Difference between revisions of "Individualisme"

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(L'individu libéral)
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Cet individu libéral n'est toutefois par l'individu réel, existant, divers et multiple ; il est plutôt l'individu en tant qu'essence commune à chaque homme particulier. Ainsi, l'individualisme libéral se fonde sur une définition de la [[nature humaine]] et de la [[liberté]] qui lui est inhérente.
 
Cet individu libéral n'est toutefois par l'individu réel, existant, divers et multiple ; il est plutôt l'individu en tant qu'essence commune à chaque homme particulier. Ainsi, l'individualisme libéral se fonde sur une définition de la [[nature humaine]] et de la [[liberté]] qui lui est inhérente.
  
Les droits de l'individu sont donc, pour le libéral, naturels et ne dépendent pas du bon vouloir des institutions sociales. D'où la possibilité d'une déclaration universelle des droits de l'homme  qui transcende les sociétés poarticulières.
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Les droits de l'individu sont donc, pour le libéral, naturels et ne dépendent pas du bon vouloir des institutions sociales. D'où la possibilité d'une déclaration universelle des droits de l'homme  qui transcende les sociétés particulières.
La société est d'ailleurs conçue comme un assemblage d'individus qui visent à défendre et à satisfaire leurs intérêts particuliers. La société libérale est un moyen au service de l'individu et non l'inverse. Elle repose sur un [[contrat social]] librement consenti et résiliable à volonté.
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La société est d'ailleurs conçue comme un assemblage d'individus qui vise à défendre et à satisfaire leurs intérêts particuliers. La société libérale est un moyen au service de l'individu et non l'inverse. Elle repose sur un [[contrat social]] librement consenti et résiliable à volonté.
  
 
==== La société libérale ====
 
==== La société libérale ====
Il n'y a donc pas, dans la conception libérale de l'individualisme, d'antagonisme entre la société et l'individu. L'homme est un animal social et sociable qui a besoin de l'aide de ses semblables pour arriver à ses fins. Ce que les libéraux rejettent, c'est la subordination de ces fins particulières à des fins collectives. Selon l'individualisme libéral, la poursuite par chacun de son intérêt particulier conduit nécessairement à l'harmonie sociale, selon la théorie de la «main invisible» d'Adam Smith dont la plupart des libéraux se sont inspirés.
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Il n'y a donc pas, dans la conception libérale de l'individualisme, d'antagonisme entre la société et l'individu. L'homme est un animal social et sociable qui a besoin de l'aide de ses semblables pour arriver à ses fins. Ce que les libéraux rejettent, c'est la subordination de ces fins particulières à des fins collectives. Selon l'individualisme libéral, la poursuite par chacun de son intérêt particulier conduit nécessairement à l'harmonie sociale, selon la théorie de la «main invisible» d'Adam Smith dont la plupart des libéraux se sont inspirés.Dans cette perspective, l'individu est conçu comme un être purement rationnel, calculateur froid poursuivant ses intérêts : c'est l'homo oeconomicus. On voit bien le danger d'un tel réductionisme, minorant, voire occultant les passions humaines dans les actes de décision.
  
 
Le véritable intérêt rationnel et raisonnable de l'individu n'est donc pas de se [[Révolte|révolter]], d'entrer en guerre contre le reste de la communauté, puisque les désagréments occasionnés par les représailles et la vengeance qui s'exercerait alors irait à son encontre. Le [[travail]], exécuté dans le but purement égoïste de la survie, du confort ou de l'enrichissement personnel, contribue, quel qu'il soit, à l'intérêt collectif.
 
Le véritable intérêt rationnel et raisonnable de l'individu n'est donc pas de se [[Révolte|révolter]], d'entrer en guerre contre le reste de la communauté, puisque les désagréments occasionnés par les représailles et la vengeance qui s'exercerait alors irait à son encontre. Le [[travail]], exécuté dans le but purement égoïste de la survie, du confort ou de l'enrichissement personnel, contribue, quel qu'il soit, à l'intérêt collectif.
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Dans la seconde moitié du XX{{e}} siècle, certains ultra-libéraux comme [[Ayn Rand]], [[Robert Nozick]], [[Murray Rothbard]] ou [[David Friedman]] ont poussé la logique libérale jusqu'à ces dernières conclusions logiques et en sont venus à préconiser non seulement la séparation de l'État et de l'économie, mais l'abolition pure et simple de l'[[État]] non pas au nom d'une domination comme le font les anarchistes, mais au nom du « marché libre ».
 
Dans la seconde moitié du XX{{e}} siècle, certains ultra-libéraux comme [[Ayn Rand]], [[Robert Nozick]], [[Murray Rothbard]] ou [[David Friedman]] ont poussé la logique libérale jusqu'à ces dernières conclusions logiques et en sont venus à préconiser non seulement la séparation de l'État et de l'économie, mais l'abolition pure et simple de l'[[État]] non pas au nom d'une domination comme le font les anarchistes, mais au nom du « marché libre ».
  
Se qualifiant d'[["anarcho"-capitalisme|"anarcho"-capitalistes]] (mais plus souvent qu'autremenent de [[libertariens]]), ils préconisent le libre jeu intégral des acteurs économiques sans l'intervention jugée parasitaire de l'[[État]]. La protection de l'ordre établi, comme celle des individus et de leur propriété doit selon eux être considérés comme des services sujets à être échangés et établis par contrats librement consentis. En pratique, les libertariens prévoient la privatisation des fonctions coercitives de l'[[État]], comme le système judiciaire et la police.
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Se qualifiant d'[["anarcho"-capitalisme|"anarcho"-capitalistes]] (mais plus souvent qu'autremenent de [[libertariens]]), ils préconisent le libre jeu intégral des acteurs économiques sans l'intervention jugée parasitaire de l'[[État]]. La protection de l'ordre établi, comme celle des individus et de leur propriété doit selon eux être considérés comme des services sujets à être échangés et établis par contrats librement consentis. En pratique, les libertariens prévoient la privatisation des fonctions coercitives de l'[[État]], comme le système judiciaire et la police. Ils preconisent le credo liberal de l'Etat minimal et veulent de petits Etats gérés par des copropriétaires.
  
 
== L'individualisme anarchiste ==
 
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==L'individualisme aristocratique ==
 
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{{article|individualisme aristocratique}}
 
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L'[[Individualisme aristocratique|individualisme aristocratique]] (ou élitiste) se caractérise par la volonté d'élever l'individu au-dessus de lui-même en le rendant digne de sa liberté. Principalement représenté par [[Friedrich Nietzsche]], [[Georges Palante]] et [[Michel Onfray]], cet individualisme uniciste préconise une affirmation intense et complète du moi, qui doit conduire à l'épanouissement d'un individu supérieur à l'homme du troupeau. Par le libre développement de ses facultés, l'individu fort est appelé à devenir un homme supérieur.
 
L'[[Individualisme aristocratique|individualisme aristocratique]] (ou élitiste) se caractérise par la volonté d'élever l'individu au-dessus de lui-même en le rendant digne de sa liberté. Principalement représenté par [[Friedrich Nietzsche]], [[Georges Palante]] et [[Michel Onfray]], cet individualisme uniciste préconise une affirmation intense et complète du moi, qui doit conduire à l'épanouissement d'un individu supérieur à l'homme du troupeau. Par le libre développement de ses facultés, l'individu fort est appelé à devenir un homme supérieur.
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Les individualistes aristocratiques sont des pessimistes sociaux. Selon eux, il est vain d'espérer un changement radical de la société. Ne croyant pas au Grand Soir ou à la révolution sociale, ils estiment que c'est à l'individu seul de prendre en main son destin. Ils s'opposent également à l'[[anarchisme individualiste|individualisme anarchiste]] qu'ils considèrent comme une utopie économique, politique et sociale qui tente de réaliser un idéal. Pour eux, les idéaux de libre association et de contrat librement consenti des anarchistes restent grégaires et peuvent assujettir l'individu en restreignant sa liberté.
 
Les individualistes aristocratiques sont des pessimistes sociaux. Selon eux, il est vain d'espérer un changement radical de la société. Ne croyant pas au Grand Soir ou à la révolution sociale, ils estiment que c'est à l'individu seul de prendre en main son destin. Ils s'opposent également à l'[[anarchisme individualiste|individualisme anarchiste]] qu'ils considèrent comme une utopie économique, politique et sociale qui tente de réaliser un idéal. Pour eux, les idéaux de libre association et de contrat librement consenti des anarchistes restent grégaires et peuvent assujettir l'individu en restreignant sa liberté.
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===Liens externes===
 
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*[http://www.mouvement-individualiste.com '''L'individu responsable'''] (site du Mouvement Individualiste International)
 
*[http://fraternitelibertaire.free.fr/reserve/lindividualisme_chez_hobbes.rtf l''''Individualisme''' chez '''Hobbes'''] (Fichier RTF)
 
*[http://fraternitelibertaire.free.fr/reserve/lindividualisme_chez_hobbes.rtf l''''Individualisme''' chez '''Hobbes'''] (Fichier RTF)
 
*[http://www.espacestemps.net/document1132.html '''La théorie politique de l’individualisme possessif''', De '''Hobbes''' à Locke - C.B. Macpherson]
 
*[http://www.espacestemps.net/document1132.html '''La théorie politique de l’individualisme possessif''', De '''Hobbes''' à Locke - C.B. Macpherson]

Latest revision as of 00:02, 5 April 2015

L'individualisme est une philosophie qui privilégie l'individu au niveau politique, social et moral, par rapports aux droits, intérêts et valeurs du groupe, ou de la communauté. Les divers courants de pensée individualistes considèrent l'individu comme seule réalité et comme principe de toute évaluation et se refusent à considérer les problèmes humains de façon collective. L'individualisme ne reconnaît pas comme entités véritables et autonomes les grands ensembles que sont les sociétés, les peuples, la nation ou même l'humanité.

Ainsi, l'individu s'affirme d'abord dans son unicité et sa différence ; toutes tentatives de réduction et d'assimilation à un tout qui ne respecterait pas ces caractéristiques constituantes sont donc néfastes et dangereuses. Quelque soit sa tendance, l'individualisme considère l'individu comme un être indépendant, maître de son corps, de sa vie et de ses actions. Il prône, selon le type d'individualisme, une liberté qui se traduit par le droit de propriété individuelle, la liberté de pensée et d'expression, ou la liberté des mÅ“urs.

Le principe individualiste a soulevé dès le XVIIIème siècle la question de la relation entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Comment assurer une cohésion dans une société individualiste où chaque individu poursuit son intérêt particulier ? Les réponses apportées par les individualistes sont diverses, mais ne tombent jamais dans le solipsisme ou le repli nombriliste sur soi. En satisfaisant ses intérêts et ses besoins, l'individu Å“uvre généralement dans l'intérêt des autres. Mais puisque l'individu isolé, qui ne tient pas compte des intérêts des autres, risque fort de ne pas survivre très longtemps, son intérêt bien senti est de s'associer et de collaborer avec ses semblables à certaines tâches et activités. L'association ainsi formée garde un caractère momentané et conditionnel puisqu'elle repose sur le consentement libre et mutuel. L'association telle qu'envisagée par les individualistes n'a pour but que la satisfaction des intérêts individuels, qui ne sont jamais sacrifiés à un chimérique intérêt général, public ou national.

Le principe individualiste rencontre cependant diverses objections. Ainsi, le nationalisme, la plupart des religions et des théories démocratiques et collectivistes ainsi qu'en sociologie, la méthodologie holiste tendent au contraire à donner la primauté à la société sur l'individu.

Il importe de distinguer l'individualisme du personnalisme qui comprend l'homme comme individu conscient du bien et du mal, libre et responsable, comme un sujet raisonnable, responsable de ses actes, qui mérite le respect. Pour le personnaliste, ce qui distingue la personne de l'individu, c'est ce qui en quelque sorte lui est extérieur, supérieur et universel : son essence divine, son caractère humain, sa faculté d'agir selon la morale universelle.

L'individualisme libéral[edit]