Difference between revisions of "Victor Serge"

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* [http://cf.geocities.com/hemeis2003/pi94_illusion.html L’illusion révolutionnaire (''L’Anarchie'' n°264, 28 avril 1910)]
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* [http://www.non-fides.fr/spip.php?article525 Leur Paix (''L'Anarchie'' n°313, 6 avril 1911)] en brochure [http://www.non-fides.fr/spip.php?article527 ici]
* [http://cf.geocities.com/hemeis2003/pi95.html L’ouvriérisme (''L’Anarchie'', 24 mars 1910)]
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* [http://cf.geocities.com/hemeis2003/Point_96.pdf La grève des cheminots (''L’Anarchie'', 20 octobre 1910)]
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===Articles citant ou se référant à Victor Serge===
 
===Articles citant ou se référant à Victor Serge===

Revision as of 20:26, 5 November 2009

Victor Serge, de son vrai nom Viktor Lvovitch Kibaltchiche (Bruxelles, 30 décembre 1890 - Mexico, 17 novembre 1947) était un révolutionnaire et écrivain francophone, né en Belgique de parents russes émigrés politiques.

Victor serge.jpg

Une jeunesse anarchiste

Dès l'âge de quinze ans, alors qu'il était apprenti photographe, il milita dans la Jeune Garde socialiste, à Ixelles. Influencé par le socialiste français Gustave Hervé, il faisait montre d'un anti-militarisme virulent et s'opposait à la politique coloniale de la Belgique au Congo. En 1906, il commença à fréquenter les milieux anarchistes de Bruxelles. Tout en vivotant de métiers variés (dessinateur-technicien, photographe, typographe), Victor Serge écrivait dans diverses publications libertaires (Les Temps Nouveaux, Le Libertaire, La Guerre Sociale) et participait aux manifestations contestataires qui finissaient en bagarre avec la police, ce qui lui valut perquisitions et arrestations.

En 1909, il quitta la Belgique pour Paris, où il continua à écrire dans la presse anarchiste (L'Anarchie, le journal d'Albert Libertad, avec pour pseudonyme « Le Rétif ») et à tenir des conférences politiques. Influencé par la tendance anarchiste-individualiste, il s'inquiétait néanmoins de la dérive d'une partie de cette mouvance vers le banditisme. En effet, parmi ses conceptions anarchistes, Victor Serge évoque « la théorie la plus néfaste, celle de l'illégalisme, qui transformait les idéalistes de la vie en camaraderie en spécialistes d'obscurs métiers hors-la-loi. » (Mémoires d'un Révolutionnaire, coll. Bouquins, ISBN 2-221-09250-3, p. 519). C'est dans ce cadre qu'il fut impliqué dans l'affaire de la Bande à Bonnot. Pour avoir refusé de collaborer avec la police, il fut condamné en 1912 à cinq ans de réclusion, qu'il effectua de 1912 à 1916, en partie à la prison de la Santé. Il évoqua plus tard cette expérience dans son roman, Les Hommes dans la prison.

Parallèlement, il rejette ce qu'il nomme les "absurdités syndicalistes" d'une partie des anarchistes : "Pour les uns, il (le syndicalisme) allait par de sages et prudentes réformes améliorer sans fracas l'état social. Pour les autres (les anarchistes syndicalistes) il était la première cellule de la société future, qu'il instaurerait un beau matin de grève générale. Il fallut déchanter beaucoup. On s'est aperçu - du moins ceux que l'illusion n'aveuglait pas - que les syndicats devenaient robustes et sages, perdaient envie de chambarder le monde. Que souvent ils finissaient par sombrer dans le légalisme et faire partie des rouages de la vielle société combattue; que d'autres fois, ils n'arrivaient qu'à fonder des classes d'ouvriers avantagés, aussi conservateurs que les bourgeois tant honnis." (L'Anarchie, n°259, 24 mars 1910)

Expulsé à l'issue de sa peine, il participa en juillet 1917 à une tentative de soulèvement anarchiste à Barcelone puis revint clandestinement en France où il fut à nouveau emprisonné. Pendant son internement, il s'enthousiasma pour la révolution russe. En janvier 1919, il fut échangé avec d'autres prisonniers dans le cadre d'un accord franco-soviétique et put gagner la Russie.

Au service de la révolution russe

Victor Serge adhéra au parti communiste russe en mai 1919. Son passage de l'anarchisme au marxisme, considéré comme un reniement par certains libertaires, l'amena à beaucoup écrire pour défendre le régime soviétique vis-à-vis de ses anciens camarades. Tout en expliquant ce qu'il considérait comme des erreurs de la part des anarchistes russes, il s'efforçait d'atténuer la répression à leur encontre.

Mobilisé à Pétrograd au moment de l'offensive des armées blanches de Youdenitch, épisode qu'il raconta dans La Ville en danger, il exerça diverses fonctions pour le parti : journaliste, traducteur, typo, secrétaire... En 1920 et 1921, il assista aux congrès de l'Internationale communiste et collabora dans les années suivantes avec Zinoviev à l'Exécutif de l'Internationale. Dans les années vingt, il écrivit des articles pour la presse communiste internationale, notamment dans l'Humanité et dans la Rote Fahne, et un essai sur les méthodes policières du tsarisme, intitulé Les Coulisses d'une Sûreté générale, nourri de l'ouverture des archives de l'Okhrana.

Contre le stalinisme

Membre de l'opposition de gauche animée par Léon Trotsky, Victor Serge dénonça la dégénérescence stalinienne de l'Etat soviétique et de l'Internationale communiste et ses conséquences désastreuses, notamment pour la révolution chinoise de 1927. Cela entraîna en 1928 son exclusion du PCUS pour « activités fractionnelles ». Placé sous surveillance, sa situation matérielle se dégrada. Il demanda l'autorisation d'émigrer, ce que les autorités lui refusèrent. En 1933, Victor Serge fut condamné à trois ans de déportation dans l'Oural, ses manuscrits furent saisis par le Guépéou. Il ne dut alors son sauvetage qu'à une campagne internationale de gauche menée en sa faveur, notamment par Trotski, en France par un comité animé par Magdeleine Paz, et le Cercle communiste démocratique, à la suite de laquelle il fut libéré et banni d'URSS en 1936, quelques mois avant le premier procès de Moscou.

Depuis la Belgique, puis la France, Victor Serge dénonça les grands procès staliniens tout en prônant, en Espagne, un rapprochement entre anarchistes et marxistes pour assurer la victoire de la révolution. Soumis à une incessante campagne d'injures de la part de la presse communiste officielle, Victor Serge ne se rallia pas pour autant à la Quatrième Internationale. Bien que conservant une vive estime pour Trotsky (il écrivit d'ailleurs sa biographie en collaboration avec Natalia Sedova après son assassinat), il reprochait aux trotskystes d'être sectaires.

Réfugié à Marseille en 1940, au moment de l'exode, Victor Serge put rejoindre l'année suivante, avec son fils, Vlady, grâce au réseau du journaliste Varian Fry, le Mexique où il écrivit ses derniers romans et ses mémoires. Dénonçant le totalitarisme et s'interrogeant inlassablement sur les causes de la dégénérescence de l'Union soviétique, il mourut dans le dénuement en 1947.

Å’uvre

Dans son Å“uvre littéraire, Victor Serge ne cesse de défendre la liberté et de critiquer les sociétés qui l'entourent par le récit de sa vie ou de ses rencontres : les démocraties inhumaines par exemple avec Les Hommes dans la prison, ou le totalitarisme soviétique avec L'Affaire Toulaev.

L'Affaire Toulaev est une analyse magistrale de la psychologie des dirigeants communistes qui, au moment des purges, dans ce qu'ils croyaient être l'intérêt du Parti, s'accusaient de crimes qu'ils n'avaient pas commis tout en sachant bien qu'ils seraient de toute façon condamnés à mort par Staline, parce qu'ils n'avaient plus que ce (faux) choix : sauvegarder le Parti en s'accusant, car il s'agissait de la seule voie pour le progrès du socialisme, ou mourir en accusant le Parti — et ruiner l'Å“uvre pour laquelle ils avaient vécu et combattu.

Reconnu internationalement comme un écrivain et romancier de grand talent, il est également l'auteur des célèbres Mémoires d'un révolutionnaire (1901-1941). Sa brochure Ce que tout révolutionnaire doit savoir sur la répression analyse en détail le travail des services secrets et pourquoi il ne faut pas en avoir peur.

Victor Serge a aussi écrit Naissance de notre force (sur la société russe dans les années qui suivirent la révolution de 1917), Vie et mort de Léon Trotski, Le nouvel impérialisme russe.

Son roman S'il est minuit dans le siècle traite également des purges de l'ère stalinienne.

Ouvrages

Littérature

  • Les Hommes dans la prison, 1930
  • Naissance de notre force, 1931
  • Ville conquise
  • S’il est minuit dans le siècle, 1939
  • L’affaire Toulaév, 1948
  • Les Derniers Temps, 1946
  • Mer Blanche (nouvelle)
  • L’Impasse Saint-Barnabé (nouvelle)
  • Résistance, 1938 (poésie)
  • Les Années sans pardon (roman)

Essais et études historiques

  • L’An I de la Révolution russe. Les débuts de la dictature du prolétariat (1917-1918), 1930, rééd. La Découverte, Paris, 1997, 521 p.
  • Les Anarchistes et l’Expérience de la révolution russe, 1921
  • La Ville en danger : l’an II de la Révolution, 1917
  • Les Coulisses d’une sûreté générale : l’Okhrana
  • Vers l'autre flamme, 1929 (avec Boris Souvarine et Panaït Istrati, sous le seul nom de ce dernier)
  • Littérature et révolution , 1932
  • 16 fusillés à Moscou, 1936
  • Destin d’une révolution. U.R.S.S. 1917-1937, 1937
  • Portrait de Staline, 1940
  • La G.P.U. prepara un nuevo crimen, 1942 (avec Marceau Pivert, Julián Gorkin et Gustavo Regler)
  • Le Nouvel impérialisme russe, 1946
  • La Tragédie des écrivains soviétiques, 1947
  • Vie et Mort de Trotsky, 1951
  • Le Tournant obscur, 1951.
  • Mémoires d’un révolutionnaire, 1951
  • Carnets, 1952

Bibliographie

Liens externes

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