Talk:Anarcho-syndicalisme

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LA CGT SR n'a jamais compté des millions de membres ... Pour se moquer de ses membres, on disait d'ailleurs à l'époque que SR voulait dire "SAns Rien" ... - Utilisateur/trice non-enregistré(e)

Merci de la précision. - <date>Samarre 20 août 2008 à 20:17 (UTC)

précision russel[edit]

je ne suis pas sûr que la précision sur russel soit à la bonne place en intro. Et il n'y a pas de section adapté à ce genre de précision... il faudrait en trouver un. Equi 29 novembre 2009 à 06:51 (UTC)

apparition de l'anarchosyndicalisme[edit]

il me semble que l'anarchosyndicalisme apparait en tant que tel (avec une spécificité anarchiste) aprés la 1 ere guerre mondiale (que ce soit en espagne, en france ou ailleurs). Auparavant, il existait le syndicalisme révolutionnaire, avec diverses tendances qui l'ont créés. Donc il me semble faux d'indiquer que l'anarchosyndicalisme date de fin du XIX éme, etc... Equi 29 novembre 2009 à 07:04 (UTC)


A propos des termes: syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme[edit]

L'histoire des deux termes (syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme) est fortement liée. On ne peut faire l'historique de l'un sans évoquer l'autre. Faire la généalogie de ces deux termes est important. Depuis quelques années déjà, se diffuse le terme anarcho-syndicalisme comme une conception spécifique, distincte, et non plus comme un simple synonyme du terme syndicalisme révolutionnaire.

Dans l'histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire, c'est le terme de syndicalisme révolutionnaire qui apparaît en premier.

Une des premières occurrences du terme est dans un texte de 1904 d'Hubert Lagardelle: "Le congrès de Bourges et le socialisme ouvrier" (in le Mouvement socialiste, 1er novembre 1904), à propos du congrès confédéral de la CGT de 1904 à Bourges.

En 1907, un an après la résolution, bien connue (dite Charte d'Amiens), du congrès confédéral de la CGT à Amiens, Pierre Monatte, militant anarchiste de la CGT, déclare au congrès anarchiste international d'Amsterdam: "Mon désir n'est pas tant de vous donner un exposé théorique du syndicalisme révolutionnaire que de vous le montrer à l'oeuvre et, ainsi de faire parler les faits. [...] C'est en France, dans les cadres de la Confédération générale du Travail, que les idées syndicalistes révolutionnaires ont pris naissance et se sont développées. La Confédération occupe une place absolument à part dans le mouvement ouvrier international. C'est la seule organisation qui tout en se déclarant nettement révolutionnaire, soit sans attaches aucune avec les partis politiques, même les plus avancés."

En 1908, des textes d'Adhémar Schwitzguébel (1844-1895), militant anarchiste de l'Association internationale des Travailleurs (AIT), sont regroupées par James Guillaume dans un livre "Quelques écrits d'Adhémar Schwitzguébel". Il écrit dans la préface:"On pourra, en lisant ces opuscules,-manifestes, rapports, articles, et aussi dialogues reproduisant avec une saisissante fidélité des scènes réelles de la vie ouvrière,- suivre la pensée de notre camarade dans son évolution progressive, depuis le moment où, en 1869, il cherchait encore quelle était la meilleure tactique à suivre dans la lutte des salariés contre le patronat, jusqu'à celui où on le voit arriver à la claire conception de ce qu'on appelle aujourd'hui le "syndicalisme révolutionnaire".

On le voit, les militants anarchistes ont participé à la conception du syndicalisme révolutionnaire dans le même temps et dans le même mouvement que les ouvriers révolutionnaires.

La première occurrence du terme anarcho-syndicaliste se fait par le socialisme politique en 1907, dans une brochure d'Etienne Buisson, militant du parti socialiste. où, écrit Louis Mercier-Vega,"on y trouve le terme d'anarcho-syndicalisme, qui se généralisera, et ne sera revendiqué, que bien plus tard, après la guerre de 14-18" (in Anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire, Louis Mercier-Vega, 1978).

Voici le texte:"Au congrès socialiste international de Stuttgart, qui s'ouvrit quelques jours après celui de Nancy, la question des rapports entre le Parti et les syndicats fut longuement discutée. Dans bien des pays, les efforts des anarchistes pour s'emparer du mouvement syndical ont donné à cette question une importance considérable pour le PS. Partout, d'ailleurs, le parti, s'appuyant sur les syndicats existants, d'opinions ou de sympathies socialistes, a mené énergiquement la lutte contre les anarcho-syndicalistes: et les sections étrangères se rendirent à Stuttgart avec l'intention très arrêtée de tout faire pour maintenir et affermir l'union entre les syndicats et le Parti." (in Le Parti socialiste et les syndicats,Etienne Buisson, 1907)

Etienne Buisson, désigne ainsi les anarchistes pour les isolés comme une faction anarcho-syndicaliste qui est dans une stratégie de prise de contrôle des organisations syndicales.

Mais le terme ne se diffuse pas. "Avant 1922 il n'est pas question d'anarcho-syndicalisme dans le mouvement ouvrier français" (in Anarcho-syndicalisme et communisme, Daniel Colson, 1986).

C'est le parti communiste qui reprendra le terme mais toujours dans une rhétorique négative.

En 1922, le congrès constitutif, à Berlin, de l'Association internationale des Travailleurs (reprise de la même dénomination que celle de 1864) déclare dans ses statuts:

"II. Les principes du syndicalisme révolutionnaire.

"1. Le syndicalisme révolutionnaire, en se basant sur la lutte des classes, tend à l'union de tous les travailleurs dans les organisations économiques de combat, qui luttent pour la libération du double joug du Capital et de l'Etat."

Il n'y a nulle part le terme d'anarcho-syndicalisme. Aujourd'hui encore.

Encore dans les années suivantes: "De sa fondation au congrès de Lyon, en novembre 1926, à 1937, jamais la C.G.T.S.R. ne se réfère à l'anarcho-syndicalisme, mais toujours au syndicalisme révolutionnaire qualifié invariablement de "fédéraliste et anti-étatique". Pierre Besnard, lui-même, théoricien pour tout l'entre-deux guerres de ce qu'il est convenu d'appeler l'anarcho-syndicalisme français, ne parle jamais, à l'exception de sa courte brochure de 1937, d'anarcho-syndicalisme, dans les grands ouvrages théoriques où il traite longuement des perspectives révolutionnaires du syndicalisme, mais toujours de syndicalisme révolutionnaire." (in Anarcho-syndicalisme et communisme, Daniel Colson, 1986)

Depuis sa constitution en 1946, la Confédération nationale du travail (CNT-AIT), adhérente à l'AIT, n'a jamais inscrit le terme anarcho-syndicaliste ni dans ses statuts, ni dans sa charte du syndicalisme révolutionnaire (dite Charte de Paris).

Rudolf Rocker, qui participa en 1922 à la constitution de l'AIT, écrit en 1946 dans sa brochure "De la doctrine à l'action": "Il [l'anarcho-syndicalisme moderne] se développa en réaction directe contre les concepts et les méthodes du socialisme politique, réaction qui, dans la décennie d'avant la Première Guerre mondiale, s'était déjà manifestée dans la forte poussée du mouvement ouvrier syndicaliste révolutionnaire en France, en Italie et surtout en Espagne, où la grande majorité des travailleurs organisés était toujours restée fidèle aux doctrines de l'aile libertaire de l'Internationale. [...] "Telles furent les considérations qui menèrent au développement du syndicalisme révolutionnaire ou, comme on l'appela plus tard, de l'anarcho-syndicalisme, en France et dans d'autres pays."

L'appropriation positive du terme anarcho-syndicalisme se fera progressivement et lentement et ne se fera que comme l'équivalent sémantique de syndicalisme révolutionnaire.

Ainsi historiquement on ne trouve pas de distinction conceptuelle entre syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme.

Pourquoi depuis les années 80 émerge cette distinction? Il faudrait en rechercher les textes.

Stéphane, le 10/11/2014