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Une '''propriété''' est un élément caractéristique d'une chose ou d'une personne.  
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La '''propriété''' est un terme juridique (définit par une [[autorité]] : Sénat, ...) caractérisant les droits d'une personne ou d'un groupe, au sein d'un empire ou d'une nation possédé par une autorité.  
  
Au plan pratique, cela désigne notamment l'ensemble des choses sur lesquels une personne dispose de droits exclusifs (propriété individuelle) ou d'une entité (propriété privée), ou partagés par plusieurs (propriété commune, copropriété).  
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Au plan pratique, cela désigne notamment l'ensemble des choses sur lesquels une personne dispose de droits exclusifs ([[propriété individuelle]]) ou de ce quoi dispose une entité ([[propriété privée]]), ou de ce qui est partagé par plusieurs ([[propriété commune]], '''copropriété''').  
  
 
==Considérations légales ==
 
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* ''fructus'' : le droit d'en recueillir les fruits
 
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* ''usus'' : le droit de l'utiliser
 
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* ''abusus'' : le droit de le détruire en tout ou partie, de le modifier, ou de le céder à un autre.  
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Le propriétaire est responsable de ses propriétés, notamment en cas de dommage sur autrui.
 
Le propriétaire est responsable de ses propriétés, notamment en cas de dommage sur autrui.
  
La « propriété intellectuelle » est une invention moderne, pour désigner un artifice juridique qui transforme en élément caractéristique une chose immatérielle, et qui par ce fait est duplicable sans priver le détenteur initial de sa chose. Par exemple : le contenu d'un livre, un procédé technique (brevet), une chanson.  
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La « propriété intellectuelle » est une invention moderne, pour désigner une loi qui transforme en élément caractéristique une chose immatérielle, et qui par ce fait est duplicable sans priver le détenteur initial de sa chose. Par exemple : le contenu d'un livre, un procédé technique (brevet), une chanson.  
  
 
En droit romain, la propriété est divisée en "biens meubles" et "biens immeubles". En droit anglo-saxon ("common law"), il y a une distinction à peu près semblable entre biens personnels ("propriété personnelle") et biens immeubles ("real property").
 
En droit romain, la propriété est divisée en "biens meubles" et "biens immeubles". En droit anglo-saxon ("common law"), il y a une distinction à peu près semblable entre biens personnels ("propriété personnelle") et biens immeubles ("real property").
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:''Tout homme possède une propriété sur sa propre personne. À cela personne n'a aucun Droit que lui-même. Le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains, nous pouvons dire qu'ils lui appartiennent en propre. Tout ce qu'il tire de l'état où la nature l'avait mis, il y a mêlé son travail et ajouté quelque chose qui lui est propre, ce qui en fait par là même sa propriété. Comme elle a été tirée de la situation commune où la nature l'avait placé, elle a du fait de ce travail quelque chose qui exclut le Droit des autres hommes. En effet, ce travail étant la propriété indiscutable de celui qui l'a exécuté, nul autre que lui ne peut avoir de Droit sur ce qui lui est associé.'' (Deuxième traité du gouvernement civil)
 
:''Tout homme possède une propriété sur sa propre personne. À cela personne n'a aucun Droit que lui-même. Le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains, nous pouvons dire qu'ils lui appartiennent en propre. Tout ce qu'il tire de l'état où la nature l'avait mis, il y a mêlé son travail et ajouté quelque chose qui lui est propre, ce qui en fait par là même sa propriété. Comme elle a été tirée de la situation commune où la nature l'avait placé, elle a du fait de ce travail quelque chose qui exclut le Droit des autres hommes. En effet, ce travail étant la propriété indiscutable de celui qui l'a exécuté, nul autre que lui ne peut avoir de Droit sur ce qui lui est associé.'' (Deuxième traité du gouvernement civil)
  
L'article 2 de la bourgeoise [[Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen]] classe le droit de propriété parmi les ''droits naturels et imprescriptibles de l'homme''.
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L'article 2, de la bourgeoise [[Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen]], classe le droit de propriété parmi les ''droits naturels et imprescriptibles de l'homme''.
  
 
== Propriété et philosophie politique ==
 
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Sur le plan théorique, la notion a été critiquée de différentes manières.
 
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Sur le plan pratique, pendant longtemps, c'est la propriété foncière qui a été l'objet de l'attention (avec, dès l'antiquité, le thème de la ''réforme agraire''). Avec la modernisation de l'économie, d'autres éléments ont pris de l'importance : les mines, les manufactures, et enfin les procédés techniques.  
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Sur le plan pratique, pendant longtemps, c'est la propriété foncière qui a été l'objet de l'attention (avec, dès l'antiquité, le thème de la ''réforme agraire''). Avec la "modernisation" de l'économie, d'autres éléments ont pris de l'importance : les mines, les manufactures, et enfin les procédés techniques.  
  
 
=== La propriété comme cause de la guerre ===
 
=== La propriété comme cause de la guerre ===
  
Toute guerre nait d'une prétention commune à la même propriété, remarque [[Denis Diderot]] dans Les "Supplément au voyage de Bougainville". L'homme civilisé se retrouve souvent avec le désir de posséder la propriété qu'il nie la légitimité à autrui (aux exploitants, usurpateurs et voleurs légaux). Ce qui engendre légalement le vol. Alors que si l'objet n'était pas privé, il n'y aurait plus de [[vol]] et plus de procès pour soustraction frauduleuse.
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Toute guerre nait d'une prétention commune à la même propriété, remarque [[Denis Diderot]] dans Les "Supplément au voyage de Bougainville". L'homme civilisé se retrouve souvent avec le désir de posséder la propriété, qu'il nie, comme légitime, à autrui (aux exploitants, usurpateurs et voleurs légaux). Ce qui engendre légalement le vol. Alors que si l'objet n'était pas privé, il n'y aurait plus de [[vol]] et plus de procès pour soustraction frauduleuse.
  
 
=== « La propriété, c'est le vol » ===
 
=== « La propriété, c'est le vol » ===
 
   
 
   
''la propriété, c'est le vol'' est la célèbre formule de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]], qui distingue entre la ''propriété privée'' et la ''possession individuelle''.  
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''la propriété, c'est le vol'' est la célèbre formule de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]], qui fait une distinction, néanmoins, entre la ''propriété privée'' et la ''possession individuelle''.  
  
 
En effet, l'anarchiste analyse la propriété de façon radicale.  
 
En effet, l'anarchiste analyse la propriété de façon radicale.  
  
Selon cette analyse, il ne peut y avoir de propriété sans un système légal perfectionné. Ainsi, loin d'être une évidence naturelle de l'individu, la propriété est une relation sociale, interindividuelle. Il n'y a alors pas de différence de nature entre la contrainte exercée par un « propriétaire » et celle exercée par un « voleur », seulement une différence de forme.  
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Selon cette analyse, il ne peut y avoir de propriété sans un système légal perfectionné (l'[[autorité|auctoritas]]). Ainsi, loin d'être une évidence naturelle de l'individu, la propriété est une relation sociale, interindividuelle, fabriqué par l'État. Il n'y a alors pas de différence de nature entre la contrainte exercée par un « propriétaire » et celle exercée par un « voleur », seulement une différence de forme.  
  
D'autant que les différences sociales vont s'amplifier naturellement au fil des générations (par le simple jeu du hasard de la vie), notamment dans un système social qui applique le droit d'ainesse, ce qui concentre les droits et les propriétés sur une seule tête. Il en résulterait très vite des différences pratiques inadmissibles
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D'autant que, les différences sociales vont s'amplifier naturellement au fil des générations (par le simple jeu du hasard de la vie), notamment dans un système social qui applique le droit d'ainesse, ce qui concentre les droits et les propriétés sur une seule tête. Il en résulterait très vite des différences pratiques inadmissibles
  
 
=== Propriété et capitalisme ===
 
=== Propriété et capitalisme ===
 
La naissance du [[capitalisme]] s'est accompagnée d'un mouvement général de privatisation de ressources antérieurement communes (notamment l'espace communal), résultant de conquêtes (découverte de l'Amérique) ou détenues historiquement par l'[[Église]] ou la [[Noblesse]] (voir [[féodalité]]).  
 
La naissance du [[capitalisme]] s'est accompagnée d'un mouvement général de privatisation de ressources antérieurement communes (notamment l'espace communal), résultant de conquêtes (découverte de l'Amérique) ou détenues historiquement par l'[[Église]] ou la [[Noblesse]] (voir [[féodalité]]).  
  
Ce mouvement a donné une rentabilité à des opérations d'amélioration, qui auparavant n'auraient pas profité aux maîtres d'œuvre, renforçant la capitalisation et de même l'exploitation salariale.
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Ce mouvement de privation a donné un renforcement de la capitalisation et de même de l'exploitation salariale.
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== Propriété intellectuelle et secret ==
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Une propriété est un élément caractéristique. En toute rigueur, dans un domaine non matériel, c'est donc une chose inconnue des non-propriétaires (sans quoi, elle cesse d'être spéficique aux propriétaires), c'est-à-dire un '''secret'''.  
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Le secret n'a pas que des avantages.
 
* celui qui possède un secret peut le perdre à tout moment (soit en l'oubliant, soit en égarant les éléments matériels qui en portent la trace)
 
* il reste exposé à sa redécouverte par un autre, ou même à son « vol » (consultation d'éléments matériels portant les traces du secret). il perd alors son avantages relatif.
 
* le secret interdit par définition les échanges entre détenteurs, échanges qui permettraient de nouvelles découvertes.
 
* la conservation d'un secret collectif implique une forte limitation du nombre de détenteurs et des contraintes parfois lourdes (limitations de mouvements, restrictions des contacts avec les étrangers, etc.) : cela implique des coùts et parfois des limites aux fabrications alors que la demande est plus forte, ce qui réduit les bénéfices du secret.
 
* etc.
 
 
Les sociétés ont donc mis au point l'idée d'un échange :
 
* l'auteur d'une découverte bénéficie d'un privilège temporaire,
 
* la société prend connaissance de cette découverte et peut l'exploiter plus largement.
 
 
Ce type d'échange suppose un système associant les individus et la société (certains considérant cela par un systéme légal perfectionné, d'autres par une mutualisation des biens), capable de faire supporter aux tiers l'idée de devoir attendre pour profiter de ce qu'on leur dit aujourd'hui, y compris à l'étranger.
 
Il suppose également un système capable de bien faire la différence entre ce qui mérite ce type de protection et ce qui ne le mérite pas. Les controverses actuelles sur les logiciels ou sur les informations génétiques, mais aussi sur les chansons et les films, montrent que la question n'a pas encore trouvé de réponse consensuelle.
 
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==Voir aussi==  
 
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[[Propriété intellectuelle]]
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[[autorité]] - [[État]] - [[propriété privée]].
 
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[[Catégorie:Critique anarchiste]]

Revision as of 13:28, 17 February 2006

Catégorie:Articles à retravailler La propriété est un terme juridique (définit par une autorité : Sénat, ...) caractérisant les droits d'une personne ou d'un groupe, au sein d'un empire ou d'une nation possédé par une autorité.

Au plan pratique, cela désigne notamment l'ensemble des choses sur lesquels une personne dispose de droits exclusifs (propriété individuelle) ou de ce quoi dispose une entité (propriété privée), ou de ce qui est partagé par plusieurs (propriété commune, copropriété).

Considérations légales

Le droit de propriété, définit par l'autorité (l'État), contient 3 éléments :

  • fructus : le droit d'en recueillir les fruits
  • usus : le droit de l'utiliser
  • abusus : le droit de le détruire en tout ou partie, de le modifier, ou de le céder à un autre.

Le propriétaire est responsable de ses propriétés, notamment en cas de dommage sur autrui.

La « propriété intellectuelle » est une invention moderne, pour désigner une loi qui transforme en élément caractéristique une chose immatérielle, et qui par ce fait est duplicable sans priver le détenteur initial de sa chose. Par exemple : le contenu d'un livre, un procédé technique (brevet), une chanson.

En droit romain, la propriété est divisée en "biens meubles" et "biens immeubles". En droit anglo-saxon ("common law"), il y a une distinction à peu près semblable entre biens personnels ("propriété personnelle") et biens immeubles ("real property").

L'individualiste libéral, John Locke, formalise la notion de propriété présentée comme un droit naturel :

Tout homme possède une propriété sur sa propre personne. À cela personne n'a aucun Droit que lui-même. Le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains, nous pouvons dire qu'ils lui appartiennent en propre. Tout ce qu'il tire de l'état où la nature l'avait mis, il y a mêlé son travail et ajouté quelque chose qui lui est propre, ce qui en fait par là même sa propriété. Comme elle a été tirée de la situation commune où la nature l'avait placé, elle a du fait de ce travail quelque chose qui exclut le Droit des autres hommes. En effet, ce travail étant la propriété indiscutable de celui qui l'a exécuté, nul autre que lui ne peut avoir de Droit sur ce qui lui est associé. (Deuxième traité du gouvernement civil)

L'article 2, de la bourgeoise Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, classe le droit de propriété parmi les droits naturels et imprescriptibles de l'homme.

Propriété et philosophie politique

La propriété est un élément qui structure toutes les évolutions sociales, et est donc particulièrement présent dans les réflexions et les polémiques politiques.

Sur le plan théorique, la notion a été critiquée de différentes manières.

Sur le plan pratique, pendant longtemps, c'est la propriété foncière qui a été l'objet de l'attention (avec, dès l'antiquité, le thème de la réforme agraire). Avec la "modernisation" de l'économie, d'autres éléments ont pris de l'importance : les mines, les manufactures, et enfin les procédés techniques.

La propriété comme cause de la guerre

Toute guerre nait d'une prétention commune à la même propriété, remarque Denis Diderot dans Les "Supplément au voyage de Bougainville". L'homme civilisé se retrouve souvent avec le désir de posséder la propriété, qu'il nie, comme légitime, à autrui (aux exploitants, usurpateurs et voleurs légaux). Ce qui engendre légalement le vol. Alors que si l'objet n'était pas privé, il n'y aurait plus de vol et plus de procès pour soustraction frauduleuse.

« La propriété, c'est le vol »

la propriété, c'est le vol est la célèbre formule de Proudhon, qui fait une distinction, néanmoins, entre la propriété privée et la possession individuelle.

En effet, l'anarchiste analyse la propriété de façon radicale.

Selon cette analyse, il ne peut y avoir de propriété sans un système légal perfectionné (l'auctoritas). Ainsi, loin d'être une évidence naturelle de l'individu, la propriété est une relation sociale, interindividuelle, fabriqué par l'État. Il n'y a alors pas de différence de nature entre la contrainte exercée par un « propriétaire » et celle exercée par un « voleur », seulement une différence de forme.

D'autant que, les différences sociales vont s'amplifier naturellement au fil des générations (par le simple jeu du hasard de la vie), notamment dans un système social qui applique le droit d'ainesse, ce qui concentre les droits et les propriétés sur une seule tête. Il en résulterait très vite des différences pratiques inadmissibles

Propriété et capitalisme

La naissance du capitalisme s'est accompagnée d'un mouvement général de privatisation de ressources antérieurement communes (notamment l'espace communal), résultant de conquêtes (découverte de l'Amérique) ou détenues historiquement par l'Église ou la Noblesse (voir féodalité).

Ce mouvement de privation a donné un renforcement de la capitalisation et de même de l'exploitation salariale.

Voir aussi

autorité - État - propriété privée.


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