Confédération nationale du travail - Association internationale des travailleurs

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La CNT-AIT (Confédération nationale du travail - Association internationale des travailleurs) est une fédération syndicale française de type anarcho-syndicaliste fondée en 1946 à Paris.


Historique

La Confédération Nationale du Travail (CNT)

La CNT (Confédération Nationale du Travail) française a été créée en 1946. Elle entend poursuivre les activités de la CGT-SR et de la Confederacion Nacional del Trabajo (CNT), grande organisation syndicaliste espagnole de l'époque. Alors en exil en France, cette organisation est à l'origine de la résistance contre ce qui va devenir le franquisme lors de la guerre d'Espagne (1936-1939). La CNT française s'était alors reconstruite sur les cendres de la CGT-SR qui adhérait à l'Association Internationale des Travailleurs (AIT), tout comme la CNT espagnole.

Radicalement anti-stalinienne et anti-autoritaire, la CNT de 1950 rassemble 5 à 6000 adhérents, sur des bases syndicalistes pures. Principalement des mineurs, des travailleurs du bâtiment. Elle s'oppose à la main-mise du Parti Communiste sur la CGT. À l'époque, elle « affirme que le syndicalisme révolutionnaire ne doit apporter aucun effort à la continuité du régime capitaliste. Il affirme à nouveau que, seule, la transformation sociale, par la révolution, apportera la libération totale et définitive du prolétariat. En conséquence, tous ses efforts tendront vers ce but. » Les dernières tendances syndicalistes indépendantes de Moscou et de Washington tentèrent de monter un troisième front afin de contrer l'influence de ces deux puissances. Sans succès. Dans le contexte de Guerre Froide et l'hégémonie du PCF, la CNT s'effondrera en raison d’affrontements idéologiques et dogmatiques. Puis la CNT, si elle n’a jamais disparu, a connu jusqu’au milieu des années 1990 une longue existence de groupuscule, oscillant de quelques dizaines à quelques centaines d’adhérents. N’ayant plus de réalité syndicale, hormis quelques expériences ponctuelles, elle s’est naturellement repliée sur des activités propagandistes.

La CNT scissionne en 1993 sur la question des élections professionnelles : en 1983 et 1987 puis en 1989, la CNT réunie en congrès adopta des motions de tactique syndicale reconnaissant dans les entreprises de moins de 50 salariés. Une partie des membres de la CNT, surtout à Paris, entendent aller à l'encontre de ces motions en généralisant ces exceptions à tous les secteurs, qu'ils soient privés ou publics, qu'ils aient plus ou moins de 50 salariés et même là ou la CNT étaient reconnue, en dehors de toute instance cogestionnaire, parce qu'elle y avait une section syndicale et un délégué syndical.

Cette banalisation créa deux tendances opposées ayant ainsi pour conséquence la scission de 1993. Scission confirmée en 1996 par l'exclusion de cette tendance au congrès de l'AIT de 1996. L'organisation dite des « vignoles » connue certes un développement jusqu'à quelques milliers d'adhérents ; Mais bien qu'elle connue un moindre développement la CNT, dite CNT-AIT, continua de respecter les motions de congrès.

En 2011, la CNT-AIT subit une scission concernant la structure interne de l'organisation, l'une respectant le mode de fonctionnement de l'organisation : un fédéralisme avec instance régionale en adéquation avec son projet de société libertaire ( dites congrès de Gap), l'autre préférant entrer en rupture avec le mode de fonctionnement des structures régionales du fédéralisme pour lui substituer un fonctionnement en réseau ( dites congrès de Toulouse)

L'Association Internationale des Travailleurs (AIT)

L'Association Internationale des Travailleurs a été fondée à Berlin en décembre 1922 en opposition de l'Internationale Syndicale Rouge contrôlée par les bolchéviques[1].

Elle rejetait le centralisme syndical, le parlementarisme, le militarisme et le nationalisme. Elle comprenait à l'origine des syndicats allemands, argentins, chiliens, danois, norvégiens, italiens, hollandais, portugais, suédois, français et espagnols.

Dans les années 1920, la plupart des sections ont participé à de grandes luttes, mais ont aussi subi des répressions de la part des États. Dans les années 1930, la section locale de l'AIT, la CNT, a lutté pour la révolution sociale en Espagne, l'organisation des paysans et les lieux de travail collectifs, jusqu'à ce qu'elle soit écrasée par la violence brutale des fascistes et des staliniens.

Dans les années 1950, l'AIT a commencé à se relancer. De nouvelles organisations s'y sont jointes et certaines anciennes sections se sont réactivées. Parmi celles-ci, on compte la FORA en Argentine la CNT en Espagne après la mort de Franco, la FAU en Allemagne, la NSF en Norvège, l'USI en Italie, la Solidarity Federation en Grande-Bretagne, l'AIT-SP au Portugal, la COB au Brésil.

Les changements de régime dans l'ancien bloc de l'Est ont conduit à la formation de nouvelles formations syndicales ayant des pratiques anarcho-syndicalistes dans ces pays : le KRAS en Russie, PA en Slovaquie et ASI en Serbie, la ZSP en Pologne.

Ensemble elles constituent les sections de l'AIT.

Organisations membres de l'AIT[2]

  • Federación Obrera Regional Argentina (FORA, Fédération ouvrière régionale argentine)
  • Confederación Nacional del Trabajo (CNT, Confédération nationale du travail)
  • Confédération nationale du travail - Association internationale des travailleurs (CNT-AIT)
  • Unione Sindacale Italiana (USI, Union Syndicale Italienne)
  • Solidarity Federation
  • Prima Akcia (Action Directe)
  • Confederação Operária Brasileira (COB) composée de FORGS (Federação Operária do Rio Grande do Sul) et de FOSP (Federação Operária de São Paulo)
  • ASI-MUR (Anarho-sindikalistička inicijativa, Initiative anarchosyndicaliste)
  • FSA-MAP (Fédération des Anarchistes Sociaux)
  • AIT-SP (AIT-Section Portugaise)
  • KRAS (КОНФЕДЕРАЦИЯ РЕВОЛЮЦИОННЫХ АНАРХО-СИНДИКАЛИСТОВ, Confédération révolutionnaire anarcho-syndicaliste)
  • NSF (Norsk Syndikalist Federation, Fédération syndicaliste norvégienne)
  • ZSP (AktualnoÅ›ci | ZwiÄ…zek Syndykalistów Polski, Association des Syndicalistes Polonais
  • FAU (Freie Arbeiterinnen- und Arbeiter Union, Union des travailleuses et travailleurs libres)

Organisations associées et connexes à l'AIT[2]

  • Amigos de la AIT
  • ASF (Anarchosyndicalist Federation)
  • Germinal

Moyens de luttes

Principes

La méthode de base de la CNT-AIT sont la démocratie directe et l'action directe, ce qui signifie que ses membres s'organisent et agissent par eux-mêmes, collectivement, sans intermédiaire mais dans un but précis.

Son fédéralisme fonctionne suivant les mêmes principes de démocratie directe, de rotation des tâches, la révocabilité des délégués, autrement dit, ils n'ont que le rôle de "porte-parole" des membres. Les membres des syndicats ont toute autorité sur leurs mandatés qui doivent transmettre les positions convenues collectivement à tous les niveaux ( local, régional, national, international).

Indépendance et financement

La CNT se dit indépendante - financièrement, politiquement et de manière organisationnelle - des intérêts politiques et commerciaux. Elle est contre toutes les formes de collaboration (cogestion) entre les travailleurs et le patronat à travers des organismes tels que les comités d'entreprise et autres dispositifs corporatifs des États. À ce titre, elle n'est financée que par les cotisations de ses adhérents et refuse les permanents syndicaux et les représentants du personnel tels que les délégués du personnel ou les comités d'entreprises. Comprenant que la représentation du personnel, par son principe même de non-révocabilité, entre en contradiction avec ses principes de démocratie directe et d'action directe.

Notes et références

  1. Arthur Lehning, La Naissance de l’Association internationale des travailleurs de Berlin: Du syndicalisme révolutionnaire à l’anarchosyndicalisme. ( Lecture en ligne )
  2. 2.0 2.1 Sections mentionnées sur le site officiel de l'Association Internationale des Travailleurs, lien.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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