Anti-libertarienisme
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L'anti-libertarienisme (ou appelé selon ; anti-libertarianisme, anti-libertarien) est une composite de mouvements divers rejettant le mouvement libertarien dans toutes ses formes (anarcho-capitalistes, minarchistes, paléolibertariens, néolibertariens, utilitariste, jusnaturaliste, ...).
Ces divers groupements rejetant le libertarienisme, vont de l'anarchisme, à certaines formes du libéralisme (de gauche), jusqu'aux mouvements socialistes sous ces diverses formes.
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Sur le terme[edit]
Les anarchistes rejettent la désignation même de "libertarien" à ces mouvements, qui se sont appropriés le terme, aux USA, pour se démarquer des socialistes américains, qui sont désignés de libéraux (suite à la chasse aux sorciéres du macarthysme). Le terme à l'origine est une traduction de "libertaire" anglais, en "libertarian", mais la traduction est faite ainsi par les "libertariens" francophones pour ne pas être confondu non plus avec les libertaires.
D'une part, Il est paradoxal que ces mouvements se prétendant libertariens (dans le sens de "libertaire"), se définissent ainsi en posant dans leurs théories la réalisation d'un État minimum (pour les minarchistes), ou de firmes privées prenant le rôle de l'État (comme pour les "anarcho"-capitalistes).
D'autre part, ce mouvement revendique le capitalisme, dont le salariat est une composante, salariat qui est une forme d'organisation économique entre un dominant, le patron/propriétaire, et le dominé, le travailleur/locataire. Le mouvement "anarcho"-capitaliste se revendique prétendument de l'anarchisme individualiste (qui serait le lien qui l'unirait à l'anarchisme), néanmoins Lysander Spooner/Benjamin Tucker rejetaient, tous deux, le salariat (au contraire de ces libéraux capitalistes) et ses conséquences sociales.
Une autre absurdité est le fait que "murray rothbard" désigne le libéral "gustave de molinari" comme le précurseur de l'"anarcho"-capitalisme, notamment pour avoir proposé la mise en concurrence des gouvernements, hors molinari proposait la gestion libérale par des États minimaux, s'inspirant du panarchisme. Mais, rothbard n'est pas à une incohérence prés.
Des religieux de la propriété privée[edit]
La propriété privée des moyens de production et l'individualisme semble les principes fondamentaux de certains libertariens, menant au libéralisme économique ou capitalisme de marché. La propriété privée des moyens de production, représentant le principe capitaliste, a amené à toutes sortes de situations invivables, que cela soit par un régime démocratique, ou par un régime fasciste. De nombreux libertariens refusent la démocratie, mais en arrivent parfois à accepter le fascisme ou le monarchisme (tel les physiocrates) qui permettent souvent l'application du libéralisme économique par des fonctions essentiellement régaliennes de l'État, au contraire de la démocratie qui peut limiter parfois les droits de propriété privée des moyens de production.
Parmi les théoriciens "libertariens", certains ont félicités la venue de sociétés fascistes. Par exemple, Ludwig von Mises, en 1927, tout en usant de la rhétorique nécéssaire, énoncera les bienfaits du fascisme, le fascisme salvateur de la civilisation (voir citation). Friedrich von Hayek (disciple de von Mises) en fera de même avec la dictature fasciste de pinochet (voir citation), tout autant que Milton Friedman et ses chicagos boys (du CATO institute) qui conseilleront le dictateur chilien quant à l'application politique du libéralisme économique.
Il est actuellement toujours question des liens de ces groupements avec le fascisme, on peut remarquer les similitudes de leurs programmes économiques avec ceux de partis fascistes ou assimilés (vlamms blok, Front national, ...).
Des libertariens considérent que le fascisme est une réponse salutaire face au socialisme ou à la démocratie. Ceci expliquant peut-être les propos positifs de libertariens vis à vis du fascisme.
Citations[edit]
Propos de libertariens[edit]
- De Ludwig von mises - dans Libéralisme, 1927, Chapitre 10 L'argument fasciste :
- « Qu'ils [les fascistes] n'aient pas réussi aussi pleinement que les Russes à se libérer d'un certain respect pour les idées libérales et les préceptes de la morale traditionnelle, on ne doit l'attribuer qu'à un seul fait : les fascistes évoluent dans des nations dont l'héritage intellectuel et moral de quelque milliers d'années de civilisation ne peut pas être détruit d'un coup, et non au sein des peuples barbares peuplant les deux côtés de l'Oural, dont la relation à la civilisation n'a jamais dépassé celle des habitants des forêts et des déserts en maraude, habitués à entreprendre de temps à autre des razzias prédatrices dans les pays civilisés, à la recherche d'un butin. En raison de cette différence, le fascisme ne réussira jamais aussi totalement que le bolchevisme russe à se libérer du pouvoir des idées libérales. Ce n'est que sous l'impression récente des meurtres et des atrocités perpétrés par les partisans des soviétiques que les Allemands et les Italiens purent oublier les contraintes traditionnelles de la justice et de la morale et se mirent à entreprendre de sanglantes actions de représailles. »
- « Cette modération est le résultat des idées libérales traditionnelles, qui continuent à exercer leur influence sur les fascistes. Mais aussi grande que soit cette influence, il faut bien comprendre que la conversion des partis de droite aux tactiques fascistes montre que la lutte contre le libéralisme a connu un succès qui, il n'y a encore que peu de temps, n'aurait jamais été pensable. Beaucoup de gens approuvent les méthodes du fascisme, même si son programme économique est totalement antilibéral et sa politique entièrement interventionniste, parce que le fascisme est loin de pratiquer le destructionnisme insensé et sans bornes qui a fait des communistes les ennemis par excellence de la civilisation. »
- « On ne peut nier que le fascisme et les mouvements similaires cherchant à mettre en place des dictatures sont remplis des meilleures intentions et que leur intervention a, pour l'instant, sauvé la civilisation européenne. Le mérite qui en revient au fascisme demeurera éternellement dans l'histoire. Mais bien que sa politique ait apporté provisoirement le salut, elle n'est pas de nature à nous assurer les succès futurs. Le fascisme était une solution d'urgence. Le considérer comme quelque chose de plus serait une erreur fatale. »
- De Friedrich von Hayek - dans le journal "El Mercurio", préférant une :
- « dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique »
- De Murray Rothbard :
- « Nous (les membres de notre groupuscule) ré-examinâmes les origines de la Guerre Froide… et conclûmes, à notre grande surprise, que les États-Unis avaient tous les torts et que c’est la Russie qui était la victime. Il en découlait que la grande menace qui pesait sur la paix et la liberté du monde venait non pas de Moscou ou du ‘communisme international’, mais des États-Unis et de son Empire qui s’étendait sur le monde et le dominait. »
- « La politique étrangère impérialiste (des US) et l’état de garnison permanent ont leur origine dans un Big Business avide d’investissements à l’extérieur et de contrats militaires à l’intérieur. »
- De Hans-Hermann Hoppe :
- « Les riches sont en règle générale intelligents et industrieux, alors que les pauvres sont typiquement stupides ou paresseux, ou les deux à la fois. »
- « En subventionnant les tire-au-flanc, les névrosés, les négligents, les alcooliques, les drogués, les sidéens, et les handicapés physiques et mentaux par la règlementation de l'assurance et par l'assurance-maladie obligatoire, on aura davantage de maladie, de paresse, de névroses, d'imprévoyance, d'alcoolisme, de dépendance à la drogue, d'infections par le Sida, de même que de tares physiques et mentales. »
- « En forçant les propriétaires privés, par la réglementation de l'environnement, à protéger, c.-à -d. à subventionner les "espèces menacées" qui résident sur leurs terres, on aura davantage d'animaux, mieux portants, et moins d'êtres humains, qui se porteront moins bien. »
- « En outre, la politique d'immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d'autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s'établir dans ces pays et les infiltrer. » « Que doit-on espérer et prôner comme politique d'immigration correcte (...) ? La meilleure que l'on puisse espérer (...) : c'est que les dirigeants démocratiques se conduisent "comme si" ils étaient personnellement propriétaires du pays, comme s'ils avaient à décider qui admettre et qui exclure dans leur propre propriété privée. Cela signifie pratiquer une politique de discrimination extrême : (...) en faveur de ceux qui présentent les plus grandes qualités humaines d'expertise, de caractère et de compatibilité culturelle. (...) en outre, (...) cela implique que l'immigrant doit présenter non seulement une connaissance de [notre] langue mais encore des capacités intellectuelles générales supérieures (au-dessus de la moyenne) et des qualités de caractère compatibles avec notre système de valeurs — avec pour résultat prévisible une tendance systématique à favoriser l'immigration des Européens. »
- « plus il y a d'armes à feu, moins il y a de crimes » « Par ailleurs, c'est le gouvernement américain qui, en empêchant les pilotes et les passagers d'être armés, a permis à des gens d'infliger de tels dommages [le 11 septembre 2001] au moyen de petits couteaux. »
- « Les libertariens doivent développer une conscience de classe marquée, non pas dans le sens marxiste du terme, mais dans le sens de reconnaître qu'il existe une nette distinction entre ceux qui paient les impôts (les exploités) et ceux qui les consomment (les exploiteurs). »
- « nous devons promouvoir la conception d'un monde composé de dizaines de milliers de districts, régions et cantons distincts, et de centaines de milliers de cités libres indépendantes telles que les curiosités contemporaines que sont Monaco, Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein, Hong Kong et Singapour. »
- « le monde serait alors composé de petits États économiquement intégrés grâce au libre-échange et au partage d'une monnaie-marchandise comme l'or. »
- « La classe politique et ses gardes du corps intellectuels que sont les enseignants et les professeurs d'université doivent être délégitimés en tant qu'imposteurs préoccupés par leur propre intérêt. »
- « Il faudrait s'attaquer en particulier à la démocratie, un système par lequel les démunis votent pour s'approprier le bien de ceux qui ont acquis des richesses. »
- « Il ne peut y avoir de tolérance vis-à -vis des démocrates et des communistes dans un ordre social libertarien. Ils devront être séparés et expulsés physiquement de la société. De même, dans un engagement fondé dans l'optique de protéger la famille et les proches, il ne peut y avoir de tolérance vis-à -vis de ceux qui défendent habituellement des modes de vie incompatibles avec cet objectif. Ceux-là — les défenseurs de styles de vie différents, non-centrés sur la famille et les proches, tels que l'hédonisme individuel, le parasitisme, la vénération de la nature et de l'environnement, l'homosexualité ou le communisme — ils devront être éliminés physiquement de la société également, si l'on souhaite maintenir un ordre libertarien. » Democracy: The God That Failed, 2001.
- « Les homosexuels ont une plus forte "préférence de temps"[1] car la vie finit avec eux. » (Propos rapportés par David Glenn, dans son article Professor Who Was Accused of Making Derogatory Remarks in Class Wants UNLV to Clear His Record)
Propos d'anti-libertariens[edit]
- « une aile du Reaganisme s’est évidemment appropriée, avec une sélectivité suspecte, les thèmes libertariens tels que la dérèglementation et le volontarisme. Des idéologues se sont indignés que Reagan ait travesti leurs principes. Merde alors ! Je note que c’est leurs principes, et pas les miens, qu’ils ont trouvé approprié de travestir. »
- Normand Baillargeon, avril 2000, dans «Une polémique 123» Réponse à Martin Masse.
- « Notons enfin que les libertariens ont une attitude pour le moins étonnante face à l'État, à cet État qui a joué un rôle crucial dans le développement du capitalisme et dans son expansion. L'État subventionnaire des entreprises à même les fonds publics, l'État garant des droits et privilèges consentis à des tyrannies privées d'une inouïe puissance, tout cela n'amène pas ces supposés ennemis de l'État à en tirer la conséquence que la propriété acquise par ces moyens serait illégitime. Des libertariens ont ainsi récemment, aux État-Unis, pris la défense de Bill Gates dans le procès qui lui a été intenté. »
- « Débattre du marché avec un libertarien est toujours délicat. C'est qu'on a bien du mal à savoir de quoi il parle. Du marché qu'on analyse et qu'on décrit dans des livres d'économie? Ou alors de celui qui existe dans le monde réel? »
- « dans le monde réel, le marché qui prévaut tend, dans une mesure très importante, à être la négation du marché " pur " ou théorisé. En fait, comme le dit souvent Chomsky, le développement de l'Europe, des États-Unis (de manière particulièrement marquée sous Reagan, frauduleusement présenté comme un apôtre du libre marché), de l'Asie de l'Est, tout cela est dû à la trahison systématique, dans la pratique, des règles que suggèrent la théorie et la doctrine du libre marché. »
- « Au cœur de la célébration des marchés, on trouve une tautologie inlassablement réaffirmée. Si nous assumons d'abord que tout ce qui est peut-être considéré comme un marché et que le marché optimise les résultats, alors on est conduit à recommander que tout soit géré comme un marché. Dans l'éventualité où un marché particulier n'optimise pas, on ne peut conclure qu'une chose : c'est qu'il n'est pas assez conforme au marché. C'est là un système infaillible pour garantir que la théorie soit bien à l'abri des faits. Par ailleurs, s'il arrive qu'une activité humaine ne se conforme pas à un marché efficient, cela doit nécessairement être la faute d'interférences, qui doivent être éliminées. Mais il ne vient jamais à l'esprit que la théorie ne rend pas adéquatement compte des comportements humains. »
Sources[edit]
Bibliographie[edit]
- Ouvrages libertariens :
- La philosophie libérale d'Alain Laurent, Les Belles Lettres, 2002.
Notes et références[edit]
- ↑ Dans le domaine de l'économie, la préférence de temps sert à déterminer si un agent est plus enclin à se préoccuper du présent et du futur proche — l'agent a alors d'une forte préférence de temps — que du passé — l'agent a alors une faible préférence de temps.
Liens externes[edit]
Pro-libertariens[edit]
- Sur la supériorité de la royauté selon 'Hans-Hermann Hoppe'
- Pour le libre échange et une immigration limitée - 'Hans-Hermann Hoppe'
Anti-libertariens[edit]
- 1-2-3 : réponses de Normand Baillargeon aux libertariens de toutes tendances.
- Le problème et les effets négatifs de l'économie libertarienne - notamment au Chili
- Le CATO Institute - organisme réactionnaire libertarien
- "Why I am not a libertarian" textes en anglais sur le refus du libertarienisme
- Base de liens opposé au libertarienisme
- Coup de gueule à valeur de manifeste…