Difference between revisions of "État"

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(La non-légitimité de l’État)
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==La non-légitimité de l’État==
 
==La non-légitimité de l’État==
Les anarchistes refusent le mythe de l’État républicain, neutre, démocratique, au-dessus des intérêts particuliers. L’État, c’est au contraire l’organisation de la violence politique des classes dirigeantes qui s’impose à la base de la société. L’État républicain, comme tous les États, est une structure pyramidale et centralisatrice où le pouvoir s’exerce du haut vers le bas. L’État est par nature centralisateur, oppressif, uniformisateur. Arme des classes dirigeantes, il encadre, forme, quadrille, corrige et réprime la population.
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Les anarchistes refusent le mythe de l’État républicain, neutre, démocratique, au-dessus des intérêts particuliers. L’État est au contraire l’organisation de la violence politique des classes dirigeantes qui s’impose à la base de la société. L’État républicain, comme tous les États, est une structure pyramidale et centralisatrice où le pouvoir s’exerce du haut vers le bas. L’État est par nature centralisateur, oppressif, uniformisateur. Arme des classes dirigeantes, il encadre, forme, quadrille, corrige et réprime la population.
  
Les libertaires critique donc le caractère illusoire et mensonger de la « démocratie parlementaire » qui masque le pouvoir du mode de production capitaliste sur la société. La possibilité de choisir les dirigeants de l’État et les législateurs ne peut être dissociée de la structure hiérarchisée de l’État, ni de sa fonction de gestion du capitalisme. Le système parlementaire fait du citoyen un électeur passif, qui délègue son pouvoir à des dirigeants qui ne pourront pas agir contre les intérêts essentiels des classes capitalistes.
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Les libertaires critiquent donc le caractère illusoire et mensonger de la « démocratie parlementaire » qui masque le pouvoir du mode de production capitaliste sur la société. La possibilité de choisir les dirigeants de l’État et les législateurs ne peut être dissociée de la structure hiérarchisée de l’État, ni de sa fonction de gestion du capitalisme. Le système parlementaire fait du citoyen un électeur passif, qui délègue son pouvoir à des dirigeants qui ne pourront pas agir contre les intérêts essentiels des classes capitalistes.
  
La plupart des libertaires ne renvoient cependant pas dos à dos dictatures et démocraties parlementaires. Celles-ci sont les produits d’un compromis - avantageux pour le système, façonné par lui - entre les aspirations et les luttes démocratiques portées par la population et le prolétariat, et les intérêts des classes dominantes, qui ont besoin d’un consensus politique minimum. Aussi l’État moderne parlementaire est-il porteur de contradictions importantes. Ce sont les luttes menées depuis deux siècles qui lui ont imposé la liberté d’expression et d’organisation, le suffrage universel, le suffrage des femmes. Ce sont elles aussi qui lui ont imposé la prise en charge d’une dimension sociale et solidaire, et une conception égalitaire des services publics. L’État moderne est l’enjeu de luttes et de tensions de classe contradictoires, les unes visant à l’extension de ces droits, les autres à leur remise en cause. Ainsi, généralement les anarchistes s'opposent à la privatisation des services publics qui remet en cause toute logique d’utilité sociale.
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La plupart des libertaires ne renvoient cependant pas dos à dos dictatures et démocraties parlementaires. Celles-ci sont les produits d’un compromis - avantageux pour le système, façonné par lui - entre d'une part les aspirations et les luttes démocratiques portées par la population, le prolétariat et le lumpenprolétariat, et d'autre part les intérêts des classes dominantes, qui ont besoin d’un consensus politique minimum. Aussi l’État moderne parlementaire est-il porteur de contradictions importantes. Ce sont les luttes menées depuis deux siècles qui lui ont imposé la liberté d’expression et d’organisation, le suffrage universel, le suffrage des femmes. Ce sont elles aussi qui lui ont imposé la prise en charge d’une dimension sociale et solidaire, et une conception égalitaire des services publics. L’État moderne est l’enjeu de luttes et de tensions de classe contradictoires, les unes visant à l’extension de ces droits, les autres à leur remise en cause. Ainsi, généralement les anarchistes s'opposent à la privatisation des services publics qui remet en cause toute logique d’utilité sociale.
  
  
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Il participe aux luttes contre toutes les dictatures, et aux luttes pour étendre les libertés démocratiques dans les systèmes parlementaires, en affirmant que l’exigence démocratique est en rupture avec l’appareil d’État et avec le système social qu’il défend.
 
Il participe aux luttes contre toutes les dictatures, et aux luttes pour étendre les libertés démocratiques dans les systèmes parlementaires, en affirmant que l’exigence démocratique est en rupture avec l’appareil d’État et avec le système social qu’il défend.
 
 
  
 
==Les valeurs anti-libertaires de l’État==
 
==Les valeurs anti-libertaires de l’État==

Revision as of 21:32, 22 December 2009