Commune libre de Christiania
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Catégorie:Ébauches Située en plein centre de Copenhague, la Commune libre de Christiania est une commune auto-gérée d'environ 34 hectares fondée en 1971 par un groupe de marginaux de divers horizons mais tous animés par un sentiment libertaire. Elle est habitée actuellement par environ un millier d'habitants, les « Christianites. »
Complètement autonome, la commune possède un service de voirie, diverses fabriques, une boulangerie, un cinéma, une radio, un jardin d'enfants, etc. Les activités artistiques y sont légion ainsi que les lieux de spectacles. Les égouts ont été rénovés et agrandis par les habitant(e)s. ?Pour info, très loin d'être autonome. Se référer aux ouvrages français suivants : - CATPOH, Christiania : 1000 personnes, 300 chiens, une commune libre..., Éditions Alternative et parallèles,‎ 1978, 203 p. - Jean-Manuel Traimond, Récits de Christiania, Atelier de création libertaire,‎ 1994, 142 p. - Laurène Champalle, Christiania ou les enfants de l'utopie, Intervalles,‎ 2011, 184 p.
Contents
La création[edit]
Christiania fut fondée sur une zone abandonnée et inutilisée de l'île de Christianhavn à Copenhague. C'était une ancienne caserne militaire désaffectée après la fin de la seconde guerre mondiale. Les premiers « Christianites » furent, en 1970, les habitants voisins qui, excédés que leurs enfants soient obligés de jouer dans la rue alors qu'ils habitaient à côté d'un immense terrain abandonné couvert de verdure, arrachèrent les clôtures. En 1971, un groupe d'une cinquantaine de hippies, squatteurs/euses, chômeurs/euses ou sans-abris décidèrent d'occuper la zone pour lutter contre la crise du logement qui sévissait alors à Copenhague, rendant ainsi service aux autorités qui ne savaient pas quoi faire de l'endroit. Ce fut la véritable naissance de Christiania. Par le droit d'utilisation, les Christianites réclamèrent ensuite le contrôle de Christiania.
Christianias grundlov (Constitution de Christiania) | ||
Danois | Traduction | |
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Enhver kan gøre, hvad han eller hun vil, så længe det ikke tager friheden fra andre til at gøre, hvad de vil.
Målet er at skabe et samfund, der hviler i sig selv, og hvor man i fælles stræben til enhver tid prøver at afværge den psykiske og fysiske forurening. |
Chacun est libre de faire ce qui lui plaît, du moment que cela ne transgresse pas la liberté des autres de faire ce qui leur plaisent.
Le but est de créer une société qui demeure en elle-même et qui s'efforce dans un effort commun d'écarter la pollution psychique et physique. |
Les symboles[edit]
Le drapeau de Christiania est composé de trois points jaunes (en références aux trois points sur les trois i de Christiania) sur fond rouge, ou l'inverse.
Le slogan de Christiania est Bevar Christiania (Longue vie à Christiania ou Vive Christiania).
Les quartiers[edit]
Christiania est composée de nombreux quartiers :
Nom (danois) | Traduction (français) | Lieux remarquables |
---|---|---|
Fabriksområdet | Le quartier de l'usine | Christianias Bellevue, Byens Lys |
Prærien | La prairie | Pusherstreet |
Mælkevejen | La Voie Lactée | |
Psyak | Psyak | |
Fredens Ark | L'arche de la paix | |
Nordområdet | Le quartier du Nord | Børneengen |
Sydområdet | Le quartier du Sud | |
Den Blå Karamel | Le caramel bleu | |
Mælkebøtten | Le pissenlit | |
Bjørnekloen | Les griffes de l'ours | |
Norddyssen | Le tumulus du Nord | |
Syddyssen | Le tumulus du Sud | |
Løvehuset | La maison du lion |
Chaque quartier possède son conseil où sont prises les décisions concernant le quartier en particulier. Comme partout à Christiania, toutes les décisions sont prises après consensus.
Lieux remarquables[edit]
- La plage Christianias Bellevue
- Le quartier de Børneengen (Le pré des enfants) où sont installées une nurserie et une garderie
- Pusherstreet, la rue la plus célèbre de la commune, où les vendeurs de cannabis (pas de drogues dures) ont pignon sur rue. La rue abrite de nombreux lieux célèbres, comme Carl Madsens Plads (Square Carl Madsen, du nom d'un procureur danois qui rejoignit la résistance durant la seconde guerre mondiale et qui défendit Christiania lors des procès de l'État) où est situé le marché et de nombreuses échoppes, Stjerneskibet (Le vaisseau des étoiles), pièces communes et appartements habitables, plutôt réservés pour les Groenlandais et Operaen (L'opéra), un lieu de concert qui sert de hall de rassemblement pour la communauté
- Badehuset (Les bains-douches) où sont installés les bains-douches mixtes
- Byens Lys (Les lumières de la ville) qui possède un cinéma et une salle de réunion
- Den Grå Hal (Le hall gris), un lieu de concerts et de meetings politiques
- Den Grønne Hal (Le hall vert), atelier fondé en 1977, c'est un lieu de recyclage, adepte du Do It Yourself
- Christiania-Byggekontor (Immeuble de la mairie de Christiania), centre de l'autogestion de la commune qui gère les égouts, l'eau courante, l'électricité, l'évacuation des ordures
- Christiania-post (La Poste), jusqu'à récemment, tous les habitants avaient la même adresse, mais ce système a été supprimé suite aux pressions du gouvernement danois
- divers magasins, dont Cykelhandleren, le magasin de vélos
La commune possède aussi plusieurs clubs de musique, ainsi que plusieurs ateliers d'artistes.
Fonctionnement[edit]
L'assemblée générale est le lieu où toutes les décisions concernant le fonctionnement de la commune sont prises. Ces décisions doivent faire l'objet d'un consensus, même si certains Christianites pensent à introduire un système de majorité.
Depuis la création de la communauté, une quarantaine d'enfants sont nés dans la ville et, curieusement, la proportion hommes/femmes de 2/1 n'a jamais changé. La moyenne d'âge actuelle est assez élevée ce qui démontre que la majorité des membres présents au départ sont resté(e)s à Christiania. Une dizaine d'Inuits y vivent aussi.
Christiania a toujours été en conflit avec les autorités. Les deux principales raisons officielles sont la vente libre de drogues douces et le squattage. Il est à noter que les Christianites expulsèrent eux-mêmes les dealers de drogues dures en 1979.
Les habitants versent un loyer dérisoire et identique pour payer les frais de fonctionnement de la ville. Jamais il n'y eu pourtant de dirigeants, même si une députée christianite fut élue au parlement et y provoqua un scandale en se dénudant un sein pour allaiter son bébé.
Les voitures individuelles et le camping y sont interdits.
Divers[edit]
Christianias fødselsdag, l'anniversaire de Christiania, a lieu tous les 26 septembre et est l'occasion de défilés et de diverses manifestations.
Juleløses jul (Noël pour les sans-Noël) est une manifestation qui existe depuis 1974, et a pour but de donner un endroit où fêter Noël pour les pauvres, les sdf et les personnes seules.
Le groupe Les Enfants Perdus est un petit groupe de jeunes européens (principalement de France, d'Italie et d'Espagne) qui squatte Christiania chaque été.
L'avenir menacé ?[edit]
En 2004, la police commença un contrôle strict de Pusherstreet, ce qui n'a fait que déplacer les lieux de vente de drogues à d'autres endroits de la ville. Il est à noter que les Christianites utilisent le cri Ost (qui signifie fromage) pour prévenir d'une descente de police.
En mai 2007, les Christianites voient une première maison être détruite par les autorités. Cet évènement semble marquer le début de la fin de la ville même si des compensations ont été promises aux habitants...
Bibliographie[edit]
- Fristaden Christiania, par Peter Fallesen & Sulaima Hind, Nyt Nordisk Forlag, 2008, ISBN 978-87-17-04004-5
- Récits de Christiania", par Jean-Manuel Traimond, Lyon, ACL 1994, ISBN : 2-905691-28-X
Liens[edit]
Squats Squatteurs/euses et luttes |