Difference between revisions of "FAQAnar:F.7.3 - Peut-il exister un "anarchisme" de droite ?"
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[[ce que l'anarchisme n'est pas#"Anarchisme" de droite|L'"anarchisme" de droite revendiqué par François Richard et Michel-Georges Micberth]] n'existe pas aux États-Unis. Cet article traite uniquement de l'[["anarcho"-capitalisme]], que certains de ses partisans considèrent comme une branche "de droite" de l'anarchisme, la branche "de gauche" étant pour eux la branche anticapitaliste (c'est-à -dire, les vrais anarchistes). | [[ce que l'anarchisme n'est pas#"Anarchisme" de droite|L'"anarchisme" de droite revendiqué par François Richard et Michel-Georges Micberth]] n'existe pas aux États-Unis. Cet article traite uniquement de l'[["anarcho"-capitalisme]], que certains de ses partisans considèrent comme une branche "de droite" de l'anarchisme, la branche "de gauche" étant pour eux la branche anticapitaliste (c'est-à -dire, les vrais anarchistes). | ||
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<!-- As Hart inadvertently shows, it is not a firm base to build a claim. That anyone can consider "anarcho"-capitalism as anarchist simply flows from a lack of knowledge about anarchism -- as numerous anarchists have argued. For example, "Rothbard's conjunction of anarchism with capitalism," according to David Wieck, "results in a conception that is entirely outside the mainstream of anarchist theoretical writings or social movements . . . this conjunction is a self-contradiction." He stressed that "the main traditions of anarchism are entirely different. These traditions, and theoretical writings associated with them, express the perspectives and the aspirations, and also, sometimes, the rage, of the oppressed people in human society: not only those economically oppressed, although the major anarchist movements have been mainly movements of workers and peasants, but also those oppressed by power in all those social dimensions . . . including of course that of political power expressed in the state." In other words, anarchism represents "a moral commitment" which Rothbard's position is "diametrically opposite" to. [Anarchist Justice, p. 215, p. 229 and p. 234] | <!-- As Hart inadvertently shows, it is not a firm base to build a claim. That anyone can consider "anarcho"-capitalism as anarchist simply flows from a lack of knowledge about anarchism -- as numerous anarchists have argued. For example, "Rothbard's conjunction of anarchism with capitalism," according to David Wieck, "results in a conception that is entirely outside the mainstream of anarchist theoretical writings or social movements . . . this conjunction is a self-contradiction." He stressed that "the main traditions of anarchism are entirely different. These traditions, and theoretical writings associated with them, express the perspectives and the aspirations, and also, sometimes, the rage, of the oppressed people in human society: not only those economically oppressed, although the major anarchist movements have been mainly movements of workers and peasants, but also those oppressed by power in all those social dimensions . . . including of course that of political power expressed in the state." In other words, anarchism represents "a moral commitment" which Rothbard's position is "diametrically opposite" to. [Anarchist Justice, p. 215, p. 229 and p. 234] | ||
− | + | C'est une honte que certains académiciens considèrent que le terme utilisé par Rothbard est pertinent plutôt que de juger de son contenu et de son rapport avec la théorie et l'histoire anarchistes. Ils réaliseront bientôt que l'opposition de tant d'anarchistes à l'"anarcho"-capitalisme est quelque chose qui ne peut être ignoré ou repoussé. En d'autres mots, une aile anarchiste « de droite » ne peut pas exister et n'existe pas, peut importe le nombre de fois que la droite essaye d'utiliser ce mot pour décrire leur idéologie. | |
− | + | La raison est simple. L'économie et la politique anarchistes ne peuvent être séparés artificiellement. Elles sont liées intrinsèquement. Godwin et Proudhon n'ont pas arrêté leur analyse à l'État. Ils l'ont étendu aux relations sociales produites par les inégalités de richesse, par exemple le pouvoir économique ainsi que le pouvoir politique. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter les ouvrages de Rothbard. Pour Rothbard, et tel qu'exposé dans [[FAQAnar:F.7.2 - Le gouvernement est-il compatible avec l'anarchisme ?|la section précédente]], le problème majeur avec les « taxationistes volontaires » n'était pas qui déterminait le « corps de la loi absolue » mais plutôt qui la défend. Dans son argumentaire, il avance qu'une « agence de défense » démocratique est en situation de désavantage dans son système de « marché libre ». Comme il le dit : | |
− | <blockquote> | + | <blockquote>« Ce serait, en fait, être compétitif au prix d'un sévère désavantage, que d'avoir été établi sur le principe du "vote démocratique". Considéré comme phénomène de marché, le "vote démocratique" (un vote par personne) est simplement la méthode de la "coopérative" du consommateur. Empiriquement, il a été démontré maintes et maintes fois que les coopératives ne peuvent concurrencées avec succès les compagnies détenues par des actionnaires, tout particulièrement lorsqu'elles sont toutes les deux égales devant la loi. Il n'y a aucune raison de croire que les coopératives de défense seraient de quelque manière plus efficace. D'où il suit, que nous sommes en droit d'attendre que les vieux gouvernements coopératif disparaissent du fait du manque de clients sur le marché, alors que les agences de défense par actions deviendraient la forme prédominante sur le marché. »<ref>Rothbard, ''Power and Market'', Chapitre 4, section 7, p. 125</ref></blockquote> |
− | + | Noter à quel point il assume qu'un coopérative et une entreprise seront « égales devant la loi ». Mais qui détermine la loi ? Évidement pas un gouvernement élu démocratiquement, car l'idée « [d']un vote par personne » dans la détermination du droit coutumier auquel tous sont assujettis est « inefficace ». Il ne pense pas non plus, comme les anarchistes individualistes, que la loi serait jugée en même temps que les fait par des jurys. Tel que nous l'avons écris dans la section [[FAQAnar:F.6.1 - Quel est le problème avec cette justice de « libre marché » ?|F.6.1]], il l'a rejeté au profit de sa détermination par « des avocats et des juristes libertariens ». Ainsi la loi ne peut être changée par les gens ordinaires et elle est défendue par des agences de défense privées engagées pour protéger la liberté et la propriété de la classe possédante. Dans le cas d'une économie capitaliste, cela signifie défendre le pouvoir des propriétaires terriens et des capitalistes contre les locataires rebelles et les travailleurs. | |
− | + | Cela signifie que le « Code de droit coutumier » de Rothbard sera déterminé, interprété, défendu et amendé par des entreprises se fondant sur la volonté de la majorité des propriétaires, c'est-à -dire les riches. Une telle idée semble difficilement encline à produire de l'égalité devant la loi. Comme il l'avance dans une note de bas de page : | |
− | <blockquote> | + | <blockquote>« Il y a une forte raison ''a priori'' de croire que les entreprises seront supérieures aux coopératives, dans toute situation donnée. Car si chaque propriétaire ne reçoit qu'un seul vote, sans égard au montant d'argent qu'il aurait investi dans un projet (les gains seront divisés de la même manière), il n'y aura pas d'incitation à investir plus qu'un autre homme ; en fait, chaque incitation va dans l'autre sens. Cette gêne de l'investissement s'oppose fortement à la forme coopérative. <ref>Rothbard, ''Op. Cit.'', p. 125</ref> »</blockquote> |
So if the law is determined and interpreted by defence agencies and courts then it will be done so by those who have invested most in these companies. As it is unlikely that the rich will invest in defence firms which do not support their property rights, power, profits and definition of property, it is clear that agencies which favour the wealthy will survive on the market. The idea that market demand will counter this class rule seems unlikely, given Rothbard's own argument. In order to compete successfully you need more than demand, you need sources of investment. If co-operative defence agencies do form, they will be at a market disadvantage due to lack of investment. As argued in section J.5.12, even though co-operatives are more efficient than capitalist firms lack of investment (caused by the lack of control by capitalists Rothbard notes) stops them replacing wage slavery. Thus capitalist wealth and power inhibits the spread of freedom in production. If we apply Rothbard's argument to his own system, we suggest that the market in "defence" will also stop the spread of more libertarian associations thanks to capitalist power and wealth. In other words, like any market, Rothbard's "defence" market will simply reflect the interests of the elite, not the masses. | So if the law is determined and interpreted by defence agencies and courts then it will be done so by those who have invested most in these companies. As it is unlikely that the rich will invest in defence firms which do not support their property rights, power, profits and definition of property, it is clear that agencies which favour the wealthy will survive on the market. The idea that market demand will counter this class rule seems unlikely, given Rothbard's own argument. In order to compete successfully you need more than demand, you need sources of investment. If co-operative defence agencies do form, they will be at a market disadvantage due to lack of investment. As argued in section J.5.12, even though co-operatives are more efficient than capitalist firms lack of investment (caused by the lack of control by capitalists Rothbard notes) stops them replacing wage slavery. Thus capitalist wealth and power inhibits the spread of freedom in production. If we apply Rothbard's argument to his own system, we suggest that the market in "defence" will also stop the spread of more libertarian associations thanks to capitalist power and wealth. In other words, like any market, Rothbard's "defence" market will simply reflect the interests of the elite, not the masses. |
Revision as of 01:23, 10 July 2008
L'avancement de cette traduction est de 65%. |
Catégorie:En traduction
Note du traducteur :
L'"anarchisme" de droite revendiqué par François Richard et Michel-Georges Micberth n'existe pas aux États-Unis. Cet article traite uniquement de l'"anarcho"-capitalisme, que certains de ses partisans considèrent comme une branche "de droite" de l'anarchisme, la branche "de gauche" étant pour eux la branche anticapitaliste (c'est-à -dire, les vrais anarchistes).
Les notes du traducteur sont indiquées par la mention NdT.
En un mot, non. Ceci peut être observé de l'"anarcho"-capitalisme même qui tente d'intégrer les anarchistes individualistes américains dans son arbre généalogique.
Hart fait mention des anarchistes individualistes, appelant les idées de Tucker du « libéralisme laissez-faire »[1]. Cependant, Tucker considérait ses idées comme du « socialisme » et présenta une critique socialiste de la plupart des aspects du libéralisme, particulièrement ses droits à propriété privée lockéens. Tucker fondait la plupart de ses idées concernant la propriété sur Proudhon, donc si Hart rejette ce dernier pour son socialisme, alors ceci s'applique à Tucker également. Étant donné qu'il note qu'il y a « deux principaux courants de pensée anarchiste », c'est-à -dire « le communisme anarchiste qui n'autorise pas le droit pour un individu de rechercher du profit, d'exiger une loyer ou un intérêt et de posséder une propriété » et un « anarchisme de propriétaires "de droite", qui défend vigoureusement de tels droits », alors Tucker, comme Godwin devront être placés dans le camp "de gauche"[2]. Tucker affirmait, après tout, que son but était de mettre un terme au profit, à l'intérêt et au loyer, et il attaquaient la propriété privée des terres et des logements, au-delà de l'argument « occupation et utilisation »[3]. C'est une honte que Hart soit si ignorant de l'anarchisme pour ignorer que les autres formes d'anarchie qui, tout en étant anti-capitalistes, n'étaient pas communistes.
Comme vu précédemment, l'argument de Hart sur l'histoire du libéralisme « antiétatique » fait défaut. Godwin y est inclut uniquement en ignorant ses idées sur la propriété, idées qui de bien des manières reflètent les futures analyses « socialistes » (c'est-à -dire anarchistes) de Proudhon. Il discute ensuite de quelques individus qui étaient les seuls à avoir de tels opinions, même au sein des libéraux extrêmes, et de ceux qui connaissaient tous l'anarchisme et l'ont explicitement rejeté ce terme pour leurs idéologies respectives. En fait, ils préféraient les termes de « gouvernement » ou « [d']État » pour décrire leurs systèmes qui, vu de l'extérieur, seraient difficilement réconciliables avec la définition habituelle "anarcho"-capitaliste de l'anarchisme en tant « [qu']absence de gouvernement » ou plus simplement « [d']antiétatisme ». L'argument de Hart sur l'individualisme anarchiste fait également défaut, n'arrivant pas à débattre des idées de ce mouvement en matière d'économie (ce qui est normal puisque les liens de ce courant avec l'anarchisme "de gauche" deviendraient une évidence).
Cependant, les similarités entre les idées de Molinari et de ceux connus plus tard sous le nom d'"anarcho"-capitalistes sont évidentes. Hart note qu'avec la mort de Molinari en 1912, « l'antiétatisme libéral disparaît virtuellement jusqu'à sa redécouverte par l'économiste Murray Rothbard à la fin des années 1950 »[4]. Bien que ce groupe non-majoritaire soit quelque peu plus important que par le passé, il n'en reste pas moins que les idées exposées par Rothbard sont aussi étrangères à la tradition anarchiste que celles de Molinari. C'est une honte que Rothbard, comme ses prédécesseurs, n'ait pas appelé son idéologie autre chose que de l'anarchisme. Non seulement celle-ci aurait été plus précise, mais cela aurait amené moins de confusion, et cette section de la FAQ eut été inutile ! Le fait que Rothbard et les autres "anarcho"-capitalistes ne parviennent pas à reconnaître, qu'étant donné la longévité de la théorie et du mouvement sociaux-politiques appelés anarchisme, ils ne peuvent s'appeler « anarchistes » sans mettre en conflit leurs idées et celles de la tradition existante, témoigne de leur manque de bon sens. Au lieu d'introduire un nouveau terme dans le vocabulaire politique (ou d'utiliser la terminologie de Molinari), ils ont préférés essayer de s'approprier vainement un mot utilisé par d'autres. Ils semblent avoir oublié que le vocabulaire politique et l'usage qui en est fait vont de pair. D'où le fait que nous soyons soumis à des articles qui parle d'un nouvel « anarchisme » tout en essayant de dissocier l'"anarcho"-capitalisme du véritable anarchisme dont on entend parler dans les média et dans les livres d'histoire. En fait, la seule raison qu'ont certains de considérer l'"anarcho"-capitalisme comme une forme d'anarchisme est qu'une personne (Rothbard) décida dans les années 1950 de voler le nom d'une théorie et d'un mouvement socio-politiques établis de longue date et largement diffusés, et d'utiliser ce nom pour son idéologie qui n'a peu, voire rien, en commun avec l'anarchisme.
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Notes et références
- ↑ David M. Hart, Gustave de Molinari and the Anti-statist Liberal Tradition: Part I, pp. 263-290, Journal of Libertarian Studies, vol. V, no. 3, p. 284
- ↑ Hart, Gustave de Molinari and the Anti-statist Liberal Tradition: Part II, Op. Cit., p. 427
- ↑ NdT : argument des "anarcho"-capitalistes concernant la possibilité de récupérer une propriété abandonnée.
- ↑ Hart, Gustave de Molinari and the Anti-statist Liberal Tradition: Part III, Op. Cit., p. 88