Difference between revisions of "Anarchisme en Chine"
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Les origines de l'anarchisme en Chine remontent jusqu'aux premiers mouvements nationalistes chinois. La prédominance à la fin du XIXème des mouvements nihiliste et anarcho-communiste en Russie, frontalière de la Chine, fut une source anarchiste notoire qui influença les mouvements nationalistes chinois.
L'utilisation de l'assassinat comme outil dans les mouvements anti-mandchous encouragé par des groupes comme le Corps Chinois d'Assissanat était calqué sur les martyrs et assassinats de groupes anti-tsaristes russes comme Narodnaya Volya (en français : La Volonté du Peuple) ou par les nationalistes panslavistes comme l'organisation Tsrna Ruka (en français : La Main Noire).
Bien que l'anarchisme et le nihilisme sont des idéologies bien distinctes, à cette époque, la presse populaire en Chine et en Europe confondait les deux. À la Conférence Internationale de Rome pour la Défense Sociale contre les Anarchistes (tenu du 24 novembre au 21 décembre 1898), l'anarchisme fut défini comme « n'importe quel acte utilisant des moyens violents afin de détruire l'organisation de la société ». Cette association avec la violence politique provoqua un intérêt premier pour l'anarchisme parmi certains révolutionaires chinois. En dépit du manque de traductions en chinois des textes anarchistes, cette influence fut cependant très limitée.
Contents
- 1 Les mouvements chinois étudiants
- 2 L'anarchisme et le nationalisme
- 3 Croissance du mouvement anarchiste
- 4 L'anarchisme, mouvement de masse
- 5 L'anarchisme, mouvement populaire
- 6 Déclin de l'influence et montée du maoïsme
- 7 Les anarchistes aujourd'hui en Chine
- 8 Pour approfondir
- 9 Réferences
- 10 Ouvrages cités
Les mouvements chinois étudiants
La première présence anarchiste explicite et reconnaissable est née en France et au Japon où les enfants de riches familles allèrent étudier grâce au programme chinois d’étude à l’étranger qui fut établi après la révolte ratée des Boxers en 1900. Bien qu’inaccessible à l’immense majorité de la population, ces programmes avaient déjà attiré en 1906 600 étudiants en Europe et environ 10 000 au Japon. Le Japon, particulièrement Tokyo, était la destination la plus populaire à cause de sa proximité géographique, son prix relativement abordable et l’affinité naturelle entre les deux cultures. En Europe, Paris était particulièrement populaire car la vie y était relativement bon marché, le gouvernement français aidant financièrement les étudiants, et parce que la France était vue comme le centre de la civilisation occidentale.
D’après certaines sources, c’était aussi un moyen pour les officiels du gouvernement chinois qui instaurèrent le programme d’éloigner les étudiants radicaux du pays, les plus radicaux étant envoyés en Europe, les plus modérés au Japon. Si ce fut le cas, alors cette politique fut remarquablement irréfléchie car les étudiants à l’étranger ont utilisé les méthodes et les idéologies du socialisme et de l’anarchisme européens pour transformer complètement la société chinoise. Il est intéressant de noter que chez les deux destinations d’étude, l’anarchisme est rapidement devenu l’idéologie occidentale adoptée par les étudiants la plus dominante. En 1906, deux groupes indépendants d’étudiants anarchistes furent créés à quelques mois d’écart, un à Tokyo, l’autre à Paris. Les localisations différentes, et peut-être aussi les penchants différents des étudiants envoyés vers ces destinations, ont eu pour résultat deux sortes d’anarchisme très différents.
Le groupe de Paris
D’après Li Shih-tseng, qui fit partie du mouvement, les influences du groupe de Paris pouvaient être divisées entre trois courants principaux : la pensée libertaire radicale et l’anarchisme, le darwinisme et le darwinisme social, et les philosophes chinois traditionnels. Bien que le groupe de Paris était beaucoup moins disposé que son homologue de Tokyo à comparer les enseignements de Lao-Tseu ou l’antique système "puits-champ" avec le communisme anarchiste qu’il soutenait, Li décrit le groupe comme étant composé de jeunes gens ayant reçu une excellente éducation dans la tradition chinoise classique. Il admit toutefois que les vieilles pensées les influençaient. Cependant, la tendance claire du groupe de Paris était de dissoudre et même activement combattre toute association anarchiste ayant une culture traditionnelle.
Le groupe de Tokyo
Le groupe de Tokyo fut attiré par les mêmes influences, mais dans un ordre de préférence différent. Tandis que le groupe de Paris s’était épris de la science et de la civilisation occidentales, le groupe de Tokyo enracina son anarchisme dans les traditions politique natives d’Asie. En pratique, cela signifie que le groupe de Paris étudiait l’esperanto, vantait l’anarcho-syndicalisme, et puisait beaucoup dans les travaux de Bakounine et Kropotkine. Le groupe de Tokyo vantait lui une société paysanne bâtie autour de villages gérés démocratiquement et organisés en une fédération libre pour l’entraide et la défense. Ils basaient leur philosophie sur une fusion du taoïsme, du bouddhisme et du système "puits-champ", et préférait Léon Tolstoï à Kropotkine. Les deux groupes préconisèrent très tôt l’assassinat, peut-être un indicateur des futures influences nihilistes, mais dès 1910, la conversion à l’anarchisme s’accompagnait typiquement par le refus de l’assassinat.
Coopération et différences
Au début des années 1900, le mouvement anarchiste était largement occidental et les étudiants chinois à Paris étaient des supporteurs enthousiastes de l’anarchisme car il le voyait comme le mouvement le plus tourné vers l’avenir entre toutes les idéologies occidentales, et par conséquent le plus éloigné de la culture chinoise qu’ils pensaient moribonde à cause de sa tradition. Cette position les a régulièrement placé en opposition avec le groupe de Tokyo qui voyait mieux le côté bénéfique de la culture traditionnelle, et même avançait que puisque la Chine n’avait pas encore embrassé l’illusion de la démocratie libérale capitaliste, il serait plus facile pour eux que pour les européens de réaliser la transition vers l’anarchisme.
Cependant ces différences ne signifie pas que les deux groupes rejetaient toute coopération. Puisqu’ils revendiquaient tous deux une structure politique décentralisée, l’importance de l’économie locale et l’autodétermination politique, ils parvinrent à l’accord tacite qu’après la révolution les deux systèmes pourraient coexister pacifiquement. Le conflit était essentiellement dû aux valeurs, aux priorités, et par implication aux méthodes pour réaliser la révolution, que les deux groupes promouvaient. En particulier, le conflit reposait sur la place, s’il y en a une, qu’aurait les philosophies traditionnelles chinoises pour influencer les pensées et actions anarchistes. C’était une source majeure de débat et de friction entre les deux groupes.
Le fait que les avocats de différents anarchismes soient en désaccord sur certains points mais acceptent de coopérer n’est pas une tendance unique dans l’expérience anarchiste chinoise. Pour cette raison, beaucoup de politologues décrivent l’anarchie comme un mouvement de mouvements, ou comme Noam Chomsky le définissent comme «un ensemble d'idéologies et de mouvements partageant certaines caractéristiques basiques». La diversité idéologique inhérente dans un tel mouvement de mouvements a été historiquement un de ses grands atouts, mais a aussi régulièrement empêché ses tentatives de se transformer en une force cohésive pour changer la société.
Comparaison avec les anarchistes européen-ne-s
The Paris and Tokyo groups were unanimous in their condemnation of Confucianism and in their advocacy of a social transformation. Although the European anarchist movement advocated social transformation, the Chinese anarchists stand out because of the primary importance they placed on the abolition of the old culture. European anarchists reserved some of their harshest critiques for Christianity, seen as one of the three pillars of authoritarianism, along with Capitalism and the state. Chinese anarchists declared all-out war against Confucian culture, which they saw as a form of social control roughly analogous to western Christianity in its hegemonic penetration of society and proscription of social norms. As Chtu Min-I (one of the members of the Paris group) put it:
The Chinese seem to be the greatest lovers of things ancient, so much so that their minds have been wholly bound by traditional customs and thus they have become enslaved by the ancients.
Over the course of the next twenty years, that emphasis on cultural transformation would be adopted by virtually all elements of the radical Chinese left. Its rhetoric, if not its substance, would eventually be used by Mao to justify the Cultural Revolution.
L'anarchisme et le nationalisme
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In the first phase of the movement, anarchists of both schools were generally participants in the Nationalist movement, even though in theory they repudiated nationalism and nation-states.
Attaques nationalistes
The first attacks on the infant anarchist movement were to come from Nationalists who saw anarchism as a threat to their effort to build a strong, unified, centralized modern nation that could stand up to the encroaching power of Western Imperialism. As one Nationalist reader wrote in a letter to Hsin Shih-chi, an anarchist newspaper published by the Paris group:
If you people know only how to cry emptily that ‘We want no government, no soldiers, no national boundaries, and no State’ and that you are for universal harmony, justice, freedom, and equality, I fear that those who know only brute force and not justice will gather their armies to divide up our land and our people.
Nationalists also argued that only by building a popular front could the Nationalist movement defeat the Manchus and the Qing Dynastys, and that in the long run if anarchism was to have any chance to succeed it must necessarily be preceded by a Republican system that would make China secure.
Réponse des anarchistes
The response of the Hsin Shi-Chi editors, written by Li Shih-tseng, was based in the idea that the revolution they advocated would be global, simultaneous, and spontaneous. Therefore, foreign imperialists would be too preoccupied with the revolutions in their home countries to bother invading or harassing China anymore. They also argued that having a strong centralized coercive government had not prevented China's enemies from attacking her in the past, and that in the long run tyranny is tyranny, regardless of whether it is native or foreign. Therefore, the only logical approach for people who want freedom must be to oppose all authority be it Manchu, Han, foreign, or native.
In retrospect, the obvious question is how could they expect a global spontaneous revolution to come about, and the answer is that the Paris group, as did many radicals of all stripes all over the globe at that time, believed in Revolution as something akin to a force of nature. Within the context of their thinking, Revolution would come because it was obviously needed, and their role was simply to prepare people for it and help them see the obvious necessity of social change. This perspective provides important insight into the fundamentally evolutionary nature of the movement, and explains the movement’s focus on education instead of organization building.
Résultat de la collaboration
The involvement of prominent Nationalist figures indicates the role of personal relationships in the Paris groups’ organizing. The individuals who founded that group had come out of the Nationalist movement and remained strongly tied to it by a network of close personal friendships. Therefore, it was natural for them to attempt to include their friends in their organizing in the hopes of winning those friends (and the influence they possessed) over to the anarchist cause.
The actual result of such collaboration was that the anarchists, not the Nationalists, compromised their positions since doing so allowed them to gain access to power positions in the Nationalist government that they theoretically opposed. That same year Jing Meijiu and Zhang Ji (another anarchist affiliated with the Tokyo group) would both be elected to the Republican parliament. Shifu and the Guangzhou group declared that by doing so they were traitors to the cause and proved their lack of commitment to the movement, but both men continued to call themselves anarchists and were active in promoting anarchism clear up to the late 1920s.
As a counter-point to such collaboration, however, there is evidence that many more anarchists could have joined the new Nationalist government and gained positions of power and privilege but refused to do so because doing so would have violated their principles. As Scalapino and Yu put it “there can be little doubt that many refused to play the kind of political role that was so desperately needed in a period when trained personnel were extremely scarce compared to the tasks at hand.â€
Problèmes stratégiques
Dirlik argues that these problems were indicative of lingering ambiguity in the definition of anarchism. More accurately, the issue was one of strategyTemplate:Fact. These men considered themselves anarchists because they were working for the long-term abolition of capitalism, the state, and coercive authority in general. In their vision, anarchism was a very long-term goal and not something they expected to see realized in their lifetimes. Chiang, for instance, expected that it would take 3,000 years to bring about the revolution they dreamed of.
Understanding that, it becomes easier to see why anarchists would be tempted to campaign for and hold political office or collaborate with sympathetic elements in the governmentTemplate:Fact, since doing so would help them achieve their long term goals. This attitude is clearly distinct from the revolutionary anarchism of Kropotkin and Bakunin, or even of the Guangzhou group, which aimed for immediate revolution and the creation of an anarchist society in the immediate future.
This tendency to work for long-term revolution and focus on philosophy and theory instead of concrete organizing by some of the wealthier participants in the movement might have been rooted in class backgrounds. The split between wealthier philosophical anarchists, Marxists, or socialists, and working class revolutionaries can be a common feature of revolutionary movements.
Croissance du mouvement anarchiste
It was for this reason that the Paris group would declare that education was the most important activity revolutionaries could be involved in, and that only through educating the people could anarchism be achieved. [See for example Wu Zhihui: "Education as Revolution," The New Era, September 1908][1] Accordingly, they geared their activities towards education instead of assassination or grass roots organizing (the other two forms of activism which they condoned in theory).
To these ends the Paris group would set up a variety of student-run businesses, including a Tofu factory, to fund the studies of radical students from China who wanted an education abroad. The students would come to work part time and study part time, thus gaining a European education for a fraction of what it would cost otherwise; and in the process gaining first-hand experience on what it might mean to live, work, and study in an anarchist society. This study-abroad program would play a critical role in infusing anarchist language and ideas into the broader nationalist and revolutionary movements as hundreds of students participated in the program. The approach was eminently pragmatic in that it served a real need for students who wanted to study abroad but lacked the financial resources to do so, and it demonstrated that anarchist organizational models based on mutual aid and cooperation were viable alternatives to profit-driven capitalist ventures.
Despite the occasional friction, the overwhelming tendency of both the Paris and the Tokyo groups was to assist the nationalist cause. In fact, several of the Paris groups members were early members of the Kuomintang and became close friends of Sun Yet-Sen. On at least two occasions Sun asked for and received “considerable†economic assistance from Chang Ching-Chiang, who was associated with the Paris group.
This collaboration was understandable given the emphasis by both the anarchists and the nationalists on the importance of Revolutionaries working together, and because of the extreme eclecticism of Sun Yat-Sen who stated that “the end goal of the three peoples principles [was] communism and anarchism.†It may also explain the willingness of the Paris group to accept funding from the Nationalist government to expand their programs during World War I some years later.
L'anarchisme, mouvement de masse
By 1911 anarchism had become the driving force behind popular mobilization and had moved beyond its initial association with relatively wealthy students studying abroad to become a genuine revolutionary movement among the people as a whole. There is some evidence that the grassroots workers movement which was developing at this time enjoyed a secondary influx of anarchist ideals as people who had been working in the United States were forced to return to China following the passage of the Chinese Exclusion Act in 1882. This act severely limited (but did not eliminate) the flow of Chinese workers to and from the United States.
L'influence des anarchistes américains
In the United States, anarchists had been almost alone in the labor movement in explicitly opposing racism against Asian and Mexican workers, and when Emma Goldman came to speak in San Francisco in the 1890s there were several thousand Chinese workers in attendance. Additionally, from 1908 on, many thousands of Chinese workers in North America - particularly those working in California and the Pacific North-West - became members of the Industrial Union, the Industrial Workers of the World (IWW). The Wobblies (as IWW members were called) were the first American labor union to oppose the institution of White supremacy in an organized and deliberate fashion and to actively recruit Asians, Blacks, Latinos, and migratory workers. Their defense of Chinese immigrants who were being subjected to systematic harassment and discrimination won them a large base of membership among Chinese workers, and widespread support among the Chinese community in North America.
The influence of Chinese IWW members returning to China has gone largely unstudied, but the strong anarchist participation in the Chinese union movement and the willing reception that they met may owe something to this earlier relationship between Chinese workers and anarchist Revolutionaries.
La révolution nationaliste de 1911
Following the Nationalist revolution of 1911 and the victory of the Revolutionary Alliance, which counted several prominent anarchists as movement elders, anarchists throughout China had a bit more room to engage in organizing. At the same time, Nationalist rule was by no means a guarantee of freedom to organize for antiauthoritarians, and government persecution was ongoing. With Nationalist goals of overthrowing the Manchu Qing dynasty having been achieved, the main ideological opposition to anarchism came from self-described Socialists, including the Chinese Socialist Society(CSS) and the Left wing of the nationalist movement which – following Sun Yet-Sen’s lead – called itself socialist. Jiang Kanghu, who founded the Chinese Socialist Society in 1911, had been a contributor to the New Era (one of the publications of the Paris Group), and included the abolition of the State, the traditional family structure, and Confucian culture as planks of his parties’ platform.
The main source of conflict came because the CSS wanted to retain market relations but supplement them with a broad social safety net, since they felt that without any incentive mechanism people would not produce anything and the society would collapse. Other sources of friction had to do with the CSS’s focus on building the revolution in China first, and using elected office as a tool to do so – both significant deviations from classical anarchism. Jiang did not call himself an anarchist, so his party was generally perceived as being outside the movement, despite the similarities. In 1912 Jiang's party split into two factions, the pure socialists, led by the anarchist Buddhist monk Tai xu, and the remains of the party led by Jiang.
Shifu, who would go on to be one of the most significant figures in the anarchist movement in mainland China founded a group in Guangzhou later that same year, with an explicitly anarchist-communist platform.
Les socialistes purs
The Pure Socialists revised platform included the complete abolition of property and an anarchist-communist economic system. Shifu criticized them for retaining the name “Socialist†but their platform was clearly anarchist so the two groups generally considered each other comrades. The emphasis on the importance of the Peasant struggle, which had been pioneered earlier by the Tokyo group, would also become a major subject of discussion and organizing among Chinese anarchists from both the Pure Socialists and the Guangzhou group in this period. It was anarchists who first pointed to the crucial role that the peasants must play in any serious revolutionary attempt in China, and anarchists were the first to engage in any serious attempts to organize the Peasants.
Le groupe de Canton
The main base of anarchist activity in mainland China during this phase was in Guangzhou, and the Paris and Tokyo groups continued to have significant influence. The Pure Socialists were also strongly involved, but because they were as much Buddhists as they were anarchists, were more concerned with promoting virtue and less focused on immediate revolution. By this time the Paris group had rendered their anarchism into an extremely abstract philosophy that was more concerned with the place of the individual in society than with the day-to-day realities of working people. This is perhaps not surprising given the relatively wealthy backgrounds of most of the Paris group, but it would lead to increased friction between them and their more class-struggle oriented comrades in Guangzhou.
The Guangzhou group is usually described as being “led†by Shifu, and this is generally accurate insofar as we understand it as leadership by example since he was never granted any formal position or coercive authority by the group. Their most significant contributions at this stage were the foundation of “an alliance between intellectuals and workers†and their propaganda work which set out to differentiate anarchism from all the other socialisms that were gaining in popularity; and in so doing crystallized for the first time exactly what anarchism was.
Where the Paris group had preferred to outline their ideal in terms of negative freedoms, i.e. freedom from coercion, freedom from tradition, etc; the Guangzhou group used positive assertions of rights and workers, women, peasants, and other oppressed groups to outline their vision of an anarchist society. Noticeably absent was any mention of Ethnic minorities, since a basic part of their platform was the elimination of Ethnic, Racial, and National identities in favor of an internationalist identity that placed primary importance on loyalty to humanity as a whole, instead of to ones ethnic or racial group.
It is important to recognize that this position was formulated in response to the primacy placed on ethnicity by the Anti-Manchu movement, which sought to assert the illegitimacy of the Qing dynasty based in part on the fact that its members were part of an ethnic minority out of touch with the Han majority, a position which anarchists of all four major groups decried as racist and unbefitting a movement that claimed to be working for liberation. Their position, therefore, was that ethnicity-based organizing promoted Racism, and had no place in a Revolution that sought liberation for all of humanity.
While consistent with the stance of the global anarchist movement at the time, this position elicits mixed responses from modern anarchists, many of whom see revolutionary potential in the struggles of oppressed ethnic and racial groups. In terms of the Revolutionary project in China, Ward Churchill cites the declarations of support for ethnic self-determination for China’s ethnic minorities which the Communist movement made as key to winning their movement the support of those groups. This was to prove decisive during the later civil war between the Communist Party of China and Chinese Nationalism. It is ironic that the anarchist movement, which is based on the idea of local political and economic self-determination – and thus fulfills the autonomist aspirations of those groups - was unable to articulate to minority communities how their desire for self-determination would be realized within the context of an anarchist society.
In practical terms, the work of the movement at this stage was propaganda and organizing. Guangzhou anarchists founded a newspaper called Peoples Voice and began organizing workers, while in Taiyuan (Taiwan), Jing Meijiu - who had converted to anarchism as part of the Tokyo group - founded an explicitly anarchafeminist worker-run factory/school to serve as a tool to help women simultaneously earn a living and receive an education.
L'influence du groupe de Paris
The similarity to the Paris groups Diligent Work and Frugal Study program is obvious. In 1912, members of the Paris group that had returned to China established the “Promote Virtue Society,†whose leadership included prominent anarchists like Li Shezeng and Nationalists like Wang Jiangwei.
The focus of that society, in keeping with the tendencies of the Paris group, was as much on virtuous and moral personal behavior as it was on Revolutionary praxis. Their rules for membership delineated different levels of commitment and discouraged members from eating meat and visiting prostitutes; and concretely forbade them from riding in Sedan chairs, taking concubines, or holding public office.
While it may be tempting to see such rules as superfluous, the evidence suggests we should take them seriously, since most of the anarchist organizations in China in this period included similar rules for their members. The goal was to create a cadre of Revolutionaries who would lead by example and help create a model for a new revolutionary culture. There are obvious parallels here to the traditional obligation for people involved in public life to set an example and promote virtue as well.
Le besoin français d'ouvriers
Only a few years later, during World War I, the Paris group would take advantage of the French Governments need for laborers to gain funding from the French and Chinese governments to expand their work-study movement to include Chinese workers. The students continued to come, but part of their program of education now included holding classes and educating the thousands of Chinese workers supplementing the French war effort. In so doing they aided one imperialist capitalist power in its self-defense against another imperialist capitalist power.
While a small number of well-known anarchists, including Peter Kropotkin, supported the French during World War I because they saw France as more progressive than Germany and feared a German victory would undermine their Revolutionary activity in France, this was definitely a minority position in terms of the global movement.
The Paris group was nothing if not pragmatic, and since the Chinese workers were going to come one way or another, they took advantage of the situation and used it as an opportunity to meet their enemies short term needs while fulfilling their long-term goal of educating the workers. The fact that they were able to get government funding for an education program with the goal of training young people and workers in how to become effective revolutionaries is a vindication of their tactics.
La diffusion des idées anarchistes
The practical implications of such a broad diffusion of anarchist ideas, and the setting in which it took place, are both strong indicators of the strong fusion of pragmatism and idealism that typified the Paris groups activities. In any case, the increased contact with actual flesh-and-blood workers had a profound effect on their propaganda and theory, with labor issues suddenly becoming a much more prominent part of their platform.
L'anarchisme, mouvement populaire
By 1914 anarchism had become a genuine popular movement in China as increasing numbers of people from peasants and factory workers to intellectuals and students became disillusioned with the Nationalist government and its inability to realize the peace and prosperity it had promised.
A major liability that the movement had picked up along the way, however, was the extreme diffusion of anarchist idea to the point where it was becoming difficult to define exactly who was and who was not an anarchist. Shifu set out to remedy that situation in a series of articles in Peoples Voice, which attacked Jiang Kanghu, Sun Yet-Sen, and the Pure Socialists.
The debates that ensued served for the first time to really crystallize what exactly was meant by anarchism in the broad sense. These articles were generally friendly in tone. The goal was to clearly differentiate between the different schools of thought that were available at that time. The letters directed at Sun Yet Sen and the Nationalists were aimed at exposing the ambiguities of their use of the word “socialism†to describe their goals, which were clearly not socialist according to any contemporary definition. The attacks on Jiang and the CSS sought to portray their vision of revolution and socialism as too narrow because it was focused on a single country, and to oppose their retention of market relations as part of their platform. The attack on the Pure Socialists was by far the mildest, with the main criticism being that if they were anarchists then they should call themselves anarchists and not socialists. Peoples Voice invited and printed responses from all parties, and their goal seems to have been the creation of an open and respectful debate among friends.
For the next five years the movement would grow slowly but steadily as each of the disparate groups continued their propaganda, education, and organizing projects. In 1915 the anarchist arguments for a Social Revolution that had originated a decade earlier with the original Paris group would find broader acceptance in the New Culture Movement which was pioneered by a small group of intellectuals in Beijing but spread to the rest of the county over the next four years, until it merged into the May Fourth movement.
The New Culture Movement was not anarchist, but in it’s glorification of science and extreme disdain for Confucianism and traditional culture it extended critiques that had originated with the Paris group, and the proliferationof anarchist thought during this period can be seen as a confirmation of the influence anarchists had on the movement from its foundation on. The participants saw it as a conscious attempt to create a Chinese renaissance, and consciously sought to create and live the new culture that they espoused.
Déclin de l'influence et montée du maoïsme
Once the Bolsheviks in Russia had consolidated their power, they immediately sought to expand their sphere of influence. Their interpretation of Karl Marx’s prediction that the revolution would be global was that – as the vanguard — it was their role to use the resources at their disposal to instigate and support Bolshevik-style revolutions all over the world. In keeping with Lenin’s doctrine on imperialism, their focus was on the undeveloped nations, because they believed that once those nations had thrown off imperialism, Western capitalism — deprived of the material support and raw materials it required — would collapse. They also specifically targeted countries with already established revolutionary movements, and China clearly qualified.
In 1919 the anarchists played a significant role in the May 4th Movement which swept the country. It was at this time that first Bolshevik started organising in China and began contacting anarchist groups for aid and support. The anarchists, mistaking the Bolshevicks for allies & unaware of how the Bolsheviks had subordinated the soviets to their party apparatus, helped them set up communist study groups — many of which were originally majority anarchist — and introduced the Bolsheviks into the Chinese labor and student movements.
Installation du Parti Communiste
In 1921, with the establishing of the Communist Party of China (CPC), the anarchist movement almost immediately began to lose ground. Several reasons for this have been suggested. First, the anarchists lacked the ability to coordinate activities across regions. Second, there was a growing awareness that the Bolsheviks were Marxists, not anarchists — which caused an immediate loss of prestige for the anarchists who had previously claimed the success of the Russian Revolution for their own. Third, and perhaps most critical, is the evolutionary nature of large sections of the movement which did not expect to see their goals met any time in the even remotely near future; this appealed less to workers who wanted immediate change. Bolshevism and the CPC platform were immediately attractive to working people because they offered the promise of change in the immediate future, or even present.
When the CPC entered into the First United Front with the Kuomintang against the warlords in 1924, they gained even broader access to the labor movement, and to mass movements in general. In a period of two years, the CPC grew from a membership of only a few hundred to over 50,000 through their support and assimilation of the various mass movements.
Attaques à l'encontre de l'anarchisme
With increased membership, the CPC no longer felt the need to conceal their disdain for the anarchist movement and began a series of attacks against anarchism and anarchists in its internal publications. The purpose of these attacks was to discredit their opposition, and to bring the ideology of their newly-acquired mass base into line. This is particularly critical since virtually all of the CPC’s leadership for the next fifty years would be drawn from people who had started as anarchists. The fact that so many radicals left the anarchist movement and joined the CPC is indicative of the limitations of Chinese anarchism during this period.
As the influence of the CPC grew, their attacks on anarchism became more overt and less friendly. Where the first debates between Ou Shenbai and Chen Duxiu, his former teacher, had been friendly, later debates became actively hostile. As the anarchist movement rapidly shrank into insignificance, the comrades became increasingly desperate.
A minority of anarchists, mostly from the Paris group, had been involved in the Kuomintang almost from its founding; but that the majority of anarchists, in keeping with their stated principles against involvement in the exercise of coercive authority, had declined to participate in this alliance. The "Diligent Work and Frugal Study" program was one product of this collaboration of the anarchists with nationalists. When the Kuomintang purged the CPC from its ranks in 1927, the small minority of anarchists who had long participated in it urged their younger comrades to join the movement and utilize the Nationalist movement as a vehicle to defeat the Communists and realise anarchism. This drew immediate opposition from those anarchist groups that were still functioning. But even those critical of this opportunism, however, eventually joined in — if only because doing so seemed to be the only remaining chance to make their movement relevant again and reclaim its lost momentum.
The result of this last collaboration was the creation of China's first Labor University, which was intended to be a domestic version of the Paris groups educational program and sought to create a new generation of Labor Intellectuals who would finally overcome the gap between "those who work with their hands†and “those who work with their minds." The university would only function for a very few years before the Nationalist government decided they the project was to subversive to allow it too continue and pulled funding.
It had been acceptable for the anarchists to use government funding to promote anarchism as long as they did so in France, but when they began to do so at home, their "allies" were less than pleased. When the KMT initiated a second wave of repression against the few remaining mass movements, anarchists left the organization en masse and were forced underground as hostilities between the KMT and CPC — both of whom were hostile towards anti-authoritarians — escalated.
Les anarchistes aujourd'hui en Chine
Overtly anarchist organizing has ceased to be a factor in modern Chinese politics due to the heavy repression levied against anti-authoritarians by the Maoist state since the time of the Cultural Revolution. However, as an underground resistance movement anarchism remains influential. Libertarian socialist and Anarchist communist currents have been particularly strong in the anti-dictatorship movement and in China's underground Labor Movement. The best known of these in the Western world is the Autonomous Beijing group, one of several groups responsible for organizing the Tiananmen Square protests of 1989. More recently, the Associated press has reported the emergence of a distinctly anarchist labor movement in China's old industrial rust-belt and a growing number of assassinations of communist party officials and factory bosses by disgruntled workers. Unfortunately, due to the extreme censorship imposed by the government of the People's Republic of China, it is nearly impossible to accurately catalogue the ideological motivations and affiliations of such movements and groups.
Pour approfondir
- Taoism as early Chinese anarchism by Murray Rothbard in his Histories of Economic Thought.
- Leanings toward anarchism in early Confucianism (PDF format) by philosopher Roderick Long.
- Jean-Jacques Gandini, Aux Sources de la révolution chinoise : les anarchistes. Contribution historique de 1902 à 1927, Lyon : Atelier de Création libertaire, 1986.
- Anarchisme en Chine (1949-1981), Wiebieralski
Réferences
Ouvrages cités
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- Bernal, M. “The Triumph of Anarchism over Marxism,†China in Revolution. Ed M.C Wright, (New Haven: Yale University Press, 1971
- Berkman, Alexander. The Russian Tragedy Der Syndicalist, Berlin, 1922. Reprinted by Phoenix Press, London.
- Chu Ho Chung, “The Record of European T’ung Meng Hui, inLo Chia-lun. (Documents of the Red Revolution), vol II Taipei 1953
- Chtu, Min-I “Looking to the Past†Hsin Shin-chi no 24, Nov. 30 1907
- Choi, Jennifer Jung Hee. The Rhetoric of Inclusion: The I.W.W. and Asian Workers http://userwww.sfsu.edu/~epf/1999/choi.html
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- Dirlik, Arif. Anarchism in the Chinese Revolution. University of California Press. Berkeley and LA, CA. 1991
- Feng Tzu-yu “The Master of the Hsin Shih-chi, Chang Ching-Chiang†Vol II pp 227-230
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- Goldman, Emma. Living My Life Volume I Dover Publications (June 1, 1930)
- Goldman, Emma. Living My Life Volume II. Alfred A Knopf Inc. New York, 1931
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- Zarrow, Peter: He Zhen and Anarcho-Feminism in China, in: The Journal of Asian Studies, Vol. 47, No. 4, Nov. 1988, pp. 796-813.
- REDIRECT Modèle:Wikipedia (traduit de l'article anglais et augmenté)