Difference between revisions of "Courants anti-industriels"

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Les courants anti-industriels sont des courants politiques qui se distinguent par une critique radicale de toutes les technologies issues des révolutions industrielles des XIXe et XXe siècles. Ces courants dépassent le traditionnel clivage gauche-droite : il existe aussi bien des courants d'extrême-droite que d'extrême gauche ou anarchistes.

Histoire

XIXe

Le premier mouvement ouvrier anti-industriel apparaît en Angleterre au début du XIXe siècle : les luddites détruisent ainsi les premières machines. Partout où la révolution industrielle se développe, des mouvements de refus du salariat et de l'usine se forment et des bris de machines sont commis. Dès le XIXe siècle, des groupes anarchistes rejettent la révolution industrielle. Aujourd'hui encore, en Inde[1] ou en Chine, devant la destruction de l'environnement et des économies de subsistance, de tels mouvements d'opposition à l'industrialisation se manifestent chez la paysannerie déracinée.

XXe

Au XXe siècle, il faut attendre les années 1960 pour voir émerger des courants anti-industriels.

États-Unis

Ces courants apparaissent tout d'abord aux États-Unis au sein du mouvement hippie. Le courant anti-industriel le plus radical est représenté par les théories anarcho-primitivistes de John Zerzan, qui prône un retour au mode de vie préhistorique des chasseurs-cueilleurs.

Aux États-Unis, le mathématicien Theodore Kaczynski a publié un manifeste anti-industriel après avoir envoyé une vingtaine de colis piégés contre des représentants du complexe industriel américain ainsi que des universitaires, tuant trois personnes.

Certaines communautés comme les Amish refusent le mode de vie moderne.

France

En France après Mai 1968, un courant contestataire rompt avec la thématique de la réappropriation des forces productives existantes que soutenait la gauche libertaire et marxiste[2] :

  • La revue Survivre et vivre, créée en 1970, à l'initiative de scientifiques critiques dont Alexandre Grothendieck : « Les scientifiques sacrifient tout aux prétendues nécessités de l'expansion et du progrès ».
  • La rubrique de Fournier dans Charlie-Hebdo.
  • De la pollution considérée sous tous ses aspects (Montpellier, 1971), où les nuisances ne sont pas présentées comme des dysfonctionnement mais comme étant intrinsèques au capitalisme.
  • Les fondateurs de Longo Maï publient en 1972 l'« Appel de Bâle » : « Nous abandonnons donc la société industrielle à elle-même, cette société qui sans rémission court à la catastrophe. Nous allons prendre refuge dans des bases de survie, dans ces territoires exsangues que le capitalisme triomphant a cyniquement condamnés à mourir. »
  • Dans La véritable scission dans l'Internationale (1972), Guy Debord et Gianfranco Sanguinetti écrivent : « La pollution et le prolétariat sont aujourd'hui les deux côtés concrets de la critique de l'économie politique »
  • En 1980, Jaime Semprun publie, après l'accident de Three Mile Island, La nucléarisation du monde.
  • En 1982, la revue Sans réserve propose le démantèlement des forces productives.
  • À partir de 1984, les théories anti-industrielles se développent notamment autour de l'Encyclopédie Des Nuisances (EdN)[3] et du côté de l'écrivain Jacques Camatte.

Notes et références

  1. Historiquement, dans ce pays, le premier mouvement organisé de résistance au processus d'industrialisation et de tentative de construction d'un autre mode d'organisation -et de production- de la société s'est cristallisé autour de Gandhi, puis de son disciple Vinoba Bhave. Depuis, d'autres mouvements de résistance ont vu et voient le jour, sans pour autant qu'un lien puisse être nécessairement établi entre leurs actions et l'héritage gandhien.
  2. Ce paragraphe est issu de « Notes pour servir à l'histoire du courant anti-industriel contemporain », In extremis, bulletin de liaison et de critique anti-industrielle, n° 1, automne 2001, p.13
  3. « La véritable utilité du développement technique du monde moderne est désormais là : sa fonction sociale est d'empêcher la solution des problèmes qu'il pose en en créant toujours de nouveaux. En accord avec l'adage "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?", la prolifération d'une technologie autodestructrice permet de contourner la contradiction historique d'une richesse perpétuellement confisquée. », Relevé provisoire de nos griefs contre le despotisme de la vitesse à l'occasion de l'exension des lignes du TGV, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 1998, p. 26.

Bibliographie

Revues

Ouvrages

  • Alliance pour l'opposition à toutes les nuisances, Relevé provisoire de nos griefs contre le despotisme de la vitesse à l'occasion de l'extension des lignes du TGV, Edn, 1998.
  • Jacques Ellul, Le bluff technologique, Hachette, 1988.
  • Mathieu Amiech et Julien Mattern, Le Cauchemar de Don Quichotte : sur l'impuissance de la jeunesse d'aujourd'hui, Editions Climats, 2004.
  • Remarques sur l'agriculture génétiquement modifiée et la dégradation des espèces, Edn, 1999.
  • Bertrand Louart, Quelques éléments d’une critique de la société industrielle, suivi d’une Introduction à la réappropriation…, 2003, 48 p.
  • William Morris, L'âge de l'ersatz, 1894. lire en ligne
  • Os Cangaceiros, La Domestication industrielle, 1983 lire en ligne
  • Theodore Kaczynski, (dit Unabomber), La Société industrielle et son avenir (1996), Edn, 1998. lire en ligne
  • Jean-Marc Mandosio, Après l'effondrement, notes sur l'utopie néotechnologique, Edn, 2000.
  • René Riesel et Jaime Semprun, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Edn, 2008.
  • Kirkpatrick Sale La révolte luddite : briseurs de machines à l'ère de l'industrialisation, éditions L'échappée, 2006.
  • Kirkpatrick Sale, Le Mythe du Progrès, éditions Non Fides, 2008, 16 p. lire en ligne
  • John Zerzan, Qui a tué Ned Ludd?, éditions Non Fides, 2008. lire en ligne
  • John Zerzan, Aux Sources de l'aliénation (1988), L'Insomniaque, 1999.
  • John Zerzan, Futur primitif (1994), L'Insomniaque, 1998.

Articles connexes

Liens externes




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