Difference between revisions of "FAQAnar:F.3.1 - Pourquoi la négligence vis-à-vis de l'égalité est-elle si importante ?"

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Simplement parce une négligence vis-à-vis de l'égalité entraîne vite la fin de la liberté pour la majorité, étant niée de plusieurs façons importantes. La plupart des "anarcho"-capitalistes et des libertariens nient (ou au mieux, ignorent) le pouvoir du marché. Rothbard, par exemple, affirme que le pouvoir économique n'existe pas en régime capitaliste ; ce que les gens appellent le « pouvoir économique » « n’est donc que le Droit, en toute liberté, de refuser de conclure un échange<ref>Murray Rothbard, ''[http://membres.lycos.fr/mgrunert/ethique.htm L'Éthique de la Liberté]'', Chapitre XXVIII.</ref> »
 
Simplement parce une négligence vis-à-vis de l'égalité entraîne vite la fin de la liberté pour la majorité, étant niée de plusieurs façons importantes. La plupart des "anarcho"-capitalistes et des libertariens nient (ou au mieux, ignorent) le pouvoir du marché. Rothbard, par exemple, affirme que le pouvoir économique n'existe pas en régime capitaliste ; ce que les gens appellent le « pouvoir économique » « n’est donc que le Droit, en toute liberté, de refuser de conclure un échange<ref>Murray Rothbard, ''[http://membres.lycos.fr/mgrunert/ethique.htm L'Éthique de la Liberté]'', Chapitre XXVIII.</ref> »
  
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Cependant, le déni de la puissance du marché par les "libertariens" n'a rien de surprenant. La « nécessité, et non la redondance, de la supposition d'une égalité naturelle est requise "si les problèmes inhérents de la théorie du contrat ne sont pas en phase de devenir trop évidents." Si certains individus sont supposés avoir, de manière significative, plus de pouvoir, qu'ils sont plus capables que les autres, et si ils sont toujours égoïstes, alors qui crée des partenaires égaux est impossible &mdash; le pacte établira un association de maîtres et d'esclave. Il va sans dire que le fort présentera le contrat comme avantageux pour les deux parties : le fort n'aura plus à travailler (et à devenir riche, c'est-à-dire plus fort encore) et le faible recevra un revenu et ne mourra pas de faim<ref>Carole Pateman, ''The Sexual Contract'', p. 61.</ref> ». Donc si la liberté est considérée comme découlant de de la propriété, il est donc évident que les individus ayant peu de biens (mise à part leur propre corps, cela va de soi) perdent le contrôle effectif de leur propre personne et de leur travail (ce qui était, comme nous ne l'avons pas oublié, la base de leurs droits naturels équivalents). Quand l'une des forces marchandant est faible (ce qui est typiquement le cas sur le marché du travail), les échanges tendent à accroître les inégalités de richesse et de puissance dans le temps plutôt que de tendre vers une égalisation.
 
Cependant, le déni de la puissance du marché par les "libertariens" n'a rien de surprenant. La « nécessité, et non la redondance, de la supposition d'une égalité naturelle est requise "si les problèmes inhérents de la théorie du contrat ne sont pas en phase de devenir trop évidents." Si certains individus sont supposés avoir, de manière significative, plus de pouvoir, qu'ils sont plus capables que les autres, et si ils sont toujours égoïstes, alors qui crée des partenaires égaux est impossible &mdash; le pacte établira un association de maîtres et d'esclave. Il va sans dire que le fort présentera le contrat comme avantageux pour les deux parties : le fort n'aura plus à travailler (et à devenir riche, c'est-à-dire plus fort encore) et le faible recevra un revenu et ne mourra pas de faim<ref>Carole Pateman, ''The Sexual Contract'', p. 61.</ref> ». Donc si la liberté est considérée comme découlant de de la propriété, il est donc évident que les individus ayant peu de biens (mise à part leur propre corps, cela va de soi) perdent le contrôle effectif de leur propre personne et de leur travail (ce qui était, comme nous ne l'avons pas oublié, la base de leurs droits naturels équivalents). Quand l'une des forces marchandant est faible (ce qui est typiquement le cas sur le marché du travail), les échanges tendent à accroître les inégalités de richesse et de puissance dans le temps plutôt que de tendre vers une égalisation.
  
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En d'autres termes, le contrat n'a pas besoin de remplacer le pouvoir si la richesse et la position de marchandage des contractants en devenir ne sont pas égales (car si les agents économiques ont un pouvoir égal, il est permis de douter qu'ils acceptent de vendre le contrôle de leur liberté ou de leur travail à une tierce personne). Ceci signifie que le « pouvoir » et le « marché » ne sont pas des termes antithétiques. Alors que les relations au sein du marché sont considérées volontaires, ce n'est pas le cas en pratique sur un marché capitaliste. Une grosse compagnie a un avantage comparatif sur les plus petites entreprises, sur les communautés et sur les travailleurs individuels ce qui se ressentira sur chaque contrat. Par exemple, une grosse compagnie, ou des individus riches, auront accès à plus d'argent et pourront donc faire durer les litiges ou les grèves jusqu'à ce que les ressources de leurs adversaires soient épuisées. Si une entreprise pollue, la communauté locale pourrait accepter un tel dommage du fait de la peur que l'entreprise (dont elle dépend) soit délocalisée. Si les membres d'une communauté l'attaquent finalement en justice, alors l'entreprise ne fera qu'exercer son droit à la propriété en menaçant de s'installer dans un autre endroit. Dans de telles circonstances, la communauté souscrira « librement » aux conditions de l'entreprise ou devra faire face à une fracture sociale et économique importante. De la même manière, lors de l'élection espagnole de 1936, « les agents des propriétaires terriens qui ont menacé de renvoyer les métayers et les fermiers qui n'ont pas choisi le bulletin de vote réactionnaire » ne faisaient qu'exercer leur droit légitime à la propriété en menaçant les gens et leur famille par le biais de la douleur et de l'incertitude économiques<ref>Murray Bookchin, ''The Spanish Anarchists'', p. 260.</ref>.
  
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Si nous prenons le marché du travail, il est évident que les « acheteurs » et les « vendeurs » de la force de travail sont rarement sur un pied d'égalité (si tel était le cas, le capitalisme serait en situation de crise &mdash; voir la section [[FAQAnar:C.7 - Qu'est-ce qui entraîne le cycle économique capitaliste ?|C.7]]). Nous avons insisté dans la section [[FAQAnar:C.9 - Les politiques de laissez-faire réduiraient-elles le chômage, tel que les défenseurs "du marché libre" capitaliste l'affirment ?|C.9]] sur le fait qu'en régime capitaliste la compétition sur le marché du travail est entièrement en faveur des employeurs. Ainsi, la capacité de refuser un échange pèse plus lourdement sur une classe que sur l'autre, permettant ainsi aux travaux de « libre échange » d'assurer la domination (et donc l'exploitation) de l'une sur l'autre. L'inégalité sur le marché permet de s'assurer que les décisions de la majorité des gens présents sur ce marché soient modelées selon les besoins des puissants, et non pas selon les besoins de tous. C'est pour cette raison que l'anarchiste individualiste [[Joshua K. Ingalls|J.K. Ingalls]] s'opposait à la proposition d'Henry George<ref>NdT : économiste politique américain, partisan le plus influent de l'impôt unique sur la terre. Il défend une théorie selon laquelle chacun possède ce qu'il fabrique, mais que tout ce qui se trouve dans la nature appartient à tous. Très critique vis-à-vis du profit et de la concentration des richesses entre les mains d'une poignée d'individus.</ref> de nationaliser la terre. Ingalls était conscient que les riches enchériraient sur les pauvres pour les baux territoriaux et qu'ainsi le vol de la classe laborieuse continuerait.
  
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Ainsi, le marché ne met pas fin au pouvoir ou à la servitude &mdash; celles-ci sont toujours là, mais sous des formes différentes. Pour qu'un échange soit vraiment volontaire, les deux parties doivent avoir le pouvoir égal d'accepter, de rejeter, ou d'exercer une influence sur les termes de celui-ci. Malheureusement, ces conditions sont rarement présentes sur le marché du travail ou au sein d'un régime capitaliste en général. L'argument de Rothbard, selon lequel le pouvoir économique n'existe pas, ne parvient pas à expliquer pourquoi les riches peuvent enchérir sur les pauvres pour les ressources, et pourquoi une entreprise est généralement en capacité de refuser plus facilement un accord (avec un individu, un syndicat ou un groupe), plutôt que l'inverse (et que l'impact d'un tel refus est tel qu'il mènera les autres parties engagées à rechercher le compromis bien plus loin, c'est-à-dire, bien plus en faveur de l'entreprise). Dans de telles circonstances, les individus formellement libres devront « accepter » de s'asservir afin de survivre. En observant la routine du capitalisme moderne, en observant ce que nous finissons par tolérer pour le seul plaisir de gagner suffisamment d'argent pour survivre, il n'est pas étonnant que les anarchistes se soient demandés si le marché nous servait ou si nous le servions (ainsi que ceux qui y sont en position de force).
  
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L'inégalité ne peut donc être facilement repoussée. Comme le faisait remarquer [[Max Stirner]], « la libre concurrence n'est pas "libre", parce que ''les moyens de concourir'', ''les choses nécessaires à la concurrence'' me font défaut. » Du fait de cette inégalité basique de richesse (de « moyens de concourir » ou de « choses nécessaires à la concurrence »), nous découvrons que « le régime bourgeois livre les travailleurs aux possesseurs, c'est-à-dire [...], aux capitalistes. L'ouvrier ne peut ''tirer'' de son travail un prix en rapport avec la valeur qu'a le produit de ce travail pour celui qui le consomme. [...] Le plus gros bénéfice en va au capitaliste.<ref>Max Stirner, ''L'Unique et sa propriété'', sections intitulées ''[http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Unique_et_sa_propri%C3%A9t%C3%A9_:_Seconde_partie_-_Moi_-_II._%E2%80%94_Le_Propri%C3%A9taire#B._.E2.80.94_MES_RELATIONS Mes relations]'' [deuxième partie] et ''[http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Unique_et_sa_propri%C3%A9t%C3%A9_:_Premi%C3%A8re_partie_-_L%E2%80%99homme_-_II_%E2%80%93_Les_Anciens_et_les_Modernes#.C2.A7_1._.E2.80.94_Le_Lib.C3.A9ralisme_politique Le Libéralisme politique]'' [première partie], traduit par Robert L. Leclaire. Nous soulignons.</ref> » Il est intéressant de remarquer que même Stirner ait reconnu que le capitalisme entraîne l'exploitation et que ses racines reposent sur les inégalités de propriété et de pouvoir. Nous pouvons également ajouter que la valeur que l'ouvrier ne peut « tirer » de son travail va dans la poche des capitalistes, qui l'investissent dans d'autres « choses nécessaires à la concurrence », ce qui consolide et augmente leur avantage dans la concurrence libre. Pour citer Stephan L. Newman :
  
In other words, "contract" need not replace power if the bargaining position and wealth of the would-be contractors are not equal (for, if the bargainers had equal power it is doubtful they would agree to sell control of their liberty/labour to another). This means that "power" and "market" are not antithetical terms. While, in an abstract sense, all market relations are voluntary in practice this is not the case within a capitalist market. A large company has a comparative advantage over smaller ones, communities and individual workers which will definitely shape the outcome of any contract. For example, a large company or rich person will have access to more funds and so stretch out litigations and strikes until their opponents resources are exhausted. Or, if a company is polluting the environment, the local community may put up with the damage caused out of fear that the industry (which it depends upon) would relocate to another area. If members of the community did sue, then the company would be merely exercising its property rights when it threatened to move to another location. In such circumstances, the community would "freely" consent to its conditions or face massive economic and social disruption. And, similarly, "the landlords' agents who threatened to discharge agricultural workers and tenants who failed to vote the reactionary ticket" in the 1936 Spanish election were just exercising their legitimate property rights when they threatened working people and their families with economic uncertainty and distress<ref>Murray Bookchin, ''The Spanish Anarchists'', p. 260.</ref>.
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<blockquote>« Un autre aspect inquiétant du refus des libertariens de reconnaître le pouvoir du marché est leur échec pour faire face à la tension entre liberté et autonomie [...] Le travaille salarié en régime capitaliste est, bien sûr, un travail formellement libre. Personne n'est forcé de travailler avec un révolver sur la tempe. La circonstance économique, cependant, a souvent un effet de contrainte ; elle force ceux qui sont relativement pauvres à accepter un emploi aux conditions fixées par les propriétaires et les gestionnaires. Le travailleur qui est son propre patron conserve sa liberté [c'est-à-dire sa liberté négative] mais perd son autonomie [la liberté positive]<ref>Stephan L. Newman, ''Liberalism at Wit's End'', p. 122-123.</ref>. »</blockquote>
  
If we take the labour market, it is clear that the "buyers" and "sellers" of labour power are rarely on an equal footing (if they were, then capitalism would soon go into crisis -- see section C.7). As we stressed in section C.9, under capitalism competition in labour markets is typically skewed in favour of employers. Thus the ability to refuse an exchange weighs most heavily on one class than another and so ensures that "free exchange" works to ensure the domination (and so exploitation) of one by the other. Inequality in the market ensures that the decisions of the majority of people within it are shaped in accordance with that needs of the powerful, not the needs of all. It was for this reason, for example, that the Individual Anarchist J.K. Ingalls opposed Henry George's proposal of nationalising the land. Ingalls was well aware that the rich could outbid the poor for leases on land and so the dispossession of the working class would continue.
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"anarcho"-capitaliste
  
The market, therefore, does not end power or unfreedom -- they are still there, but in different forms. And for an exchange to be truly voluntary, both parties must have equal power to accept, reject, or influence its terms. Unfortunately, these conditions are rarely meet on the labour market or within the capitalist market in general. Thus Rothbard's argument that economic power does not exist fails to acknowledge that the rich can out-bid the poor for resources and that a corporation generally has greater ability to refuse a contract (with an individual, union or community) than vice versa (and that the impact of such a refusal is such that it will encourage the others involved to compromise far sooner). In such circumstances, formally free individuals will have to "consent" to be unfree in order to survive. Looking at the tread-mill of modern capitalism, at what we end up tolerating for the sake of earning enough money to survive it comes as no surprise that anarchists have asked whether the market is serving us or are we serving it (and, of course, those who have positions of power within it).
 
 
L'inégalité ne peut donc être facilement repoussée. Comme le faisait remarquer [[Max Stirner]], « la libre concurrence n'est pas "libre", parce que ''les moyens de concourir'', ''les choses nécessaires à la concurrence'' me font défaut. » Du fait de cette inégalité basique de richesse (de « moyens de concourir » ou de « choses nécessaires à la concurrence »), nous découvrons que « le régime bourgeois livre les travailleurs aux possesseurs, c'est-à-dire [...], aux capitalistes. L'ouvrier ne peut ''tirer'' de son travail un prix en rapport avec la valeur qu'a le produit de ce travail pour celui qui le consomme. [...] Le plus gros bénéfice en va au capitaliste.<ref>Max Stirner, ''L'Unique et sa propriété'', sections intitulées ''[http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Unique_et_sa_propri%C3%A9t%C3%A9_:_Seconde_partie_-_Moi_-_II._%E2%80%94_Le_Propri%C3%A9taire#B._.E2.80.94_MES_RELATIONS Mes relations]'' [deuxième partie] et ''[http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Unique_et_sa_propri%C3%A9t%C3%A9_:_Premi%C3%A8re_partie_-_L%E2%80%99homme_-_II_%E2%80%93_Les_Anciens_et_les_Modernes#.C2.A7_1._.E2.80.94_Le_Lib.C3.A9ralisme_politique Le Libéralisme politique]'' [première partie], traduit par Robert L. Leclaire. Nous soulignons.</ref> » Il est intéressant de remarquer que même Stirner ait reconnu que le capitalisme entraîne l'exploitation et que ses racines reposent sur les inégalités de propriété et de pouvoir. Nous pouvons également ajouter que la valeur que l'ouvrier ne peut « tirer » de son travail va dans la poche des capitalistes, qui l'investissent dans d'autres « choses nécessaires à la concurrence », ce qui consolide et augmente leur avantage dans la concurrence libre. Pour citer Stephan L. Newman :
 
  
<blockquote>"Another disquieting aspect of the libertarians' refusal to acknowledge power in the market is their failure to confront the tension between freedom and autonomy. . . Wage labour under capitalism is, of course, formally free labour. No one is forced to work at gun point. Economic circumstance, however, often has the effect of force; it compels the relatively poor to accept work under conditions dictated by owners and managers. The individual worker retains freedom [i.e. negative liberty] but loses autonomy [positive liberty]<ref>Stephan L. Newman, ''Liberalism at Wit's End'', p. 122-123.</ref>."</blockquote>
 
  
 
If we consider "equality before the law" it is obvious that this also has limitations in an (materially) unequal society. Brian Morris notes that for Ayn Rand, "[u]nder capitalism . . . politics (state) and economics (capitalism) are separated . . . This, of course, is pure ideology, for Rand's justification of the state is that it 'protects' private property, that is, it supports and upholds the economic power of capitalists by coercive means.<ref>Brian Morris, ''Ecology & Anarchism'', p. 189.</ref>" The same can be said of "anarcho"-capitalism and its "protection agencies" and "general libertarian law code." If within a society a few own all the resources and the majority are dispossessed, then any law code which protects private property automatically empowers the owning class. Workers will always be initiating force if they rebel against their bosses or act against the code and so equality before the law" reflects and reinforces inequality of power and wealth. This means that a system of property rights protects the liberties of some people in a way which gives them an unacceptable degree of power over others. And this critique cannot be met merely by reaffirming the rights in question, we have to assess the relative importance of the various kinds of liberty and other values we hold dear.
 
If we consider "equality before the law" it is obvious that this also has limitations in an (materially) unequal society. Brian Morris notes that for Ayn Rand, "[u]nder capitalism . . . politics (state) and economics (capitalism) are separated . . . This, of course, is pure ideology, for Rand's justification of the state is that it 'protects' private property, that is, it supports and upholds the economic power of capitalists by coercive means.<ref>Brian Morris, ''Ecology & Anarchism'', p. 189.</ref>" The same can be said of "anarcho"-capitalism and its "protection agencies" and "general libertarian law code." If within a society a few own all the resources and the majority are dispossessed, then any law code which protects private property automatically empowers the owning class. Workers will always be initiating force if they rebel against their bosses or act against the code and so equality before the law" reflects and reinforces inequality of power and wealth. This means that a system of property rights protects the liberties of some people in a way which gives them an unacceptable degree of power over others. And this critique cannot be met merely by reaffirming the rights in question, we have to assess the relative importance of the various kinds of liberty and other values we hold dear.
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This ideological confusion of right-libertarianism can also be seen from their opposition to taxation. On the one hand, they argue that taxation is wrong because it takes money from those who "earn" it and gives it to the poor. On the other hand, "free market" capitalism is assumed to be a more equal society! If taxation takes from the rich and gives to the poor, how will "anarcho"-capitalism be more egalitarian? That equalisation mechanism would be gone (of course, it could be claimed that all great riches are purely the result of state intervention skewing the "free market" but that places all their "rags to riches" stories in a strange position). Thus we have a problem: either we have relative equality or we do not. Either we have riches, and so market power, or we do not. And its clear from the likes of Rothbard, "anarcho"-capitalism will not be without its millionaires (there is, according to him, apparently nothing un-libertarian about "hierarchy, wage-work, granting of funds by libertarian millionaires, and a libertarian party<ref>Black, ''The Abolition of Work and Other Essays'', [http://www.geocities.com/CapitolHill/5065/libcon.html The Libertarian As Conservative], p. 142.</ref>"). And so we are left with market power and so extensive unfreedom.
 
This ideological confusion of right-libertarianism can also be seen from their opposition to taxation. On the one hand, they argue that taxation is wrong because it takes money from those who "earn" it and gives it to the poor. On the other hand, "free market" capitalism is assumed to be a more equal society! If taxation takes from the rich and gives to the poor, how will "anarcho"-capitalism be more egalitarian? That equalisation mechanism would be gone (of course, it could be claimed that all great riches are purely the result of state intervention skewing the "free market" but that places all their "rags to riches" stories in a strange position). Thus we have a problem: either we have relative equality or we do not. Either we have riches, and so market power, or we do not. And its clear from the likes of Rothbard, "anarcho"-capitalism will not be without its millionaires (there is, according to him, apparently nothing un-libertarian about "hierarchy, wage-work, granting of funds by libertarian millionaires, and a libertarian party<ref>Black, ''The Abolition of Work and Other Essays'', [http://www.geocities.com/CapitolHill/5065/libcon.html The Libertarian As Conservative], p. 142.</ref>"). And so we are left with market power and so extensive unfreedom.
  
Thus, for a ideology that denounces egalitarianism as a "revolt against nature" it is pretty funny that they paint a picture of "anarcho"-capitalism as a society of (relative) equals. In other words, their propaganda is based on something that has never existed, and never will: an egalitarian capitalist society. Without the implicit assumption of equality which underlies their rhetoric then the obvious limitations of their vision of "liberty" become too obvious. Any real laissez-faire capitalism would be unequal and "those who have wealth and power would only increase their privileges, while the weak and poor would go to the wall . . . Right-wing libertarians merely want freedom for themselves to protect their privileges and to exploit others<ref>Peter Marshall, ''Op. Cit.'', p. 653.</ref>."
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Ainsi, pour une idéologie qui dénonce l'égalitarisme comme étant « une révolte contre la nature »<ref>NdT : référence au titre d'un des ouvrages de Rothbard, ''Egalitarianism as a Revolt Against Nature and Other Essays'', où Rothbard attaque l'idée d'égalité comme fondement politique et économique.</ref>, il est amusant de voir qu'ils dépeignent une société "anarcho"-capitaliste comme étant une société (relativement) égalitaire. En d'autres mots, leur propagande se fonde sur quelque chose qui n'a jamais existé, et n'existera jamais : une société capitaliste égalitaire. Sans la supposition implicite de l'égalité qui sous-tend leur rhétorique, les limites évidentes de leur vision de la « liberté » deviennent trop évidentes. N'importe quel régime capitaliste défendant le laissez-faire serait inégal, et « ceux qui détiennent la richesse et le pouvoir ne feront qu'accroître leurs privilèges, tandis que les plus faibles et les pauvres feraient eux faillite [...] Les libertariens ne veulent simplement la liberté que pour eux, afin de protéger leurs privilèges et exploiter les autres<ref>Peter Marshall, ''Op. Cit.'', p. 653.</ref>. »
  
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secF3.html#secf31}}
 
{{source|http://www.infoshop.org/faq/secF3.html#secf31}}
 
== Notes et références ==
 
== Notes et références ==
 
<references />
 
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Revision as of 15:55, 11 July 2008

FAQ anarchiste
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« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
F - L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?

Introduction
F.1 - Les "anarcho"-capitalistes sont-ils vraiment des anarchistes ?



F.2 - Que signifie "liberté" pour les "anarcho"-capitalistes ?



F.3 - Pourquoi les "anarcho"-capitalistes n'attribuent-ils généralement peu ou pas de valeur à l'"égalité" ?



F.4 - Quelle est la position des libertariens sur la propriété privée ?



F.5 - Privatiser les « terrains communaux » augmentera-t-il la liberté ?
F.6 - L'"anarcho"-capitalisme est il contre l'État ?



F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?



F.8 - Quel rôle l'État a-t-il pris dans la création du capitalisme ?



Sommaire complet et détaillé