Difference between revisions of "Lutte pour le logement en France"

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Dans les années 1980, de nombreux squats ouvertement politiques sont liés aux mouvements [[anarchisme|libertaires]] et [[mouvement autonome|autonomes]] et affichent clairement leur volonté de créer des foyers de subversion en rupture avec le capitalisme. À partir de [[1987]], certains États commencent à expulser de manière systématique tous les squats politiques (directive de Trevi).
 
Dans les années 1980, de nombreux squats ouvertement politiques sont liés aux mouvements [[anarchisme|libertaires]] et [[mouvement autonome|autonomes]] et affichent clairement leur volonté de créer des foyers de subversion en rupture avec le capitalisme. À partir de [[1987]], certains États commencent à expulser de manière systématique tous les squats politiques (directive de Trevi).
  
En France, plusieurs associations se sont créées pour défendre le droit au logement : la Confédération Nationale du Logement (CNL, proche du [[Parti communiste français|PCF]]), le [[Comité des mal-logés]] ([[1984]]), le DAL, Droit au logement, [[1990]]), l'association "Paris solidarité métro" ([[1990]]), la [[Coordination des sans-abris]] ([[1993]]-[[1995]]), le Comité actions logement (CAL), ...
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En France, plusieurs associations se sont créées pour défendre le droit au logement : la Confédération Nationale du Logement (CNL, proche du [[Parti communiste français|PCF]]), le [[Comité des mal-logés]] ([[1984]]), le DAL, Droit au logement, [[1990]]), l'association "Paris solidarité métro" ([[1990]]), la [[Coordination des sans-abris]] ([[1993]]-[[1995]]), le Comité actions logement (CAL), l'association "jeudi noir", ...
  
Certaines de ces associations (Emmaüs, CNL, DAL) sont hostiles aux squats et préfèrent négocier des relogements avec les autorités. À l'opposé, le Comité des Mal-Logés et la Coordination des sans-abris (de tendance [[anarchisme|anarchiste]]) se sont distingués en occupant plusieurs immeubles parisiens. Au mois de décembre 93, la Coordination des sans-abris occupe ainsi un immeuble de l'avenue de Breteuil, dans le 7{{e}} arrondissement de Paris. Expulsés durant l'été, les squatters s'installent alors au 9 rue Saint-Sauveur (2{{e}} arrondissement). La Coordination des sans-abris disparaîtra au début de l'année [[1996]]. Les habitants de la rue Saint-Sauveur seront expulsés quelques mois plus tard. Aucun d'entre eux n'a laissé de trace.
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Certaines de ces associations (Emmaüs, CNL) sont hostiles aux squats et préfèrent négocier des relogements avec les autorités. À l'opposé, le Comité des Mal-Logés et la Coordination des sans-abris (de tendance [[anarchisme|anarchiste]]) se sont distingués en occupant plusieurs immeubles parisiens. Au mois de décembre 93, la Coordination des sans-abris occupe ainsi un immeuble de l'avenue de Breteuil, dans le 7{{e}} arrondissement de Paris. Expulsés durant l'été, les squatters s'installent alors au 9 rue Saint-Sauveur (2{{e}} arrondissement). La Coordination des sans-abris disparaîtra au début de l'année [[1996]]. Les habitants de la rue Saint-Sauveur seront expulsés quelques mois plus tard. Aucun d'entre eux n'a laissé de trace.
  
 
==Bibliographie==
 
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En France, les luttes du logement se sont d'abord développées dans l'après-guerre en raison de la pénurie consécutive aux destructions, à la carence de construction des années antérieures et à la rapide augmentation de la population urbaine. Le parc de logements souffre aussi de sa vétusté et sa gestion de l'absence d'investissement de la part des propriétaires. La crise du logement s'aggrave par la suite, étant l'une des causes principales conduisant des personnes à la rue.

La crise du logement dans l'immédiat après-guerre[edit]

Une partie importante de la population est alors contrainte de partager entre deux générations des logements (parfois insalubres, parfois mis à disposition par les employeurs, etc.), des garnis ou des bidonvilles. Il faut attendre plusieurs années pour obtenir un logement en HLM.

L'État n'intervient pas alors directement dans la construction de logement : le Ministère de l'Urbanisme et de la Reconstruction (MRU) et le premier plan de 1947-1953 élaboré par l'équipe de Jean Monnet réservent les investissements à la réparation et au développement des équipements de production. L'action gouvernementale se limite à l'hébergement d'urgence et à l'ébauche d'une première réglementation du marché immobilier (loi de 1948).

L'État peut aussi réquisitionner des logements vacants signalés à ses services, mais face aux obstacles administratifs qui freinent la mise en Å“uvre de cette loi, apparaît un premier mouvement militant, le mouvement squatteur qui procède à l'occupation « anarchiste » - c'est-à-dire déjà illégale - de logements vides.

Initié par le Mouvement populaire des familles, lui-même issu de la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.), le mouvement Squatteur naît à Marseille avant de gagner d’autres villes de province. En cinq ans, quelques 5 000 familles sont ainsi relogées. Ces occupations s'accompagnent d'une campagne dans la presse, notamment catholique (Esprit mais aussi Monde Ouvrier), et d'une action militante qui sensibilise l’opinion publique à la question de la crise du logement. Plusieurs procès ont lieu où s'opposent le droit de propriété et l'argument de nécessité.

Les années 1950-1960 seront aussi celles des Castors, un mouvement coopératif d'autoconstruction, qui tente de pallier l'insuffisance de la construction : les Castors, comme leur nom l'indique, construisent - à plusieurs - leurs maisons.

L'hiver de 1954 se montre particulièrement rigoureux : la Marne gèle en février et on dénombre des morts de froid dans leur sommeil. L'Abbé Pierre lance son appel à une « insurrection de bonté » et le mouvement Emmaüs, association caritative qui s'institutionnalisera par la suite jusqu'à gérer son propre parc immobilier consécutif à des dons. Le succès de cette opération encourage la construction de logements sociaux engagée par le gouvernement. Il en résultera de grands ensembles dont les sociologues et urbanistes s'inquiètent déjà, mais qui représentent par rapport aux conditions de logement de l'époque (la majorité des Français se lavait alors avec une cuvette et un broc d'eau froide, avec un seul bain hebdomadaire d'eau chaude dans un tub ou un cuvier) une augmentation de confort bien accueillie.

Les luttes pour le logement dès années 1970 aux années 1990[edit]

Dans les années 1970, les luttes du logement se radicalisent dans la foulée des mouvements révolutionnaires : les squats se multiplient alors dans toute l'Europe de l'Ouest. De 1975 à 1980, une longue grève des loyers opposent aussi les plus mal loti, les travailleurs/euses immigré-e-s originaires du Maghreb ou d'Afrique noire, au principal gestionnaire de ce type de logement l'étatique Sonacotra. Ces grèves consistent souvent en autoréduction des loyers, par refus des augmentations prévues et seront un des conflits les plus longs et des plus durs de ces années mais, en dépit des pertes financières importantes subie par la Sonacotra et des « troubles importants à l'ordre public » qu'elle provoquèrent selon l'état qui fit procéder à 18 expulsions (du territoire), elle ne remirent que peu en cause la gestion du logement des plus pauvres, par la Sonacotra qui a vu s'élargir ses missions avec l'extension de la précarité.

Dans les années 1980, de nombreux squats ouvertement politiques sont liés aux mouvements libertaires et autonomes et affichent clairement leur volonté de créer des foyers de subversion en rupture avec le capitalisme. À partir de 1987, certains États commencent à expulser de manière systématique tous les squats politiques (directive de Trevi).

En France, plusieurs associations se sont créées pour défendre le droit au logement : la Confédération Nationale du Logement (CNL, proche du PCF), le Comité des mal-logés (1984), le DAL, Droit au logement, 1990), l'association "Paris solidarité métro" (1990), la Coordination des sans-abris (1993-1995), le Comité actions logement (CAL), l'association "jeudi noir", ...

Certaines de ces associations (Emmaüs, CNL) sont hostiles aux squats et préfèrent négocier des relogements avec les autorités. À l'opposé, le Comité des Mal-Logés et la Coordination des sans-abris (de tendance anarchiste) se sont distingués en occupant plusieurs immeubles parisiens. Au mois de décembre 93, la Coordination des sans-abris occupe ainsi un immeuble de l'avenue de Breteuil, dans le 7ème arrondissement de Paris. Expulsés durant l'été, les squatters s'installent alors au 9 rue Saint-Sauveur (2ème arrondissement). La Coordination des sans-abris disparaîtra au début de l'année 1996. Les habitants de la rue Saint-Sauveur seront expulsés quelques mois plus tard. Aucun d'entre eux n'a laissé de trace.

Bibliographie[edit]

  • Bruno Duriez et Michel Chauvière, La bataille des squatters et l'invention du droit au logement 1945-1955, Paris, Ministère de l'Équipement/Plan urbain, 1992, publié in les Cahiers du GRMF,n°7, 1992 (Préface de Marie-Noëlle Lienemann).
  • Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000, Jean Berthaut, recueil de témoignages, Atelier de création libertaire, 2008.

Voir aussi[edit]

Okupa.PNG

Squats
40-44, avenue Jean-Moulin - Cascadia Free State - Commune libre de Christiania - Le Wagon - Les Tanneries - North Star hotel - Squats de Frances Street - Ungdomshuset


Squatteurs/euses et luttes
Georges Cochon - Lutte pour le logement en France


Catégorie:Lutte

  1. REDIRECT Modèle:Wikipedia