Talk:Individualisme anarchiste

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Une question au passage : l'individualiste aristo-cratique (tel palante, nietszche ou onfray ? définit ainsi selon l'article individualisme.) est il un individualiste an-archiste (ou appelé aussi a-cratique) car il sont énumérés dans cet article (même si dans l'article individualisme ils semblent s'opposer à l'individualiste anarchiste), ou est il un individualiste libéral/plouto-cratique ? Car un aristo-crate (le pouvoir/gouvernement/domination des meilleurs, fut il individualiste), à mon avis peut difficilement se matérialiser par l'a-cratie individualiste ; ça me semble un contre sens logique. Les contre sens pleuvent par milliers (autour de l'anarchisme), mais bon, voilà c'était ma question, car j'aime connaitre les limites pour mieux les transgresser ;). L'individualiste aristocratique ne serait il pas aussi ce qui est appellé un "anarchiste de droite" (même si ce terme droite, tout comme gauche, termes parlementaires, est rebutant et absurde lorsque associé à anarcho-) ? D'ailleurs, selon moi, tout individualisme a sa contre partie sociale (je veux dire que l'individualisme selon la tendance a une influence sur la société)... d'où la question, en théorie et en pratique : Un individualisme aristocratique ne méne/tend t il pas à une société aristocratique ? un individualisme anarchiste ne méne/tend t il pas à une société anarchiste ? un individualisme libéral ne méne/tend t il pas à une société libérale ? l'individualisme aristo est il une tendance de l'individualisme anar ou libéral ? ou un courant à part ? Libre 29 oct 2005 à 10:04 (UTC)

Ma réponse sera longue, mais je crois qu'elle en vaut la peine. Selon moi, l'individualisme aristocratique est évidemment à distinguer de l'anarchisme et devrait faire l'objet d'un article distinct. Mais il a beaucoup plus en commun avec l'anarchisme que le libéralisme. son influence a été importante auprès des anars individualistes français ainsi que certains communistes libertaires (comme Emma Goldman).
L'individualisme de Nietzsche n'est certainement pas libéral car il récuse le concept d'égalité des droits (il parle d'ailleurs beaucoup plus de privilège - prive- leges, loi privée, valable pour les seuls individus auxquelle elle s'applique). Et il n'est surtout pas ploutocratique - Nietzsche n'a jamais fait du marché le principe régulateur de la société. Quant à l'anarchisme de droite, qui est un selon moi un phénomène littéraire essentiellement franco-français, ce n'est qu'une façon glamour et pseudo-révoltée d'être grincheux tout en acceptant le Goncourt !
Il est aristocratique dans le sens où il est convaincu que tous les individus ne sa valent pas : il y a les forts et les faibles. L'erreur est de comprendre ces termes comme des relations sociales et surtout de faire l'équivalence forts=bourgeois/hommes politiques faibles=prolétaires/esclaves/opprimés. Nietzsche parle plutôt de la force et de la faiblesse, de la volonté de puissance ascendante (qui va dans le sens de la vie) et la perversion de cette volonté (lorsqu'elle se heurte à des obstacles comme la morale, la religion, la société...) qui se retourne contre l'individu et l'affaiblit en le poussant vers l'autodestruction.
Le fort (qui est l'aristocrate étymologique : le meilleur) et le faible ne sont donc pas deux individus séparés dont l'un réduirait l'autre en esclavage. Ce sont plutôt deux tendances qui tirent l'individu tantôt vers le bas, tantôt vers le haut.
L'individu fort est celui qui s'est placé das des conditions de vie qui favorisent la tendance ascendante de sa volonté et qui parvient à faire triompher en lui les forces positives. Le faible est celui qui renonce à lui-même, qui a honte de son égoïsme, qui préfère se dominer lui-même, dominer ses passions, ses instincts, plutôt que d'exercer sa puissance vers le monde extérieur.
Selon Nietzsche, ce ne sont pas les forts qui oppriment les faibles, mais les faibles qui oppriment les forts. Les faibles sont les individus du ressentiment. Ils ont érigé des structures sociales basées sur la morale des esclaves et l'instinct grégaire (obéissance, renoncement de soi, peur) dont la fonction est de triompher des valeurs individuelles des forts (courage, fierté, volonté). Comment ? En offrant au fort le pouvoir, ce qui le réduit au rang de faible en le transformant en berger, l'obligeant à mettre sa force au service du troupeau. Mais quand l'individu fort refuse de commander tout autant que d'obéir, la société toute entière est unie pour le culpabiliser. Sa non-intégration au troupeau est interprétée par les faibles comme un défaut, une anormalité.
La société aristocratique telle que prévue par Nietzsche n'a donc rien à voir à la société aristocratique du Moyen Âge. Elle est constituée d'individus libres. Mais contrairement aux individualistes anarchistes, elle ne repose pas sur la libre association ou le contrat librement consenti. Il s'agit d'une société des meilleurs, de grands individus dans le sens nietzschéen, d'individus forts qui sont des ponts vers le surhomme. Leur association n'a pas pour but, comme pour les faibles, de les protéger, puisqu'ils ont la capacité de défendre seuls leurs intérêts. En fait, l'individu supérieur de Nietzsche n'a pas besoin des autres et ne s'associe pas par nécessité. Ils s'associent pour donner, non pour recevoir. Ils cherchent des «cocréateurs» qui participent dans l'élaboration de nouvelles valeurs, des égaux (amis ou ennemis) dignes de lui.
Nietzsche croit en la fécondité de l'affrontement, à la fraternelle concurence qui permet à l'individu de se surmonter dans un total respect de l'ennemi. Pour Nietzsche, la confrontation des volontés de puissance et leur libre jeu aboutissent à une harmonie, à un équillibre de la même façon que le libre jeu des pulsions de l'individu qui se combattent entre elles aboutit à cette unité qui est le moi. C'est lorsque notre raison prétend imposer le silence à nos passions et à nos instincts que nous nous détruisons nous-mêmes en retrournant contre nous notre volonté de puissance. De la même façon, au niveau social, c'est lorsque l'autorité d'une église, d'un gouvernement, d'un État prétend faire cesser le combat entre les volontés individuelles et imposer une paix artificielle venue d'en haut que la société conduit au pourissement des énergies individuelles et consacre la victoire des faibles sur les forts.
Ouf !
Je vais probablement rédiger un article particulier sur l'individualisme aristocratique nietzschéen, en critiquant ses mauvaises interprétations (principalement celles des nazis, des faibles par excellence) et en montrant toute la richesse de ce courant, pusique des penseurs comme Bataille, Foucault, ou Deleuze en ont été frotement inspirés. Si ça vous va, bien sûr... Anne Archet 29 oct 2005 à 15:08 (UTC)
Ça me va à priori, et même je pense à posteriori. Le sujet est en tout cas trés intéressant (ne le connaissant que trop peu, ça permettrait ainsi peut-être par tes écrits d'éclaircir cela). En effet, je comprend mieux maintenant la terminaison "aristo" à individualisme et sa signification en lien à nietzsche, ça différe en effet de l'anarchisme individualiste (tel que je le connais ou connu, bien qu'àprés réflexion, je pense finalement avoir croisé parmi les anarchistes individualistes des nietzschéens, un peu situs aussi ; il est vrai, de fortes personnalités et de plus trés intéressantes à tous points de vues). Le "petit homme" de wilhelm reich me fait penser au "faible" dont tu parles au sujet des écrits et pensées de nietzsche... En tout cas, bon courage pour la suite. Libre 29 oct 2005 à 20:24 (UTC)

Catégorie[edit]

La catégorie de l'article est Catégorie:Anarcho-individualisme, ce qui est assez approprié pour un article intitulé Individualisme anarchiste. Le problème est que c'est le seul article qui est dans cette catégorie, toutes les personnalités cités sont dans Catégorie:Individualisme. Donc ma question est, faut-il passer cet article en Catégorie:Individualisme, ou passer certains articles en Catégorie:Anarcho-individualisme? Je suis pas du tout calé en individualisme donc je connais pas trop les différence qu'il peut y avoir (si il y en a) entre anarcho-individualisme et individualisme. Stevo 29 oct 2006 à 02:57 (UTC)