... Un nouveau servage, qui se nomme « communisme », est apparu. Le paysan a été transformé en simple journalier, l'ouvrier en esclave salarié de l'entreprise étatisé, le travailleur intellectuel réduit à l'état de nullité" Dans Les étapes de la révolution paru dans Les temps nouveaux du 12 mars 1921
  13. "la fraction hégémonique de la bourgeoisie d'État est constituée par ceux qui se trouvent au sommet des appareils du parti et de l'État et qui contrôlent l'utilisation des moyens de production et de la plus value", dans Le stalinisme en tant qu'idéologie du capitalisme d'État, de Charles Bettelheim et Bernard Chavance, dans Les temps Modernes
  14. « un gouvernement excessivement compliqué, qui ne se contentera pas de gouverner et d'administrer les masses politiquement, (...) mais qui encore les administrera économiquement, en concentrant en ses mains la production et la juste répartition des richesses, la culture de la terre, l'établissement et le développement des fabriques, l'organisation et la direction du commerce, enfin l'application du capital à la production par le seul banquier, l'État. Tout cela exigera une science immense et beaucoup de têtes débordantes de cervelle dans ce gouvernement. Ce sera le règne de l'intelligence scientifique, le plus aristocratique, le plus despotique, le plus arrogant et le plus méprisant de tous les régimes» Bakounine, Écrits contre Marx, dans l'œuvre Étatisme et anarchie, dans Œuvres complètes, Vol III, p. 204.
  15. « le socialisme d'État n'est que du capitalisme d'État » Wilhelm Liebknecht en 1896
  16. « Lorsque la guerre de 1870 eut abouti à la défaite complète de la France, lorsque l'insurrection de la commune de Paris eut été écrasée et que les lois draconiennes dirigées contre l'association eurent interdit aux ouvriers de France d'en faire partie [...] les Allemands s'efforcèrent de modifier la méthode et le but du mouvement socialiste tout entier. « La conquête du pouvoir politique dans les États existants » devint le mot d'ordre du groupe qui prit le nom de « social-démocratie ». Les premiers succès électoraux de ce parti aux élections du Reichstag allemand firent naître de grandes espérances [...] L'idéal socialiste de ce parti perdit graduellement son caractére de mouvement qui devait être déterminé par la masse des travailleurs organisés ; il visa l'exploitation des industries par l'État - c'était en fait, le socialisme d'État, c'est à dire le capitalisme d'État »Pierre Kropotkine, dans Autour d'une vie, Mémoires (1898).
  17. "Le socialisme et l’organisation socialiste doivent être construits par le prolétariat lui-même, ou alors il n’y aura aucune édification ; une toute autre chose surgira : le capitalisme d’État." N. Osinskij, O stroitel’stve sotsialisma, in revue Kommounist, 20 avril 1918
  18. "la forme nouvelle de propriété, la propriété dite collective des moyens de productions se révélant aussi privative pour le prolétariat que la propriété privée. L'abolition de cette forme d'appropriation n'a rien, en effet, d'émancipateur en soi : l'origine proprement dite de l'oppression et de l'exploitation doit être recherchée non dans la propriété, mais dans la forme aliénée du travail lui-même, et dans le «  dessaisissement » qui en résulte", Louis Janover, dans Les dissidents du monde occidental
  19. première résolution de la conférence des anarcho-syndicalistes réunie à Moscou entre le 25 août et le 1er septembre 1918.
  20. Remarque: Au demeurant, le capitalisme d'État ne semblant pas les gêner

Voir aussi[edit]

Liens internes[edit]

Liens externes[edit]

Bibliographie[edit]

  • "Les dissidents du monde occidental - critique de l'idéologie antitotalitaire", de Louis Janover, Aux éditions SPARTACUS, N° 147 B.
  • "La genèse du Capital chez K. Marx" - R. Rosdolsky.
  • "La conception sociale-démocrate de la transition au socialisme." - "Cronstadt: tentative de rupture contre l'Etat capitaliste en Russie." - "La politique économique et sociale des bolchéviques: la continuité capitaliste." : textes parus dans la revue "le Communiste" N° 15/16 et 17.
  • "Les luttes de classes en URSS" de Charles Bettelheim.
  • "Le capital socialiste" de Bernard Chavance.
  • "Le stalinisme en tant qu'idéologie du capitalisme d'État", de charles bettelheim et bernard chavance, dans "Les temps Modernes", N° 394, (Mai 1979).
  • "le socialisme des intellectuels", de jan waclav makhaïski, textes traduits, choisis et présentés par alexandre Skirda, aux éditions de paris (2001).

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