Anarchisme et religion

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Catégorie:Anarchisme Tout d'abord, dans l'histoire de l'anarchisme on peut remarquer divers positions par rapport à la religion: l'athéisme, l'anticléricalisme, les anarchistes religieux/ses, des anarchistes plus spirituelLEs,...

Mais, il faut dire que les anarchistes ont traditionellement été sceptiques et/ou opposéEs face aux religions organisées. La plupart des religions organisés sont hiérarchiques par nature et , plus souvent alignée avec les structures de pouvoir contemporaines comme l'État et le capital, qu'opposées à celle-ci. Ceci ne veut pas dire que les anarchistes sont en opposition à la croyance personnelle, ils s'opposent seulement à la nature autoritaire de la religion organisée.

L'Anti-autoritarisme et la lutte des classes sont des thèmes centraux de quelques sectes religieuses et variantes de religions importantes. Plusieurs anarchistes ont été religieux, par exemple Léon Tolstoï et Ammon Hennacy, qui étaient de fervents croyants pour ce qui est des principes de l'anarchisme chrétien et de la non-violence.

L'opposition anarchiste à la religion

Publié de manière posthume en francais, en 1882, "Dieu et l'Etat", de Bakounine, fut l'un des premier traités anarchistes sur la religion. Bakounine y expose sa philosophie sur la place des religions dans l'Histoire et ses relations avec l'état politique actuel. Il faut dire que l'athéisme occupe une grande place dans les traditions anarchistes.

Plusieurs anarchistes espagnols du début du 19ième siècle furent blamés pour des églises en feu, même si plusieurs de ces églises furent en fait brûlées par le Parti Radical. Le support implicite et/ou explicite des leaders religieux pour le fascisme pendant la Guerre civile espagnole a aussi grandement contribué à un sentiment anti-religieux.

Emma Goldman a écrit dans "Anarchism: What It Really Stands For",

L'anarchisme a déclaré la guerre aux influences pernicieuses qui ont jusqu'aujourd'hui empêché la communion harmonieuse des instincts individuels et sociaux, de l'individu et de la société. La religion, domination de l'esprit humain, la proproiété, domination des besoins humains et le gouvernement, domination de la conduite humaine représentent le bastion de l'asservissement humain aisi que toutes les horreurs que celui-ci comporte.
Retrouvez d'autres citations sur la page Citations sur dieu et la religion

Vers la fin du 19ième siècle/début 20ième, des anarchistes comme Voltairine de Cleyre, participèrent au mouvement de la libre-pensée, un mouvement principalement athée.

Des anarchismes religieux

Plusieurs religions présentent des caractéristiques similiaires à l'anarchisme. Aussi, les mouvements anarchistes et anti-autoritaires ont influencé le développement de certaines religions, particulièrement celles nées dans une conscience de classe. Aussi, on verra que, de plusieurs de ces religions, s'est formé un mouvement anarchiste s'identifiant aux traditions des religions en question.

Anarchisme et Bouddhisme

Le Bouddhisme est un système de croyance sans dieu ou, si vous préférez, une philosophie, en contraste à plusieurs autres religions. La plupart des écoles bouddhistes reconnaissent Bouddha comme une homme et un symbole pour atteindre une sorte d'"accomplissement". Les écrits bouddhistes, comme par exemple le Kama Sutra, ont une attitude anti-autoritaire qui encourage le questionnement de l'autorité et des dogmes religieux.

Les communautés bouddhiste effraient souvent les rois et les faiseurs de loi par cause de leur notion de propriété. En rejetant volontairement toutes possessions matérielles et en n'ayant peur devant la douleur et la mort, les Bouddhistes "échappent" naturellement aux systèmes de pouvoir planètaire car ils ne peuvent alors être manipulés.

Conclusions des trois Vérités universelles(bouddhistes)

Les bouddhistes croient en 3 caractéristiques fondamentales de l'existence :

Le non-soi ( skt. Anātman pal. anatta), ou interdépendance (plutôt coproduction conditionnée) ou encore impersonnalité : de l'atome à l'univers - en passant par les êtres humains et leurs états d'esprit - il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle par lui même.

L'impermanence (skt. anitya pal. anicca) : tout est constamment changeant, tout est flux, rien n'est figé une fois pour toutes. "Rien n'est constant si ce n'est le changement".

L'insatisfaction (skt. duhkha pal. dukkha), ou souffrance : ce n'est pas que la souffrance physique ; du fait de l'impermanence des choses, rien ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.


Dès lors, il ne peut y avoir d'"Etat parfait; nous pouvons seulement tenter de nous rapprocher d'une communauté idéale pour tous.Toute société faite par les hommes est aussi impermanente qu'imparfaite, étant donné que les humains et le monde sont en constante mutation. De plus, nulle aisance matérielle ni pouvoir politique ne nous assurera un bonheur permanent; toute satisfaction qui ne serait éclairée relève de l'illusion et ne fait que perpétuer le cycle des réincarnation, "samsara".La liberté individuelle, but tout à fait honorable pour un anarchiste, n'en est pas moins incomplète dans la mesure où elle exclut notre simple humanité puisque aucun "moi" qui serait intrinsèquement distinct du reste de l'univers n'existe.

Ceci dit, le but d'un bodhisattva est de tenter de minimiser la quantité de souffrances au cours de la vie des êtres conscients. L'anarchiste socialiste prétend que tant l'Etat que le capitalisme sont source d'oppression et donc de souffrance. L'Etat est une institution qui encadre le désir de pouvoir tandis que le capitalisme encourage le désir d'aisance matérielle. Essayer de contrôler d'autres êtres humains, du point de vue des anarchistes bouddhistes aura comme conséquence de les faire souffrir et, finalement, d'aussi faire souffrir ceux qui tentent de les contrôler; Tenir aux richesses matérielles et essayer d'un acquérir toujours plus augmentera, de la même manière, les souffrances du capitaliste et de ceux avec qui il a à faire.

La compassion, pour un(e) bouddhiste, jaillit d'une absence d'égoïsme fondamentale. La compassion pour l'humanité est un tout qui inspire les bouddhistes vers l'activisme; toutefois, la plupart, s'il ne s'agit pas de la totalité, des groupes politiques tendent à aller à l'encontre du "noble sentier octuple" qui conduit l'éthique, la pensée et l'action bouddhistes. Ainsi, l'anarchisme, manquant d'une structure idéologique rigide et de dogmes, est vu comme facilement applicable par les Bouddhistes. [1]

Ceux qui voient une conjonction entre Anarchisme et Bouddhisme (de plusieurs façons) incluent Edward Carpenter, Ananda Coomaraswamy, Lala Hardayal Liu Shipei, John Cage, Kenneth Rexroth, Allen Ginsberg, Diane di Prima, Gary Snyder, Jackson MacLow, Peter Lamborn Wilson, John Moore, Kerry Thornley, Max Cafard, William Batchelder Greene, et le pro-Situ, Ken Knabb et quelques autres. Le très connu penseur anarchiste, Pierre Kropotkine, a vu les communautés bouddhistes primitives comme, incorporant le principe d'aide mutuelle,[2] et Matthew Turner a noté que certains prêtres bouddhistes étaient impliqués dans le mouvement anarchiste au Japon durant la première partie du XXième siècle.

Anarchisme et Christianisme

Voir Anarchisme chrétien

Pour plusieurs penseurs, le christianisme fut à l'origine un mouvement anarchiste pacifique. Jésus est considéré, dans cette optique, comme mût par le désir de libérer les individus et le peuple de l'emprise des doctrines religieuses oppressives de la loi juive. La seule véritable autorité serait celle de Dieu, pas celle de l'homme, changeant la loi en éthique réciproque.

D'après les anarchistes chrétiens, il n'y a qu'une source d'autorité à laquelle les chrétiens/nes devraient répondre, l'autorité de Dieu telle qu'enseignée par Jésus. Les anarchistes chrétiens pensent que l'absence de gouvernement ou d'Eglise est justifiée spirituellement et sera seulement atteinte par la grâce de Dieu si les hommes font preuve de compassion et tendent l'autre joue lorsqu'ils sont confrontés à la violence.

Les anarchistes catholiques reconnus incluent Dorothy Day et Peter Maurin fondatrice et fondateur du Catholic Worker Movement. Chez les protestants, on peut notament citer Jacques Ellul.

Discordianisme

Le discordianisme est une religion basée sur le chaos inventée vers la fin des années 1950 en Amérique. Elle est décrite à la fois comme un canular déguisé en religion, et comme une religion déguisée en canular, à moins que ce ne soit une religion déguisée en canular déguisé en religion, ou l'inverse. Ses principes de base sont le rejet du réductionnisme et du dualisme voire même de la falsifiabilité, ce qui pourrait la rapprocher du postmodernisme. Elle fait aussi usage de koans comme certaines tendances zen.

Les enseignements du discordianisme ressemblent fortement aux idées situationistes ainsi qu'à d'autres convictions anarchistes de base. Le "surréalisme" du discordianisme rappelle l'anarchisme, même s'il ne se situe que sur un plan ontologique

Anarchisme et hindouisme

voir hindouisme

L' hindouisme n'est pas une religion au sens ahbramanique du terme, et on peut parler d'ensemble anarchique de croyances et de courants philosophiques, étant donné qu'il n'y a pas d'Eglises dogmatiques: le système des castes est même rejeté par différentes sectes hindous. De plus, Dieu est considéré comme formant le Tout, l'Absolu (panthéisme), et chaque homme doit être considéré comme un dieu possible s'il devient maître de lui-même et non des autres ou soumis à un autre, car la divinité est caché au plus profond de l'intimité de chaque homme.

Anarchisme et Judaisme

Alors que de nombreux anarchistes juifs étaient laïques voire impétueusement anti-religieux, il exista de même quelques penseurs religieux anarchistes ou favorables à l'anarchisme, combinant idées contemporaines radicales et judaïsme traditionnel. Certains anarchistes laîques, tels que Abba Gordin ou Erich Fromm, observèrent également de remarquables similarités entre l'anarchisme et de nombreuses conceptions kabbalistiques, plus particulièrement dans leurs interprétations hassidiques. Plusieurs groupements juifs mystiques avaient pour base des principes anti-autoritaires, de manière similaire à ce qui existait chez les Quakers ou chez les Doukhobors.

Le rabbin kabbaliste orthodoxe Yehuda Ashlag croyait en une version religieuse du communisme libertaire, basée sur les principes de la Kabbale et qu'il appelait "communisme altruiste". Ashlag soutenait le mouvement des kibboutz et prêchait l'établissement d'un réseau de communes internationalistes autogérées qui, finalement, annihilerait complètement le régime de la force brutale puisque "chaque homme ne ferait que ce qui est juste à ses yeux". Il n'y a en effet rien de plus humiliant et dégradant pour une personne que d'être sous le gouvernement de la force brutale[1].

Un rabbin orthodoxe britannique, Yankev-Meyer Zalkind, était un anarcho-communiste et un anti-militariste très actif. Il était un proche ami de Rudolf Rocker, écrivain yiddish prolifique et célèbre commentateur de la Torah. Il affirmait que l'éthique de la Torah, lorsque bien comprise, est très proche de l'anarchisme [2].

Les anarchistes juifs et juives, principalement ceux/celles de culture ashkénaze, furent très actifs/ves dans le mouvement ouvrier des années 1880 jusqu'à 1930. Aujourd'hui, il y a un grand mouvement anarchistes en Israel. On peut compter dans l'histoire beaucoup d'anarchistes juifs et juives.

Anarchisme et Islam

Il y a eu plusieurs traits anti-autoritaires dans l'histoire de l'Islam, souvent liés au Soufisme. La fin du 20ième siècle a amené une synthèse de l'Islam et de l'anarchisme dans une philosophie non-violente et anti-autoritaire épousée par des gens comme Hakim Bey et Yakoub Islam.

Stregheria

Au XIVème siècle nait la Stregheria, basée sur les enseignements de Aradia de Toscane. Selon la Stregheria, la classe chrétienne riche a fait des pauvres des esclaves, qui ont fui leurs oppresseurs et sont devenus des voleurs et des assassins. Ils ont alors commencé à se bâtir des maisons dans des camps insurgés sur les collines Alban, aux alentours du Lac Nemi. Aradia, après son initiation à un culte sorcier de Diane a commencé à les conseiller et à avoir de la pitié pour eux. Elle fut connue comme "La Bella Pelegrina" (La Belle Pèlerine). Après avoir eu une vision de Diane, elle fut amenée à croire qu'elle était l'incarnation spirituelle de la déesse Aradia, et était vénérée par les insurgés. Elle leurs apprit la sorcellerie et des malédictions à utiliser contre leurs oppresseurs.

A l'origine, la Stregheria honorait le dieu romain Lucifer, la déesse romaine Diane, et sa fille Aradia . La Stregheria adopta peu à peu un point de vue légèrement christianisé de Lucifer et Diane; Lucifer devint un courageux rebelle qui s'opposait au Dieu tyrannique des Chrétiens, tandis que Diane devenait une figure proche de Lilith .

Les Benandanti, sorcières employées par l'Eglise pour combattre les compagnons d'Aradia (appelés les Malandanti), pouvaient aussi rejoindre le mouvement lorsqu'elle devenait la cible des chasseurs de sorcières.

La Stregheria manque d'autorité centralisée dans un sens strict, quoique les déités restent honorées comme de sages enseignants.

Taoisme

Le texte central du Taoisme et de la philosophie taoïste, le Tao Te Ching, est considéré par plusieurs comme un grand classique anarchiste. Au temps où il a été écrit en Chine ancienne, il y avait une lutte entre les Taoïstes, les légistes et les confucianistes où les légistes étaient en faveur de la codification de la loi et une centralisation de la gouvernance, les confucianistes étaient en faveur du légisme et d'une gouvernance par les rites, tandis que les taoïstes rejetaient ces idées. Au centre du Taoïsme réside la notion de Wu wei (souvent traduite; l'action dans l'inaction). Celle-ci peut être résumée par cette citation du Tao Te Ching; 'Le monde est régi en laissant les choses suivre leur cours. Il ne peut pas l'être par l'intervention.' Cette idée et quelques autres, trouvables dans le Tao Te Ching, sont semblables à certains concepts anarchistes modernes.

L'Universalisme unitarien

L'Universalisme unitarien n'est pas nécessairement une religion anarchiste, mais a des structures avec des caractéristiques anarchiste. Il s'agit d'une religion dans laquelle les églises et les services sont généralement géré par l'ensemble des participants et décentralisé et autonome. Ce n'est pas nécessairement une religion anarchiste, mais a une structure qui a des caractéristiques anarchistes. Les participants organisent souvent leurs propres services quand les membres du clergé prennent pause. Les services sont habituellement ouvert à la participation des membres. Les 7 valeurs de l'universalisme unitarien sont généralement en accord avec les valeurs anarchistes.

Vodoo

Le vodoo, comme le Stregheria, a été une "religion" par laquelle les esclaves africainEs, principalement en Haïti, ont pu se reconnecter avec leurs racines culturelles.

Wicca

Le Wicca est une religion (philosophie) décentralisée où chaque pratiquant est libre de modifier les rituels, les prières, etc aussi longtemps qu'elles adhèrent au "Rede" Wiccan: "Fais ce qu'il te plaît tant que cela ne nuit à personne.". Les covens (regroupement de wiccans)sont indépendants et n'ont pas d'autorité centrale au dessus de la grande prêtresse des covens. Bien que la plupart des Wiccans ne soient pas des anarchistes eux-mêmes, les douzaines de branches de Wicca, avec les milliers de Wiccans Solitaire (Wiccans non connectés aux autres covens), sont une manifestation de la structure anarchique inhérente à la religion Wicca.

Les wiccans s'appuient sur les principes de tolérance et de respect de la nature. Le Wicca se revendique art de vivre en harmonie avec son environnement. Il s'agit d'une philosophie sans dogmatisme, prônant le respect de l'autre ainsi qu'une démarche de partage avec celui-ci. Par ailleurs, les Wiccans croient en l'existence de la magie, considérée comme "énergie cosmique" présente en chacun de nous et en chaque objet.

Voir aussi

Liens externes

  1. REDIRECT Modèle:Wikipedia(traduit)
    1. Voir aussi Kalama Sutta
    2. Peter Kropotkin Mutual Aid: A Factor of Evolution (1902), "Conclusion".