Difference between revisions of "Squat"
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+ | Le '''squat''' est à la fois l'action d'occuper une propriété publique ou privée et le lieu ainsi occupé. Les occupants ou ''squatteurs'' squattent pour deux raisons principales : l'économie et/ou la politique. Le mot vient de l'anglais qui signifie « ''s'accroupir'' ». En 2004, le plus grand squat de France se trouvait en région parisienne, précisément dans le bâtiment F du campus de l'école normale supérieure de [[Cachan]]. Il était occupé par des [[sans-papiers]] d'origine africaine depuis 2002 et comptait environ 700 habitants, dont 170 enfants, entassés dans des chambres de 10 m². Il a été évacué par un déploiement spectaculaire des forces de police le 17 août 2006. | ||
== Petite histoire du squat == | == Petite histoire du squat == | ||
− | Le [[ | + | À partir du XVIIe siècle, le terme squat apparaît pour désigner les occupations illicites de terres (sans titre légal de propriété et sans payer de redevance) par des paysans anglais, les [[Diggers]]. Le 1er avril 1649, aux alentours de Londres, à lieu la première occupation connue, menée par [[Gerrard Winstanley]]. |
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+ | En France, le squat nait à Paris en [[1912]] avec l'anarchiste moustachu [[Georges Cochon]]. Ouvrier tapissier, fondateur de l'[[Union syndicale des locataires]]. Il luttait vigoureusement contre les proprios "vautours". La presse et [[les chansonniers]] ([[Charles d'Avray]], [[Montéhus]]...) popularisaient les actions de ces militants inventeurs du déménagement "à la cloche de bois" qui, alors, se pratiquait en fanfare. Occupations d'hôtels particuliers, installations de maisons préfabriquées dans les lieux les plus insolites (Tuileries, Chambre des députés, casernes, Préfecture...) | ||
avec banderoles, drapeaux et Raffut de Saint-Polycarpe furent le sujet d'un feuilleton publié dans ''l'Humanité'' entre le 17 novembre 1935 et les 17 janvier 1936. | avec banderoles, drapeaux et Raffut de Saint-Polycarpe furent le sujet d'un feuilleton publié dans ''l'Humanité'' entre le 17 novembre 1935 et les 17 janvier 1936. | ||
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+ | Le squat peut héberger une personne seule comme plusieurs dizaines, dans un petit appartement du centre-ville comme dans une friche industrielle de banlieue. Les conditions d’habitat y sont très variées, de l’insalubrité totale à un confort comparable à celui d’un logement « moyen » (eau et électricité, chauffage, espace suffisant, isolation…). Les habitants des squats sont aussi divers que leurs motivations : jeunes fugueurs refusant d’intégrer un foyer, migrants africains ou est-européens, artistes sans atelier, truckers nomades, gens du voyage privés d’aires d’accueil, toxicomanes sans domicile fixe, militants de la cause libertaire… | ||
== Squat pour raisons polito-économiques et culturelles == | == Squat pour raisons polito-économiques et culturelles == | ||
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− | Les squatteur-euses politiques font souvent partie de la mouvance [[Anarchisme|libertaire]] ou [[autonome]] dont une idée importante est l'abolition de la propriété privée. Et, afin de pouvoir vivre dans de bonnes conditions et développer des projets de vie collective, ils occupent des bâtiments laissés à l'abandon, et mettent en pratique l'idée de propriété d'usage. Ils soutiennent qu'en abolissant le loyer, en permettant de partager les ressources et les frais, le squat peut réduire énormément la dépendance au salariat(se débarasser de not'situation d'précaire) et permettre de se réapproprier nos vies. | + | Les squatteur-euses politiques font souvent partie de la mouvance [[Anarchisme|libertaire]] ou [[autonome]] dont une idée importante est l'abolition de la propriété privée. Et, afin de pouvoir vivre dans de bonnes conditions et développer des projets de vie collective, ils occupent des bâtiments laissés à l'abandon, et mettent en pratique l'idée de propriété d'usage. Ils soutiennent qu'en abolissant le loyer, en permettant de partager les ressources et les frais, le squat peut réduire énormément la dépendance au salariat (se débarasser de not'situation d'précaire) et permettre de se réapproprier nos vies. |
Les squats concilient souvent lieu d'habitation et espace d'activité (gestion collective du quotidien, constructions, information, création et diffusion culturelle, débats, ateliers, jeux, mise à disposition d'outils, actions politiques). Ils ne se veulent pas des petites bulles fermées face au monde, mais essaient d'être des structures ouvertes à celles et ceux qui souhaitent lutter, s'exprimer, créer, vivre. Les décisions pour le développement des lieux y sont donc souvent collectives. | Les squats concilient souvent lieu d'habitation et espace d'activité (gestion collective du quotidien, constructions, information, création et diffusion culturelle, débats, ateliers, jeux, mise à disposition d'outils, actions politiques). Ils ne se veulent pas des petites bulles fermées face au monde, mais essaient d'être des structures ouvertes à celles et ceux qui souhaitent lutter, s'exprimer, créer, vivre. Les décisions pour le développement des lieux y sont donc souvent collectives. | ||
Certains squats qui hébergent des [[magasin gratuit|magasins gratuits]]. | Certains squats qui hébergent des [[magasin gratuit|magasins gratuits]]. | ||
− | Ces « magasins » sont couramment appelés « ''free-shops'' » ou « ''zones de gratuité'' »(friperies, [[Librairies et bibliothèques alternatives|infokiosques et bibliothèques]], accès internet,...). D'autres squats sont lieu de concert (voir entre autre [[Le Wagon]]). Il y aussi les squarts, qui sont des squats d'artistes qui y tiennent leurs ateliers, expositions, vie commune,... | + | Ces « magasins » sont couramment appelés « ''free-shops'' » ou « ''zones de gratuité'' »(friperies, [[Librairies et bibliothèques alternatives|infokiosques et bibliothèques]], accès internet,...). D'autres squats sont lieu de concert (voir entre autre [[Le Wagon]]). Il y aussi les squarts (contraction de squat et art), qui sont des squats d'artistes qui y tiennent leurs ateliers, expositions, vie commune,... |
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En 1999, 136 554 logements étaient vacants à Paris, soit 10,1 % des logements: | En 1999, 136 554 logements étaient vacants à Paris, soit 10,1 % des logements: | ||
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+ | Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l'un des cas suivants :<br> | ||
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+ | - déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d'occupation;<br> | ||
+ | - en attente de règlement de succession ;<br> | ||
+ | - conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés ;<br> | ||
+ | - gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (exemple un logement très vétuste…). <br> | ||
+ | Dès lors, les statistiques de l'INSEE sur le taux de logements vacants n'indiquent pas que ces logements seraient nécessairement disponibles pour y habiter. [http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?tab_id=69 Données en ligne] | ||
+ | </ref>, recensement de la population 1962, 1975, 1990, 1999'' | ||
L'importance du taux de logements vacants est à relativiser : d'une part, il existe un taux incompressible qui correspond au délai nécessaire pour trouver un nouvel occupant solvable après la libération du logement, et le cas échéant pour procéder aux travaux nécessaires. C'est fréquemment dans cet intervalle que les logements sont occupés illégalement (ce qui est un délit). D'autre part, il existe des cas où les immeubles sont condamnés en attendant l'exécution de projets d'urbanisme, reconversion en bureau ou autres... Enfin, il faut noter que certains propriétaires hésitent à renouveler leurs locataires devant la difficulté qu'ils éprouvent parfois à recouvrer les loyers et les charges, ou à faire respecter leur droits face à des occupants de mauvaise foi. | L'importance du taux de logements vacants est à relativiser : d'une part, il existe un taux incompressible qui correspond au délai nécessaire pour trouver un nouvel occupant solvable après la libération du logement, et le cas échéant pour procéder aux travaux nécessaires. C'est fréquemment dans cet intervalle que les logements sont occupés illégalement (ce qui est un délit). D'autre part, il existe des cas où les immeubles sont condamnés en attendant l'exécution de projets d'urbanisme, reconversion en bureau ou autres... Enfin, il faut noter que certains propriétaires hésitent à renouveler leurs locataires devant la difficulté qu'ils éprouvent parfois à recouvrer les loyers et les charges, ou à faire respecter leur droits face à des occupants de mauvaise foi. | ||
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− | La question ne se pose pas pour les | + | La question de la légalisation ne se pose pas pour les squats non "politiques". Pour les squats politiques, ils peuvent développer deux types de stratégie : |
- Les partisans de la légalisation. Ces derniers veulent négocier le droit d'occuper sur le long terme un logement vide. Il s'agit par exemple des squats d'artistes en France, qui négocient avec les mairies. Il s'agit d'une solution viable, puisqu'en Hollande ou en Italie (centres sociaux) de nombreux squats ont été légalisés. | - Les partisans de la légalisation. Ces derniers veulent négocier le droit d'occuper sur le long terme un logement vide. Il s'agit par exemple des squats d'artistes en France, qui négocient avec les mairies. Il s'agit d'une solution viable, puisqu'en Hollande ou en Italie (centres sociaux) de nombreux squats ont été légalisés. | ||
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La situation réelle est bien sûr plus complexe, puisque la majorité des squats oscillent entre ces deux stratégies, suivant leurs convictions politiques et leur analyse du rapport de force en place. | La situation réelle est bien sûr plus complexe, puisque la majorité des squats oscillent entre ces deux stratégies, suivant leurs convictions politiques et leur analyse du rapport de force en place. | ||
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+ | Au Brésil, les communautés squatteuses sont appelés ''favelas''. Un exemple populaire en est Rocinha à Rio de Janeiro, estimé loger 500 000 personnes. En raison de la pauvreté ces maisons manquent de beaucoup de choses, sont très utilisées par les enfants de la rue et ne sont pas maintenues propre. Ils sont un peu un équivalent des bidonvilles. Il y a 25 millions de personnes qui vivent dans les favelas dans tout le Brésil.<ref>Neuwirth, R (2004) Shadow Cities: A Billion Squatters, A New Urban World, Routledge | ||
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+ | À São Paulo, la plus grande favela est l''''Heliópolis''' et un squat appelé '''Prestes Maia''' s'est installé dans un immeuble de 22 étages. | ||
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+ | L'ancien Ministre de gouvernement Benedita da Silva a grandit dans la favela de Morro do Chapéu Mangueira. Il y a aussi des mouvements de squatteurs/euses ruraux, comme le [[Mouvement des sans-terre]] qui a approximativement 1.5 million de membres. | ||
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+ | ===Squat au Venezuela=== | ||
Dans les pays d'amérique latine comme le Venezuela, l'occupation de maison est fréquente en tant que phénomène, mais pas en tant que mouvement ou organisation. Les "okupas" sont connues comme l'invasion et l'occupation des propriétés privés abandonnées avec la finalité de protester pour sa situtation de logement. | Dans les pays d'amérique latine comme le Venezuela, l'occupation de maison est fréquente en tant que phénomène, mais pas en tant que mouvement ou organisation. Les "okupas" sont connues comme l'invasion et l'occupation des propriétés privés abandonnées avec la finalité de protester pour sa situtation de logement. | ||
Généralement les squats aux Venezuela sont concentrés en familles qui vivent des circonstances extêmes de pauvreté. Ils squattent autant de maisons abandonnées que de terrains sans propriétaire, s'y construisent des maisons avec les matériaux trouvés dans la rue, des projets totalement autogestionnaire. | Généralement les squats aux Venezuela sont concentrés en familles qui vivent des circonstances extêmes de pauvreté. Ils squattent autant de maisons abandonnées que de terrains sans propriétaire, s'y construisent des maisons avec les matériaux trouvés dans la rue, des projets totalement autogestionnaire. | ||
− | ==Squatter en voyage== | + | Au Venezuela, le squat de la '''Tour de David''' occupe 3 immeubles dont une tour de 45 étages. Il héberge plusieurs milliers de personnes qui pratiquent l'autogestion et en ce moment (août 2014), ses 1156 familles sont en cours de relogement par le gouvernement bolivarien de Maduro<ref>[http://mai68.org/spip/spip.php?article7760 Squat : Un programme de relogement est en cours pour les résidents de la tour de David au Venezuela]</ref>. |
− | Sur la base de la [[société de consommation]], les pauvres devraient ne pas vraiment pouvoir voyager ou voyager avec peu de possibilités et les riches, avoir l'éventail vaste devant soi. Vous êtes-vous déjà promené dans un endroit en vous disant qu'il serait fou d'y vivre? Le sommet d'un monument historique, le [[toit]] d'une école, une cabane de pêche sur la glace, une tour avec vue sur la [[mer]], ... Alors que les riches paient très cher leur chambre d'hôtel privée et | + | |
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+ | Sur la base de la [[société de consommation]], les pauvres devraient ne pas vraiment pouvoir voyager ou voyager avec peu de possibilités et les riches, avoir l'éventail vaste devant soi. Vous êtes-vous déjà promené dans un endroit en vous disant qu'il serait fou d'y vivre? Le sommet d'un monument historique, le [[toit]] d'une école, une cabane de pêche sur la glace, une tour avec vue sur la [[mer]], ... Alors que les riches paient très cher leur chambre d'hôtel privée et personnelle, vous, vous choisiriez vous-même un endroit que vous pourriez tourner à votre guise, en tenant compte d'une possible répression ? Mobile et sauvage, comme la guérilla, vous avez tendu l'embuscade et rêvez jusqu'à la prochaine nuit. Vos compagnons comprendront probablement mieux vos idées en les appliquant ''féériquement'' ! | ||
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Doris Lessing, ''La terroriste'', un roman qui parle beaucoup d'expériences de squat | Doris Lessing, ''La terroriste'', un roman qui parle beaucoup d'expériences de squat | ||
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+ | Jean Berthaut, [http://www.atelierdecreationlibertaire.com/article.php3?id_article=571 Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000], recueil de témoignages et de conseils, Atelier de création libertaire, 2008. | ||
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*[http://www.kisinis.ch/squats/index.html Art Squat / Kisinis Web Art] Des squats d'artistes à Paris | *[http://www.kisinis.ch/squats/index.html Art Squat / Kisinis Web Art] Des squats d'artistes à Paris | ||
*[http://www.theatredeverre.org/ Le théâtre de verre] Site du théâtre de verre, au autre squat d'artistes à Paris, proposant régulièrement des spectacles, débats,... | *[http://www.theatredeverre.org/ Le théâtre de verre] Site du théâtre de verre, au autre squat d'artistes à Paris, proposant régulièrement des spectacles, débats,... | ||
+ | * Fin d'un squat à Genève : [http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-938645@51-938739,0.html ici] | ||
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Latest revision as of 01:07, 8 August 2014
Catégorie:Expérience anarchiste Catégorie:Squat
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Le squat est à la fois l'action d'occuper une propriété publique ou privée et le lieu ainsi occupé. Les occupants ou squatteurs squattent pour deux raisons principales : l'économie et/ou la politique. Le mot vient de l'anglais qui signifie « s'accroupir ». En 2004, le plus grand squat de France se trouvait en région parisienne, précisément dans le bâtiment F du campus de l'école normale supérieure de Cachan. Il était occupé par des sans-papiers d'origine africaine depuis 2002 et comptait environ 700 habitants, dont 170 enfants, entassés dans des chambres de 10 m². Il a été évacué par un déploiement spectaculaire des forces de police le 17 août 2006.
Contents
Petite histoire du squat[edit]
À partir du XVIIe siècle, le terme squat apparaît pour désigner les occupations illicites de terres (sans titre légal de propriété et sans payer de redevance) par des paysans anglais, les Diggers. Le 1er avril 1649, aux alentours de Londres, à lieu la première occupation connue, menée par Gerrard Winstanley.
En France, le squat nait à Paris en 1912 avec l'anarchiste moustachu Georges Cochon. Ouvrier tapissier, fondateur de l'Union syndicale des locataires. Il luttait vigoureusement contre les proprios "vautours". La presse et les chansonniers (Charles d'Avray, Montéhus...) popularisaient les actions de ces militants inventeurs du déménagement "à la cloche de bois" qui, alors, se pratiquait en fanfare. Occupations d'hôtels particuliers, installations de maisons préfabriquées dans les lieux les plus insolites (Tuileries, Chambre des députés, casernes, Préfecture...) avec banderoles, drapeaux et Raffut de Saint-Polycarpe furent le sujet d'un feuilleton publié dans l'Humanité entre le 17 novembre 1935 et les 17 janvier 1936.
Une réalité polymorphe[edit]
Le squat peut héberger une personne seule comme plusieurs dizaines, dans un petit appartement du centre-ville comme dans une friche industrielle de banlieue. Les conditions d’habitat y sont très variées, de l’insalubrité totale à un confort comparable à celui d’un logement « moyen » (eau et électricité, chauffage, espace suffisant, isolation…). Les habitants des squats sont aussi divers que leurs motivations : jeunes fugueurs refusant d’intégrer un foyer, migrants africains ou est-européens, artistes sans atelier, truckers nomades, gens du voyage privés d’aires d’accueil, toxicomanes sans domicile fixe, militants de la cause libertaire…
Squat pour raisons polito-économiques et culturelles[edit]
Les squatteur-euses politiques font souvent partie de la mouvance libertaire ou autonome dont une idée importante est l'abolition de la propriété privée. Et, afin de pouvoir vivre dans de bonnes conditions et développer des projets de vie collective, ils occupent des bâtiments laissés à l'abandon, et mettent en pratique l'idée de propriété d'usage. Ils soutiennent qu'en abolissant le loyer, en permettant de partager les ressources et les frais, le squat peut réduire énormément la dépendance au salariat (se débarasser de not'situation d'précaire) et permettre de se réapproprier nos vies.
Les squats concilient souvent lieu d'habitation et espace d'activité (gestion collective du quotidien, constructions, information, création et diffusion culturelle, débats, ateliers, jeux, mise à disposition d'outils, actions politiques). Ils ne se veulent pas des petites bulles fermées face au monde, mais essaient d'être des structures ouvertes à celles et ceux qui souhaitent lutter, s'exprimer, créer, vivre. Les décisions pour le développement des lieux y sont donc souvent collectives.
Certains squats qui hébergent des magasins gratuits. Ces « magasins » sont couramment appelés « free-shops » ou « zones de gratuité »(friperies, infokiosques et bibliothèques, accès internet,...). D'autres squats sont lieu de concert (voir entre autre Le Wagon). Il y aussi les squarts (contraction de squat et art), qui sont des squats d'artistes qui y tiennent leurs ateliers, expositions, vie commune,...
Logements vacants en France[edit]
Une loi existe en France pour réquisitionner les logements vides afin de loger des personnes en ayant besoin, mais elle n'est (presque) jamais utilisée... d'où la réappropriation ci-dessus.
En France les deux impôts directs perçus séparément sur la propriété immobilière sont la taxe d'habitation, due par l'occupant du logement, et la taxe foncière, due par le propriétaire. Ces deux taxes comportent une part régionale, une part départementale et une part communale, et le cas échéant une part pour le syndicat de communes ou le district.
En outre, depuis le 1er janvier 1989, s'est ajoutée la taxe sur les logements vacants qui s'applique (sauf sur les logements HLM) dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants dont la liste est publiée au Journal officiel. Cette taxe varie de 10 à 15 % de la valeur locative. De plus les biens immobiliers entrent dans l'assiette d'autres impôts : droits de succession, impôt de solidarité sur la fortune (ISF), taxe sur les plus-values...
Enfin, il faut noter que le propriétaire d'un logement vacant continue de supporter les charges, et, éventuellement, les mensualités de remboursement s'il a emprunté pour l'acquérir. Ce n'est donc pas son intérêt de le conserver vide, sauf s'il projette de le vendre à court terme.
Le nombre de logements vacants en France ne cesse d'augmenter. Pour la France entière, on comptait 1 989 758 logements vacants en 1999, soit environ 7% du parc de logements:
- 1962 : 850 117 logements vacants
- 1975 : 1 623 525 logements vacants
- 1990 : 1 859 627 logements vacants
- 1999 : 1 989 758 logements vacants
- 2000 : 2 027 000 logements vacants
- 2001 : 2 001 000 logements vacants
- 2002 : 1 973 000 logements vacants
- 2003 : 1 945 000 logements vacants
- 2004 : 1 918 000 logements vacants
- 2005 : 1 937 000 logements vacants
En 1999, 136 554 logements étaient vacants à Paris, soit 10,1 % des logements:
- 1962 : 20 000 logements vacants
- 1975 : 90 475 logements vacants
- 1990 : 118 296 logements vacants
- 1999 : 136 554 logements vacants
Source: INSEE[1], recensement de la population 1962, 1975, 1990, 1999
L'importance du taux de logements vacants est à relativiser : d'une part, il existe un taux incompressible qui correspond au délai nécessaire pour trouver un nouvel occupant solvable après la libération du logement, et le cas échéant pour procéder aux travaux nécessaires. C'est fréquemment dans cet intervalle que les logements sont occupés illégalement (ce qui est un délit). D'autre part, il existe des cas où les immeubles sont condamnés en attendant l'exécution de projets d'urbanisme, reconversion en bureau ou autres... Enfin, il faut noter que certains propriétaires hésitent à renouveler leurs locataires devant la difficulté qu'ils éprouvent parfois à recouvrer les loyers et les charges, ou à faire respecter leur droits face à des occupants de mauvaise foi.
Légalisation[edit]
La question de la légalisation ne se pose pas pour les squats non "politiques". Pour les squats politiques, ils peuvent développer deux types de stratégie :
- Les partisans de la légalisation. Ces derniers veulent négocier le droit d'occuper sur le long terme un logement vide. Il s'agit par exemple des squats d'artistes en France, qui négocient avec les mairies. Il s'agit d'une solution viable, puisqu'en Hollande ou en Italie (centres sociaux) de nombreux squats ont été légalisés.
- Les partisans de l'illégalisme. Ceux-ci sont plutôt issus de la mouvance anarchiste/autonome, et refusent la négociation avec les pouvoirs publics, quitte à subir les expulsions. Ils considèrent que les squats légalisés participent à justifier la répression contre les squats illégaux.
La situation réelle est bien sûr plus complexe, puisque la majorité des squats oscillent entre ces deux stratégies, suivant leurs convictions politiques et leur analyse du rapport de force en place.
Squat the world![edit]
Squat au Brésil[edit]
Au Brésil, les communautés squatteuses sont appelés favelas. Un exemple populaire en est Rocinha à Rio de Janeiro, estimé loger 500 000 personnes. En raison de la pauvreté ces maisons manquent de beaucoup de choses, sont très utilisées par les enfants de la rue et ne sont pas maintenues propre. Ils sont un peu un équivalent des bidonvilles. Il y a 25 millions de personnes qui vivent dans les favelas dans tout le Brésil.[2] À São Paulo, la plus grande favela est l'Heliópolis et un squat appelé Prestes Maia s'est installé dans un immeuble de 22 étages.
L'ancien Ministre de gouvernement Benedita da Silva a grandit dans la favela de Morro do Chapéu Mangueira. Il y a aussi des mouvements de squatteurs/euses ruraux, comme le Mouvement des sans-terre qui a approximativement 1.5 million de membres.
Squat au Venezuela[edit]
Dans les pays d'amérique latine comme le Venezuela, l'occupation de maison est fréquente en tant que phénomène, mais pas en tant que mouvement ou organisation. Les "okupas" sont connues comme l'invasion et l'occupation des propriétés privés abandonnées avec la finalité de protester pour sa situtation de logement.
Généralement les squats aux Venezuela sont concentrés en familles qui vivent des circonstances extêmes de pauvreté. Ils squattent autant de maisons abandonnées que de terrains sans propriétaire, s'y construisent des maisons avec les matériaux trouvés dans la rue, des projets totalement autogestionnaire.
Au Venezuela, le squat de la Tour de David occupe 3 immeubles dont une tour de 45 étages. Il héberge plusieurs milliers de personnes qui pratiquent l'autogestion et en ce moment (août 2014), ses 1156 familles sont en cours de relogement par le gouvernement bolivarien de Maduro[3].
Squatter en voyage[edit]
Sur la base de la société de consommation, les pauvres devraient ne pas vraiment pouvoir voyager ou voyager avec peu de possibilités et les riches, avoir l'éventail vaste devant soi. Vous êtes-vous déjà promené dans un endroit en vous disant qu'il serait fou d'y vivre? Le sommet d'un monument historique, le toit d'une école, une cabane de pêche sur la glace, une tour avec vue sur la mer, ... Alors que les riches paient très cher leur chambre d'hôtel privée et personnelle, vous, vous choisiriez vous-même un endroit que vous pourriez tourner à votre guise, en tenant compte d'une possible répression ? Mobile et sauvage, comme la guérilla, vous avez tendu l'embuscade et rêvez jusqu'à la prochaine nuit. Vos compagnons comprendront probablement mieux vos idées en les appliquant féériquement !
Bibliographie[edit]
Patrick Kamoun, V'la Cochon qui déménage, éd. Ivan Davy, 2000
Doris Lessing, La terroriste, un roman qui parle beaucoup d'expériences de squat
Cécile Péchu, Droit Au Logement - genèse et sociologie d'une mobilisation, 2007
Jean Berthaut, Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000, recueil de témoignages et de conseils, Atelier de création libertaire, 2008.
Squats Squatteurs/euses et luttes |
Liens externes[edit]
- Squat.net : portail international des squats politiques
- Infokiosques.net/squat : textes consacrés au mouvement squat de tendance anarchiste
- Vegan Tekno : pages d'infos sur le squat politique
- manifeste d'un squat
- Maloka est un collectif aux multiples activités autogestionnaires sur Dijon et le
- Les Tanneries squat des Tanneries
- Habiter Autrement
- La Mauvaise herbe Squat autogéré à Caen
- [1] Blog squattercity
- Art Squat / Kisinis Web Art Des squats d'artistes à Paris
- Le théâtre de verre Site du théâtre de verre, au autre squat d'artistes à Paris, proposant régulièrement des spectacles, débats,...
- Fin d'un squat à Genève : ici
Notes et références[edit]
- ↑ Que signifient ces données? La notion de vacance mérite d'être précisée dans la mesure où elle ne correspond pas à la notion de disponibilité des logements. Que regroupe donc le concept de « logement vacant » ? L’INSEE donne sur son site la définition suivante :
Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l'un des cas suivants :
- proposé à la vente, à la location ;
- déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d'occupation;
- en attente de règlement de succession ;
- conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés ;
- gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (exemple un logement très vétuste…).
Dès lors, les statistiques de l'INSEE sur le taux de logements vacants n'indiquent pas que ces logements seraient nécessairement disponibles pour y habiter. Données en ligne - ↑ Neuwirth, R (2004) Shadow Cities: A Billion Squatters, A New Urban World, Routledge
- ↑ Squat : Un programme de relogement est en cours pour les résidents de la tour de David au Venezuela
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