Difference between revisions of "FAQAnar:F.7 - Comment l'histoire de l'"anarcho"-capitalisme prouve-t-elle que cette théorie n'est pas anarchiste ?"
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Hart tente de co-opter William Godwin dans les rangs des libéraux «anti-Étatique», en faisant valoir qu'il "''a défendu l'individualisme et le droit à la propriété''"<ref>Op. Cit., P. 265</ref>. Il a, bien sûr, cité Godwin pour appuyer ses dires encore que l'argument de Godwin soit étrangement tronqué excluant sa conclusion que "''lorsque les lois de la morale devrait être clairement comprises, leur excellence universellement appréhendé, elles-mêmes et vues pour coincider avec l'avantage privé de chaque homme, l'idée de propriété en ce sens restera, mais aucun homme n'aura à moins de désir, aux fins d'ostentation ou de luxe, de posséder plus que ses voisins''". En d'autres termes, la propriété personnelle (la possession) existe encore, mais pas la propriété privée au sens de capital ou d'inégalité de richesse. Pour Godwin, "''ça suit, sur les principes de justice égale et impartiale, que les bonnes choses du monde sont d'une souche commune, sur laquelle un homme a un titre valable qu'un autre de tirer au sort ce qu'il veut''"<ref>Enquête sur la justice politique, p. P. 199 et 703</ref>. Plutôt que d'être un libéral, Godwin s'est déplacé au-delà de cette idéologie limitée pour fournir la première critique anarchiste de la propriété privée et des rapports sociales autoritaires que ça a engendré. Sa vision d'une société libre, pour utiliser la terminologie moderne, serait un communisme volontaire (libertaire). | Hart tente de co-opter William Godwin dans les rangs des libéraux «anti-Étatique», en faisant valoir qu'il "''a défendu l'individualisme et le droit à la propriété''"<ref>Op. Cit., P. 265</ref>. Il a, bien sûr, cité Godwin pour appuyer ses dires encore que l'argument de Godwin soit étrangement tronqué excluant sa conclusion que "''lorsque les lois de la morale devrait être clairement comprises, leur excellence universellement appréhendé, elles-mêmes et vues pour coincider avec l'avantage privé de chaque homme, l'idée de propriété en ce sens restera, mais aucun homme n'aura à moins de désir, aux fins d'ostentation ou de luxe, de posséder plus que ses voisins''". En d'autres termes, la propriété personnelle (la possession) existe encore, mais pas la propriété privée au sens de capital ou d'inégalité de richesse. Pour Godwin, "''ça suit, sur les principes de justice égale et impartiale, que les bonnes choses du monde sont d'une souche commune, sur laquelle un homme a un titre valable qu'un autre de tirer au sort ce qu'il veut''"<ref>Enquête sur la justice politique, p. P. 199 et 703</ref>. Plutôt que d'être un libéral, Godwin s'est déplacé au-delà de cette idéologie limitée pour fournir la première critique anarchiste de la propriété privée et des rapports sociales autoritaires que ça a engendré. Sa vision d'une société libre, pour utiliser la terminologie moderne, serait un communisme volontaire (libertaire). | ||
+ | Cette analyse est confirmée dans le livre 8 des oeuvres de Godwin, intitulé "Sur la propriété." Il va sans dire que Hart ne mentionne pas cette analyse, sans surprise car il a été réimprimé plus tard comme une brochure socialiste. Godwin pense que le "''sujet de la propriété est la clé de voute qui complète la fabrique de la justice politique''". Comme Proudhon, il a soumis la propriété aussi bien que l'état à l'analyse anarchiste. Pour Godwin, il y avait "trois degrés" de propriété. La première est la possession des choses dont vous avez besoin pour vivre. La seconde est "''l'emprise à laquelle tout homme a le droit sur le produit de sa propre industrie''". La troisième est "''celle qui occupe le plus grande attention dans les états civilisés d'Europe. Il s'agit d'un système, dans quelque manière que ce soit a établi, par lequel un homme entre en faculté de disposer du produit d'un autre homme de l'industrie''". Il note qu'il est "''donc clair que la troisième espèce de prorpiété est en contradiction directe avec la seconde''"<ref>Op. Cit., P. Et p. 701 710-2</ref>. Les similitudes avec l'analyse de Proudhon sur la propriété privée sont évidentes (et il convient de souligner que les deux fondateurs de la tradition anarchiste, indépendamment, sont parvenus à la même critique de la propriété privée). | ||
+ | Godwin, à la différence des libéraux classiques, a vu la nécessité de "''souligner les méfaits d'une accumulation de propriété''", en faisant valoir que l'"''esprit de l'oppression, l'esprit de servilité, et l'esprit de fraude... Sont la croissance immédiate de l'ordre établi de l'administration de la propriété. Ils sont hostiles à l'amélioration aussi bien intellectuelle et morale''". Ainsi la propriété privée nuit à la personnalité et au développement de ceux soumis aux rapports sociaux autoritaire qu'il produit, pour que "''l'accumulation apporte à la maison un esprit servile et limité''"<!-- et de tels propriété accumulés "treads les pouvoirs de pensée dans la poussière, éteint les étincelles de génie, et réduit la grande masse de l'humanité à être immergé dans sordide soins. " Cela signifie que le "féodal esprit survit encore que la baisse de la grande masse de l'humanité au rang d'esclaves et de bétail pour le service de quelques-uns." Comme le mouvement socialiste, il a inspiré, Godwin fait valoir qu ' «il est considéré que cette injustice, la répartition inégale de la propriété, la saisie et l'esprit égoïste de l'individu, doit être considérée comme une des sources du gouvernement et, comme qu'il augmente dans ses excès, est exigeante et sans cesse de nouveaux nécessitant l'injustice, de nouvelles sanctions et de nouvelles esclavage. " Il a souligné, "le laisser jamais être oublié que les biens accumulés est l'usurpation" et les maux produits par des monarchies, les tribunaux, les prêtres et les lois pénales à être "imbécile et impuissant par rapport aux maux qui découlent de l'ordre établi administration de biens. " [Op. Cit., P. 732, p. 725, p. 730, p. 726, pp. 717-8, p. Et p. 718 725] | ||
− | + | and such accumulated property "treads the powers of thought in the dust, extinguishes the sparks of genius, and reduces the great mass of mankind to be immersed in sordid cares." This meant that the "feudal spirit still survives that reduced the great mass of mankind to the rank of slaves and cattle for the service of a few." Like the socialist movement he inspired, Godwin argued that "it is to be considered that this injustice, the unequal distribution of property, the grasping and selfish spirit of individuals, is to be regarded as one of the original sources of government, and, as it rises in its excesses, is continually demanding and necessitating new injustice, new penalties and new slavery." He stressed, "let it never be forgotten that accumulated property is usurpation" and considered the evils produced by monarchies, courts, priests, and criminal laws to be "imbecile and impotent compared to the evils that arise out of the established administration of property." [Op. Cit., p. 732, p. 725, p. 730, p. 726, pp. 717-8, p. 718 and p. 725]--> | |
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Unsurprisingly given this analysis, Godwin argued against the current system of property and in favour of "the justice of an equal distribution of the good things of life." This would be based on "[e]quality of conditions, or, in other words, an equal admission to the means of improvement and pleasure" as this "is a law rigorously enjoined upon mankind by the voice of justice." [Op. Cit., p. 725 and p. 736] Thus his anarchist ideas were applied to private property, noting like subsequent anarchists that economic inequality resulted in the loss of liberty for the many and, consequently, an anarchist society would see a radical change in property and property rights. As Kropotkin noted, Godwin "stated in 1793 in a quite definite form the political and economic principle of Anarchism." Little wonder he, like so many others, argued that Godwin was "the first theoriser of Socialism without government -- that is to say, of Anarchism." [Environment and Evolution, p. 62 and p. 26] For Kropotkin, anarchism was by definition not restricted to purely political issues but also attacked economic hierarchy, inequality and injustice. As Peter Marshall confirms, "Godwin's economics, like his politics, are an extension of his ethics." [Demanding the Impossible, p. 210] | Unsurprisingly given this analysis, Godwin argued against the current system of property and in favour of "the justice of an equal distribution of the good things of life." This would be based on "[e]quality of conditions, or, in other words, an equal admission to the means of improvement and pleasure" as this "is a law rigorously enjoined upon mankind by the voice of justice." [Op. Cit., p. 725 and p. 736] Thus his anarchist ideas were applied to private property, noting like subsequent anarchists that economic inequality resulted in the loss of liberty for the many and, consequently, an anarchist society would see a radical change in property and property rights. As Kropotkin noted, Godwin "stated in 1793 in a quite definite form the political and economic principle of Anarchism." Little wonder he, like so many others, argued that Godwin was "the first theoriser of Socialism without government -- that is to say, of Anarchism." [Environment and Evolution, p. 62 and p. 26] For Kropotkin, anarchism was by definition not restricted to purely political issues but also attacked economic hierarchy, inequality and injustice. As Peter Marshall confirms, "Godwin's economics, like his politics, are an extension of his ethics." [Demanding the Impossible, p. 210] |
Revision as of 19:01, 15 May 2008
Catégorie:L’anarcho-capitalisme est-il un type d’anarchisme ?
Bien sûr, l'"anarcho"-capitalisme a des précédents historiques et les "anarcho"-capitalistes passent beaucoup de temps à essayer de co-opter diverses personnes dans leur auto-proclamé tradition du libéralisme "anti-étatiste". Cela, en soi, devrait suffire à montrer que l'anarchisme et l'"anarcho"-capitalisme ont peu de choses en commun du fait que l'anarchisme s'est développé en opposition au libéralisme et sa défense du capitalisme. Sans surprise, ces libéraux de tendance "anti-étatiques", au mieux, refusent de s'appeler anarchistes eux-mêmes ou, au pire, nient explicitement qu'ils étaient des anarchistes.
Un aperçu "anarcho"-capitaliste de leur tradition est présenté par David M. Hart. Son point de vue sur l'anarchisme est typiquement scolaire, en notant que dans son essai l'anarchisme oui les anarchistes "sont utilisés dans le sens d'une théorie politique qui prône l'élévation maximale de la liberté individuelle, une condition nécessaire de ce qui est l'élimination d'organismes gouvernementaux ou d'autres forces organisées"[1]. Cependant, l'anarchisme n'a jamais été uniquement pour l'abolition de l'État. Au contraire, les anarchistes ont toujours posés des objectifs et questions économiques et sociales ainsi que leur opposition à l'État. À ce titre, l'anti-étatisme peut être une condition nécessaire pour être un anarchiste, mais pas suffisante pour compter un individu ou une théorie d'anarchiste.
En particulier, des anarchistes ont fait leur analyse sur la propriété privée en notant que les relations sociales hiérarchique créé par l'inégalité des richesses (par exemple, le travail salarié) restreint la liberté individuelle. Cela signifie que si nous cherchons "le maximum de liberté individuelle", notre analyse ne peut être limité à juste l'état ou le gouvernement. Ainsi, une critique libertaire de la propriété privée est un aspect essentiel de l'anarchisme. Par conséquent, limiter l'anarchisme comme Hart le fait requiert une réécriture de l'histoire, comme on peut le voir au sujet de William Godwin.
Hart tente de co-opter William Godwin dans les rangs des libéraux «anti-Étatique», en faisant valoir qu'il "a défendu l'individualisme et le droit à la propriété"[2]. Il a, bien sûr, cité Godwin pour appuyer ses dires encore que l'argument de Godwin soit étrangement tronqué excluant sa conclusion que "lorsque les lois de la morale devrait être clairement comprises, leur excellence universellement appréhendé, elles-mêmes et vues pour coincider avec l'avantage privé de chaque homme, l'idée de propriété en ce sens restera, mais aucun homme n'aura à moins de désir, aux fins d'ostentation ou de luxe, de posséder plus que ses voisins". En d'autres termes, la propriété personnelle (la possession) existe encore, mais pas la propriété privée au sens de capital ou d'inégalité de richesse. Pour Godwin, "ça suit, sur les principes de justice égale et impartiale, que les bonnes choses du monde sont d'une souche commune, sur laquelle un homme a un titre valable qu'un autre de tirer au sort ce qu'il veut"[3]. Plutôt que d'être un libéral, Godwin s'est déplacé au-delà de cette idéologie limitée pour fournir la première critique anarchiste de la propriété privée et des rapports sociales autoritaires que ça a engendré. Sa vision d'une société libre, pour utiliser la terminologie moderne, serait un communisme volontaire (libertaire).
Cette analyse est confirmée dans le livre 8 des oeuvres de Godwin, intitulé "Sur la propriété." Il va sans dire que Hart ne mentionne pas cette analyse, sans surprise car il a été réimprimé plus tard comme une brochure socialiste. Godwin pense que le "sujet de la propriété est la clé de voute qui complète la fabrique de la justice politique". Comme Proudhon, il a soumis la propriété aussi bien que l'état à l'analyse anarchiste. Pour Godwin, il y avait "trois degrés" de propriété. La première est la possession des choses dont vous avez besoin pour vivre. La seconde est "l'emprise à laquelle tout homme a le droit sur le produit de sa propre industrie". La troisième est "celle qui occupe le plus grande attention dans les états civilisés d'Europe. Il s'agit d'un système, dans quelque manière que ce soit a établi, par lequel un homme entre en faculté de disposer du produit d'un autre homme de l'industrie". Il note qu'il est "donc clair que la troisième espèce de prorpiété est en contradiction directe avec la seconde"[4]. Les similitudes avec l'analyse de Proudhon sur la propriété privée sont évidentes (et il convient de souligner que les deux fondateurs de la tradition anarchiste, indépendamment, sont parvenus à la même critique de la propriété privée).
Godwin, à la différence des libéraux classiques, a vu la nécessité de "souligner les méfaits d'une accumulation de propriété", en faisant valoir que l'"esprit de l'oppression, l'esprit de servilité, et l'esprit de fraude... Sont la croissance immédiate de l'ordre établi de l'administration de la propriété. Ils sont hostiles à l'amélioration aussi bien intellectuelle et morale". Ainsi la propriété privée nuit à la personnalité et au développement de ceux soumis aux rapports sociaux autoritaire qu'il produit, pour que "l'accumulation apporte à la maison un esprit servile et limité"
Unsurprisingly given this analysis, Godwin argued against the current system of property and in favour of "the justice of an equal distribution of the good things of life." This would be based on "[e]quality of conditions, or, in other words, an equal admission to the means of improvement and pleasure" as this "is a law rigorously enjoined upon mankind by the voice of justice." [Op. Cit., p. 725 and p. 736] Thus his anarchist ideas were applied to private property, noting like subsequent anarchists that economic inequality resulted in the loss of liberty for the many and, consequently, an anarchist society would see a radical change in property and property rights. As Kropotkin noted, Godwin "stated in 1793 in a quite definite form the political and economic principle of Anarchism." Little wonder he, like so many others, argued that Godwin was "the first theoriser of Socialism without government -- that is to say, of Anarchism." [Environment and Evolution, p. 62 and p. 26] For Kropotkin, anarchism was by definition not restricted to purely political issues but also attacked economic hierarchy, inequality and injustice. As Peter Marshall confirms, "Godwin's economics, like his politics, are an extension of his ethics." [Demanding the Impossible, p. 210]
Godwin's theory of property is significant because it prefigured what was to become standard nineteenth century socialist thought on the matter. In Britain, his ideas influenced Robert Owen and, as a result, the early socialist movement in that country. His analysis of property, as noted, was identical to and predated Proudhon's classic anarchist analysis. As such, to state, as Hart did, that Godwin simply "concluded that the state was an evil which had to be reduced in power if not eliminated completely" while not noting his analysis of property gives a radically false presentation of his ideas. [Op. Cit., p. 265] However, it does fit into his flawed assertion that anarchism is purely concerned with the state. Any evidence to the contrary is simply ignored.
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Notes et références