Saïl Mohamed
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Saïl Mohamed (1894-1953)
Militant Algérien dans le mouvement anarchiste depuis sa jeunesse, il fut un membre actif de la section algérienne de la CGT-SR ainsi que de l’Union anarchiste et du Groupe anarchiste des indigènes algériens, dont il fut un des fondateurs. En 1929, il était secrétaire du Comité de défense des Algériens contre les provocations du Centenaire. Il rédigeait l’édition nord-africaine du périodique de l’Alliance libre des anarchistes du Midi, Terre Libre, et écrivit régulièrement sur la question algérienne dans la presse anarchiste.
Biographie[edit]
Saïl Mohamed, Ameriane ben Amezaine, est né le 14 octobre 1894 à Taourit-Béni-Ouglis, en Kabylie. Comme beaucoup d’Algériens, il a peu fréquenté l’école. Chauffeur-mécanicien de profession, il fut toute sa vie assoiffé de culture. Il vécut avec Madeleine Sagot. On sait peu de choses de sa jeunesse ; on apprend par un témoignage qu’il donne au Semeur de Normandie, le journal d’A. Barbé, qu’il est interné pour insoumission puis pour désertion pendant la première guerre mondiale. Ses sympathies pour le mouvement libertaire sont déjà affirmées.
Dès la reconstitution du mouvement libertaire, à la sortie de la première guerre mondiale, il adhère à l’Union anarchiste. Saïl est alors un militant de base. En 1923, avec son ami Sliman Kiouane - chansonnier de son état -, il fonde le Comité de défense des indigènes algériens. Les porteurs de valises n’existaient pas encore, mais ces deux Algériens avaient pris conscience de la misère de leur peuple. Dès ses premiers articles, Saïl dénonce la misère des colonisés et l’exploitation coloniale. Dès lors, il devient l’un des meilleurs connaisseurs de la situation nord-africaine. Les articles lorsqu’il ne sont pas signés par lui, sont de Victor Spielman ou de Vigné d’Octon. Saïl ne fait pas que dénoncer par voie de presse la misère des indigènes algériens, il organise avec ses compagnons du groupe du XVIIIème des meetings sur l’exploitation des Nord-Africains. Ces meetings ont une particularité ; ils sont à la fois en français et en arabe. C’est ainsi qu’il tonne régulièrement « contre les marabouts qui bernent les populations ».
Après avoir multiplié les activités, Saïl s’installe à Aulnay-sous-Bois comme mécanicien. Il y fonde un groupe et va devenir l’un de ses animateurs les plus efficaces. Il n’abandonne pas la lutte pour la reconnaissance du droit des Algériens à vivre libres. En 1929, il est le secrétaire d’un nouveau comité : le Comité de défense des Algériens contre les provocations du centenaire. La France s’apprête à célébrer le centenaire de la conquête de l’Algérie (5 juillet 1830). L’ensemble des tendances du mouvement anarchiste - l’Union anarchiste, la Confédération générale du travail syndicaliste révolutionnaire (CGT-SR) et l’Association des Fédéralistes anarchistes - dénonce le colonialisme assassin, la mascarade sanglante. Les anarchistes protestent contre les farces du centenaire, répondant : « La civilisation ? Progrès ’ ? Nous disons nous : assassinat ! ». Par la suite, Saïl adhère à la CGT-SR, dans laquelle il crée la Section des indigènes algériens. Il lance de nombreux appels aux travailleurs algériens. L’année suivante, lors de l’exposition coloniale, le mouvement anarchiste reprend sa campagne contre le colonialisme. Saïl est une fois de plus au premier rang des contestataires.
En janvier 1932, il devient le gérant de L’Éveil social, le journal du peuple dans lequel il signait des articles sous les pseudonymes de Léger et de Georges. Lors de la parution d’un article antimilitariste à la fin de l’année, cette responsabilité lui vaut des poursuites judiciaires pour « provocation de militaire à la désobéissance ». Le Secours rouge international, organisation satellite du Parti communiste, lui apporte son soutien qu’il rejette au nom des victimes du stalinisme.
En 1934, éclate "l’affaire Saïl Mohamed". La manifestation des ligues du 6 février 1934 entraîne une réaction dans l’ensemble du mouvement ouvrier. Saïl trouve des armes, les conserve. Le 3 mars, il est arrêté pour « délit de port d’arme prohibée ». Le mouvement ouvrier lui apporte son soutien, à l’exception du Parti communiste qui le dénonce comme un agent provocateur. Condamné à un mois de prison, puis à un autre mois pour « détention d’armes de guerre », il reste quatre mois en prison.
A sa libération, Saïl ne désarme pas et reprend son combat. L’Éveil social fusionne avec Terre libre (organe mensuel de l’Alliance libre des anarchistes du Midi), composé sur les presses de l’imprimerie La Laborieuse, d’André et Dori Prudhommaux. Terre libre applique le principe du fédéralisme libertaire, il existe des pages nationales et des pages régionales. Saïl fut responsable de l’édition nord-africaine - malheureusement nous n’avons retrouvé à ce jour aucun numéro de cette édition. Saïl tente de reconstruire le Groupe anarchiste des indigènes algériens ; différents appels du groupe paraissent dans le presse libertaire. Dans le même temps, Saïl continue de militer à l’Union anarchiste, il prend part aux débats organisationnels qui traversent le mouvement. Saïl est partisan d’une organisation qui regroupe l’ensemble des anarchistes décidés à agir. Durant le Front Populaire, il reprend position. Il développe son analyse en tenant compte des leçons espagnoles et de l’action qu’il mène à Aulnay-sous-Bois : « Sachez que si notre groupe dépasse cent cinquante copains à l’heure actuelle, c’est parce que ses animateurs ne sont pas "des rigolos" mais des anarchistes sans compromission et que, s’ils sont de différentes écoles, ils ne connaissent avant tout qu’un seul idéal et une Anarchie » (La Voix libertaire n° 349, 29 janvier 1937, Lettre fraternelle au camarade Planche).
Après le soulèvement franquiste et le début de la Révolution espagnole, nombre de militants anarchistes de toutes tendances sont partis rejoindre le Groupe international de la colonne Durruti [1] Saïl est un des tous premiers volontaires étrangers à rejoindre la Colonne Durruti. Il a alors 42 ans. Le Groupe international est réparti en centuries linguistiques : les Allemands portent le nom de centurie Erich Müsham, les Français celui de Sébastien-Faure. Saïl rejoint cette dernière au mois de septembre 1936. En octobre 1936, il devient le délégué général des Groupes 2trangers, en remplacement de Bethomieu tombé à Perdiguera. Blessé à la main durant le mois de novembre, il rentre en France en décembre, après avoir envoyé de nombreuses lettres décrivant les situations du mouvement anarchiste en Espagne. Dès la guérison de sa blessure, il participe aux conférences organisées par l’Union anarchiste sur les réalisations et les conquêtes de la Révolution.
Immédiatement après cette tournée, il participe au meeting tenu le 17 mars à la Mutualité, par l’ensemble des organisations de la gauche révolutionnaire, pour protester contre l’interdiction de l’Étoile nord-africaine, conduite par Messali Hadj, et contre la répression des manifestations en Tunisie qui a fait seize morts.
Du 11 au 13 novembre 1937, Saïl participe au congrès de l’Union anarchiste, dans lequel il intervient pour rappeler les conditions de lutte en Espagne. Lucien Feuilllade, qui a retranscrit les propos de cette séance du congrès, a remplacé les propos de Saïl, qui comme à son habitude utilise des termes crus : « Pour avoir un fusil, j’aurais léché le cul d’un garde mobile », par « ..., j’aurais fait toutes les concessions ». (Le Libertaire n’ 575, 11 novembre 1937).
Saïl continue son travail de militant. A nouveau arrêté pour « provocation de militaire », il est condamné en décembre 1938 à 18 mois de prison. Au début de la seconde guerre mondiale , il est encore arrêté, une perquisition entraîne la dispersion de sa bibliothèque, il est conduit au camp de Riom d’où il semble qu’il se soit échappé. Il fabrique des faux papiers pendant l’occupation.
Dès la Libération, Saïl reconstitue le groupe d’Aulnay-sous-Bois, et essaye de reformer des comités d’anarchistes algériens. Il tient dans Le Libertaire une chronique de la situation en Algérie. En 1951, il est nommé responsable au sein de la commission syndicale aux questions nord-africaines. Il produit une série d’articles sur « le calvaire des indigènes algériens ». Saïl Mohamed meurt à la fin avril 1953.
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