Difference between revisions of "Georges Cochon"
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Le Squat est né à Paris en 1912 avec l'anarchiste moustachu Georges Cochon (1879-1959). Ouvrier tapissier, fondateur de l'Union syndicale des locataires. Il luttait vigoureusement contre les proprios "vautours". La presse et les chansonniers (Charles d'Avray, Montéhus...) popularisaient les actions de ces militants inventeurs du déménagement "à la cloche de bois" qui, alors, se pratiquait en fanfare ! Occupations d'hôtels particuliers, installations de maisons préfabriquées dans les lieux les plus insolites (Tuileries, Chambre des députés, casernes, Préfecture...) avec banderoles et drapeaux, ainsi que le Raffût de Saint-Polycarpe furent le sujet d'un feuilleton publié dans L'Humanité entre le 17 novembre 1935 et le 17 janvier 1936.
Biographie
Voir l'article anglais par Nick Heath. |
Georges Alexandre Cochon est né le 26 mars 1879 à Chartres. Gagnant sa vie comme ouvrier en tapisserie, il gravita autour du mouvement anarchiste parisien.
Marrié, il eut trois enfants, deux garçons et une fille. Il servit dans la marine, et prit part à la campagne de Crète. Il passa trois années dans les bataillons punitifs d'Afrique pour objection de conscience. Il fondit un phalanstère communiste à Vanves, qui ne dura que deux mois.
Selon un journaliste du périodique Le Temps, « il parlait de façon très agréable, avec une voix à la fois masculine et tendre, qui devait convaincre plus les femmes que les hommes ». Lorsqu'il avait la trentaine, Cochon portait une large moustache, s'habillait soigneusement et de façon élégante, portant le col blanc et une lavallière. Il portait un grand chapeau noir cerclé d'une bande de rouge, à l'époque où les travailleurs portaient habituellement des casquettes ou des panamas, alors que la bourgeoisie et la police portaient des chapeaux melons. Il portait également un long manteau sur une jaquette sombre.
En février 1911, il devient le secrétaire général de l'Union syndicale des locataires ouvriers et employés, après avoir été son trésorier. Ce n'était que la suite du premier syndicat des locataires créé par l'anarchiste Pennelier en 1903.
Le syndicat des locataires fut fondé à Clichy en 1909, en réponse à la création d'une association de propriétaires, sur l'initiative de la Bourse du Travail et de son secrétaire dynamique, Constant, alias Jean Breton. Ce dernier prit part à la Commune de Paris, fut condamné à la déportation, puis amnistié en 1884. Il fut secrétaire du syndicat des voituriers dans le département de la Seine, affilié à la CGT. Il fut un des plus actifs au sein de la Ligue de la grève des loyers et des loyers fermiers en 1884-1888. Élu secrétaire de la Fédération Nationale des Ouvriers en Voiture en 1911, il rejoint la même année la nouvellement créée Fédération Communiste Anarchiste (FCA). Les objectifs de Constant étaient la baisse initiale des loyers, et la réparation des logements délabrés, l'opposition militante aux expulsions, et à long terme, la grève générale des locataires.
Constant fut bientôt remplacé par Marcille, militant de Levallois-Perret, au poste de secrétaire général. Le jeune anarchiste Louis Ragon, secrétaire de la section du 5ème arrondissement, fut son assistant. Cependant, il y eut des tensions au sein du syndicat, entre les partisans de l'action directe et ceux qui pensaient que les députés socialistes étaient les seuls à pouvoir mettre en place le socialisme. Constant accusa Marcille d'utiliser l'argent du syndicat pour son propre compte. Moins d'un mois après être devenu secrétaire général, Marcille dut se désister. Cochon le remplaça alors.
Les propriétaires prirent Cochon pour cible en raison de son activité, et ce dernier dut faire face à une expulsion en 1911. Il refusa de partir et fit un siège de cinq jours face à la police. Il cloua des poutres en travers de sa porte, et mit une lampe à la fenêtre de son appartement chaque soir que dura le siège.
Le syndicat avait un hymne, La Marche des Locataires, écrit par l'anarchiste Charles d’Avray. Le syndicat avait vingt sections en juin 1911, dont onze à Paris, et 3500 membres, dont 2500 qui cotisaient.
Le syndicat se focalisa sur l'aide aux locataires afin d'enlever tous leurs biens des logements qu'ils occupaient, lorsqu'ils ne pouvaient plus payer leur loyer ; cette opération était connue sous le nom de « déménagement à la cloche de bois ». En effet, l'impossibilité de payer son loyer se traduisait souvent par la confiscation des biens des locataires par les propriétaires.
À l'annonce de l'expulsion d'un locataire, le syndicat mit en place un groupe, Le Raffût de la Sainte Polycarpe, qui alertait le voisinage et qui terrorisait les concierges et les huissiers. Ce groupe bruitiste prenait ses racines dans la cohue parisienne de la Révolution française, lorsque les femmes tapaient sur les casseroles pour exhorter la populace à se rebeller.
Lorsque les concierges essayaient d'empêcher les déménagements nocturne, le syndicat répondait en plaçant des punaises et des cafards dans leurs serrures. Cochon écrira plus tard ses Trente-neuf façons d'exaspérer votre concierge.
Les déménagement à la cloche de bois se faisaient initialement de façon discrète, puis ils devinrent publiques. Ce fut Cochon qui utilisa le premier les actions spectaculaires, faisant participer les occupants des bâtiments.
Le syndicat recevait l'aide de plusieurs ouvriers qualifiés qui assemblèrent une maison préfabriquée et qui apprirent aux gens à l'assembler le plus rapidement possible. Avec cette maison préfabriquée, ils squattèrent des endroits tels que le Jardin des Tuileries, la cour de la Chambre des Députés, l'Hôtel de Ville où plusieurs milliers de sans-abris se massèrent, la caserne du Château d'Eau où cinquante familles emménagèrent, l'église la Madeleine, et même la Préfecture de Police !
Les actions du syndicat étaient très populaires parmi la classe ouvrière de Paris. Tout comme le fameux auteur compositeur anarchiste d'Avray, le syndicat gagna le soutien d'un autre grand chansonnier, Montéhus, ainsi que de Steinlen, le peintre et talentueux artiste graphique qui créa des affiches pour la cause.
En 1912, Cochon écrivit pour le journal anarchiste bruxellois Le Combat Social, où il tenait une chronique anti-propriétaires avec Georges Schmickrath et Léon de Wreker. En mai, il y eut une scission au sein du syndicat.
La personnalité charismatique de Chochon et ses éloges, en musique ou dans la rue, firent de lui une célébrité et le coupa du reste des militants du syndicat des locataires. Les actions spectaculaires, bien que mettant en lumière le problème des logements, ne focalisèrent les média que sur Cochon, ce qui augmenta encore sa popularité.
S'ajoute également à ça la venue de socialistes dans le syndicat. Ces deux évolutions signifiaient que le syndicat commençait à s'éloigner des principes libertaires de ses débuts.
Cochon essaya de réconcilier les deux pôles, les révolutionnaires et les réformistes, bien qu'il reconnaissait que seule l'action directe permettrait de mener à bien une victoire des locataires. Mais lui-même commença à s'éloigner de ses positions initiales.
La décision fut prise d'envoyer une lettre ouverte au Parlement. Les anarchistes ainsi que les syndicalistes révolutionnaires s'y opposèrent vigoureusement, voyant là une façon policée de mettre la pression sur le Parlement plutôt de s'en remettre à l'action directe.
En octobre 1911, Cochon devient un employé à temps complet du syndicat. Constant quitte le syndicat par dégoût, et plusieurs sections protestent.
Aveuglé par sa popularité, Cochon annonce sa candidature pour les élections municipales de mai 1912. Il est considéré comme un « salaud » dans les pages du Libertaire par les autres locataires activistes. Les anarchistes et les syndicalistes révolutionnaires décidèrent de faire pression pour qu'il soit exclu du syndicat, chose faite un mois plus tard.
Cependant, cette expulsion eut des effets désastreux sur le syndicat des locataires, à cause des divisions internes et d'une organisation adversaire récemment créée par Cochon. L'Union Syndicale des Locataires vit plusieurs de ses sections s'effondrer ou s'affaiblir. La moitié des 10 000 membres la quittèrent en un mois.
Néanmoins, le recours constant à l'action directe par le syndicat inspiré par les anarchistes et surtout par Constant, et les attaques contre la sacro-sainteté de la propriété insufflaient un renouveau et étaient en contraste avec l'inutilité du parlement et la routine des socialistes.
Au début de la Première Guerre mondiale, Cochon fut appelé et partit pour la Bataille de la Marne. En janvier 1915, il fut délivré de ses services militaires afin de travailler à l'usine Renault de Billancourt.
Renvoyé en caserne, il déserta le 16 février 1917. Arrêté en août, il fut condamné par la cour martiale à trois ans de travaux publics. Pendant la guerre, il réussit à publier un journal, Le Raffût, à Maintenon jusqu'en 1917. En 1920, il relança la publication du Raffût, qui durera du 13 novembre 1920 au 30 décembre 1922.
Il était toujours impliqué dans le mouvement des locataires en 1925-1926 et, en raison de ses activités, passa devant la Cour de Paris en avril 1926. Mais les actions de Cochon le séparèrent drastiquement du mouvement anarchiste et jamais plus il n'entreprit d'actions coup de poing, préférant rester dans l'ombre, voire éventuellement disparaître complètement.
Il se retira avec sa compagne Tounette à Pierres, une petite ville à côté de Maintenon dans l'Eure-et-Loire. Il revint à Paris dans les années 1950 pour parler du passé sur un programme radio, Les Rêves Perdus. Là , il fut de nouveau réuni avec les « vieux » anarchistes tels que Louis Lecoin, May Picqueray, Rirette Maitrejean et Charles d’Avray.
Il mourut le 25 avril 1959 Ã Pierres.
Son fils devint actif dans le syndicat des locataires dans les années 1970.
Bibliographie
Patrick Kamoun, V'la Cochon qui déménage, éd. Ivan Davy, 2000 (Extraits disponibles : [1] et [2])
Liens externes
- Georges Cochon et le Syndicat des locataires sur Increvables Anarchistes.
- Cochon contre Vautour, article publié dans le n°32 de CQFD, mars 2006.
Cochon, Georges Cochon, Georges
Cochon, Georges