User:Libre/brouillon/OCL

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L’OCL est née en avril 1976 au congrès d’Orléans de l’Organisation Révolutionnaire Anarchiste. A ce congrès l’ORA disparaissait ; la majorité créait l’OCL et la minorité l’UTCL.

L’ORA : 1967 - 1976

Elle est née à l’intérieur de la FA en 1967. De 1967 à 1969, elle sera une tendance anarchiste-communiste ou communiste-libertaire de la FA. Il faut rappeler qu’à cette époque la F.A. était sur des bases quasi exclusivement idéologiques, inter-classistes car elle ne reconnaissait pas la lutte des classes. Le M.L. était mensuel et poussiéreux. Depuis sa création en 1953, la F.A. avait connu diverses scissions de groupes qui partaient sur des bases révolutionnaires, cette scission n’était qu’une de plus sauf que celle-ci intervenait immédiatement après mai 68 qui avait vu des milliers de drapeaux noirs et noirs et rouges sur le pavé. Rappelons que mai 68 fut une remise en cause de l’autorité paternelle, patronale, religieuse, de l’Etat, … qu’une libération sexuelle fut recherchée ; libération qui est partie sur la revendication de la mixité en particulier dans l’Education Nationale et sur les campus universitaires. L’ORA naît en plein gauchisme. Elle est très influencée par les léninistes. Ses interventions sont «tout azimut» avec une présence importante dans les manifs. Son service d’ordre est «réputé» ! L’ORA pense à cette époque qu’il faut être efficace car la révolution communiste est pour demain. Elle s’appuie sur la plate forme d’Archinoff (faite par des anars russes après leur écrasement par les bolcheviks dans la révolution russe) : - Unité théorique et stratégique. - Responsabilité individuelle et collective Malgré son image, l’ORA ne regroupera que 120 militants et militantes maximum, chiffre atteint lorsque les «Cercles Front Libertaires» (structure organisant les jeunes sympathisants sur le modèle des cercles rouges de la Ligue Communiste) seront intégrés à l’organisation (1973). Mais dans l’ORA, dont l’idée force de départ était une intervention dans la lutte des classes qui marquait une rupture avec le milieu anar traditionnel, va naître d’autres débats : - Luttes de femmes avec création de commissions mixtes et non-mixtes - Remise en cause de la séparation entre le front dit principal où s’exerce directement l’exploitation capitaliste et les fronts dits secondaires, hors entreprises, qui sont eux aussi traversés par la lutte des classes. - La critique du syndicalisme comme outil d’intégration au capital et à l’idéologie dominante. L’ORA a connu en sept ans d’existence autonome, 3 ou 4 scissions ou exclusions liées à toute une mécanique formaliste et … «militaro».. Les votes étaient perpétuels y compris les plus ridicules ! Mais ces scissions étaient une conséquence directe de l’application de la plate forme d’Archinoff où toute minorité apparue dans un débat devait après le vote se conformer à la majorité et rentrer dans le rang ! Le débat sur le syndicalisme et dans les luttes dans les entreprises va faire naître en son sein une tendance (L’Union des Travailleurs Communistes Libertaires). Des jeunes ex-lycéens, militants de l’ORA sont entrés aux PTT et vont vivre une lutte importante en 1974 qui sera un échec. Ces jeunes, majoritairement syndiqués à la CFDT (qui se proclamait à cette époque «autogestionnaire») vont accuser l’ORA de ne pas s’être mobilisé pour les soutenir.

L’OCL

De 1976 à 1981-82
La majorité de l’ORA va donc prendre le sigle «OCL» déjà utilisé quelques années auparavant par quelques groupes issus du Mouvement Communiste Libertaire lui-même issu de la Fédération Communiste Libertaire des années 50. Cette ancienne OCL (avec d’ailleurs  Daniel Guérin en son sein) venait de s’auto-dissoudre.

Le premier débat qui va traverser l’OCL est sur le rôle de l’organisation et la remise en cause de la plate forme. On se définit alors comme étant «un lieu du mouvement parmi d’autres». Pour nous, il n’y a plus de front principal/fronts secondaires. On intervient ainsi là où on vit (entreprise, quartiers) sur des thèmes qui peuvent englober le relationnel sous toutes ses formes. C’est ainsi que la luttes des femmes va devenir incontournable dans quasiment toute l’extrême gauche (excepté L.O.). De fait beaucoup de militant-e-s quittent ses organisations (l’O.C.T. disparaît) et se retrouve dans un mouvement antiautoritaire à l’initiative entre autres de la création de journaux locaux de libre-expression et de radios libres, participant aux mouvements des femmes, au mouvement antinucléaire, à la création de syndicats autonomes des grandes confédérations, etc. Cette nébuleuse est analysée par l’OCL comme étant un Nouveau Mouvement de Masse. Mais rapidement, au sein de l’OCL va naître un clivage entre la région parisienne et la province. En province, les groupes ou individus s’impliquent assez facilement dans des groupes larges investit sur un territoire donné.. A Paris, c’est beaucoup plus difficile de part la structure de cette région (temps de transports, …) et de part le fait qu’on y retrouve toutes les structures politiques (de l’extrême gauche à toutes les variétés d’anars, autonomes, …) le plus souvent centralisées sur Paris. Le mouvement autonome italien et plus largement la situation en Italie va avoir une large influence sur l’O.C.L./R.P. et plus largement sur une plus large frange de militant-e-s ayant rompu avec les organisations. C’est ce qu’on a appelé à cette époque «l’autonomie parisienne» (qui a eu quelques ramifications en province, notamment à Caen). C’était pour l’OCL/RP la recherche d’une «nouvelle figure de classe» constituée par des jeunes précaires sans trop de territoire. Cette autonomie parisienne connaîtra son apogée en 79 lors d’une manif des sidérurgistes de Longwy (sacrifiés par les restructurations dans ce secteur) montés sur Paris pour exprimer leur révolte. Il s’ensuivra une énorme baston et une certaine osmose dans l’action violente entre ces sidérurgistes et les autonomes. Ce clivage au sein de l’OCL aura des répercussions dans notre journal «Front Libertaire des Luttes de Classes», quinzomadaire, fabriqué sur Paris par un permanent et une commission journal fixe. Cette crise va très vite se reporter sur les finances de notre canard qui disparaîtra en juillet 1979. Nous allons mettre plusieurs mois pour bâtir un nouveau projet de journal avec Commission Journal tournante … puis plus d’une année de tâtonnement où Courant Alternatif sera imprimé sur Ronéo à notre local parisien (au 33 rue des Vignoles…). Son premier numéro (N°9) tiré en offset à Reims sortira en octobre 1981. A cette époque, l’OCL province est extrêmement impliquée dans la lutte antinucléaire de site liée à la construction de centrales. A part Plogoff et le Pèlerin, les autres centrales seront construites et se sera une défaite et la mise en sommeil à partir de 1983 de ce mouvement antinucléaire (excepté la parenthèse de la lutte du Carnet).

De 1983 au début des années 90

L’OCL/RP va perdre son local début 83, beaucoup de ses militant-e-s quittent l’OCL (quelques-uns uns «rebondiront» à la C.N.T.). Néanmoins un petit groupe C.A. se maintiendra sur Paris et un petit groupe vivra pendant une dizaine d’années sur Champigny (94). Pendant ces années 80, il se passe beaucoup de choses dans la société française. Des tas de mouvements sociaux, sociétaux seront importants (SNCF, Instits, infirmières, étudiants, antiracisme, antifascisme, …). Dans ces mouvements l’OCL est présente avec pour axe central le renforcement de l’autonomie revendiquée par ces mouvements. Les rapports avec le mouvement libertaire en particulier l’UTCL (puis l’Alternative Libertaire), présente, elle aussi, dans ces luttes, sont très tendus. En effet, contrairement à l’OCL, il privilégie le syndicalisme traditionnel ; certains d’entre eux étant permanents syndicaux à la CFDT (Cheminots, Poste, …), les syndicats SUD n’existant pas encore. Ce clivage se retrouve aussi dans le mouvement des jeunes issus de l’immigration où après la marche des beurs de 1983, certains et certaines d’entre nous participeront à Convergence 84 et à la tentative de l’émergence d’un mouvement associatif autonome issu de l’immigration qui suivra. Pendant ce temps, d’autres libertaires vont privilégier une intervention dans SOS racisme, structure crée, financée et favorisée par le P.S. au pouvoir, en particulier par la présidence de la République (Mitterrand) afin de contrer l’émergence d’un mouvement associatif autonome. Nous sommes donc très loin d’une quelconque unité sauf dans le soutien de la lutte anti-coloniale des Kanaks. Dans ce soutien, quasiment tous les libertaires vont se retrouver dans une même structure : l’AISDPK, Association d’Informations sur les Droits du Peuple Kanak. Pas de problème dans la lutte anti-impérialiste … mais dès que l’on se rapproche de l’hexagone (Pays basque, Corse, …) les clivages entre organisations ont été (et le sont toujours !) importants. Cela s’explique par le fait que les anars français ont toujours eu une vision franco-française des luttes. Cela doit nous interroger sur l’internationalisme. La montée de Le Pen, bien utilisée par Mitterrand et le P.S. afin de garder ou reprendre le pouvoir, va faire naître une multitude de groupes de jeunes antifascistes (les SCALP). Certains militant-e-s de l’OCL vont y participer pendant 3 ans environ en croyant que cela allait contribuer à la re-politisation de la jeunesse. Mais là aussi des clivages apparaissent avec ceux et celles qui veulent créer et organiser un mouvement massif de jeunes anti-fafs ! Quant à l’OCL, nous ne pensons pas (et nous le ferons savoir) que Le Pen soit un fasciste au sens historique du terme. Le fascisme n’est pas un accident de l’histoire. Le fascisme est lié à une période précise du développement du capital et que ce capital est capable de créer d’autres formes, aujourd’hui comme demain, d’autres formes de totalitarismes que le nazisme allemand ou le fascisme italien. Nous allons vite nous apercevoir que l’anti-fascisme ne peut-être au mieux qu’un élément de mobilisation de jeunes peu ou pas politisés et que c’est surtout un élément inter-classiste qui remet en selle le démocratisme, le citoyennisme !

Des années 90 à aujourd’hui

Ce sera la continuité par rapport à la période précédente avec tout de même une baisse du nombre des regroupements larges, un mouvement social qui connaîtra une multitudes de luttes parcellaires, locales… et une offensive du capital. Il y aura deux moments forts : novembre/décembre 1995 (où se manifesteront encore et toujours les mêmes clivages stratégiques, décrits plus haut, entre les libertaires présents dans ce mouvement social) et dans une moindre mesure le mouvement du printemps 2003. Pendant toutes ces années, nous débattront et interviendront dans des tas de mouvements ou d’embryons de mouvements (anti-patriarcat, sans-papiers, luttes économiques, …). Depuis sa création, en 1976, il n’y aura pas de véritables scissions comme l’ORA en a pu connaître et que d’autres connaissent encore aujourd’hui (FA et No-passaran) mais des départs individuels à peine compensés par des arrivées. Cela s’explique par le fait que pour nous l’OCL n’a jamais été un but en soi. Le rôle que l’on assigne à l’organisation n’est pas un rôle moteur mais une force de propositions à des moments donnés. Le mouvement social est pour nous tous prioritaire ! Certain-e-s d’entre nous n’ont quasiment jamais fait d’apparition locale avec le sigle OCL car ils étaient présent-e-s dans des regroupements plus larges qui les satisfaisaient politiquement ; d’autres, les plus nombreux/ses, n’interviennent en tant qu’OCL que lorsqu’ils/elles n’ont pas trouvé de structures plus larges pour le faire ; d’autres ont été amené à n’intervenir quasiment qu’en temps qu’OCL. Ce n’est pas comme cela qu’on construit, développe une organisation. Ce n’est pas comme cela qu’on se fait connaître, qu’on recrute… Nous avons maintes fois posé ce problème mais ce débat n’est pas encore résolu.

Positions de l’OCL par rapport au syndicalisme

Certains d’entre nous sont syndiqués (SUD, CGT, CNT,…) d’autres pas. L’appartenance syndicale n’est pas pour nous une question de stratégie. C’est toujours lié à ce que l’on fait localement. Il y a des situations où c’est important de se syndiquer, même éventuellement de créer une section syndicale… alors que dans d’autres cas ce ne sera pas la peine ! Néanmoins on a toujours considéré que les centrales syndicales reconnues étaient et ne pouvaient qu’être intégrées au système. C’est ainsi qu’il y a incompatibilité entre être permanent syndical et membre de l’OCL, contrairement à d’autres organisations libertaires. Pour nous, nous n’avons pas à représenter les autres et être permanent c’est être payé pour représenter les travailleurs et parler en leur nom. Nous n’avons jamais eu de stratégie d’appareil, d’entrisme ni de tendance à l’intérieur des syndicats. Cela reste donc un investissement à la base, l’étiquette n’a pas d’importance mais il y a une critique du syndicalisme en tant que tel. Le syndicat peut être aussi bien une tentative d’émancipation des travailleurs comme un appareil d’intégration au capital. Nous sommes pour que dans les luttes , ce soient ceux et celles qui luttent, quelle que soit leur appartenance syndicale ou non, qui décident de la stratégie à mener. Nous privilégions toujours les structures ouvertes aux non-syndiqués. Par rapport aux C.N.T., c’est pareil. Aucun d’entre nous n’est à la CNT parce que c’est un syndicat libertaire. Nous ne sommes pas anarcho-syndicalistes car nous ne pensons pas que c’est le syndicat qui doit gérer la future société communiste libertaire. Nous pouvons faire l’analyse de la pratique des libertaires dans la CFDT des années 70 où, avec les gauchistes ils ont permis à celle-ci d’exister. L’appareil a ensuite écrémé, les libertaires ont servi de « petite main »… et nous faisons l’analyse que cela risque de se reproduire dans les SUD. En effet, beaucoup de militants qui voudraient une rupture révolutionnaire construisent actuellement SUD et à terme les SUD risque d’évoluer vers un syndicalisme de négociation, d’intégration et non vers un syndicalisme de lutte

Collectifs larges et organisations politiques

A l’OCL, nous pensons que notre boulot politique dans des structures larges est d’amener ces personnes qui ont une vision partielle d’un problème à contacter d’autres collectifs afin que le problème posé sorte de son cadre étroit et se généralise davantage. Mais si ce collectif s’approprie la globalité, cela remet en cause l’idée de recrutement car les gens n’ont plus alors besoin d’organisation politique. L’outil OCL qu’on s’est donné est d’échapper aux côtés partiels des luttes sur des terrains divers, mais cela peut se faire aussi dans des collectifs larges qui deviennent alors un véritable politique même s’il n’en porte pas le nom. Nous sommes pour que crée le maximum de groupes politiques. Mais si notre rôle dans un collectif large est d’introduire d’autres dimensions, se pose alors le problème des forces politiques qui y font obstacle. Ce sont des gens organisés dans des forces politiques qui te diront : « On n’est pas là pour çà ». Les trucs plus globaux doivent se faire ailleurs, … dans leur groupe politique. Parfois dans ces gens, il y a aussi des libertaires. Nous avons vécu cela par exemple par rapport au nucléaire où il ne fallait pas déborder de l’antinucléaire. Les organisations libertaires : Plus elles grossissent et moins leurs pratiques et leur fonctionnement sont libertaires. C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'il est préférable de rester un groupuscule discret, on coure ainsi beaucoup moins de risque de dégénérer.


la source ?[edit]

Quelle est la source de cette description de l'OCL ? originale ? http://oclibertaire.free.fr/trenteans.html ? http://oclibertaire.free.fr/fonctionnement.html ? http://oclibertaire.free.fr/quisommesnous.html ?