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Pendant l'année [[1939]], des officiers recruteurs parcourent les camps du sud de la France pour inciter les Républicains à rejoindre la Légion étrangère. De nombreux anarchistes s'enrôlent et partent pour l'Afrique du Nord. Après la défaite française, en juin [[1940]], ils rejoignent les Forces françaises libres (FFL), créées par le général De Gaulle. Ils incorporent la 2<sup>e</sup> Division blindée (2<sup>e</sup> DB), créée en [[1943]] et dirigée par le général Leclerc. Celui-ci confie la 9<sup>e</sup> compagnie du Régiment de marche du Tchad au capitaine Raymond Dronne. La compagnie est composée en immense partie par des Républicains espagnols, et est très vite surnommée « '''''La Nueve''''' » (Neuf en espagnol). Tandis que les Première et Seconde sections sont composées de socialistes et de Républicains modérés, la Troisième section est quasi exclusivement composée d'anarchistes.<ref>''Una breva Historia de la Nueve''. {{es}} [http://juanmario.rey.en.eresmas.net/HISTORIA1.htm Lire en ligne], {{es}} {{pdf}} [http://www.lanueve.net/memoria/Una%20Breve%20Historia%20de%20la%20Nueve.pdf en PDF].</ref>
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La compagnie participe aux combats en Afrique du Nord puis débarque en août [[1944]] en Normandie où elle prend part aux combats de la bataille de Normandie. Avec le reste de la 2<sup>e</sup> DB, la ''Nueve'' participe à la libération de Paris. La ''Nueve'' est la première unité à pénétrer dans Paris, porte d'Italie, le [[24 août]] au soir. Le char ''Guadalajara'', appartenant à la Troisième section, est le premier véhicule à entrer dans Paris : les premiers soldats à libérer Paris sont donc des anarchistes espagnols.
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La ''Nueve'' participe ensuite à la libération de Strasbourg et à la prise du Berchtesgaden, le quartier général de Hitler en Bavière.<ref>Article du ''Monde Diplomatique'', ''Ces Espagnols qui ont libéré Paris'', par Denis Fernandez Recatala. [http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/FERNANDEZ_RECATALA/11465#nb10 Lire en ligne].</ref>
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Malgré l'aide précieuse fournie par les Républicains, les Alliés refuseront d'abattre la dernière dictature fasciste d'Europe, celle de Franco.
  
 
==Références==
 
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Terminologie[edit]

Le terme Révolution espagnole est principalement utilisé par les auteur(e)s et historien(ne)s anarchistes[1] et trotskistes en référence au mouvement révolutionnaire initié par les anarchistes et les groupes d'extrême-gauche en 1936 à la suite du putsch, même si ces expériences révolutionnaires à proprement parler seront écrasées pour la plupart en 1937 et 1938. Les autres auteur(e)s et historien(ne)s préfèrent parler de Guerre d'Espagne ou de Guerre civile espagnole.

Chronologie de la révolution et de la guerre civile[edit]

Juillet - décembre 1936 : premiers mois de la révolution[edit]

Juillet[edit]

  • 17 et 18 juillet : début du putsch militaire : les Nationalistes menés par Franco contrôlent le Maroc espagnol, les îles Canaries, Palma de Minorque et une partie de l'Andalousie (Séville, Cadix, Cordoue, Algésiras, Pampelune, Valladolid, Burgos). Les putschistes mettent en place la répression contre celles et ceux qui leur résistent. Les Républicains et les Révolutionnaires commencent la défense des territoires non-insurgés.
  • 19 juillet : les garnisons de Salamanque, Ségovie, Cáceres, Oviedo, Saragosse et de la Galice rejoignent les putschistes. Ces derniers contrôlent dorénavant un tiers du pays.
  • 19-23 juillet : les syndicats CNT (anarcho-syndicaliste) et UGT (socialiste) appellent à la grève générale en riposte autant au putsch qu'à l'apparente apathie de l'État républicain. La révolution sociale se généralise à l'ensemble de la péninsule. Les syndicalistes attaquent la plupart des dépôts d'armes des forces de l'ordre et distribuent les armes au peuple.
Au même moment les premières répressions contre le clergé et les gens accusés de soutenir le putsch commencent.
Parmi les révolutionnaires syndicalistes, deux tendances se forment : un groupe radical comprenant principalement la CNT-FAI, ainsi que d'autres groupes minoritaires, qui considère que le soulèvement des ouvriers est une révolution traditionnelle ; et le groupe possibiliste, formé de certaines composantes de la CNT et de groupes révolutionnaires plus modérés, qui exprime la volonté de participer un front plus large, le Frente Popular Antifascista (Front populaire antifasciste, FPA).
Se créent dans toute l'Espagne des structures administratives et des collectivités anarchistes en marge ou en dehors de l'État.


Août[edit]

  • 2 août : le gouvernement républicain prend une des premières mesures en vue de récupérer le contrôle du front révolutionnaire : il crée les Bataillons de volontaires, embryons des Ejército Popular de la República, plus d'une semaine après le départ des premières milices révolutionnaires anarchistes pour le front.
  • 14 août : brutale répression après la prise de Badajoz par les militaires rebelles. Les zones putschistes du nord et du sud sont reliées.
Pendant cette première phase de la révolution, la majeure partie de l'économie passe sous le contrôle des travailleurs organisés par les syndicats, principalement en zone anarchiste, comme en Catalogne, où jusqu'à 75 % des usines passent sont directement contrôlées par les travailleurs.

Septembre[edit]

Carte d'Espagne deux mois après le début de la rébellion militaire.
  • 5 septembre : le socialiste Francisco Largo Caballero devient président du gouvernement républicain.
  • 9 septembre : lors de la Conférence de Londres, 27 pays (dont de nombreuses démocraties socialistes) créent le Comité de non-intervention avec pour objectif de rester en marge du conflit espagnol.
  • 26 septembre : les secteurs les plus radicaux de Catalogne, finalement dominés par les possibilistes, initient une politique de collaboration avec l'État en intégrant le gouvernement autonome de la Generalidad de Catalogne.
  • 27 septembre : succès de l'offensive lancée par le général Francisco Franco pour libérer les rebelles assiégés dans l'Alcázar de Tolède depuis le 21 juillet.
Le bureau politique du PCE staliniste proclame que la guerre civile en cours n'est pas le moment adéquat pour la révolution et que tant que la guerre n'est pas gagnée, l'objectif principal doit être l'écrasement des forces de Franco et non l'abolition du capitalisme, qui ne pourra être réalisé qu'à la fin de la guerre. Cette position est en total désaccord avec celle des autres groupes révolutionnaires, en particulier anarchistes.
Tanto en esta etapa como en la anterior, las estructuras del Estado se limitan a legislar sobre una política de hechos consumados por la Revolución, aunque debido al crecimiento de la escalada bélica contra los militares sublevados

Octobre[edit]

  • 1er octobre : Francisco Franco est nommé généralissime et chef du gouvernement.
Le Comité Central de Milicias Antifascistas de Cataluña (Comité central des milices antifascistes) s'autodissout suite à la collaboration des révolutionnaires radicaux et anarchistes au gouvernement.
Le dictateur allemand Adolf Hitler crée la Légion Condor pour aider les franquistes.
L'URSS envoie ses premières équipes pour aider les Républicains. Au même moment arrivent les premiers membres des Brigades Internationales.
Federica Montseny, ministre de la IIe République et première femme ministre d'Europe occidentale.

Novembre[edit]

Le gouvernement de Largo Caballero s'installe à Valence devant la décision franquiste d'attaquer Madrid le 7 novembre. L'attaque sera finalement repoussée le 23 novembre par la Junta de Defensa de Madrid (Junte de défense de Madrid) dirigée par le général José Miaja.

Décembre[edit]

Les premiers soldats italiens, envoyés par Benito Mussolini, arrivent en Espagne pour aider les forces franquistes.





1937 : début de la répression des anarchistes et des anti-staliniens[edit]

Janvier[edit]

  • 17 janvier : la bataille pour la prise de Málaga commence. Trois colonnes franquistes convergent vers la ville, en provenance de Séville et Grenade.

Février[edit]

  • 8 février : Málaga tombe aux mains des Franquistes, soutenues par les troupes italiennes. La répression immédiate fait des milliers de victimes.
  • 27 février : la bataille du Jarama, dont l'objectif est pour les troupes franquistes la prise de Madrid, se solde par leur échec face à la résistance des forces républicaines et des Brigades Internationales.

Mars[edit]

  • 8 mars : les forces républicaines vainquent les troupes italiennes lors de la bataille de Guadalajara.
  • 15 mars : création du Groupe des amis de Durruti (Agrupación de los Amigos de Durruti), un groupe anarchiste espagnol créé par Jaime Balius, Félix Martínez et Pablo Ruiz en réaction au décret de militarisation des milices révolutionnaires par le gouvernement de la République. Le groupe édite à partir de mai 1937 et jusqu'en février 1938 le journal El Amigo del Pueblo (L'ami du Peuple).

Avril[edit]

Mai[edit]

  • 3-8 mai : l'insurrection ouvrière à Barcelone voit l'affrontement du POUM (communistes anti-staliniens) et de la CNT-FAI (anarchistes) d'une part, et le Partit Socialista Unificat de Catalunya (PSUC, Parti socialiste unifié catalan, staliniste), la Guardia de Asalto, (Garde d'assaut, police espagnole républicaine) et la Guardia Civil (Garde civile, idem) d'autre part. Les seconds sont soutenus par le gouvernement de Companys suite à la dissolution des milices révolutionnaires et à la prise du centre téléphonique (central de Telefónica) par les forces gouvernementales. Après la révolte, les forces anarchistes et le POUM sont exterminés par les Stalinistes. Camillo Berneri est assassiné le 5 mai par les communistes stalinistes.
  • 17 mai : le socialiste Juan Negrín, plus proche du PCE, succède à Largo Caballero à la tête du gouvernement républicain.
Situation en octobre 1937, après la perte du front du Nord, le territoire républicain se réduit à la zone centrale de l'Espagne et à la Catalogne.

Juin[edit]

Les franquistes prennent Bilbao et le reste du Pays Basque qui n'était pas encore passé sous son contrôle.
  • 16 juin : le POUM est déclaré hors-la-loi en zone républicaine, son journal La Batalla (La bataille) interdit de parution et ses dirigeants arrêtés.
  • 21 juin : le secrétaire général du POUM, Andreu Nin, est assassiné par des agents soviétiques.
Déroute républicaine lors de la bataille de Brunete.

Août-octobre[edit]

Les Franquistes terminent la conquête du nord de l'Espagne.

Décembre[edit]

Début de la bataille de Teruel.


1938 : écrasement des dernières zones anarchistes[edit]

Janvier[edit]

« Monnaie » de la CNT-FAI.
Conquête de Teruel par les Républicains.
  • 6 janvier : le gouvernement publie un décret interdisant toute nouvelle émission de monnaie (billets et pièces) par les comités, mairies, corporations, etc. et fixe un délai d'un mois pour que ces monnaies soient retirées de la circulation, dans le but d'éliminer les derniers vestiges de la Révolution. L'année 1938 voient le retour de nombreux propriétaires terriens qui exigent la restitution de leurs terres et biens. La collectivisation des terres est progressivement supprimée malgré la forte opposition populaire.

Février - avril[edit]

Situation en novembre 1938, après la Bataille de l'Èbre, l'avance nationaliste vers la Catalogne s'accélère, la fin de la guerre n'est plus qu'une question de temps.
Les Franquistes reprennent Teruel fin février et continuent leur avance vers la Méditerranée à travers le territoire républicain qu'ils divisent en deux.

Juillet[edit]

  • 24 juillet : début de la Bataille de l'Èbre lancée par les Républicains. L'objectif est de détourner les forces franquistes de Valence et de réduire la pression sur la Catalogne.

Septembre[edit]

  • 21 septembre : Negrín, président du gouvernement républicain, annonce dans un discours à la Société des Nations, à Genève, le retrait des Brigades Internationales, dans l'espoir d'un geste réciproque des troupes italiennes et allemandes qui se battent avec les Franquistes.

Novembre[edit]

Déroute décisive des forces républicaines lors de la Bataille de l'Èbre.

Décembre[edit]

Les troupes franquistes lancent une offensive contre la Catalogne.


Janvier-avril 1939 : fin de la révolution et instauration de la dictature[edit]

Le dictateur fasciste Francisco Franco.

Janvier[edit]

Le gouvernement de Negrín abandonne Barcelone pour se réfugier à Figueras (Province de Gérone, frontière franco-espagnole) avant que la capitale catalane ne tombe aux mains des franquistes. Début de la Retraite : 550 000 Républicains (dont de nombreux anarchistes) traversent la frontière.[2]

Février[edit]

Des milliers de réfugiés ainsi que le gouvernement républicain traversent la frontière ; les Franquistes s'emparent du reste de la Catalogne.

Mars[edit]

Le colonel Segismundo Casado prend la tête de l'organisme républicain qui se substitue au gouvernement de Negrín dans le but de négocier une paix honorable. Le 28 mars, les troupes franquistes entrent dans Madrid. Le gouvernement républicain perd rapidement le contrôle des dernières capitales de province qu'il dirigeait encore : Cuenca, Albacete, Ciudad Real, Jaén et Almería tombent le 29 mars ; Valence et Alicante le 30 et Murguia le 31.

Avril[edit]

Le général Franco annonce la fin de la guerre le 1er avril.

Les anarchistes espagnols après la Révolution espagnole[edit]

Résistance française et maquis[edit]

La Nueve, 9e compagnie du Régiment de marche du Tchad[edit]

Pendant l'année 1939, des officiers recruteurs parcourent les camps du sud de la France pour inciter les Républicains à rejoindre la Légion étrangère. De nombreux anarchistes s'enrôlent et partent pour l'Afrique du Nord. Après la défaite française, en juin 1940, ils rejoignent les Forces françaises libres (FFL), créées par le général De Gaulle. Ils incorporent la 2e Division blindée (2e DB), créée en 1943 et dirigée par le général Leclerc. Celui-ci confie la 9e compagnie du Régiment de marche du Tchad au capitaine Raymond Dronne. La compagnie est composée en immense partie par des Républicains espagnols, et est très vite surnommée « La Nueve » (Neuf en espagnol). Tandis que les Première et Seconde sections sont composées de socialistes et de Républicains modérés, la Troisième section est quasi exclusivement composée d'anarchistes.[3]

La compagnie participe aux combats en Afrique du Nord puis débarque en août 1944 en Normandie où elle prend part aux combats de la bataille de Normandie. Avec le reste de la 2e DB, la Nueve participe à la libération de Paris. La Nueve est la première unité à pénétrer dans Paris, porte d'Italie, le 24 août au soir. Le char Guadalajara, appartenant à la Troisième section, est le premier véhicule à entrer dans Paris : les premiers soldats à libérer Paris sont donc des anarchistes espagnols.

La Nueve participe ensuite à la libération de Strasbourg et à la prise du Berchtesgaden, le quartier général de Hitler en Bavière.[4]

Malgré l'aide précieuse fournie par les Républicains, les Alliés refuseront d'abattre la dernière dictature fasciste d'Europe, celle de Franco.

Références[edit]

  1. Comme Gaston Leval dans L'Espagne libertaire (1936-1939).
  2. La Retirada
  3. Una breva Historia de la Nueve. (es) Lire en ligne, (es) [pdf] en PDF.
  4. Article du Monde Diplomatique, Ces Espagnols qui ont libéré Paris, par Denis Fernandez Recatala. Lire en ligne.


Drapeau de la CNT-FAI.
Affiche de la CNT-FAI et de la FIJL.