Nadie se fue

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Nadie se fue est un documentaire français autoproduit et libre de droits d'une durée de 97 minutes. Il a été tourné en 2003.

Résumé

Ce résumé provient intégralement du site Sur-le-champ.

« Nadie se fue », littéralement « personne n’est parti », est un voyage au pays du libéralisme déchu, en Argentine, deux ans après la crise économique et les émeutes spectaculaires des 19 et 20 décembre 2001 qui virent la population descendre dans la rue au cri de « qu’ils s’en aillent tous », sous-entendus patrons véreux, hommes politiques corrompus, juges, militaires, etc.

Le bilan de ces deux journées d’émeutes ne s’est pas seulement soldé par une quarantaine de morts du côté du peuple et par la démission du président de la nation. On avait comme l’impression que la trahison était si grande que rien ne serait plus jamais comme avant, que le coup du libéralisme économique, on ne pourrait jamais plus le refaire, ici en Argentine, du moins. De fait, si l’économie de marché a très vite repris ses droits dans le pays, les journées et les mois qui ont suivi ces évènements ont accessoirement vu l’émergence de luttes sociales particulièrement intenses et innovantes.

Dans les quartiers, des solidarités se sont construites et des centaines d’ « assemblées populaires» ont été créées, avec pour mode de fonctionnement l’horizontalité dans la prise des décisions. Beaucoup de travailleurs ont récupéré les entreprises, qui les avaient précédemment licenciées, pour en reprendre la production, sous contrôle ouvrier ou sous forme de coopératives améliorées.

Le film ne s’attarde pas sur les raisons qui ont mené le pays à la faillite (privatisations, corruption, endettement…) mais sur ceux qui se sont organisés face à la situation dans un pays en crise où la résignation et l’individualisme priment. Les discours se croisent, souvent plein de combativité, d’enthousiasme et d’inventivité mais aussi de contradictions.

Petit à petit, alors que le pays revient au calme et les citoyens aux urnes, le mouvement social s’institutionnalise. Des représentants de l’Etat commencent à s’intéresser aux branches les plus dociles pendant que ceux qui se maintiennent dans la radicalité sont condamnés à la marginalisation. On pressent que ceux qui détiennent le pouvoir ne seront pas inquiétés par ce mouvement social et qu’ils parviendront sans difficulté à expurger ce qu’il peut contenir de subversif et de prometteur. Mais, finalement, ce qui importe le plus, c’est qu’une fois encore, dans des lieux plus ou moins grands et sur un temps plus ou moins long, on aura su dire « non » et s’organiser conséquemment, ensemble. Ce sont ces moments-là qui sont intenses, ceux-là mêmes qu’on n’oublie jamais.


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