Critiques de l'"anarcho"-capitalisme

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Catégorie:Idée politiquecatégorie:idéologie

Introduction

L'"anarcho"-capitalisme est une orientation politique basée sur le libéralisme, auquel elle tente d'ajouter et de défendre une philosophie Individualiste, dans laquelle seraient légitimées toutes les actions dont les acteurs et intéressés seraient consentants.

Le contrat et la non-agression au fondement de la société

De fait, tout ce qui est imposé est écarté de cette théorie (impots, emprisonnement...). La théorie défend cependant une forme de capitalisme, qui permettrait à chacun d'être propriétaire de lui même, de ses actes et de ses biens. Tout acte "bien vu" serait rémunéré, tout acte "répréhensible" serait à l'origine d'un retrait (on peut remarquer la contradiction avec la théorie individualiste sur ce point). Toute personne ayant créé quelque chose est censée ainsi être propriétaire de sa création, et toute propriété serait assimilable à un capital, qui varie donc en fonction de l'intégration de l'individu dans le milieu.

La mise en commun du capital, la répartition des tâches et des responsabilités, la spécialisation des compétences et l'échange des services sont des moyens complémentaires d'être plus productif, c'est à dire de produire davantage de satisfactions.

La "bonne volonté" et la "coopération" des adhérents est un point essentiel de l'anarcho-capitalisme, ce qui le rapproche du volontarisme.

Dans cet esprit, l'"anarcho"-capitalisme s'incrit dans la perspective d'un système local et non contraignant, permettant dans la théorie à d'autres politiques, si elles sont suivies par ceux qui les demandent, sont tolérées..

La "bonne volonté" est de mise, mais il y a des restrictions :

  • "Le système ne doit pas léser ceux qui bénéficient d'une aide contre leur plein gré"
  • "Ceux qui dispensent une aide ne doivent pas être contraints de le faire"

Dans cette théorie, les participants, suivant un mode social et de vie mutuellement consenti, seraient libres de mettre le fruit de leur travail à la libre disposition d'autrui (c’est-à-dire sans en restreindre l'accès).


Fondements philosophiques de l'"anarcho"-capitalisme

Dans la théorie "anarcho"-capitaliste, l'économie est une science, un point de vue sur l'ensemble de l'activité humaine.

Le mouvement se réclame successeur de l'Ecole Libérale Classique (voir Frédéric Bastiat), de l'Ecole Autrichienne (voir Ludwig von Mises), de Gustave de Molinari, successeur de Bastiat, et de Murray Rothbard, successeur de Mises qui ont poussé le libéralisme dans ses limites en prétendant refuser complètement toute légitimité à l'État.

Pour eux, l'économie qui a un sens est la praxéologie, l'étude de l'action humaine. Ils rejettent les points de vue étatistes sur l'économie, tels que développés par les néo-classiques, économétristes, statisticiens, keynésiens et marxistes.

Leur ontologie est individualiste, et en cela ils sont proches des libéraux, y compris des minarchistes, et aux antipodes des socialistes, collectivistes, etc. Si les "anarcho"-capitalistes rejoignent les anarchistes socialistes quant à la critique de l'État, ils rejettent le Collectivisme libertaire qui est une des tendances de l'anarchisme (parmi tant d'autres), qui n'aboutit selon eux qu'à recréer l'État sous des noms nouveaux (syndicats, communautés...).

Une doctrine très critiquée dans sa désignation et dans ses fondements

Individualisme et collectivisme sont, pour les "anarcho"-capitalistes, plus essentiels qu'anarchisme et étatisme pour définir la façon de penser des "anarcho"-capitalistes. On peut donc aussi comprendre l'"anarcho"-capitalisme comme un individualisme radical.

L'« anarcho »-capitalisme est d'ailleurs considéré, par les anarchistes « traditionnels », comme un individualisme libéral et non comme un Individualisme Anarchiste. C'est la raison pour laquelle les « anarcho » -capitalistes ne sont pas reconnus, comme anarchistes, par les anarchistes dits « traditionnels », qui les considérent comme des individualistes libéraux ou des panarchistes libéraux.

L'anarchisme est justement le point critique de la théorie : il n'y a pas grand chose d'anarchiste, l'Etat unique étant remplacé par la Communauté; et il y a bel et bien des lois, quoique consenties par la communauté (comme dans le système démocratique).

Du côté des libéraux, de nombreuses critiques leur ont également été adressées. Chez les libertariens tout d'abord (Ayn Rand, Robert Nozick, Friedrich Hayek) qui défendent la mise en place d'un régime minarchiste. Hayek insinuera par exemple que leur doctrine n'a pas grand chose à voir avec la liberté. Ensuite, concernant la privatisation des ressources naturelles, leur théorie semble atteindre rapidement ses limites. En effet, pour qu'un marché des ressources naturelles fonctionne sans entraîner une destruction des ressources ou une réduction de la biodiversité, il faudrait que de nombreuses conditions soient remplies. Il faudrait tout d'abord que le bien ait une valeur pour son propriétaire, qu'il ait une valeur marchande, une valeur de legs ou une valeur d'existence. Or très souvent, aucune de ces conditions n'est remplie. Ensuite, il faut que le propriétaire prenne en compte les générations futures. Faute de quoi, il dilapidera les ressources à court-terme. Hélas, sa préférence pour le futur peut être trop faible, ou il peut ne pas avoir de descendance. Autre point, la thésaurisation des droits de propriété peut conduire à des situations monopolistiques. Il est également possible d'envisager des comportements opportunistes (chantage, intimidation). Enfin, un morcellement de l'espace naturel n'est pas nécessairement souhaitable en terme écologique. Dernier point, il est fort probable que lorsqu'un choix préférentiel doit être fait entre une ressource naturelle ayant peu de valeur marchande mais beaucoup de valeur écologique, et une autre ressource ayant beaucoup de valeur marchande et beaucoup de coûts écologiques (par exemple construire une maison avec vue sur la mer dans un espace écologiquement fragile), la ressource peu écologique sera systématiquement choisie. On voit donc que même en conservant l'hypothèse de rationalité des acteurs (qui est une hypothèse forte), on peut arriver à tirer des conclusions concernant les conséquences de la privatisation des biens publics ou communs, tout à fait opposées à celles des anarcho-capitalistes, et bien plus pessimistes.

Ressources

Références

Liens externes

Citations

  • Si l'impôt, payé sous la contrainte, est impossible à distinguer du vol, il s'ensuit que l'État, qui subsiste par l'impôt, est une vaste organisation criminelle, bien plus considérable et efficace que n'importe quelle mafia « privée » ne le fut jamais. (Murray Rothbard)
  • A long terme, c'est nous qui l'emporterons... La botte cessera un jour de marteler le visage de l'homme, et l'esprit de liberté brûle avec tant de force dans sa poitrine qu'aucun lavage de cerveau, aucun totalitarisme ne peuvent l'étouffer. (Murray Rothbard)

Voir aussi



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